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SNCF : grossière entourloupette du ministre Vidalies pour essayer d’empêcher la jonction avec l’opposition à la loi travail

La jonction est en train de se faire, naturellement, entre le mouvement contre la loi El-Khomri et la lutte des cheminots pour le maintien et l’extension des conditions de travail SNCF à tous les travailleurs du rail.

Le gouvernement est fébrile. L’opinion publique est massivement opposée à sa loi « travail », de plus en plus. Les luttes, encore sectorielles (raffineries, nettoiement, ports, RATP, etc.) montent en puissance avant l’Euro de foot et la journée d’action nationale du 14 juin. L’opinion l’a compris comme le pouvoir: le retrait de la Khomri signifiera la remise en cause de toute la politique antisociale des gouvernements successifs.

Pour le gouvernement, la priorité est désormais de tout faire pour désamorcer la lutte cheminote, pour la dissocier de la lutte générale. D’où son brusque changement de stratégie, le week-end dernier. Jusqu’alors, le gouvernement jouait le rôle du méchant et le PDG de la SNCF, Pépy, celui du gentil, prêt à intégrer une partie des RH 077 et 677 dans son « accord » d’entreprise. Mais Pépy, peu crédible, ne trompait guère et cela faisait du gouvernement un ennemi commun aux cheminots et aux opposants à la loi Khomri. Du coup, le ministre Vidalies est monté au créneau et promet l’intégration dans l’accord d’entreprise de la quasi-totalité des RH077 et 677, laissant Pépy fort marri dans son plan de passage progressif et apaisée aux règles de la concurrence et du profit capitaliste.

Mais les cheminots en lutte ne peuvent pas être dupes, malgré les numéros d’enfumage rituels des syndicats de collaboration. Le projet « d’accord » d’entreprise est transitoire, valable trois ans seulement. Le temps que les concurrents privés, y compris les filiales de la SNCF, s’organisent. Le temps que les régions et l’Etat mettent en scène leur politique d’austérité, loi Macron à l’appui. Après, c’est la concurrence avec des sociétés exploitant au niveau du décret-socle (dont le contenu actuellement proposé porte un recul social sans précédent depuis 100 ans pour la profession).

Les cheminots belges, où le processus de privatisation est plus avancé, connaissent le scénario et sont actuellement en lutte dure pour défendre leur temps de travail. Quand il a fallu rassurer réellement les routiers devant les risques de la loi Khori sur leurs heures supplémentaires, le gouvernement s’est engagé à renforcer le DECRET 83-40.

N’en déplaise aux syndicats de collaboration, le rapport de force existe pour gagner l’intégration des RH 077 et 677 DANS LE DECRET-SOCLE . Le décret d’abord, la convention collective après, l’accord d’entreprise en dernier : voilà la bonne hiérarchie des normes pour empêcher le dumping social, la concurrence dévastatrice pour le service public, et indissociablement pour les conditions sociales du travail cheminot.

GAGNONS L’EXTENSION A TOUS LES TRAVAILLEURS DU RAIL DU STATUT DU TRAVAIL SNCF !

Assistance publique – Hôpitaux de Paris. Plan Hirsch, loi El-Khomri : mes attaques, même riposte !

PCF Paris 15, 3 juin 2016

Il y a tout juste un an, les agents de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris se soulevaient en masse contre le plan Hirsch. Des mobilisations, jusqu’à 10.000, nombre inédit, ont eu lieu devant le siège. Le soutien des patients, des familles et de la population, conscients des conditions de travail déjà limite à l’hôpital public, a été très large.

Hirsch voulait supprimer des jours de repos, allonger les journées de travail, dans le cadre d’un plan général d’austérité des dépenses publiques de santé et de détournement de l’argent de l’assurance maladie vers le profit privé. La dégradation des conditions et du temps de travail à l’AP-HP sont exactement comparables à la logique de la loi Khomri.

Mis en échec au printemps, Hirsch est revenu à la charge en automne avec un mauvais coup diminué. La similitude avec la loi Khomri se retrouve dans la complicité du syndicat de collabo, CFDT, qui a validé son nouveau projet comme elle soutient El-Khomri. On soulignera que la CFDT, qui prétend promouvoir des accords majoritaires, est ultra-minoritaire à l’AP-HP… Le « plan Hirsch diminué » supprime deux jours de repos, la journée de repos pour les mères. Il introduit aussi des possibilités de dérogations des temps de travail par service, que la direction espère obtenir à coups de pression sur les personnels. Là encore, dans l’éclatement du « dialogue social », des normes collectives, Hirsch et Khomri se rejoignent.

PLUS QUE JAMAIS CONTRE LE PLAN HIRSCH :

CONVERGENCE AVEC LA LUTTE CONTRE LE PROJET EL-KHOMRI !

Tract manif du 28 avril contre le projet Valls-El-Khomri: « Pas de diversion, Le monde du travail peut seul gagner le retrait du projet de loi Khomri et commencer à mettre en échec la politique du capital ! »

Pas de diversion! Salariés du privé, agents de la SNCF, fonctionnaires, jeunes… :

Le monde du travail peut seul gagner le retrait du projet de loi Khomri et commencer à mettre en échec la politique du capital !

 

  • Retrait pur et simple du projet de loi Valls-Khomri !
  • Limitation légale du recours au CDD. Retour au renouvellement une seule fois seulement et obligation d’embauche en CDI sur le même poste.
  • Maintien intégral du statut SNCF et extension à tous les travailleurs du rail !
  • Retrait du protocole PPCR dans la fonction publique !
  • Augmentation générale des salaires et des pensions !

 

Communistes, nous pensons que les forces existent pour gagner le retrait du projet de loi Valls-El Khomri. Nous jugeons que cette victoire peut être essentielle pour commencer à inverser la politique au service du patronat et du capital menée par les gouvernements successifs. Nous associons notre combat contre cette loi avec, en particulier, la dénonciation du « Pacte de responsabilité », transfert inédit par son montant – 42 milliards d’euros par an – de l’argent du travail socialisé vers le profit capitaliste.

Comme beaucoup, nous répétons que la convergence des luttes sera décisive pour gagner. Mais nous ciblons d’abord la convergence de toutes les luttes présentes contre les attaques contre le statut du travail, les statuts des travailleurs.

La force de la mobilisation des cheminots le 26 avril, à nouveau, contre le décret gouvernemental, dit « décret-socle », qui abaisse les conditions sociales des cheminots, pour faire le lit de la concurrence et de la privatisation, est pour nous indissociable de la grève du 28 contre la casse du code du travail. Ce rassemblement est la condition pour gagner à la SNCF comme dans le pays tout entier. Les luttes, aussi, des fonctionnaires, des personnels hospitaliers par exemple, contre les atteintes multiples au statut général de la fonction publique se situent au cœur de la grande bataille actuelle.

La convergence doit aussi se faire avec la jeunesse qu’elle soit ouvrière, salariée, lycéenne ou étudiante. Nous ne confondons pas la colère et les inquiétudes justes portées par la jeunesse, sous des formes diverses, avec l’impasse de démarches politiciennes facilement récupérées sinon téléguidées dès le départ par l’idéologie dominante. Les limites politiques des « Indignés de Wall Street » ou des « Indignés » en Espagne, se sont confirmées. Nous exprimons notre inquiétude face à des « nuits » qui risquent d’être sans lendemains. Virer le réac Finkielkraut pour applaudir le bourgeois Varoufakis, économiste globe-trotter, ami de Macron, complice de fait de la politique antisociale en Grèce, ne fait pas avancer la bataille. Ni diversion, ni récupération, en vue de telle ou telle recomposition politicienne: c’est le rassemblement dans les luttes sociales – plutôt de jour – qui peut permettre de gagner et de dégager une perspective d’alternative politique.

Communistes, nous insistons donc sur le principal : le retrait du projet de loi Valls-Khomri dangereux et inacceptable. Touffu, il porte des attaques disparates mais graves par exemple contre la médecine du travail et l’inspection du travail. Mais le pire – qui n’est pas le plus lisible pour les travailleurs, nos collègues, nos voisins, nous-mêmes – , c’est l’établissement de « l’inversion de la hiérarchie des normes ». Des « accords » d’entreprise, acquis le couteau sous la gorge par des patrons tout-puissants chez eux, soutenus par des syndicalistes jaunes, auraient le dessus sur les accords de branche, qui pourraient eux-mêmes être supérieurs à la Loi. L’opposition à ce point fondamental est au cœur de notre mobilisation. Encore et toujours !

Le calcul politicien du pouvoir à l’approche de 2017 saute aux yeux. Hollande n’est évidemment plus en mesure de tromper les travailleurs à « gauche » comme en 2012. Avec Valls ou Macron, ils se disputeront le terrain du « social-libéralisme ». Mais le système a besoin d’autres objets politiques pour recréer des illusions, canaliser et détourner les luttes. Le FN est dangereusement en réserve. Les élections présidentielles autrichiennes viennent de marquer un progrès effrayant de l’extrême-droite. Mais le système a aussi besoin de remettre en piste une « gauche » de substitution à la direction du PS discréditée. Dans le cas de crise extrême en Grèce, il l’a fait avec Syriza et Tsipras. Ceux-ci, depuis des mois, avec leurs alliés d’extrême-droite (ANEL), poursuivent les politiques de casse des acquis des travailleurs au profit du capital et de l’UE que les partis traditionnels n’arrivaient plus à faire passer. Pendant ce temps, la droite et l’extrême-droite attendent leur tour ! En comparaison en France, on pourrait rire des numéros téléphonés de Mme Aubry, des « frondeurs » ou de dirigeants de syndicats étudiants, pépinières de cadres politiques de la social-démocratie. On n’est guère surpris des déclarations de certains de ces apprentis politiciens tout à coup enthousiastes devant quelques annonces de fin du quinquennat de Hollande « pour la jeunesse » ? Quel crédit apporter à ces pions du système ?

Ces calculs peuvent et doivent être débordés. Les syndiqués CGT, à travers la phase finale du congrès de leur syndicat à Marseille, ont exprimé fortement, l’exigence d’une ligne de lutte sociale et politique, cohérente et conséquente, contre la politique du capital.

Les syndicats réformistes sont à la manœuvre, et pas seulement la CFDT relais officiel du pouvoir (qui ne jure que par le « dialogue social » et les accords « majoritaires » mais qui valide à 10% des voix le plan Hirsch de suppressions de jours de récupération à l’Assistance-Publique/Hôpitaux de Paris).

Notamment à la SNCF, sur un mode corporatiste ou sur un mode gauchiste, les syndicats jaunes, épaulés par les médias, trouvent tous les arguments pour dissuader l’aspiration au rassemblement des luttes parallèles, masquer la convergence d’intérêt, face au gouvernement, des batailles contre ses projets de loi Khomri et de « décret-socle ». Dans la suite de l’immense mobilisation contre la « réforme ferroviaire » de 2014, en alliance avec des luttes locales de cheminots et des mouvements d’usagers partout en France, il est possible de gagner que le « décret-socle » sorti du chapeau pour tromper la lutte en 2014 garantisse finalement le maintien et l’extension des conditions de travail SNCF des cheminots.

Sur ces voies, la journée nationale de grève et de manifestation du jeudi 28 avril, aussitôt suivie du 1er mai, peut et doit aboutir à une extension et une généralisation du mouvement. Les convergences ne se décrètent pas, encore moins par ceux qui ne les évoquent que pour poursuivre d’autres buts. Elles se construisent. La force et la diversité des mobilisations du 9 et du 31 mars notamment montrent les possibilités.

Communistes, nous mettons toute notre énergie à contribuer à ce rassemblement dans les luttes pour :

=>Le retrait du projet de loi Valls-El-Khomri

=>La dénonciation de son point central : l’inversion de la hiérarchie des normes sociales

=>La réalisation dans la lutte de la convergence d’intérêt manifeste entre travailleurs du privé, du public, notamment de la SNCF, des fonctionnaires, chômeurs (agents du Pôle emploi aussi), de la jeunesse, pour la défense du statut du travail.

C’est la condition d’une perspective d’alternative politique, loin des illusions et des numéros de claquettes des politiciens chevronnés ou amateurs. C’est la condition d’une résistance aux tentations autoritaires et fascisantes du régime en difficulté.

 

 

37ème congrès du PCF : « Reconstruisons le parti de classe ! Priorité au rassemblement dans les luttes »

Le 37ème congrès du PCF se tiendra début juin. Les communistes qui vous distribuent ce tract, avec leurs organisations locales, départementales, ont publié et mettent en débat une plateforme « PCF : reconstruisons le parti de classe ! Priorité au rassemblement dans les luttes ». Vous pouvez la consulter sur internet (www.vivelepcf.fr) ou en obtenir un exemplaire papier à cette adresse : cahierscommunistes@orange.fr

Projet Valls-Khomri . Extension de la « garantie jeunes » : peu de réel, rien de sérieux !

Brève, AB pour vivelepcf, 21 mars 2016 

La mobilisation de la jeunesse contre le projet de loi Valls-Khomri monte. Jeunes travailleurs, apprentis, étudiants, lycéens, la plupart ne veut pas que la précarité, qu’ils subissent souvent déjà, s’aggravent et se prolongent indéfiniment.

Le gouvernement commence à avoir peur tant les liens se développent avec la mobilisation des salariés. Il commence à avoir peur que les organisations de jeunesse social-démocrates soient débordées et ne parviennent pas à contenir le mouvement, notamment après la grande journée nationale de grève et de manifestation du 31 mars.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la mise en scène, avec la soi-disant réécriture du projet El-Khomri, de l’extension de la « garantie jeune » annoncée par Valls. Mais la réalité de la mesure est si fumeuse que l’on peut compter que cette annonce va se retourner contre ses auteurs.

La soi-disant « garantie jeunes » est d’abord un dispositif qui existe déjà depuis 2013, sans effet probant sur le chômage des jeunes, en dehors de la manipulation statistique. Des jeunes de 18 à 25 ans, ni étudiants, ni salariés, sans ressources peuvent toucher l’équivalent du RSA (461,26 euros par mois) pendant un an à condition de suivre un cursus dans des missions locales pour l’emploi avec en général des stages chez des patrons.

Valls promet une augmentation du nombre de jeunes « accompagnés » de 50.000 à 200.000 et il annonce l’affectation de 420 millions d’euros par an pour cela.

Mais, problème n°1 : l’annonce vaut d’ici 2017 et bien des choses vont changer d’ici la fin 2017.

Problème n°2 : Pas besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que le chiffre ne colle pas. Divisez 420 millions par 12 fois 461,26 et vous trouverez 76.000 ! Et non 150.000 ! L’annonce chiffrée cumule sans doute deux années de suite… Donc cela fera peut-être 100.000 jeunes « accompagnés » sur les 900.000 rentrant dans les conditions du dispositif.

Problème n°3 : dans le cadre de la politique d’austérité et d’augmentation des dépenses militaires, sur quel budget public et social seront prélevés les 420 millions annoncés, avec quelles conséquences sur l’emploi ?

Problème n°4 : Aucun moyen nouveau de l’Etat ne semble être prévu pour les missions locales pour l’emploi. Ou alors, cela signifie encore moins de jeunes réellement « accompagnés ». Avec des statuts bâtards, en général associatifs, souffrant de la pénurie de moyens des collectivités, ces missions locales sont elles-mêmes fort précaires. Les institutions publiques qui sont censées les soutenir, par exemple le CIDJ (Centre d’information et de documentation de la jeunesse) voient leur financement littéralement sabré. Dans une collectivité riche comme Paris, la municipalité exécute les missions locales pour l’emploi (le slogan syndical de la grève de 2013 résume tout : « Mission locale de Paris en danger, salariés méprisés, jeunes en galère »).  

En définitive, qu’est-ce que c’est que l’extension de la « garantie jeunes » ? Ce sera quelques milliers de jeunes qui apprendront à rédiger un CV sans pouvoir inscrire une seule ligne supplémentaire dessus. Ce sera quelques milliers de jeunes qu’on enverra accomplir des tâches non-qualifiées gratuitement pour des patrons.

Communistes, nous n’avons jamais cru, ni fait semblant de croire un jour, à la « priorité à la jeunesse » proclamée en 2012 par Hollande ! Tous en grève et en manif le 31 mars !