Tracts
Précarisation, éducation au rabais, casse de l’université publique: Non à la loi Fioraso !
Repris de JC Paris 15
Avec le projet de loi Fioraso, le gouvernement retire 250 millions d’€ du budget des facs. Plus d’autonomie avec moins de moyens: le plan Fioraso va plus loin que la LRU. La fusion-disparition des universités : c’est maintenant !
Une université sur quatre est au bord de la faillite, avec la course aux financements d’ « excellence » (IDEX), il s’agit de pousser à la fusion des facs ou à leur regroupement: à terme, il n’y aura plus qu’une université par région, trois ou quatre à Paris.
Ce regroupement arbitraire, c’est la disparition de deux facs sur trois. La conséquence finale de l’ « autonomie », c’est la fin de l’indépendance des universités, leur disparition pure et simple
A Aix, comme à Strasbourg, les facs ont fusionné: elles sont désormais en déficit, suppriment des heures de TD et des filières en sciences humaines et imposent aux personnels des charges de travail intenables.
La suppression des filières et la fin du diplôme national : c’est maintenant !
6 000 masters et 3 000 licences supprimés pour « simplifier l’offre de cours » selon la ministre : c’est autant de filières en moins et de TD supprimés par fac.
A Paris-7, les projets « IDEX » et le déficit creusé par la LRU ont conduit en 2013 à la suppression d’une vingtaine de postes, de dizaines d’heures de TD tandis que la fusion des UFR est toujours envisagée.
C’est aussi la fin du diplôme national. Une « accréditation » publique permettra à chaque « pôle » universitaire d’avoir son diplôme avec ses propres mentions, options, certifications. Plus rien de commun entre le diplôme de deux facs françaises. Dans la fac à « la carte » : le menu n’est pas le même pour tous, mais tout le monde paie l’addition !
La « licence Bac -3 », l’université à plusieurs vitesses : c’est maintenant !
Le projet veut faire de la fac la suite du lycée: « Bac – 3/Bac + 3 ». Avec le « socle de compétences » (le lire-compter-cliquer du collège!), on abandonne l’ambition de savoirs et de compétences étendus pour une formation vague sans qualification.
Une formation dévalorisée en licence pour des « masters pro » au service des entreprises ou des « masters enseignement » où la maîtrise de sa discipline est négligée.
C’est l’éducation à plusieurs vitesses: la suite d’une éducation au rabais post-lycée pour tous; des BTS et IUT post-lycée-pro conçus comme des branches de seconde zone pour les élèves en difficulté et une éducation « compétitive » pour la minorité des lycéens de prépa: car les partenariats prépa-grandes écoles-facs sélectives ne connaissent pas la crise!
Plus de précarité pour les personnels : c’est maintenant (et c’était déjà hier) !
A la fac, on compte plus de 50 000 précaires. L’autonomie a permis l’embauche illimitée sous statut précaire … mais avec des moyens limités. Le gel des emplois titulaires et un plan social déguisé en non-renouvellement des chercheurs précaires: la loi Fioraso, c’est la poursuite de la précarisation des personnels.
La fac au service des entreprises privées : c’est maintenant !
« Il faut ouvrir les universités aux entreprises », pour Fioraso. La loi LRU a créé les « fondations », avec les « chaires privées » financées par les entreprises. Une aubaine pour Total, GDF-Suez ou Sanofi qui externalisent leur recherche: les « dons » pour les projets de recherche sont défiscalisés à 60% et le personnel de recherche payé par l’Etat.
Les cadeaux fiscaux pour la recherche privée – Crédit d’impôt recherche (CIR), Investissement-Avenir (IA) – coûtent chaque année des dizaines de milliards d’€ à l’État (4,7 milliards pour le seul CIR!). Qui a dit que les caisses étaient vides?
Fioraso va plus loin, elle légalise « le transfert des résultats de la recherche publique vers le monde économique ». Recherche publique, profits privés !
Pour Fioraso, il faut aller vers une « gouvernance à l’américaine » avec un pouvoir accru pour les représentants des entreprises au Conseil d’administration (CA) et limité pour ceux du personnel. L’ « autonomie », c’est moins que jamais l’ « indépendance » face aux puissances de l’argent!
La hausse des frais, la suppression des aides : c’est demain !
Avec la LRU, il faut augmenter les frais prétendent les présidents d’université. La ministre répond: « pas d’augmentation significative des frais ». C’est quoi, pas significatif ? 150 € comme l’an dernier ou 1 500 € comme au Québec?
Le gouvernement parle déjà de « redéployer les bourses et aides sociales actuelles ». Ca veut dire quoi ? La fin de l’allocation-logement (APL) ? La suppression des bourses du CROUS pour financer une « allocation d’autonomie » au rabais?
Pécresse et la droite en ont rêvé, le PS et Fioraso le font : la fac au service des grandes entreprises, le service public bradé, la précarité des personnels légalisée, l’éducation au rabais, ça suffit ! Non à la loi LRU 2!
Nous exigeons :
- Le retrait du projet de loi Fioraso et l’abrogation de la loi LRU ;
- Le refus de toute ingérence du capital privé dans l’université, retour à une gestion nationale du Service public de l’enseignement supérieur ;
- La titularisation, sous statut de fonctionnaire, des personnels précaires avec plan de création de 5 000 postes d’enseignants-chercheurs par an pendant cinq ans ;
- Le maintien du cadre national des diplômes: la même éducation, le même diplôme partout!
- Des moyens pour notre éducation supérieure : réallocation aux facs publiques des milliards d’euros de crédits accordés aux entreprises— IA, CIR, Crédit Compétivité-Emploi!
La lutte contre « l’ANI » doit amorcer une riposte globale, compléter le rejet du « CICE »
Vivelepcf, 3 avril 2013
Le gouvernement a instauré ce qu’il a appelé dans sa langue de bois le « Crédit d’impôt compétitivité emploi », CISE. Il s’agit en réalité de rembourser chaque année aux patrons l’équivalent de 6% de tous les salaires jusqu’à 2,5 fois le SMIC, 4% dès 2013.
Au total, le coût pour les caisses de l’Etat, pour le contribuable, s’élèvera à 20 milliards d’euros par an, 13 milliards dès cette année. Aucune mesure unique de Sarkozy n’a atteint un tel niveau. C’est le plus gros cadeau octroyé au patronat depuis… les 18 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales patronales accordés par la gauche plurielle au nom des « 35 heures ».
Comme celles-ci, elles ne créeront pas d’emploi mais consoliderons les profits et les dividendes des actionnaires. Et cela à une époque où les mêmes gouvernants ne cessent de fustiger les déficits publics !
Le CICE a été adopté à la va-vite en décembre 2012, rencontrant peu d’opposition. Le débat public a été complètement escamoté. La mobilisation contre cette mesure scandaleuse n’a pas encore vraiment commencé à être organisée. C’est le moment !
Depuis quelques semaines, une mobilisation se construit contre ce que le pouvoir appelle, toujours dans sa langue de bois, « l’Accord national interprofessionnel » (ANI). (Lire la suite…)
Contre les abus de faiblesse… Une seule solution : lutter !
Une retraitée célèbre aurait été victime d’un « abus de faiblesse ». Un ancien président de la République (UMP) est soupçonné de lui avoir soutiré quelques dizaines de milliers d’euros pour sa campagne électorale en 2007. En tout cas il est mis en examen sous ce chef d’inculpation.
Si les faits sont avérés, la vieille dame n’en aura pas longtemps souffert. Pris de remords, son ami, élu président, lui aura remboursé au centuple, chaque année de son quinquennat, son don présumé. Elle a touché au minimum 30 millions d’euros du fisc, par an, uniquement grâce au « bouclier fiscal » qu’il a établi.
Vraiment qui abuse de qui ?
La politique des Sarkozy en faveur des Bettencourt ne s’est pas interrompue après les élections de 2012. Pour ne citer que cela, le pouvoir de Hollande accorde 20 milliards d’euros par an de cadeaux aux patrons au nom de la « compétitivité », autant qui vont se retrouver au final dans les bas de laine des Mmes Bettencourt !
La « contrepartie » pèse lourdement sur les travailleurs, notamment sur les retraités : TVA antisociale, hausse de la CSG, 0,3% de prélèvements exceptionnels etc, demain fin de l’indexation des pensions sur les prix.
Le pouvoir essaye de s’en prendre aux retraités, misant sur leurs « faiblesses ». Ils ne sont plus dans l’entreprise. L’idéologie dominante les culpabilise, les fait passer scandaleusement, avec insistance, pour des nantis. Ils vieillissent.
Ne nous laissons pas abuser ! Retraités, actifs, jeunes, nous savons que nos intérêts sont les mêmes face aux Bettencourt, Nicolas Sarkozy Hollande…
Contre l’abus de faiblesse, chacun dans sa situation, … LUTTONS !
Contre toute suppression d’emploi. Pour le développement industriel !
RENAULT
CONTRE TOUTE SUPPRESSION D’EMPLOI
POUR LE DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Après Peugeot, c’est au tour de Renault d’annoncer une nouvelle charrette de suppressions d’emplois. Pour Peugeot, le gouvernement avait fait semblant de s’opposer (avant de céder). Pour Renault, le gouvernement approuve !
CHANGEMENT. ON Y AVAIT DROIT NOUS DISAIENT-ILS ?
Au-delà des rodomontades du gouvernement, c’est bien en effet la même politique qui se poursuit depuis des dizaines d’années : la baisse du « coût du travail » au nom de la concurrence internationale.
Une même politique qui se poursuit partout en Europe, quelles que soient par ailleurs les « couleurs » des gouvernements dits de gauche ou de droite.
ACCEPTER CETTE POLITIQUE EUROPEENNE, C’EST RENDRE ILLUSOIRE TOUTE PERSPECTIVE DE CHANGEMENT.
Ainsi comment le gouvernement PS-Verts peut-il affirmer que le dispositif « contrats d’avenir » permettra d’insérer dans l’emploi des milliers de jeunes alors que, dans le même temps, il approuve la casse de milliers d’emplois – jusque dans les entreprises où l’Etat est actionnaire ?
Cette course à « la baisse du coût du travail », si elle répond aux exigences des grandes entreprises capitalistes et des marchés financiers, est un véritable désastre humain.
Combien de temps va-t-on dire aux salariés qu’ils gagnent trop, qu’avec leurs familles ils coûtent « trop cher » ?
Combien de temps va-t-on continuer ainsi à réduire la consommation des mêmes salariés, partout dans le monde et justifier ensuite … la nécessité de baisser encore leurs salaires pour garder « des parts d’un marché » que l’on réduit constamment ?
IL FAUT SORTIR DE CETTE SPIRALE INFERNALE.
IL FAUT SORTIR DE CETTE EUROPE.
C’est devenu une exigence incontournable pour qui veut sincèrement changer la société.
On le voit aujourd’hui avec un gouvernement acceptant docilement le rôle assigné à la France – « bras armé de l’Europe pour défendre « l’ordre international » imposé par les USA – pendant que l’Allemagne constituerait le principal pôle industriel européen.
Autrement dit : la France dépense des milliards d’euros pour porter la guerre en Côte d’Ivoire, en Libye, maintenant au Mali et approuve les suppressions d’emplois industriels sur son propre territoire.
C’EST LA RESISTANCE QUI EST A L’ORDRE DU JOUR.
Elle l’est, bien évidemment, du côté des salariés de Renault.
Ils n’ont aucune raison d’accepter que leurs emplois, l’outil industriel auquel leurs savoir-faire, leurs compétences ont grandement contribué soient sacrifiés.
Elle l’est également du côté de tous les autres salariés. En soutenant les salariés de Renault, c’est aussi leur propre emploi demain – et celui de leurs enfants – qu’ils défendent.
Et cette résistance doit être accompagnée de choix politiques forts :
- augmentation du SMIC et de tous les salaires pour relancer la consommation
- nationalisation de Peugeot et de Renault pour se donner les moyens de mettre en œuvre un véritable plan de développement industriel.