Politique étrangère
Aucune voix n’a condamné à l’Assemblée la poursuite de la guerre impérialiste au Mali !
Brève, vivelepcf, 23 avril 2013
L’Assemblée nationale était appelée hier à donner un avis sur la poursuite de l’opération « Serval », autrement dit de la guerre française au Mali.
Une incroyable unanimité s’est manifestée pour soutenir la politique d’intervention militaire de François Hollande. Aucun vote contre, 10 abstentions bienveillantes dont celles de 7 membres de la composante « Front de gauche » du groupe de la « gauche démocrate et républicaine » (les 3 autres n’ont pas pris part au vote).
Dans son interview télévisée du 28 mars sur France 2, le Président s’était engagé à ce qu’au moins un budget soit épargné par l’austérité : celui de la « défense ». Il mettait en avant la guerre au Mali. Bénéficiera-t-il du même consensus parlementaire ? Ce serait logique.
Pour Hollande, l’opération au Mali se passe bien. Pas trop de morts français, 5 seulement, bien moins qu’en Afghanistan ! Du côté tchadien, il y en a eu des dizaines, du côté malien des milliers, combattants et civils, mais ceux-là ne comptent dans le débat public français.
La quatrième armée du monde, suivant le chiffre de ses dépenses militaires, est facilement venue à bout de quelques centaines de « djihadistes ». Elle a réparé les effets « collatéraux » de sa guerre en Libye qui a permis à ces hordes de s’emparer d’armes lourdes. On imagine difficilement comment elles auraient pu contrôler un pays de 15 millions d’habitants grand comme trois fois la France…
L’impérialisme français est intervenu seul. C’est un choix. Il a défendu ce qui reste de sa chasse gardée, héritée de la « Françafrique » et de la colonisation, devant les prétentions d’autres puissances. Il a préservé les intérêts de ses trusts, pétroliers, nucléaires, miniers opérant au Mali, mais aussi au Niger ou en Mauritanie.
On comprend la satisfaction des tenants de l’impérialisme tricolore.
Ceci dit, si les forces armées du fascisme islamiste, courant saharien, sont défaites au Mali, elles ont pu se replier en Libye. Le fascisme islamiste dans le monde n’est pas atteint politiquement et exploite ses nouveaux martyrs.
Beaucoup de Maliens se sentent soulagés par la disparition de la menace ressentie des « Djihadistes ». Ce mouvement d’opinion est difficile à contrecarrer même par les organisations politiques maliennes les plus progressistes. Nous le comprenons.
Dans les villes du nord, certains sont, effectivement et heureusement, libérés de l’obscurantiste fondamentaliste. Pour d’autres composantes du peuple malien, la situation s’aggrave. La presse ne peut plus taire les exactions contre les populations touareg et arabe : assassinats, tortures perpétrés par des éléments l’armée malienne recomposée. L’impérialisme français va continuer à attiser ces antagonismes à son profit, n’en doutons-pas ! Il l’a toujours fait.
L’Etat malien reste en état de décomposition, sous les pressions du FMI et de la Banque mondiale, certes, mais avant tout de la France. Celle-ci va maintenir une présence militaire pendant des années, contrairement à la présentation officielle. On ne voit ce qui devrait changer.
Communistes, pour nous, ce bilan est globalement indéfendable, indéfendable, coupable. Il est impensable pour nous de donner quitus à cette politique de barbouzes.
Dans le PCF, au Conseil national, le débat a un peu eu lieu. L’alignement sur le militarisme de Hollande est apparu impossible (voir nos anciens articles). La ligne médiane qui avait été adoptée nous paraît intenable.
La ligne exposée à l’Assemblée par le député Front de gauche, ex-PCF, François Asensi, n’est pas admissible. « La France a entendu l’appel à l’aide d’un peuple ami. » prétend-il. D’un gouvernement fantoche ! Il se félicite des « succès importants remportés par nos troupes sur le terrain ». Agrafe-t-il des drapeaux bleu-blanc-rouge sur une carte d’Afrique ? Pour donner le change à « gauche », il accuse le FMI et la Banque mondiale mais oublie l’impérialisme français…
Cet apparatchik, en poste à l’Assemblée nationale depuis 33 ans, qui ne reverse plus rien au Parti qui lui a permis d’obtenir de succéder à notre grand camarade Robert Ballanger, n’a plus aucune légitimité pour parler au nom des communistes, surtout pour salir notre engagement anticolonialiste et antiimpérialiste fondamental.
Non à la guerre au Mali ! Non à toutes les interventions de l’armée française à l’étranger ! Retour de tous les soldats français en place dans des bases à l’étranger ! L’argent pour l’école, l’hôpital, pas pour la guerre !
NON A LA GUERRE !
Sur la guerre au Mali, nos précédents articles:
CN du PCF du 16 janvier 2013 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran sur la guerre au Mali
Les communistes algériens (PADS): non aux ingérences impérialistes au Mali!
Le MJCF condamne l’intervention au Mali
Le Conseil mondial de la paix condamne l’intervention militaire française au Mali
Guerre au Mali : les leaders du Front de gauche s’intègrent à l’Union sacrée. Ce n’est pas la place du PCF !
Non à l’aventure guerrière de l’impérialisme français au Mali !
Pour Mélenchon, la guerre d’Algérie n’a été qu’une « guerre civile »
Vivelepcf, 12 avril 2013
En recourant à Mélenchon, la direction de notre parti, le PCF, en a fait, malgré nous (malgré elle ?) son porte-parole, le porte-parole du Front de gauche dans les media. C’est un fait. Est-ce une raison pour oblitérer toutes les positions douteuses du personnage, lambertiste et mitterrandien ? D’autant plus quand elles heurtent frontalement le cœur de notre engagement communiste ?
Mélenchon était en voyage à Alger et a tenu une conférence le 12 février 2013. Ses propos, relatés par plusieurs journaux algériens, dont Liberté, ont choqué les progressistes algériens comme ils nous choquent.
Mélenchon s’est solidarisé avec Hollande qui l’avait précédé en décembre pour faire des affaires pour le compte des multinationales françaises. A ce propos, il a déclaré : « La vie des nations est aussi faite de contrats. Si les Algériens ne sont pas contents des contrats, ils n’ont qu’à en signer avec d’autres pays ». On est loin des coopérations mutuellement avantageuses entre les peuples que, communistes, nous défendons. « Patriote », « républicain », Mélenchon défend la « patrie » des trusts à base française.
Interrogé sur la guerre au Mali, confirmant sa pratique du double discours, il refuse de qualifier « d’erreur » l’expédition militaire française.
Mais là où l’auditoire est tombé des nues, même le mieux intentionné à l’égard du patron du Front de gauche, abusivement présenté comme l’héritier des communistes, des anticolonialistes, c’est lorsque Mélenchon a commencé à exposer sa conception de la mémoire. Même si cela se discute, il a grossièrement rejeté le concept de « repentance ». Mais surtout, il a osé qualifier la guerre d’indépendance du peuple algérien, la Révolution algérienne, de « guerre civile ».
Son nationalisme « républicain » n’a décidément pas de limite de Dunkerque à Tamanrasset, de Mitterrand qui laissa guillotiner Audin à Sarkozy et Hollande avides de « contrats ».
Mélenchon, quand tu laisses aller ton franc-parler, vraiment, les communistes n’ont rien à faire avec toi !
88ème militaire mort en Afghanistan : la mort, la guerre, l’hypocrisie impérialistes, jusqu’au bout. Sans fin ?
de Pcf Paris 15, 12 août 2012- Dossier: « Troupes françaises hors d’Afghanistan »
Un 88ème militaire français a été tué en Afghanistan le 7 août 2012, laissant une veuve et trois orphelins. Le mort a eu le droit à une cérémonie à Paris et à un discours présidentiel le 11 août dans l’Isère.
Là encore, nouveau président mais pas changement. François Hollande a repris les mêmes expressions que celles de Nicolas Sarkozy, mélangeant compassion, grandiloquence, mais surtout réaffirmation, sans aucune autocritique, de la politique d’intervention militaire française dans le monde.
Selon François Hollande : « La France se bat, non pas pour son influence dans le monde, non pas pour ses intérêts, mais au nom de valeurs et de principes. C’était le sens de la présence de la France en Afghanistan. Elle avait été décidée au lendemain de l’attaque terroriste du 11 septembre 2001 qui avait frappé les Etats-Unis d’Amérique. …
Il s’agissait à l’époque d’en terminer avec un régime lié à Al Quaïda et qui abritait Ben Laden. A l’égard de forces obscures qui menaçaient la sécurité du monde. Nous avions un but, un seul : permettre aux Afghans de prendre souverainement en charge leur propre destinée. Cette mission est aujourd’hui accomplie. »
Quel beau bilan en effet ! 11 ans de guerre d’occupation ont détruit, tué partout dans le pays. La résistance nationale, menée par des « talibans », ceux-là qui tenaient le régime précédent, n’a cessé d’enregistrer des victoires politiques et militaires. Le pouvoir intronisé par les Américains est totalement fantoche et ne se distingue que par sa corruption sans égale. Quant à Ben Laden, il a été tardivement liquidé, dans sa résidence pakistanaise, alors que l’administration américaine avait déjà décidé le retrait.
Dans la campagne électorale, gauche et droite se sont disputées la primeur de la sortie des troupes françaises de cette guerre impopulaire. En réalité, l’une et l’autre n’ont fait que s’inscrire docilement dans le calendrier de retrait fixé par les Etats-Unis.
Hollande ne se prévaut aujourd’hui du retrait auquel il se serait « engagé » que pour mieux justifier de nouvelles interventions. Notons que le militaire dont on vient de célébrer les obsèques n’aurait pas fait partie des 2000 qui rentreront normalement d’ici la fin de l’année, mais des 1000 autres qui comme lui, major et « conseiller militaire », resteront encore.
Rien des objectifs officiels de la guerre en Afghanistan n’a été atteint mais était-ce les vrais objectifs ? Evidemment non.
Le lobby militaro-industriel occidental s’est gorgé de centaine de milliards de dollars. La guerre est le principal moteur de la « croissance » US ! L’Afghanistan aura aussi coûté aux contribuables français entre 5 et 10 milliards d’euros.
Les puissances impérialistes occidentales ont poursuivi leur travail de déstabilisation d’une zone géostratégique majeure, carrefour du transport du pétrole. Ils ont fait une démonstration de forces non loin de la Chine et de la Russie. L’Afghanistan, après l’Irak, avant la Syrie ? Mêmes si les conditions afghanes se sont avérées particulièrement retorses.
Voilà les véritables raisons pour lesquelles la France a fait la guerre alignée derrière les Etats-Unis avec les autres pays de l’UE pour défendre, n’en déplaise à M. Hollande, les intérêts de l’impérialisme français liés à ceux du capitalisme US et UE.
La mise en scène toujours plus accentuée des obsèques des soldats français tombés en Afghanistan appelle la réflexion. Le pouvoir redoute visiblement l’opinion publique. Prépare-t-il ou du moins n’exclut-il pas, après la coûteuse opération libyenne de 2011, l’engagement de troupes sur de nouveaux théâtres d’opération ?
Dans son discours du 11 août, devant la dépouille du soldat français, François Hollande, affirme : « Cette semaine encore, nos forces déploient un groupement médico-chirurgical dans le nord de la Jordanie. J’en ai ainsi décidé sur la proposition du ministre de la Défense. Au plus près de la frontière avec la Syrie, pour venir en aide aux réfugiés mais aussi aux combattants… » : Aveu que la France intervient déjà du côté d’un belligérant.
Plus que jamais, communistes français, nous voulons agir contre la guerre impérialiste, casser le consensus des forces politiques derrières les « interventions » hypocrites, coûteuses et meurtrières.
L’intervention en Afghanistan derrière les Etats-Unis a été décidée en 2001 par Chirac et la gauche « plurielle ». Son intensification et sa prolongation ont reçu l’accord de la droite et de la gauche parlementaires. Elles surenchérissent maintenant sur la forme d’une intervention en Syrie. Aucune véritable contestation nationale de la guerre en Afghanistan n’a été organisée en France, malgré des initiatives, comme la pétition lancée en 2008 pour le retrait d’Afghanistan émanant de plusieurs organisations du PCF, dont la nôtre, à l’appel d’Henri Alleg.
Plus que jamais, nous appelons et contribuons à des actions nationales pour :
- Le rejet de toute forme d’ingérence française à l’étranger, notamment en Syrie, l’arrêt immédiat de toutes les interventions militaires françaises en cours hors de France, le retour en France de tous les militaires français « en mission » à l’étranger, la sortie unilatérale de la France de l’OTAN et des politiques extérieures de l’UE.
Hollande finit son discours en se référant à « la force de l’âme française » vantée par Clémenceau pour accompagner des millions de jeunes à la grande boucherie de 14-18. Nous préférons une autre citation : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels » (Anatole France).
La propagande anti-cubaine jusqu’au baccalauréat !
Plusieurs enseignants et associations de solidarité avec le peuple cubain ont dénoncé la teneur de l’épreuve d’espagnol, langue vivante 1, du baccalauréat des séries S et ES. (Lire la suite…)


