PCF – 38ème CONGRES: reconstruisons le parti de classe!

38e Congrès du PCF – « Redonnons sa raison d’être au PCF » – Tribune pour le supplément « Communistes » du 3 octobre 2018

« Redonnons sa raison d’être au PCF » – Tribune pour le supplément « Communistes » du 3 octobre 2018,

par Emmanuel Dang Tran, membre du CN du PCF, un des initiateurs du texte alternatif « Reconstruire le Parti de classe – priorité au rassemblement dans les luttes »


Notre texte « Reconstruire le Parti de classe – priorité au rassemblement dans les luttes » est un appel à un vrai congrès extraordinaire. Car celui-ci ne le sera pas. La direction a même refusé l’envoi national aux adhérents des textes sur lesquels ils sont censés voter. Le désaveu électoral a pourtant été cinglant en juin 2017 : le plus mauvais résultat de toute l’histoire du Parti. Pour nous, il ne s’agit pas d’un incident de parcours mais de la conséquence du choix d’intégration dans la gauche «institutionnelle», de la négation des positions fondamentales révolutionnaires du PCF.

Ce congrès n’a de spécifique que d’avoir été avancé de 6 mois. Comme ça, les communistes seront dépossédés de la décision pour élections européennes. Des clans dirigeants se répartissent en 3 textes, faussement alternatifs. On assiste à une lamentable lutte des places entre ceux qui ont soutenu ensemble la « mutation », l’abandon des ruptures révolutionnaires, du socialisme, qui ont suivi ensemble les mêmes orientations, depuis Hue, en passant par la « gauche plurielle », puis le soutien à l’imposture Tsipras ou à l’état d’urgence, etc.

Autre point commun, ils soutiennent la tête de liste virtuelle aux européennes, I. Brossat, désignée hors du congrès, représentant l’alignement sur le social-libéralisme de Delanoë et Hidalgo. Dans les nuances, certains sont plutôt avec le Mitterrandien Mélenchon, d’autres plutôt avec le Rocardien Hamon…

Unité, rassemblement: pour nous, ce n’est pas de déposer avec le PS et la FI une motion de censure sur l’affaire Benallah. Ce n’est pas de faire un héraut de l’écologie de M.Hulot, collaborateur de Macron, petit propagandiste du capitalisme vert.

Notre texte veut permettre aux communistes de sanctionner cette ligne destructrice. Nous voulons montrer que le PCF ne se réduit pas à ces directions faillies. Mais nous voulons aussi continuer la reconstruction du Parti par la base, en tenant les positions que l’on attend du PCF, auprès de ceux qui ont le plus objectivement besoin du PCF.

En cette rentrée, face à Macron, nous proposons des campagnes d’opposition franches, correspondant à l’objectif de « convergence des luttes », que nous refusons de laisser dévoyer.

Il nous faut analyser les raisons de l’échec actuel de la bataille des cheminots. Nous avons lancé une pétition contre la fin du monopole public et les directives européennes pendant que la direction – tous textes confondus – implorait la BCE de « se réorienter ». 

Quand Alstom est bradé et démantelé, à General Electric ou à Siemens, il n’y a pas à hésiter sur le mot d’ordre de nationalisation ! Le rapport de force existe. De même, rejetons la PAC n°2 qui liquide notre agriculture dans le marché spéculatif mondial.

Mobilisons contre la CSG, contre la casse de l’impôt progressif, via le prélèvement à la source, et du financement solidaire de la Sécu par les cotisations sociales, salaire socialisé.

Ces vraies luttes rassembleuses impliquent de couper avec les alliances politiciennes, avec la conversion à l’UE, avec la Parti de la gauche européenne de Tsipras. Notre texte constitue un vote pour la sortie du PCF du PGE.

L’opposition de classe à l’UE du capital ne doit pas être dévoyée par les capitalistes nationalistes. Le débat sur les « migrants » ne doit pas se faire, comme en Allemagne ou en Italie, entre les trafiquants de main d’œuvre (Juncker ou Merkel) et les nationalistes, xénophobes. Communistes, mettons en avant la solidarité de classe en France entre les travailleurs de toutes origines, l’action internationaliste contre les guerres et l’exploitation impérialistes.              

A l’occasion du 11 novembre, l’idéologie dominante va se déverser. Nous lançons une pétition pour la baisse des crédits militaires de la France, le désarmement nucléaire, la sortie unilatérale de l’Otan!

En réaction à l’horreur de la guerre interimpérialiste 14/18 est né notre parti marxiste et léniniste. Sur des bases précises, actualisées: les 21 conditions de 1920. Proclamons haut et fort, dans notre lutte, l’actualité du Parti de classe, révolutionnaire, du Parti de la Résistance, de l’anticolonialisme, des plus grandes conquêtes sociales, le PCF!

38e CONGRES DU PCF: Tribune/vidéo (E.Dang Tran) – Présentation du texte alternatif « Reconstruire le parti de classe, priorité au rassemblement dans les luttes »

Ce congrès n’a de spécifique que d’avoir été avancé de 6 mois. Comme ça, les communistes seront dépossédés de la décision pour élections européennes. Des clans dirigeants se répartissent en 3 textes, faussement alternatifs. On assiste à une lamentable lutte des places entre ceux qui ont soutenu ensemble la « mutation », l’abandon des ruptures révolutionnaires, du socialisme, qui ont suivi ensemble les mêmes orientations, depuis Hue, en passant par la « gauche plurielle », puis le soutien à l’imposture Tsipras ou à l’état d’urgence, etc.

Autre point commun, ils soutiennent la tête de liste virtuelle aux européennes, I. Brossat, désignée hors du congrès, représentant l’alignement sur le social-libéralisme de Delanoë et Hidalgo. Dans les nuances, certains sont plutôt avec le Mitterrandien Mélenchon, d’autres plutôt avec le Rocardien Hamon…

Unité, rassemblement: pour nous, ce n’est pas de déposer avec le PS et la FI une motion de censure sur l’affaire Benallah. Ce n’est pas de faire un héraut de l’écologie de M.Hulot, collaborateur de Macron, petit propagandiste du capitalisme vert.

Notre texte veut permettre aux communistes de sanctionner cette ligne destructrice. Nous voulons montrer que le PCF ne se réduit pas à ces directions faillies. Mais nous voulons aussi continuer la reconstruction du Parti par la base, en tenant les positions que l’on attend du PCF, auprès de ceux qui ont le plus objectivement besoin du PCF.

En cette rentrée, face à Macron, nous proposons des campagnes d’opposition franches, correspondant à l’objectif de « convergence des luttes », que nous refusons de laisser dévoyer.

Il nous faut analyser les raisons de l’échec actuel de la bataille des cheminots. Nous avons lancé une pétition contre la fin du monopole public et les directives européennes pendant que la direction – tous textes confondus – implorait la BCE de « se réorienter ».

Quand Alstom est bradé et démantelé, à General Electric ou à Siemens, il n’y a pas à hésiter sur le mot d’ordre de nationalisation ! Le rapport de force existe. De même, rejetons la PAC n°2 qui liquide notre agriculture dans le marché spéculatif mondial.

Mobilisons contre la CSG, contre la casse de l’impôt progressif, via le prélèvement à la source, et du financement solidaire de la Sécu par les cotisations sociales, salaire socialisé.

Ces vraies luttes rassembleuses impliquent de couper avec les alliances politiciennes, avec la conversion à l’UE, avec la Parti de la gauche européenne de Tsipras. Notre texte constitue un vote pour la sortie du PCF du PGE.

L’opposition de classe à l’UE du capital ne doit pas être dévoyée par les capitalistes nationalistes. Le débat sur les « migrants » ne doit pas se faire, comme en Allemagne ou en Italie, entre les trafiquants de main d’œuvre (Juncker ou Merkel) et les nationalistes, xénophobes. Communistes, mettons en avant la solidarité de classe en France entre les travailleurs de toutes origines, l’action internationaliste contre les guerres et l’exploitation impérialistes.

A l’occasion du 11 novembre, l’idéologie dominante va se déverser. Nous lançons une pétition pour la baisse des crédits militaires de la France, le désarmement nucléaire, la sortie unilatérale de l’Otan!

En réaction à l’horreur de la guerre interimpérialiste 14/18 est né notre parti marxiste et léniniste. Sur des bases précises, actualisées: les 21 conditions de 1920. Proclamons haut et fort, dans notre lutte, l’actualité du Parti de classe, révolutionnaire, du Parti de la Résistance, de l’anticolonialisme, des plus grandes conquêtes sociales, le PCF!

MARDI 2 OCTOBRE 19h. Paris, 61 rue VIOLET/ 38e congrès du PCF – Présentation du texte : « RECONSTRUIRE LE PARTI DE CLASSE – PRIORITÉ AU RASSEMBLEMENT DANS LES LUTTES »

Mardi 2 Octobre 2018 à partir de 19h00

Au Patronage Laïque, 61 rue Violet, 75015 Paris

(métro Commerce – Emile Zola – Dupleix)

Nous sommes des militants d’organisation du PCF. Notre texte est à la fois une motion de censure et un appel à reconstruire le Parti. Nous t’invitons à une réunion de présentation et de débats sur notre texte, que tu sois signataire du texte ou que notre démarche t’intéresse. Nous pourrons aussi aborder la protection sociale, un véritable enjeu de classe aujourd’hui. Notre parti vient de franchir un nouveau palier d’effacement. Les législatives de 2017 (1,23% des inscrits) ont débouché sur le plus mauvais résultat de notre histoire. Pour nous, cette nouvelle sanction ne résulte pas d’erreurs tactiques ou de « l’ingratitude de Mélenchon ». C’est la sanction logique du choix d’abandon de l’organisation et des positions communistes. Les quelques députés « gagnés », au prix de négociations humiliantes, ne justifient rien. Aucune remise en cause de nos stratégies n’a été faite, et aucun texte de congrès en dehors du notre ne propose d’analyse. Ce congrès n’a rien d’extraordinaire. Il a été avancé afin d’éviter les débats sur l’UE et les élections européennes. Le CN a d’ailleurs tracé la ligne politique avant le congrès lui-même, désigné un candidat sans appel à candidature. Alors que nous aurions pu recevoir les textes par la Poste durant l’été, la direction nationale a choisi de laisser les fédérations et les sections se débrouiller pour faire parvenir comme elles le peuvent les 100 pages du document de congrès aux communistes. Nombres d’entre eux ne les ont pas encore. Des groupes dirigeants se divisent sur plusieurs textes pour ce congrès. La lecture de ces différents textes montre si peu de différences que la conclusion s’impose : c’est une « lutte des places », un changement superficiel de tête. Tous reprennent en chœur les positions réformistes : « visée communiste », « dépassement du capitalisme », « réorientation des aides au patronat, des institutions de l’UE ». La crise de l’UE a franchi un nouveau stade. L’euro va jusqu’au bout de sa logique de concurrence de tous contre tous au profit des capitalistes et des plus puissants. La gestion du Brexit ou l’avènement au pouvoir d’un gouvernement populiste-nationaliste en Italie soulignent la nécessité d’apporter au rejet de classe de l’UE des propositions de rupture de classe. Notre lutte internationaliste contre la politique de l’UE, ses directives et l’euro est à l’opposé de l’illusion propagée d’une réorientation de l’UE du capital et de ses institutions. Nous ne suivrons pas Macron sur l’illusion d’une « souveraineté européenne ». Pour nous, le Parlement européen est un alibi démocratique. Communistes, nous ne pouvons l’utiliser que comme une tribune. Quand la direction nationale lançait un appel illusoire et hors-sujet pour que la BCE aide la SNCF (sic!) ou évoquait des « dérogations » aux directives, nous avons lancé une pétition nationale exigeant le maintien du monopole public. Faire converger les luttes, ce n’est pas les juxtaposer, encore moins les récupérer politiquement (pour renvoyer la solution à 2022), c’est construire les mobilisations à partir des concordances objectives d’intérêt. Notre texte vise à propager une démarche totalement différente, la seule qui ait un avenir avec une perspective nationale, de reconstruction du Parti de classe en partant de ses organisations locales qui se battent toujours. Les positions communistes sont essentielles pour construire les convergences de luttes. Nous débattrons des campagnes politiques essentielles pour alimenter la lutte des classes aujourd’hui et de se présenter à des élections dans des conditions bien plus positives qu’aujourd’hui.

Congrès du PCF/ non-envoi des textes et du bulletin de vote par la Poste / lettre à tous les membres du CN et aux initiateurs des textes 0,1 et 2

La réunion du Conseil national du PCF du 24 août ayant été annulée, nous nous adressons à chaque membre du CN, notamment aux initiateurs des autres textes alternatifs.

38ème congrès du PCF : nous demandons à chaque membre du Conseil national de se prononcer sur l’envoi national, par la Poste, à chaque adhérent des textes et du bulletin de vote avant la consultation des 4 au 6 octobre 2018

Lettre des initiateurs du Texte 3 (PCF : reconstruire le parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes), adressée
-          aux membres du Conseil national du PCF (aux bons soins de Yann Henzel).
-          A des représentants des textes 0 (proposition du CN : Pierre Laurent, Isabelle de Almeida, présidente du CN, Guillaume Quashie-Roubaud, président de la commission du texte), 1 (« Printemps du communisme » : Frédérick Génevée, Nicole Borvo-Cohen-Seat, Brigitte Dionnet) et 2 (« Pour un manifeste du 21ème siècle » : Denis Durand, André Chassaigne, Frédéric Boccara)

Le 16 août 2018,

Chers camarades,

Nous avons découvert, au détour de la lecture d’une circulaire du secteur « Vie du Parti », qu’on avait décidé de ne pas envoyer nationalement, par la Poste, aux adhérents les textes et le bulletin de vote pour la consultation des 4 à 6 octobre pour le congrès national. Qui est ce « on » ?

Nous considérons qu’il s’agit d’une disposition politique, et non technique, qui touche aux statuts du Parti et a d’importantes conséquences dans l’implication du plus grand nombre de camarades dans le congrès.

Nous avions l’intention d’interpeller le Conseil national à sa réunion du 24 août, avant « l’Université d’été ». Mais nous apprenons qu’elle est annulée. En septembre, « on » nous dira qu’il est trop tard pour envoyer les textes. Aussi, nous nous adressons maintenant à chaque membre du CN pour qu’il s’exprime – désapprouve ou assume – la décision unilatérale qui ne peut venir que de la direction exécutive.

Interrogé par nous, le Président de la « Commission de transparence » du congrès a confirmé la décision.  Il l’a justifiée en arguant de l’accessibilité aux textes par internet, du coût de l’envoi, de la diffusion possible par les organisations locales.

Ces justifications ne sont pas recevables.

Les adhérents du PCF ne sont pas mieux équipés en ordinateurs, en accès internet que la moyenne de la population.  Toutes les interventions pour dénoncer la fracture numérique dans la société ne vaudraient-elles donc pas en interne, dans le Parti ? Encore moins de camarades disposent d’imprimantes laser pour pouvoir tirer et lire des textes longs dans des conditions acceptables.

L’argument de l’austérité budgétaire, place du Colonel Fabien, n’est pas plus acceptable. Il s’agit, paraît-il, d’un congrès « extraordinaire ». Des sommes bien supérieures ont été dépensées, gaspillées, pour des initiatives non-statutaires de la direction, en amont du congrès. Rappelons le questionnaire téléguidé de l’année dernière ou l’assemblée nationale du 18 novembre qui a coûté, entre autres, les déplacements de 1000 personnes de toute la France et la location des auditoriums prestigieux de la Cité des Sciences de la Villette. Ces opérations politiques sont revenues à bien plus que le chiffre de 200.000 euros avancé pour l’envoi des textes et n’ont servi  à la direction qu’à diluer le débat et à temporiser après la sanction cinglante de sa stratégie.

A ce nouveau stade de la disparition politique du PCF, il est inconcevable de limiter la discussion du congrès à la petite minorité d’adhérents encore impliqués, autour des directions locales, des élus, quelques fois de noyaux militants, dans la vie du PCF.

Nous savons tous que des dizaines de milliers de communistes se retrouvent objectivement éloignés, écartés de la vie du Parti qu’ils regardent avec distance, parfois indifférence voire résignation devant l’absence de toute remise en cause. En seulement un an, le constat s’est encore aggravé. Sans parler des dizaines de milliers d’autres qui n‘ont plus de carte.  

Lors des congrès précédents,  les documents avaient été, lamentablement, envoyés à la dernière minute, sous une présentation peu lisible, laissant quelques jours à peine aux camarades pour les appréhender. Cette année, il est encore temps de les envoyer dans de bonnes conditions pour que tous les communistes en prennent connaissance, prennent conscience de l’existence d’une alternative de fond et voient un moyen d’intervenir, également avant les réunions dans les fédérations.   

Le vote sur les projets de base commune, même biaisé, est le seul moment d’expression visible des communistes dans un congrès du PCF, sans le filtre des directions nationale et locales.

Ce sera le moment national d’exprimer collectivement le refus de la poursuite des stratégies d’effacement du Parti, de son organisation et de ses positions. Les groupes dirigeants qui portent les textes 0, 1 et 2 les ont menées ensemble ou successivement depuis 25 ans, depuis la « Mutation » jusqu’à la soumission à Mélenchon en passant par la « gauche plurielle », la conversion à l’intégration européenne ou le « Front de gauche ». La situation critique du Parti exige autre chose qu’un congrès dans un verre d’eau entre ces concurrences plus ou moins factices.

Camarades, membres du Conseil national, nous ne vous demandons évidemment pas de partager ces dernières lignes. Mais, dans un souci élémentaire de démocratie dans le Parti, nous vous demandons d’intervenir auprès de la direction exécutive pour l’envoi des projets de texte de congrès et du bulletin de vote, sur papier, par la Poste, nationalement, à tous les adhérents.

Merci de nous communiquer votre position, que nous publierons, à l’adresse cahierscommunistes@orange.fr . Cette adresse est à la disposition de tous les camarades qui souhaitent s’exprimer sur cette question.

Fraternellement,

Pour les initiateurs du texte alternatif 3 « PCF : Reconstruire le parti de classe – priorité au rassemblement dans les luttes », Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Dominique Negri.