Les personnels de l’éducation publique ont fait grève et manifesté par centaine de milliers le 5 mai (au moins 500.000 dans 7 villes selon les autorités) contre le projet de loi porté par le Président du Conseil du Parti démocrate, Matteo Renzi, dénommé – rien de moins – que « la bonne école ». Le mouvement se poursuit et s’amplifie, notamment le 19 mai avant le vote de l’Assemblée.

Les similitudes avec les « réformes » françaises successives, de Darcos, Chatel, Peillon et maintenant Vallaud-Belkacem sont flagrantes.

-       Les suppressions de poste sont massives, doublées de la remise en cause du statut des enseignants, notamment le recrutement et l’ancienneté. Des concours à la va-vite sont organisés pour titulariser 100.000 vacataires, en en laissant tomber 50.000 autres. Et il ne s’agit plus vraiment de concours puisque l’embauche passe au ressort des « directeurs-patrons » d’école, comme les primes au « mérite ». Des supplétifs, stagiaires, étudiants ou autres intervenants, enseigneront souvent sans être réellement rémunérés.

-       L’objectif principal de la réforme italienne est, comme en France, de casser les cadres nationaux d’éducation et d’enseignement, de creuser les inégalités entre écoles à plusieurs vitesses. La politique d’assèchement des moyens vise à placer les établissements « autonomes » sous la coupe des intérêts privés, de l’idéologie patronale, renforcée dans l’école et en dehors, avec le développement de cours complémentaires payants et orientés.

-       L’affaiblissement des enseignements généraux coïncide avec le développement de voies de garage et de sortie précoces des élèves les plus pauvres du système, suivant notamment des tests réducteurs en fin de troisième.

Des syndicats d’autres professions, comme la métallurgie, apportent leur soutien à la lutte des enseignants. Le pouvoir commence à concéder des amendements parlementaires. La bataille italienne se concentre de plus en plus sur le mot d’ordre de retrait pur et simple du projet de loi. Symbole : l’établissement où enseigne l’épouse de Matteo Renzi, fervente supportrice de son projet « libéral », Agnese Landini, est à la pointe de l’action et boycotte les tests d’évaluation bidon.

La casse de l’éducation publique, la politique de privatisation, sont parallèles dans les pays d’Europe. Elles sont coordonnées par l’UE du capital qui l’a définie avec sa « stratégie de Lisbonne en 2000.

Ce constat peut et doit conduire à des échanges d’expériences de lutte pour gagner dans chaque pays.