Brève, vivelepcf, 1er août 2014

« Ils ont tué l’Unita » : voilà le titre à la une choisi par la rédaction du numéro du célèbre quotidien italien du 30 juillet. Le 1er août, il a cessé de paraître, placé en liquidation judiciaire. Il y a très peu de chances pour qu’un repreneur se présente.

C’est une dernière étape – post mortem – de la liquidation du Parti communiste italien par autodissolution en 1991.

L’Unita meurt à 90 ans après une douloureuse agonie. Le journal a été fondé par Antonio Gramci le 12 février 1924. Il est resté l’organe central du PCI jusqu’en 1991, suivant déjà toutes les dérives de sa direction. On sait que l’appareil de l’ex-PCI a muté le Parti, par étapes, en « Parti démocrate ». Le PD aujourd’hui au pouvoir, avec le président du conseil Matteo Renzi, se revendique à mi-chemin entre la social-démocratie européenne et le Parti démocrate américain.

L’Unita a été embarquée dans cette évolution. Elle a été privatisée tout en restant en fait sous le contrôle de la mouvance dirigeante du Parti. Son déclin politique et économique a été organisé. Ces derniers temps, elle tirait à 21.000 exemplaires. Vu l’histoire et le prestige du titre, l’Unita a été destinée à représenter plutôt l’aile « gauche » du nouveau parti.

Il semble que la direction du PD ne trouve plus d’intérêt à maintenir le journal, du moins en tant que quotidien, d’autant plus dans un contexte de crise aigüe de la presse.

Pour les communistes, le deuil a commencé depuis longtemps mais les conditions de la reconstruction du Parti et de son journal restent confuses.