Brève, vivelepcf.fr, 18 juillet 2014

L’annonce officielle est faite. Samedi 30 août, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, participera et prendra la parole à « l’université » d’été du PS à La Rochelle. Les années précédentes, certains dirigeants avaient été envoyés mais sans prendre la parole.

Pierre Laurent se retrouvera aux côtés de la secrétaire d’EELV, Emmanuelle Cosse, de celui du MRC, Jean-Luc Laurent, de celui du PRG, Jean-Michel Baylet, de celui, sans doute, des ex du Modem de « Front démocrate », Jean-Luc Bennhamias et du président du MUP, un certain Robert Hue…

Fort peu scientifiques, les « universités » d’été sont surtout l’occasion de donner des signaux aux médias et aux militants avant la rentrée.

Comment interpréter le choix de Pierre Laurent ? Au Conseil national du PCF des 14 et 15 juin, il a fait avaliser une perspective combinant la poursuite du Front de gauche, « élargi », et une stratégie de large ouverture appelée « Front du peuple ».

Il se précise que, dans son esprit, le « peuple » dans cette expression correspond d’abord aux dirigeants des formations politiques de gauche et des courants du PS. La participation de Pierre Laurent le soir même du CN, le 14 juin, au meeting du club PS d’Emmanuelli, « Un monde d’avance », puis sa présentation du « pacte pour une majorité de gauche », le 10 juillet, avec le club PS, « Gauche avenir », de Quilès et Lienemann, le confirment.

Tirer le PS à « gauche » ? Constituer, sous une forme ou une autre, un deuxième pôle de « gauche », plus vraiment à « gauche » que l’autre ? En attendant, préserver les positions électorales en s’arrangeant ensemble, comme aux municipales à Paris ou comme certains le demandent pour les sénatoriales.

Pas seulement ! Pour Pierre Laurent – il l’a répété – tout passe par un projet et un contenu. Des programmes oubliés, il y en a plein les greniers… Un projet dont le point de départ serait les positions de Hollande dans la campagne de 2012, celles de la « gauche plurielle » de Jospin ?

Communistes, nous avons dénoncé les illusions– non, les tromperies – sur un quelconque changement de fond avec Hollande. Aujourd’hui, ceux qui les ont semées récidivent.

Les travailleurs qui ont imaginé, faute de mieux, une amélioration avec Hollande, sont vivement déçus et frustrés. Faut-il leur proposer un nouveau miroir aux alouettes d’ici 2017 ?

Quel projet, quel contenu ? Ceux de l’équipe de réserve de la social-démocratie de Mme Aubry et de ses lieutenants ? Cette force d’appoint actuellement de Valls se prépare à prendre le relais et notamment à en finir avec le financement socialisé de la Sécurité sociale en fusionnant CSG et impôt sur le revenu. Ceux de tous ces socialistes qui regretteront dans dix ans d’avoir donné un coup de poignard dans le dos du service public de la SNCF ? Ceux, tous, qui s’inscrivent dans l’Union européenne du capital, au nom de sa « réorientation » ?

Sous ses élucubrations, le discours de Mélenchon, qui, après les désaveux électoraux, a choisi prudemment l’effacement temporaire et le tourisme politique en classe affaire (a-t-il gagné sa place au musée Grévin ?), n’est guère différent.

Pour les communistes, suivant leurs positions historiques, dont on a pu voir l’effectivité dans la bataille contre la « réforme ferroviaire », qui correspondent tant au rejet de classe de toute l’UE du capital, au refus du soutien aux guerres impérialistes en Palestine ou en Ukraine, ou en Afrique, il y une autre voie : celle qui va vers l’intérêt et l’organisation des travailleurs sur des propositions de rupture anticapitalistes.

Peu de chances qu’on en parle à La Rochelle et même, si on en parlait, cela ne changerait rien !

Phagocyter le PS ! Quel intérêt ?  Se faire phagocyter par le PS?