Vivelepcf, 21 janvier 2013

Des élections régionales avaient lieu le 20 janvier 2013 dans l’importante région de Basse-Saxe en Allemagne occidentale, 8 millions d’habitants, où se trouvent notamment les principales usines de Volkswagen.

La coalition au pouvoir nationalement, conservateurs (CDU) et libéraux (FDP), se tient relativement bien, à 45,9% des voix. Elle perd 4,5% et la présidence de la région à un siège près. Mais il n’y a pas de vote sanction.

La coalition d’alternance, sociaux-démocrates (SPD) et Verts, progresse de 8% et prend un léger avantage à 46,3%. Les Verts, +5,7% à 13,7% des voix, profitent particulièrement des débats sur les déchets nucléaires.

92% des suffrages exprimés se sont ainsi portés sur les partis du consensus antisocial qui, alternativement, se sont appliqués nationalement et régionalement à diminuer les salaires et la protection sociale, à diriger l’argent public vers les grands trusts, à faire payer des investissements « écologiques » par les usagers au plus haut prix, à réduire l’offre de service public, notamment l’école…

Ce constat, en Allemagne comme ailleurs, est consternant et appelle la réflexion des progressistes.

En 2013, l’abstention est à peine moins faible qu’en 2008, 40%. C’est une donnée durable : Une grande partie de la classe ouvrière et des catégories les plus pauvres ne se sentent pas concernés par les élections.

L’autre fait marquant du scrutin est l’effondrement du Parti de la gauche, die Linke, le Front de gauche allemand. Il passe de 7,1% en 2008 à 3,1% en 2013 et perd toute sa représentation. Son électorat s’est volatilisé dans toutes les circonscriptions. Le feu de paille n’a pas duré. L’absence de perspective alternative a été sanctionnée.

Aujourd’hui, la droite est au pouvoir seule à Berlin, sans les sociaux-démocrates comme en 2008. Die Linke ne joue plus le rôle de réceptacle électoral, à gauche du SPD, d’autant moins que sa direction défend comme perspective une participation à une coalition avec les sociaux-démocrates et les Verts pour les « tirer à gauche ». Ceux qui se résignent à l’alternance social-démocrate ont voté directement SPD, les autres se sont abstenus. Pour les problématiques « sociétales » d’accompagnement, les Verts sont des porte-paroles plus efficaces que Die Linke.

Moins que jamais, Die Linke représente une alternative de résistance au système.

En Basse-Saxe, ses responsables se sont associés dès 2008 à la campagne de dénigrement anti-communiste visant la seule élue régionale du Parti communiste allemand, Christel Wegner (DKP). Le conformisme anticommuniste ne paie pas non plus.

Pas plus que l’imagerie gauchiste. Dans les toutes dernières semaines, Die Linke a parachuté Sarah Wagenknecht comme tête d’affiche en Basse-Saxe. L’arrivée de la médiatique conférencière, alibi de gauche « communiste » depuis 20 ans à tous les reniements réformiste de Die Linke, n’a visiblement pas touché l’électorat populaire.

Communistes français, nous assurons nos camarades du DKP et Christel Wegner particulièrement de tout notre soutien dans leur action dans les syndicats et les luttes en Basse-Saxe. Nous attirons une nouvelle fois l’attention sur la gravité pour les travailleurs et le mouvement révolutionnaire de la ligne du Parti de la gauche européenne et de ses avatars nationaux, en Allemagne comme en France.