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Casse des retraites : On prend les autres et on recommence !

Vivelepcf, 14 mai 2013

Quand les hiérarques du PS manifestaient en 2010...

Hollande et Ayrault viennent d’annoncer, à grand bruit, une nouvelle contre-« réforme » des retraites qui sera soumise au Parlement dès septembre prochain.

Ils reprennent exactement les mêmes prétextes que leurs prédécesseurs : l’ampleur des déficits (artificiels), la contrainte européenne. L’objectif est toujours le même : transférer progressivement l’argent des retraites vers le patronat et le profit capitaliste.

En face, les mêmes évidences demeurent. Pourquoi faire travailler les anciens (ou les maintenir au chômage) jusqu’à 65 voire 70 ans alors qu’il y a déjà  4 millions de chômeurs chez les plus jeunes dans le pays ?

Comment parler de déficit (14 milliards d’euros dit-on) quand les entreprises bénéficient de 30 milliards d’euros annuels d’exonérations de cotisations patronales ?  Et quand le gouvernement leur octroie un nouveau cadeau de 20 milliards d’euros par an, creusant le déficit du budget, avec le « Crédit d’impôt compétitivité ».

Hollande et Ayrault tâtent le terrain avant d’annoncer leurs mesures définitives. Mais on sait déjà que les sacrifiés seront les mêmes que sous Sarkozy et Fillon.

Les pistes avancées évoquent un nouvel allongement de la durée de cotisation, une hausse de la CSG, notamment pour les retraités eux-mêmes (alors qu’ils ont déjà cotisé toute leur vie active !), une baisse du pouvoir d’achat des pensions. Un précédent récent: avec la complicité de la CFDT, le Medef a obtenu une désindexation des retraites complémentaires. Elles ne suivent plus l’augmentation des prix.

On peut aussi compter sur le pouvoir pour essayer d’opposer à nouveau les salariés des différents régimes les uns aux autres pour mieux aligner les prestations de tous vers le bas, par exemple les pensions de réversion.

On peut aussi redouter une réforme plus structurelle mettant en cause le financement solidaire par la cotisation sociale.

Alors où est le changement depuis 2010 ?

En 2010, le PS avait participé aux grandes manifestations pour les retraites… En matière de retraites, le premier acte politique de Hollande et Ayrault aura été de maintenir la loi Sarkozy-Woerth. Il est vrai que le candidat Hollande n’avait, contrairement à son parti, rien promis sinon un rectificatif pour les carrières longues (qu’il a fait) et l’ouverture d’une négociation pour une nouvelle réforme, ce qu’il fait.

Par rapport à Sarkozy, il peut espérer compter sur la collaboration de certains syndicats comme la CFDT qui a déjà cosigné avec le Medef « l’accord » pour faciliter les licenciements (ANI). La CFDT est déjà prête à accepter l’allongement de durée de cotisation.

En 2013, le pouvoir compte sans doute que la désillusion de 2012 aboutisse à la résignation et au désengagement.

Communistes, nous mettrons toutes nos forces pour gagner l’inverse : l’expérience et les enseignements de 2010 et 2012 peuvent et doivent nourrir une résistance et une mobilisation victorieuses.

Le mouvement de 2010 a été massif pas le nombre de manifestants, plusieurs millions, et par le soutien populaire. De journée d’action en journée d’action, il a fallu des mois avant qu’il s’essouffle.

Mais, une nouvelle fois, la tactique des manifestations espacées, sans appel coordonné à la grève, n’a pas permis de concentrer efficacement cette force.

S’est posé également le problème de la perspective donné au mouvement. Jusqu’au bout, on a attendu le mot d’ordre immédiat unificateur qu’aurait dû être le retrait du projet de loi Woerth. La recherche de l’unité des organisations a abaissé le niveau des revendications.  Réclamer une « autre réforme » a fait diversion. ça y est, on va l’avoir ! La question du nombre d’annuités a été évacuée des revendications. Avec 41,5 ou 42 annuités, comment rassembler pour une retraite effective à 60 ans? L’abandon hier sur cette question facilite l’attaque du gouvernement aujourd’hui.

L’attaque de la droite en 2010 avait été préparée par la remise en cause des régimes dits « spéciaux » en 2007. La forte mobilisation, à la SNCF, à la RATP, à EDF, avec un large mouvement de grève, avait été court-circuitée par l’entrée en négociation des directions syndicales sur les bases du gouvernement. Cette expérience lourdement démobilisatrice doit être prise en compte. En 2010, en l’absence de revendication globale intégrant la remise en cause la « réforme » des régimes spéciaux, la mobilisation des secteurs clés des transports et de l’énergie a été faible.

Enfin et surtout, l’échec de 2010 est venu de l’illusion entretenue d’un changement par les élections en 2012. Maintenant, l’expérience est faite. La casse des retraites, la politique d’austérité ne se résument pas à un seul homme, même un Nicolas Sarkozy, et à son « obstination ». Le mouvement social ne saurait attendre un changement institutionnel, une future élection ou un changement de gouvernement.

C’est au contraire la victoire du mouvement populaire lui-même, sur une question capitale comme celle des retraites, qui ouvrira la voie à la rupture politique avec l’austérité et l’Union européenne.

C’est à partir de cette réflexion que nous continuons la bataille pour les retraites, sans rien lâcher sur les revendications sociales et politiques fondamentales, dont :

-          Le retour à la retraite à 60 ans

-          Le retour à 37,5 annuités (durée moyenne des carrières effectives lors de la liquidation des droits)

-          La prise en compte de la pénibilité avec une annuité de bonification pour 5 années travaillées.

-          Le relèvement immédiat du « minimum contributif » (retraite minimale) pour arriver à aucune retraite en dessous du SMIC.

-          L’indexation des retraites sur le salaire moyen

-          La fin du scandale des exonérations de cotisations patronales, le rehaussement de leur taux suivant les besoins. L’abrogation du Crédit d’impôt compétitivité.

Une hausse du SMIC et le rétablissement d’une échelle mobile des salaires effaceraient automatiquement le besoin de financement des retraites.

C’est là le cœur, le moteur de notre système solidaire qu’il faut défendre et reconquérir !

Contre les abus de faiblesse… Une seule solution : lutter !

Une retraitée célèbre aurait été victime d’un « abus de faiblesse ». Un ancien président de la République (UMP) est soupçonné de lui avoir soutiré quelques dizaines de milliers d’euros pour sa campagne électorale en 2007. En tout cas il est mis en examen sous ce chef d’inculpation.

 Si les faits sont avérés, la vieille dame n’en aura pas longtemps souffert. Pris de remords, son ami, élu président, lui aura remboursé au centuple, chaque année de son quinquennat, son don présumé. Elle a touché au minimum 30 millions d’euros du fisc, par an, uniquement grâce au « bouclier fiscal » qu’il a établi.

Vraiment qui abuse de qui ?

La politique des Sarkozy en faveur des Bettencourt ne s’est pas interrompue après les élections de 2012. Pour ne citer que cela, le pouvoir de Hollande accorde 20 milliards d’euros par an de cadeaux aux patrons au nom de la « compétitivité », autant qui vont se retrouver au final dans les bas de laine des Mmes Bettencourt !

La « contrepartie » pèse lourdement sur les travailleurs, notamment sur les retraités : TVA antisociale, hausse de la CSG, 0,3% de prélèvements exceptionnels etc, demain fin de l’indexation des pensions sur les prix.

Le pouvoir essaye de s’en prendre aux retraités, misant sur leurs « faiblesses ». Ils ne sont plus dans l’entreprise. L’idéologie dominante les culpabilise, les fait passer scandaleusement, avec insistance, pour des nantis. Ils vieillissent.

Ne nous laissons pas abuser ! Retraités, actifs, jeunes, nous savons que nos intérêts sont les mêmes face aux Bettencourt, Nicolas Sarkozy Hollande…

Contre l’abus de faiblesse, chacun dans sa situation, … LUTTONS !

Bettencourt/Sarkozy : Qui est abusé ? Ni l’un, ni l’autre ! Le peuple !

EDT, 23 mars 2013

Dans les dossiers politico-judiciaires, les chefs d’inculpation sont souvent surprenants, du moins si on les prend à la lettre.

Ainsi Nicolas Sarkozy est-il mis en examen pour « abus de faiblesse » sur Liliane Bettencourt en 2007.

Mme Bettencourt aurait déjà commencé à perdre ses esprits. M. Sarkozy, une fois en veston, une autre fois en col roulé, serait venu lui soutirer des sommes d’argent.

C’est déconcertant.

Cela revient à faire passer Mme Bettencourt pour une victime de M. Sarkozy. Drôle de victime d’un politicien dont on peut dire qu’il n’aura pas été ingrat envers elle, comme envers les clients du Fouquet’s !

Il est question de quelques dizaines de milliers d’euros, parfois de 150.000, qui seraient sortis en 2007 des coffres de Mme Bettencourt pour alimenter la campagne électorale du futur président.

La seule mesure du « bouclier fiscal » décidée après son avènement au pouvoir aura rapporté, au bas mot, 30 millions d’euros à Mme Bettencourt. Par an !

Oui, vraiment, Sarkozy a abusé, mais du peuple, pas de la crédulité de Mme Bettencourt, à moins que celle-ci, divagant, ait misé à l’origine sur la victoire de Ségolène Royal. En fin de comptes, Mme Bettencourt n’a vraiment pas à se plaindre de l’élection de son voisin Sarkozy.

L’infraction juridique probable est ailleurs. Dans la situation évoquée, Mme Bettencourt aurait financé la campagne de Sarkozy bien au-delà du montant maximal autorisé par la loi pour des dons de personnes physiques. Mais il semble qu’il y ait prescription.

Dans ces conditions, il y a fort à parier que Sarkozy sortira à son avantage de l’absence de suites sérieuses à sa mise en examen par les juges d’instruction. Le risque n’est que plus réel de le voir replacé dans le jeu politique, tel l’increvable Berlusconi, pourtant plombé par des affaires d’argent et de mœurs autrement établies.

Le chœur d’attaques, d’insinuations et d’insultes des dirigeants de l’UMP, dont le multirécidiviste Balkany, à l’encontre des juges est aussi malsain que bien calculé.

On sait comment les formules démagogiques du style « tous pourris » ou « qu’ils s’en aillent tous » nourrissent une dégradation du débat politique bien plus profitables aux populistes voire aux pourris eux-mêmes, qu’aux défenseurs de la vertu.

« L’abus de faiblesse » est rarement évoqué dans les affaires politiques. Mais il se trouve un autre chef d’inculpation courant qui ne cesse de questionner: le « conflit d’intérêts ». Ne vaudrait-il mieux pas parler de « communauté d’intérêts » ?

Le ministre PS Jérôme Cahuzac a dû quitter le gouvernement, soupçonné par la justice de fraude fiscale et de détention de comptes à l’étranger. Peut-être. Mais ce qui est incontesté, c’est que Cahuzac a navigué pendant des années entre les cabinets ministériels et les firmes pharmaceutiques qui profitent directement du démantèlement de la santé publique organisée par le pouvoir auquel il a personnellement collaboré.

La situation est similaire pour l’ex-ministre de la casse de la retraite à 60 ans, l’UMP Woerth, entremetteur dans l’affaire Bettencourt.

La patronne du FMI (affameur mondial), l’ex-ministre Christine Lagarde fait l’objet d’une enquête dans la procédure exceptionnelle qui a permis de transférer, a priori légalement, 400 millions d’euros de l’Etat à … l’ex-ministre de Mitterrand, Bernard Tapie, dans l’affaire du Crédit Lyonnais.

Entre gouvernants et possédants, dans le capitalisme monopoliste d’Etat, la « communauté d’intérêts » est profonde, au point même parfois d’enfreindre les règles de sa propre justice bourgeoise, surtout dans une période où les organisations ouvrières révolutionnaires sont faibles. La plupart du temps cependant, la collaboration entre dirigeants politiques et puissances d’argent reste parfaitement légale, sinon même parée des oripeaux de la rigueur et de la vertu.

Communistes, notre bataille n’est pas d’abord une indignation suivant la moralité bourgeoise, pas d’abord une bataille juridique, mais le renforcement du rapport de forces dans la lutte des classes contre ce que l’on peut bien dénommer, suivant une autre qualification judiciaires, au sens propre, une « association de malfaiteurs », le capitalisme.