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Scandale des navires Mistral remboursés à la Russie : à quels intérêts obéissent Hollande et le gouvernement ?
Il est revenu au ministre de la Défense Le Drian d’essayer de minimiser l’ampleur du scandale, au cœur de l’été. Mais à hauteur de 1, de 1,5 ou de 2 milliards d’euros, le coût définitif pour l’Etat du refus de livrer les Mistral à la Russie sera de toute façon colossal, même s’il se retrouvait un jour un autre acheteur les navires (après lourdes transformations). Pour donner une idée, cela représente entre 30 et 60 euros de plus sur l’avis d’imposition que chaque foyer fiscal reçoit en ce moment, au moment où tout est bon pour appeler la population à se serrer la ceinture.
On peine à imaginer que Hollande et son gouvernement aient pris une telle décision à la légère, d’autant plus qu’elle fait la pire publicité mondiale possible à l’une des rares activités économiques qu’ils choient : les ventes d’armes. Ils semblent avoir d’ailleurs hésité pendant presque deux ans.
La raison officielle invoquée est l’impossibilité de livrer des armes à un acteur présumé de la guerre (civile) en Ukraine. Elle n’est pas du tout convaincante.
On peut balayer d’un revers de main toute considération morale. Parmi les premiers acheteurs d’armes françaises, on trouve certaines des plus sordides dictatures de la planète, à commencer par le tout premier, l’Arabie Saoudite, vite suivie par les Emirats, le Qatar, le Maroc. Les armes françaises ont, pour ces régimes agressifs, une importance sans comparaison avec ce que les 2 porte-hélicoptères Mistral peuvent bien représenter dans l’arsenal de la superpuissance militaire russe.
Concernant la guerre en Ukraine, susceptible de repasser à une phase « chaude », les deux Mistral ne sont pas des armements opérationnels. Toujours dans le domaine de l’hypocrisie, le soutien militaire de l’OTAN, y compris en mercenaires, au pouvoir de Kiev est avéré.
Si Hollande voulait vraiment sanctionner la Russie, l’annulation de la vente des Mistral est un échec complet. L’Etat russe rentre largement dans ses fonds (d’autant plus qu’entre-temps le rouble s’est fortement déprécié). Les transferts de technologie de la France vers la Russie ont eu lieu, pour la plus grande satisfaction de l’état-major et du complexe militaro-industriel russes, ce dernier récupérant le contrat de construction des porte-hélicoptères.
Sans effet militaire ou économique, la décision de Hollande est donc exclusivement politique. Trois signes politiques semblent donnés au peuple français et au monde:
1°- La France cède au régime de Kiev de Porochenko, issu d’un coup d’Etat, favorisant les fascistes, la xénophobie et la guerre et lui apporte un soutien encore plus appuyé.
2°- La France choisit de faire de la surenchère dans la montée de l’antagonisme entre les impérialismes occidentaux et la puissance russe, dont la lutte d’influence en Ukraine est un théâtre.
3°- La France obéit aux pressions extérieures, d’abord celles des autorités américaines – Obama sur ce sujet en juin 2014 : « je pense qu’il serait préférable d’appuyer sur le bouton pause » – également d’autres pays comme la Pologne qui a conditionné certains marchés à la non-livraison des Mistral.
En outre, les marchands d’armes étrangers ne sont pas mécontents de voir le concurrent français discrédité…
On notera, presqu’avec amusement, qu’Israël a continué depuis 2009 et continue en 2015 de vendre des drones militaires (de « Isreli Aerospace Industries ») à la Russie, en prenant soin de rester neutre sur l’Ukraine. Seule une éventuelle aide militaire russe à l’Iran pourrait clore cette opération cette année.
L’annulation de la vente des Mistral est un scandale susceptible d’avoir de lourdes répercussions. Communistes, nous la condamnons.
D’autres le font avec des positions totalement opposées aux nôtres : les défenseurs du lobby militaro-industriel français, les partisans d’une plus grande autonomie de l’impérialisme français dans le bloc OTAN-UE, les relais poutiniens en France (souvenons-nous que Poutine a fait financer le FN…) etc. Un appel regroupant, entre autres, des députés et personnalités comme Dupont-Aignan, Goasguen, Mariani, Balkany, Sapir … réunit ces tendances. Nous n’avons rien à voir avec ces gens-là.
Le Parlement devrait être saisi de l’accord de remboursement de la Russie. Il est temps d’ici là de dénoncer le scandale, le préjudice au peuple français, d’élever la lutte contre les orientations de la politique extérieure du gouvernement, combinées à celles de l’UE et de l’OTAN.
Ukraine : 730.000 réfugiés. Mais pourquoi fuient-ils en Russie et non vers Kiev si les miliciens de Porochenko sont des libérateurs ?
Brève, vivelepcf, 7 août 2014
Selon le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR), 730.000 personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’année pour gagner la Russie. Le chiffre est considérable : des villes se sont vidées de moitié. De sérieux problèmes d’accueil commencent à se poser sur le plan humanitaire.
En France, nourris des informations des médias dominants, nous pouvons bien comprendre que la population fuit les zones de combat. Les médias ne peuvent plus cacher que les destructions sont importantes, que les attaques d’artillerie et depuis hier, les bombardements aériens (sur Donetsk) touchent des quartiers résidentiels. Peu bavards sur les chiffres – quelle différence avec la Syrie où ils comptaient à l’unité près le nombre de victimes par jour ! – ils concèdent que la guerre en Ukraine aurait causé 2000 morts, chiffre qui paraît bien faible eu égard aux moyens militaires déployés.
Restons toujours dans la version de l’idéologie officielle américaine ou française, là, il y a quelque chose qui n’est pas logique.
Les groupes armés « séparatistes » sont présentés comme des « terroristes » prenant en otage la population et la Russie comme leur base arrière. Les gouvernements occidentaux viennent encore d’élever les sanctions à l’encontre de ce méchant pays. Au contraire, le nouveau régime de Kiev, son armée – ou plutôt ses milices – sont présentés comme des « libérateurs ». Les gouvernements occidentaux les aident massivement. On ne nous cache plus que les Etats-Unis ont envoyé des conseillers militaires et que 400 mercenaires américains secondent les milices de Porochenko.
Mais alors pourquoi les habitants de l’est de l’Ukraine se réfugient-ils en Russie plutôt qu’à l’ouest du pays, dans « l’Ukraine démocratique », protégée par les USA et l’UE ?
Dans la panique, ils se sont peut-être laisser manipuler et désinformer.
Ils n’ont peut-être pas compris que les destructions et les exactions commises dans les villes conquises par les milices de Kiev n’étaient que des dommages collatéraux inhérents à toute guerre.
Ils ont peut-être pris à la lettre aux exagérations des partis ouvertement fascistes qui participent au gouvernement à Kiev ou à celles de Mme Timochenko qui exprimait, en mars, son souhait de « fusiller avec des armes nucléaires huit millions de Russes restant sur le territoire de l’Ukraine ».
Les plus intoxiqués s’imaginent peut-être que la mise de l’Ukraine sous tutelle des Etats-Unis et des puissances européennes occidentales, avec le traité d’association avec l’UE et l’extension – de droit ou de fait – de l’OTAN, leur promet des jours encore plus sombres qu’au reste de la population ukrainienne. Russophones, ils seraient toujours considérés comme des alliés naturels de l’adversaire russe, comme des éléments opposés au gouvernement nationaliste ukrainien qui a commencé son œuvre par supprimer le statut officiel de leur langue.
Mais assez de spéculations ! Allons demander à Bernard Henri-Lévy ce qu’il en pense !
Notre dossier Ukraine :
Sur la situation en Ukraine : déclaration commune de 18 partis communistes et ouvriers
Impérialistes français, allemands, polonais, UE, USA : Bas les pattes d’Ukraine !
Impérialistes français, allemands, polonais, UE, USA : Bas les pattes d’Ukraine !
EDT pour vivelepcf, 2 mars 2014
La crise politique en Ukraine tourne au drame depuis plusieurs semaines. Aucune issue allant dans le sens de maintien de l’unité du pays et d’un début de réponse à la crise économique et sociale n’apparaît. Au contraire, une aggravation des tensions, des violences, une logique de partition du pays en zones d’influence se dessinent.
Le renversement anticonstitutionnel du président élu, malgré l’accord signé la veille entre les différentes parties, a brusquement envenimé les choses. Le fascisme menace de prendre le contrôle politique de plusieurs régions. A Kiev, plusieurs membres du parti néo-nazi « Svoboda » ont été proclamés ministres, à des postes clefs. Le nouveau gouvernement est dirigé par des oligarques tout aussi corrompus que l’ex-président Iakounovitch, seulement encore plus inféodées aux puissances impérialistes occidentales.
La multiplication des exactions à caractère antisémite, des intimidations et des attentats contre les opposants politiques de gauche, d’abord communistes, font froid dans le dos. La nouvelle xénophobie officielle antirusse compromet toute réconciliation nationale dans un pays où un tiers de la population à le russe comme langue maternelle et les trois quarts comme langue d’usage. Les réactions à l’est du pays, ou en Crimée, sont les conséquences directes de ce choix politique, comme la position de la puissance russe voisine et sœur.
En France, nous ne pouvons pas rester indifférents devant cette situation, d’autant que notre gouvernement n’a cessé de s’ingérer directement dans les affaires ukrainiennes, à côté des autres puissances impérialistes de l’Union européenne, Allemagne et Pologne en tête, et des Etats-Unis. Fabius et Hollande n’ont pas hésité à jouer, avec elles, avec le feu, à apporter une aide idéologique et logistique à un mouvement dont l’extrême-droite a pris la direction depuis des semaines, profitant du vide politique, du désarroi du mouvement de protestation sociale.
La propagande des media français n’a pas pu masquer l’image les milices armées jusqu’aux dents, portant croix gammées, n’ayant rien à voir avec des hommes de la rue en colère.
Plus que jamais, il convient d’identifier les intérêts réels des puissances capitalistes, notamment celles de l’UE. (Lire la suite…)