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Présidentielles : le capital a gagné sur toute la ligne. Un PCF sur le terrain des luttes pour organiser la riposte dès le 1er mai.

Communistes, nous avons toujours dénoncé l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Avec elle, le système s’est doté d’un instrument idéologique redoutable pour contenir les quelques concessions démocratiques qu’il a dû laisser devant les luttes des travailleurs et du peuple, pour les détourner vers une acceptation de sa politique, une « servitude volontaire ». Avec le quinquennat, imposé sous la « gauche plurielle » en 2000 (Mélenchon compris), le système a subordonné, systématiquement tous les 5 ans, les élections législatives au vote pour un chef. Seule, l’existence d’un parti révolutionnaire de classe et de masse, le PCF, a historiquement permis de contrecarrer ce piège, d’offrir une alternative, du moins une forme de résistance aux travailleurs. Mais, et c’est une constatation fondamentale, même si elle se situe dans la suite logique des années précédentes, 2017 sanctionne la disparition complète du point de vue communiste organisé. Aux présidentielles 2017, le système fait un carton plein. Il a atteint ses trois cibles.

L’alternance droite/gauche, à bout de souffle, est dépassée

Premièrement, il est parvenu à dépasser son mode habituel de gouvernement politique, l’alternance droite/gauche pour mener, de façon complémentaire, successivement depuis 30 ans, la politique au service du capital. A bout de souffle, le système risquait de ne plus être opérationnel devant le niveau du mécontentement populaire et des luttes potentielles. Le système l’a remplacé en arrivant à introniser Macron comme une figure de renouvellement, alors qu’il est l’héritier direct du président sortant honni, qu’il est un valet direct du capital. Pour accentuer cette posture, Macron n’a pas hésité à s’attacher les soutiens de personnes allant de Robert Hue et Patrick Braouezec à Alain Madelin. Le scrutin présidentiel, personnifié, est décidément un terrain privilégié pour le matraquage idéologique, passé au marketing politique 2.0 (internet).

Le système a sacrifié un bouc émissaire, avec acharnement, son fidèle Fillon, postulant naturel à l’alternance. Logiquement, l’opinion publique s’est choquée davantage d’un costume à 13.000 euros que des dizaines de milliards d’euros de cadeaux au profit, accordés ou promis par Macron ou Fillon. Cette manipulation de la campagne a en outre permis d’abaisser comme jamais le niveau du débat politique dans le pays. Fillon, trop clair, trop cru, dans ses perspectives de casse sociale, risquait de raviver très vite les luttes ouvrières. La candidature confusionniste Macron semble plus à même de faire passer, en « douceur », la même politique. Egalement de faire de l’extrême-droite l’opposition privilégiée, plutôt que le mouvement social. On notera que le parti libéral-réactionnaire, Les Républicains, ne devrait pas couler avec son candidat. Contrairement au PS, voué à un éclatement.

Subissant les trahisons et la concurrence traduite par les sondages, le candidat de la gauche social-démocrate normale, pourtant « frondeur », Hamon, a endossé le sinistre bilan de Hollande à la place de Macron. La force de l’idéologie dominante est vraiment épatante !

Le système érige le FN en opposant principal aux politiques ultra-capitalistes

Deuxièmement, les tenants du système peuvent se réjouir que les conditions soient rassemblées, après ce vote, comme jamais, pour que l’extrême-droite représente et canalise l’opposition à la politique ultra-capitaliste de la présidence et de la majorité Macron à venir. Plus que jamais, le FN va servir de dérivatif, de repoussoir mais aussi de légitimation au prochain gouvernement, comme il l’a fait pour sa candidature. Macron et Le Pen sont les meilleurs ennemis. Macron a cultivé dans sa campagne, globalement creuse, les clivages avec le FN sur le multiculturalisme, l’immigration ou la Russie de Poutine. De son côté, Le Pen a habilement affiné sa démagogie sociale attrape-tout, ce qui la rapproche de la caractérisation du fascisme. Elle capte aisément, pour la déformer vers le nationalisme, l’opposition populaire à l’UE du capital, dont Macron est le chantre.

Les résultats du 23 avril montrent une perspective extrêmement inquiétante. Le FN paraît davantage en situation de dépasser son rôle de contrepoint et de faire valoir des politiques « ultralibérales » et pourrait devenir un recours pour le capital, devant l’aggravation de la crise et la nouvelle cure antisociale qu’annonce l’élection de Macron. Le Pen a obtenu un nombre jamais atteint de voix, 7,7 millions. Son influence électorale s’est socialement et géographiquement homogénéisée, mis à part les banlieues à forte population d’origine émigrée et les centres-villes. Le scrutin a montré que la droite extrême dispose de réserves, pas pour gagner le 7 mai, mais pour la suite. Pensons, sans tirer systématiquement de trait d’égalité, à une partie de l’électorat ultraréactionnaire qu’a courtisé Fillon et qui a, ces dernières années, montré ses capacités à tenir la rue. Pensons au vote pour Dupont-Aignan qui masque à peine son ambition de devenir premier ministre d’ouverture d’une présidente Le Pen.

Une recomposition de la gauche accélérée afin de faire taire la contestation de classe

Mais ce qui est aussi inquiétant, face à Macron et à ces sombres perspectives, c’est la recomposition de la gauche que la présidentielle accélère. Avec l’avènement de Macron, l’éclatement du PS se précipite. Fondamentalement et historiquement, comme dans d’autres pays, la social-démocratie a perdu l’essentiel de sa raison d’être, celle de gérer le « grain à moudre » pour faire rempart aux partis révolutionnaires et au camp socialiste. Il faudra approfondir cette analyse plutôt que constater le soi-disant « double échec « du « socialisme réel » et de la social-démocratie.

Une grande partie des notables du PS devrait rejoindre Macron et achever sa mue « libérale ». Et le reste ? Les contours de la recomposition politique à gauche sont encore imprécis. Mais ce qui se dessine constitue la troisième réussite du système à ces élections.

Ce qui va passer pour la « gauche », voire la « gauche de la gauche », sera dominé par le réformisme, des transfuges socio-démocrates (Hamon et cie, Mélenchon ex-PS), des représentants des lobbys sociétaux inscrits dans le fonctionnement idéologique du système, avec une place renforcée pour le populisme incarné par Mélenchon. On penche plus vers l’exemple Tsipras, Iglesias ou même Beppe Grillo (dont les représentants devisaient à Rome avec Mélenchon du « plan B ») que vers Corbyn (qui n’est pas pourtant exactement ma tasse de thé).

Je fais partie des camarades qui n’ont pas donné de consigne de vote pour le 1er tour. C’est-à-dire notamment que je n’ai ni appelé à voter Mélenchon, ni spécialement appelé à ne pas voter pour lui. Mais, puisque Pierre Laurent et la direction de notre parti se sont rangés derrière sa candidature, puis qu’une partie de la réaction l’a abusivement qualifié de « communiste » (un compliment pour lui, une injure pour nous !), nous avons fait notre possible, en continuant à militer pendant la campagne, pour éviter tout amalgame entre Mélenchon et, nous, communistes.

De nombreux électeurs et camarades ont voté Mélenchon, par défaut, sans illusion sur le personnage, mais pour voter le plus utile « à gauche » parmi tous ces mauvais choix. Depuis le départ, ça ne pose aucun problème. Après la désignation de Hamon (différent mais pas moins « à gauche » que Mélenchon), il y avait le choix, sans parler des candidats gauchistes. Face à la candidature sabotée de Hamon, Mélenchon a gagné la 3ème primaire, celle des sondages qui en ont fait le vote le plus « utile ». Mais de fait, fort de ses 19%, Mélenchon sort très renforcé dans la recomposition à venir de la gauche.

La personnification de la politique, le dédain des partis, le populisme pratiqué par Mélenchon sont à l’opposé de nos conceptions. Son programme économique et social est tout sauf anticapitaliste. Les mots même « capitalisme » et « lutte des classes » sont absents de son programme. La FI (« France insoumise ») propose, sous les oracles de Keynes et Roosevelt, de revenir à une forme ancienne du capitalisme monopoliste d’Etat, national, avec injonction dirigiste de milliards d’euros dans l’économie capitaliste. Philippot est sur la même longueur. Le protectionnisme, c’est une politique capitaliste, à l’opposé de la réponse aux besoins dans le pays. Sur les revendications sociales et les mesures concrètes, Mélenchon est au plus bas (SMIC, retraites etc.) et va même jusqu’à promouvoir la fusion CSG/impôt sur le revenu, machine à détruire le financement de la Sécurité sociale. Sur l’UE, la position du Maastrichien est fourbe, laissant envisager que l’UE du capital serait réformable, renvoyant aux calendes grecques toute rupture (« plan B »). Sur la paix, Mélenchon condamne l’OTAN mais pas le surarmement français, comme il a applaudi Sarkozy pour la destruction de la Libye. J’en passe, notamment sur les envolées nationalistes et le changement de couleur, du rouge au bleu, depuis 2012.

Mais le plus dangereux chez Mélenchon, c’est la perspective de rupture politique qu’il met en avant. Avec la « 6ème république », il la place sur le terrain des institutions, de la superstructure, de l’amendement de la démocratie bourgeoise et non sur la lutte des classes. Il la place en terme de renversement de régime allant jusqu’à se revendiquer de De Gaulle et du 13 mai 1958. Cette perspective et son populisme nourrissent le terrain où pousse le plus facilement la mauvaise herbe d’extrême-droite. Et c’est très grave.

Mélenchon et sa « France insoumise » ne peuvent pas être le centre de gravité d’une gauche de résistance et de reconquête. Notre priorité doit être la reconstruction du PCF.

Le système peut se réjouir d’une quatrième victoire, dont il n’est pas directement responsable : la disparition totale du PCF et du point de vue communiste organisé. Ses causes ne remontent pas à la décision de ne pas présenter de candidat. Si la direction du PCF n’a pas présenté de candidats, c’est parce qu’elle a abandonné tant de positions communistes et adopté des positions réformistes qu’elle ne peut pas assumer dans une élection nationale, sous peine de dépasser, par le bas, le score de Marie-George Buffet en 2007. Souvenons-nous du congrès bâclé de 2016 et de la base de discussion vide de sens et illisible !

Depuis 6 mois, les choix et les revirements de la direction du Parti sont suicidaires. Même si c’était dans une logique tactique et électoraliste, elle commençait à se rendre compte que l’opération Front de Gauche et l’intronisation de Mélenchon qu’elle a favorisée se retournent contre le PCF. Des critiques évidentes à l’encontre de Mélenchon, qu’à quelques-uns nous propagions dès 2008 et 2011, commençaient à être reprises. Et puis fin novembre, revirement et alignement lancé par Pierre Laurent par voie de presse sur Mélenchon. Sur la base de prédictions avérées de bon résultat de Mélenchon, de prédictions démenties de victoire de Valls aux primaires ? D’autres, en « opposition », se prononçaient pour une candidature « provisoire » anticipant un ralliement possible au candidat PS… Après la désignation de Hamon et les flottements dans les sondages, la direction du PCF endosse une nouvelle raison d’être : entremetteur entre les courants Hamon et Mélenchon de la social-démocratie ! Avant, vu les sondages, un alignement complet sur Mélenchon malgré le mépris hautain affiché par ce dernier pour les communistes et leurs candidats. Beaucoup de communistes vivent cela comme une humiliation.

Comme beaucoup de camarades, de « tendances » pas nécessairement identiques, nous avons tenu le terrain localement pendant la campagne, préservé quelque chose. Mais cela ne durera pas indéfiniment, si cette direction continue à plier sous les sondages et l’idéologie dominante.

Je respecte pleinement les dirigeants du Parti qui ont défendu, face à l’alignement sur Mélenchon, un point de vue « identitaire », très différent du mien, se référant aux orientations du PCF et du PGE et les assume. Mais je ne crois pas que les positions, que je ne partage pas, proposant la réorientation de l’UE et de  la BCE, qui font passer le Maastrichien Mélenchon pour plus anti-UE que nous, proposant la modulation des cotisations patronales, proposant de tirer le revenu universel de Hamon avec une incompréhensible « sécurité emploi formation » défendent le Parti et sa raison d’être révolutionnaire.

Sans exagérer, l’heure et grave pour le pays et l’heure est grave pour le PCF, les deux allant, pour moi, ensemble.

Dans l’immédiat, pour le 2nd tour, en cohérence avec l’analyse ci-dessus, je pense que le Parti ne doit pas donner de consigne de vote. Cela ne veut pas dire appeler à ne pas voter Macron et condamner ceux qui pensent que c’est un moyen de faire barrage à l’extrême-droite. Le désaccord n’est pas sur le fond avec eux et l’on ne va pas se disputer. Mais ma réflexion m’amène à penser que l’extrême-droite et Macron sont objectivement complices et que le capital version Macron est plus près que jamais d’enfanter une forme de fascisme. Il est en tout cas inadmissible que Pierre Laurent ait court-circuité le débat du parti et du CN.

Pour les législatives, je formule un vœu pieux : que le PCF adopte le principe (souffrant peu d’exceptions) de présenter des candidatures de rassemblement dans toutes les circonscriptions, d’entamer ou de poursuivre l’action militante, de se dégager de toute négociation, de ne rien quémander, sous la pression des résultats de la présidentielles, pour des candidatures uniques de « gauche » préfigurant la recomposition politique à dominante réformiste. A ce moment : le Parti d’abord ! Aussi pour le rassemblement de ceux qui nous intéressent le plus : l’avant-garde de la classe ouvrière.

Pour le fond, à terme, je renvoie aux analyses de la motion alternative que j’ai signée pour le congrès : « Reconstruisons le Parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes ».

Une date immédiate s’impose : le 1er mai ! Tout va être fait pour détourner les manifestations traditionnelles du mouvement ouvrier vers un appui, politique et même syndical, au prochain gérant loyal du capitalisme français. Il est plus important que jamais que nous nous investissions toutes nos forces pour en faire le début de la riposte à l’ultracapitalisme de Macron et à l’extrême-droite, recours du système.  

EDT pour vivelepcf, 26 avril 2017

 

Appel à signer : Présidentielles : Communistes, pourquoi nous ne donnons pas de consigne de vote pour le 2nd tour.

 

De quoi Fillon est-il le nom ? (de quoi Macron est-il le nom?)

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Fillon 2017 : le système a trouvé son champion de droite pour foncer sur l’autoroute ouverte par sa « gauche »

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Il fallait bien inventer quelque chose comme les « primaires » pour arriver à ce miracle : faire passer Fillon pour un homme de changement ! Fillon, l’artisan de la privatisation de France-Télécom en 1996, appliquée par Jospin. Fillon, l’auteur de la loi de 2003 avançant la casse de la retraite solidaire. Fillon, le premier ministre de Sarkozy de 2007 à 2012 !

Dans le jeu des « primaires », l’ex hyper-président Sarkozy a personnifié et endossé seul le bilan de 2007-2012. Juppé, jouant « au centre », présenté comme un moindre mal pour la « gauche », est passé pour l’homme d’une certaine continuité avec la politique du gouvernement actuel. Voilà comment Fillon, en proposant une poursuite encore plus brutale de la politique en faveur du capital et en soignant ses postures conservatrices sur les questions de société, peut personnifier une rupture suffisante pour prendre le relai de Hollande.

Comme dans les autres pays, la démocratie bourgeoise est à bout de souffle en France. Le discrédit des politiciens au pouvoir, le rejet de leur politique n’ont jamais atteint de tels niveaux, ce dont témoignent notamment l’abstention et non-inscription sur les listes électorales. Pour autant, dans les conditions de la France, il apparaît que le système peut et doit continuer à miser sur l’alternance droite/gauche pour faire gérer les intérêts du capital.

Il faut rappeler que gauche et droite en 2000 se sont accordées pour limiter à une fois tous les 5 ans, sur le scrutin le plus personnifié et le plus pauvre en termes de débat démocratique, l’échéance de renouvellement de l’équipe dirigeante.

Aujourd’hui, le système n’a pas besoin du recours, au pouvoir ou à ses portes, à des populistes de type Donald Trump ou Beppe Grillo. En France, seul le FN pourrait jouer ce rôle mais il reste trop marqué par sa filiation fasciste pour gagner une majorité. Dans la primaire de la droite, le seul candidat, Poisson, qui prônait une passerelle avec l’extrême-droite a obtenu 1,3%. Il semble, au contraire, que la désignation de Fillon traduise la mobilisation de la bourgeoisie ultraréactionnaire sur une autre voie, celle de la droite traditionnelle. Le Pen et Philippot semblent, quant à eux, cantonnés par le système à travailler au détournement, au moyen d’une démagogie couplant social et racisme, de l’électorat issu de la classe ouvrière.

Symétriquement, le système n’a ni besoin, ni intérêt à recourir à une grande coalition « social-démocratie/droite » comme en Allemagne ou, d’une autre façon, avec l’abstention des députés du PSOE, en Espagne. Vu l’histoire, encore récente, de notre pays, les hésitations dans les syndicats de tradition révolutionnaire, le risque serait trop grand de laisser un espace politique pour une « vraie » gauche.

L’insistance de l’idéologie dominante à promouvoir le nouveau produit politique « Macron » fait aussi réfléchir. La création d’un troisième pôle politique, au centre, très libéral, « ni droite, ni gauche », a-t-elle plus de chances de réussir que lors de toutes les tentatives passées avortées ? Macron, se plaçant hors du PS, tout en étant un instigateur des pires réformes du quinquennat finissant, pourrait servir à une réhabilitation d’un « PS de gauche ». Le sacrifice – le suicide politique – programmé de l’ambulance François Hollande suit la même logique.

La primaire du PS, fin janvier, a de fortes chances (de forts risques) de servir à remettre en selle une « gauche » réformiste, susceptible de canaliser l’opposition sociale et syndicale à la politique de Fillon. Dans notre idée, il est inacceptable que des dirigeants du PCF se préparent, pour quelques places, à cautionner cette perspective.

Toute l’activité des communistes doit être, pendant la campagne des présidentielles, à défaut d’être dans la campagne (vu les choix d’abandon de Pierre Laurent ou d’André Chassaigne), de préparer les luttes à venir contre le pouvoir Fillon et ses nouvelles attaques radicales contre nos acquis sociaux et démocratiques. Avec tout ce que continue à représenter notre parti, le PCF.

L’élimination de Juppé par la bourgeoisie tient aussi à son mauvais souvenir des grèves de novembre/décembre 1995 et de la mise en échec du « plan Juppé – droit dans ses bottes ».

Le mouvement contre la loi El-Khomri en 2016 a montré le niveau de colère – de classe – dans la population et la détermination de centaines de milliers de travailleurs à entrer dans la lutte. Nous devons faire ce constat en toute conscience des calculs politiciens à « gauche » et de la pédagogie de la résignation qui ont guidé Valls et le gouvernement actuel dans leur provocation antisociale.

Fillon s’apprête à s’engouffrer dans les nouvelles brèches béantes ouvertes par la gauche contre les travailleurs, y compris le dispositif répressif accru. Des luttes très dures s’annoncent. Elles ne se gagneront pas avec les politiciens et les illusions de « gauche » qui ont laissé faire les mauvais coups de Hollande-Ayrault-Valls.

Fillon, surenchérissant sur Juppé, a commencé à donner ses axes de batailles : autant de luttes à préparer.

Dans la suite d’El-Khomri, il veut la flexibilité totale du temps de travail. Pour mieux organiser la défense, ne nous trompons pas de repère et soyons lucides sur la nature originellement nocive des lois Aubry.

S’appuyant sur l’accord PPCR obtenu par Lebranchu grâce aux syndicats de collaboration, Fillon veut achever le statut de la fonction publique et liquider 500.000 fonctionnaires en 5 ans. Une bataille majeure s’annonce.

Après le CICE, le transfert d’un montant inédit, organisé par Macron et Hollande, d’argent socialisé provenant du travail vers le profit capitaliste (40 milliards d’euros par an), Fillon veut saigner encore le peuple avec 16 milliards de ponction par une augmentation de TVA, notamment pour financer la suppression de l’ISF !! La bataille avortée de 2013 contre les augmentations de TVA peut et doit être reprise.

Fillon prépare l’opinion à une réduction sans précédent des prestations de l’assurance maladie et de l’hôpital public. Ne seraient plus remboursées socialement que les pathologies les plus lourdes, les plus coûteuses à soigner. Le reste serait vidé de la Sécu pour remplir les complémentaires et les praticiens privés.  Une autre bataille majeure et rassembleuse à anticiper.

A cheval sur les deux quinquennats – sans mouiller la majorité à venir – le pouvoir tente de faire passer le passage à la retenue à la source pour mieux détruire l’impôt progressif et poursuivre la fiscalisation du financement la Sécurité sociale (fusion CSG et impôt sur le revenu, exonérant progressivement les entreprises). Bien que technique, cette contre-réforme d’une extrême gravité peut et doit donner lieu à une campagne de masse.

Enfin, sous ses postures de « rupture », Fillon fait passer, pour le camp de la bourgeoisie, l’objectif du renforcement de l’intégration dans l’UE, du développement de la suprématie politique de l’UE et de la BCE sur la zone euro : s’il y a bien un sujet sur lequel les communistes ont la responsabilité de mener la bataille, c’est celui-là.

De quoi Fillon doit-il être le nom ? D’une mobilisation renforcée dans les luttes !

EDT pour Vive le PCF,29 novembre 2017 

Nicolas Hulot a voté Mélenchon. Mélenchon est ravi. Les mêmes se retrouvent !

Nicolas Hulot a révélé aux médias qu’il avait voté Mélenchon au premier tour de la présidentielle.

L’ancien compétiteur d’Eva Joly à la primaire des Verts progresse vite en politique politicienne.

Dans l’élégance et le fair-play, il rejoint Bernard Kouchner, autre globe-trotteur, qui, à peine élu député européen en 1994 sur la liste de Michel Rocard, se répandait sur son vote pour une autre liste, celle, alors en vogue, de Bernard Tapie.

Hulot, voyeur héliporté de la planète, a été propulsé conseiller universel en matière de développement du capitalisme « environnemental ». Sarkozy a été le premier client de ses prestations.

Maintenant Hulot se retrouve dans le discours de Mélenchon : « Pendant la campagne, j’ai trouvé chez Mélenchon plus de pédagogie sur ces sujets, sur la régulation de la finance, sur la planification écologique. Je l’ai trouvé plus performant sur ces sujets ».

Rien d’étonnant !

Les plus ardents partisans du Front de gauche d’aujourd’hui s’étaient déjà rangés derrière le réactionnaire José Bové en 2007.

Depuis quelques années, Mélenchon s’est saisi du créneau environnemental. Dans une interview aux Echos, publiée le 16 mars 2012, il estime : «  La planification écologique est un défi scientifique et technique lancé à toute notre industrie. Elle lui donne une ligne. Plutôt que la règle d’or, appliquons la règle verte qui consiste à mobiliser toutes nos capacités pour apurer la dette écologique. Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur. » Le capitalisme vert avec les étoiles de l’UE !

Certains n’ont pas vu, n’ont pas voulu voir, ont voulu oublier, les offres indécentes de Mélenchon à l’anticommuniste viscéral Cohn-Bendit, qu’il tutoie, avant les élections régionales de 2010 (notre article en lien avec une vidéo savoureuse).

Il règne une profonde communauté d’esprit chez tous ces opportunistes : Hulot,  Bové, Cohn-Bendit, Cochet (ex président du groupe GDR où siégeaient les députés PCF), Mélenchon…

Que cherchent les dirigeants du PCF avec ces politiciens teintés de vert, avec leur Front de gauche ?  Nous ne le savons que trop !

Le cancer de la planète, de notre « environnement » social, économique et écologique, c’est le capitalisme et ceux qui le servent !