Articles taggés Parti Communiste

Budapest 1956 – 60 ans après les évènements

Nous reproduisons ci-dessous un article publié en novembre 2006 pour Vive le PCF à l’occasion des 50 ans des évènements de Budapest. Dix ans après, notre analyse des faits reste similaire.

Le 4 novembre 1956, les troupes soviétiques entraient en Hongrie et mettaient fin par la force à l’insurrection d’une partie importante du peuple hongrois contre le régime en place depuis 1945. Le 50ème anniversaire de ces événements dramatiques donne lieu à un nouveau déferlement de propagande anti-communiste, preuve, s’il en fallait, que le spectre du communisme hante toujours l’Europe.

Communistes français, revendiquant ce nom, nous sommes comptables d’un passé auquel nous sommes liés. Il est de notre devoir d’avoir notre analyse critique de cette histoire qui est aussi la nôtre. Mais que l’on ne compte pas sur nous, parce que les rapports de forces ont changé, pour chausser les patins du révisionnisme et de l’anticommunisme. Notre parti a approuvé l’intervention soviétique. Il avait des raisons de le faire. Il est impossible ou malhonnête de faire abstraction du contexte de guerre froide qui régnait encore, exacerbée, en 1956. A tous les niveaux.

D’abord en Hongrie même. Le mouvement de protestation, émanant de différentes couches de la société, s’est rapidement trouvé investi et dominé politiquement par les forces de la pire réaction, directement par les anciens piliers du régime fasciste de Horthy, comme le cardinal Mindszinty. Cette contre-révolution revancharde s’est aussitôt tournée vers l’occident et l’impérialisme américain. Ceux qui voulaient ou prétendaient incarner une évolution démocratique du socialisme ont dû rapidement choisir leur camp : le grand philosophe marxiste Georges Lukacs a rompu avec un mouvement nécessairement en dérive, Imre Nagy a demandé l’intervention militaire capitaliste.

Au plan international, l’éventualité sérieuse d’une intégration de la Hongrie au bloc capitaliste remettait en cause tous les équilibres mondiaux, les positions du mouvement progressiste, la paix elle-même. Une démonstration est venue aussitôt dans notre propre pays de ces enjeux. Budapest a été le prétexte à un déchaînement anticommuniste culminant avec le sac, par les fascistes (dont l’activiste Le Pen) soutenus par la police et les socialistes au pouvoir, du Comité central et du siège de l’Humanité, défendus héroïquement par les militants dont trois sont morts.

Espérons que la direction du PCF n’oubliera pas de célébrer publiquement ces camarades ! Il faut dire que pour les forces politiques au pouvoir, dont les socialistes en premier lieu, qui ne s’estiment, quant à elles, jamais redevables de leur histoire, l’heure était à la répression colonialiste en Algérie et à l’aventurisme néocolonial à Suez que seul ou presque et seul en tant que parti le PCF combattait.

Toutes ces considérations ne sauraient nous exempter évidemment de l’examen profondément critique du socialisme autoritaire, plaqué selon le modèle soviétique, largement coupé des masses, qui a suscité cette réaction d’une bonne part du peuple hongrois, comme de l’analyse du nouveau cours qui a suivi 1956 en Hongrie et ailleurs à l’est. Communistes, c’est même une obligation pour nous et nous le faisons, nous y avons tout intérêt, comme nous avons tout à perdre pour notre combat émancipateur à la posture repentante et auto-flagellatrice que les tenants de l’idéologie dominante nous invite à adopter pour faire taire notre idéal.

Les députés communistes grecs (KKE) ont voté contre la ratification de l’Accord de Paris « sur le climat » au Parlement européen

Nous publions le communiqué du 7 octobre 2016 de la délégation du Parti communiste grec (KKE) au Parlement européen (Traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – Vive le PCF »). Les députés européens du KKE expliquent pourquoi ils ont voté contre la ratification de l’Accord de Paris sur le climat (610 pour, 38 contre, 31 abstentions). Le seul député issu du PCF restant, Patrick Le Hyaric, s’est au contraire félicité « d’un vote historique pour lequel le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, a fait le déplacement ».

Accord de Paris sur le climat : un nouveau champ de profit pour les monopoles, au milieu d’une concurrence féroce.

La délégation du KKE au Parlement européen a voté contre la ratification de l’Accord de Paris sur « le changement climatique » en séance plénière du Parlement européen à Strasbourg parce qu’il perpétue les causes des problèmes environnementaux que la voie du développement capitaliste crée et exacerbe.

Dans son explication de vote, la délégation du KKE a insisté sur les points suivants :

« L’Accord de Paris sur le climat est un compromis temporaire entre les centres impérialistes et les pays capitalistes les plus puissants. Il ne cherche pas – pas plus qu’il ne le peut – à répondre aux problèmes environnementaux aigus créés par le mode capitaliste de production, parce qu’il envisage la question environnementale comme un moyen d’accroître les profits des grands groupes, dont le pillage des ressources naturelles a des effets dévastateurs non seulement par leurs émissions polluantes incontrôlées, mais aussi à cause des guerres impérialistes partout dans le monde.

Le cœur de l’Accord réside dans les différents systèmes d’échange des quotas d’émission [de gaz]. Il a été démontré que ces mécanismes d’achat et de vente lucratifs de la pollution elle-même intensifient la dégradation de l’environnement.

Les technologies « vertes » sont destinées à ouvrir de nouveaux champs d’investissement pour les monopoles avec la perspective de profits immenses et rapides, dans un contexte de concurrence intense et dans un secteur où l’UE joue un rôle dominant et pense que ses propres groupes capitalistes bénéficient d’un avantage comparatif. Quand on prétend financer les pays pauvres et les moins avancés en vue d’atteindre les objectifs de l’accord, il ne s’agit de rien d’autre que d’un nouveau moyen pour les groupes capitalistes de pénétrer de nouveaux marchés et de piller encore davantage les peuples et leurs ressources.

Le résultat assuré de cet accord (comme du précédent, à Kyoto, etc.) sera l’aggravation des problèmes environnementaux, de la situation et des conditions de vie des familles des couches populaires.

Seule la socialisation des richesses et des moyens de production, une économie et une société qui ne reposeront pas sur le profit capitaliste, mais sur la satisfaction des besoins des peuples, sont susceptibles de garantir un impact planifié, cohérent et équilibré du travail humain sur la nature et sur l’environnement. Pour cette vie que les travailleurs méritent, il faut qu’ils prennent les rênes de l’économie, fondent leur propre alliance sociale rompant avec la barbarie capitaliste, les monopoles et les unions impérialistes ».

Dossier – Une fiscalité de classe à combattre !

Dans les années 70, Georges Marchais proposait qu’au-delà d’un certain montant de revenus l’impôt prenne tout. Cela peut paraître dur mais les très riches peuvent effectivement payer. Même avec un taux d’imposition moyen à 75 % (ce qui implique, avec le système des tranches, une tranche maximum autour de 80, 90%), Mme Bettencourt disposerait encore de quoi bien vivre !

Le patrimoine connu de Mme Bettencourt est pratiquement égal à celui cumulé des 13 millions de français les plus pauvres. Pour avoir aujourd’hui le même patrimoine, un smicard aurait dû mettre de côté l’intégralité de son salaire depuis l’année 2 700 000 avant Jésus-Christ ! Avant la découverte du feu ! Prendre 2000 € à un ménage moyen, c’est le priver de dépenses utiles. Les prendre à une personne au RSA, c’est le priver de dépenses vitales. Prendre 90 % du revenu de Mme Bettencourt soit 480 millions, c’est lui laisser par an près de 55 millions. Pas vraiment la misère ! Quant à son patrimoine, il lui faudrait pour le consommer, en dépensant 4,5 millions par mois, si on confisquait tous ses revenus, vivre jusqu’en 2630 ! Pas de pot, elle a déjà 94 ans !

Alors oui pour les communistes, il faut taxer à un taux très élevés les revenus indécents des ultra-riches ! Il faut en finir avec la fiscalité de classe qui fait peser sur les travailleurs le poids des impôts !

Impôts locaux : injustes et très lourds pour les foyers modestes

Les impôts locaux (pour les particuliers, taxe d’habitation et taxe foncière) sont particulièrement lourds pour les moins aisés. Une veuve de 70 ans avec une pension de réversion de 800 €, propriétaire de sa maison dans une ville pauvre, peut facilement payer 2000 € d’impôts locaux.

Calculés sur une «valeur locative» fictive (loyers de 1970 réactualisés), ils ne tiennent pas compte des revenus. La valeur locative n’ayant pas été révisée depuis 1970, une maison de maître rénovée et luxueuse est évaluée plus bas qu’une maison modeste récente ou un HLM, même ancien, car lors de la première évaluation, la maison de maître avait les WC à coté des lapinières et juste un évier avec l’eau froide.

Ce sont des impôts de répartition, ce que ne paie pas la maison de maître est payé par les autres contribuables ! Plus une commune est pauvre (pas d’industrie, etc,,) plus le taux appliqué est fort. Paris est souvent moins cher que bon nombre de petites communes rurales. La réforme de la taxe professionnelle, gigantesque cadeau aux grandes entreprises et aux professions libérales les plus aisées, a contribué à reporter ces impôts sur les particuliers. La baisse des dotations de l’Etat (28 milliards, en parti pour financer des cadeaux aux patrons ) a encore fait augmenter l’addition pour le contribuable lambda.

La fin progressive de la demi-part pour les veufs et divorcés lancée par Sarkozy et maintenue par Hollande a fait perdre à de nombreux retraités modestes leurs exonérations. Les protestations, notamment du PCF, ont permis de les maintenir en 2015 et 2016 pour ceux qui en bénéficiaient en 2014 mais ceux qui ont eu 60 ou 75 ans en 2015 en sont exclus.

Pour les communistes, il faut réviser les valeurs locatives pour coller à la réalité de la valeur des biens et intégrer les revenus perçus au calcul. Comme pour l’impôt sur les revenus, les foyers aux revenus modestes et sans gros patrimoines doivent bénéficier d’abattements et d’exonérations. Enfin, un système de péréquation doit permettre de mettre fin à une situation ou plus une collectivité est pauvre, plus l’impôt local est élevé.

Les impôts indirects : injustes et anti-démocratiques

Un impôt dit indirect est un impôt payé par le consommateur lorsqu’il achète des biens ou des services. Sous la monarchie, ils focalisaient la colère du peuple et la révolution les avait supprimés pour les remplacer par des impôts directs. Très vite la bourgeoisie les a réintroduits. Aujourd’hui, la TVA est de loin le plus important d’entre eux, suivi par la TICPE sur les produits pétroliers.

Les impôts indirects sont antidémocratiques car « invisibles ». En achetant une Logan à 7790 €, l’acheteur paie 1298 € de TVA. un caddy de 200 € à Leclerc, c’est 18 € de TVA. Un appartement à 120000 €, c’est 20000 € de TVA. Les taxes sur le carburant représentent (TVA et TICPE) environ 60 % du prix payé.Chaque plein de 70 € c’est 42 € d’impôt ! Mais ces impôts ne se voient pas et le consommateur ne proteste pas. Hors, le consentement conscient à l’impôt est la base de la démocratie.

Les impôts indirects sont injustes car ils touchent uniquement le revenu consommé ! Un Smicard, une personne au RSA, un couple moyen avec enfants consomment intégralement leur revenu et paient de la TVA sur la totalité de leurs revenus.A l’extrême opposé, la population la plus riche ne consomme qu’une part infime de son revenu. Elle ne paie donc de la TVA que sur une petite part de ce qu’elle gagne. La TVA est donc un impôt dégressif : plus l’on gagne, plus le taux d’imposition est faible !

Les impôts indirects sont très injustes. Leur part augmente sans cesse tandis que la part de l’impôt sur le revenu baisse sans cesse. Ils représentent plus de 55 % des impôts d’Etat en France. L’impôt sur les revenus , plus juste en théorie, représente moins de 20 % des recettes de l’Etat et 13 % des impôts si l’on intègre les impôts locaux et la CSG. Détesté par les plus riches, sa part baisse régulièrement tandis que celle des impôts indirects augmente. En fiscalité, Hollande est bien plus « l’homme qui murmure à l’oreille des riches » que « l’ennemi de la finance » qu’il prétendait être. Il a poursuivi et aggravé les politiques fiscales de Sarkozy.

Il n’est pas de justice fiscale possible sans  remplacement  des impôts indirects par un impôts progressif dont le taux augmente avec le revenu. Il faut en finir progressivement avec les impôts indirects injustes et accroitre l’imposition des plus riches.

Impôt sur la fortune : pas si cher que ça !

Les personnes payant l’impôt sur la fortune ont l’habitude de se plaindre. Pourtant, l’impôt  payé représente 0, 3 % en moyenne de leur fortune imposable.

Celle-ci ne comprends pas leur patrimoine professionnel (action de sociétés qu’ils dirigent par exemple) et beaucoup de biens sont imposés après de gros abattements Le taux réel moyen doit tourner au pire à 0,2 %.

L’impôt est en outre plafonné en fonction du revenu imposable (80%). Hors beaucoup parmi les plus riches déclarent de très faibles revenus et échappent à tout ou partie de l’ISF. Par exemple, ce plafonnement fait économiser 51 millions à Mme Betttencourt.

 

Jeux olympiques à Paris : plutôt que le matraquage, le débat contradictoire et un référendum

La candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques d’été en 2024 suscite un gros enthousiasme parmi les grandes entreprises, les patrons et les politiciens. Vu les promesses de milliards d’euros de profit, engrangés sur des investissements publics juteux, on les comprend. Les autorités, François Hollande, Anne Hidalgo, le Comité olympique déclarent unilatéralement que tout le pays suit leur choix et tous les contribuables sont heureux. Préventivement, ils annoncent – y compris avec la caution d’une partie de la « gauche » – des dépenses publiques modérées et des retombées bénéfiques.

Sauf que les gouvernements grec (Athènes 2004), chinois (Pékin 2008), britannique (Londres 2012) ou brésilien  (Rio 2016) ont tous promis la même chose. Sans parler des jeux olympiques d’hiver… Et à chaque fois, les budgets initiaux ont explosé aux dépens des contribuables et des peuples, au profit des multinationales sinon des mafias. Les chiffres, officiels, sont parlants :

PCF refus jeux olympiques paris 2024

Pour l’instant, Paris 2024 doit coûter officiellement 6,5 milliards d’euros. Quel coefficient de sous-estimation doit-on appliquer ? La construction de la Philharmonie (équipement culturel utile celui-ci) a coûté aux collectivités et à l’Etat deux fois plus qu’annoncé (400 millions d’euros au lieu de 200) pour le plaisir notamment de Bouygues…

« Evénement populaire », les JO ? Les habitants de Rio ont été presque tous exclus, pour cause de prix, des 15 jours de spectacle, alors que c’est eux qui sont ponctionnés ! Les stades flambants neufs – et bourrés de malfaçons – étaient bien vides cet été. Les JO ont entraîné la Grèce dans la corruption totale et la crise que l’on sait. A Londres, les profits ne sont pas allés aux Londoniens !

« Glorification de la noblesse du sport et de la santé » les JO ? Le sport amateur y est depuis 30 ans juste toléré comme faire valoir du sport-business avec des idoles publicitaires, gavées de produits et de fric. Seul le chauvinisme, de plus en plus étroit et commercial, demeure du soi-disant idéal olympique du Baron de Coubertin. Dans la Grèce antique, les JO étaient une période de trêve dans les guerres entre les cités. Aujourd’hui, à l’âge néo-capitaliste, ils avivent les tensions, les hostilités, les haines, la mise en concurrence entre les peuples. Certains Etats (Qatar) vont jusqu’à acheter des champions étrangers en leur offrant des naturalisations factices.

Le sport populaire sort-il dopé des JO ? Une récente décision, particulièrement mesquine, de la municipalité de Paris, donne une bonne idée de sa notion de l’affectation de l’argent. La température des 37 piscines parisiennes va être abaissée d’un degré pour économiser … 200.000 euros par an. Sans doute pour combler une partie des milliards d’euros destinés aux JO !

La moindre des choses en tout cas – communistes, nous nous adressons dans ce sens aux donneurs de leçons de démocratie –serait d’organiser un référendum à Paris et en Ile-de-France. Cela obligerait les autorités à informer de façon moins dépendantes des puissances d’argent et à laisser la parole à des contradicteurs.

Dans un pays, que l’on dit relativement épargné par la crise, l’Allemagne, les habitants de Hambourg et de Munich, ayant obtenu la tenue de référendums, ont, tour à tour, dit NON aux projets de JO (d’été et d’hiver) voulus par les autorités régionales et le patronat. A Rome, la nouvelle maire – sur ce plan du moins – a respecté ses engagements électoraux et couper court au projet ruineux « Rome 2024 », au grand dam notamment des firmes de l’immobilier.

Anne Hidalgo et Valérie Pécresse ont au moins autant l’obligation de faire le choix de la démocratie. Ensemble, sachons le leur rappeler !