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Catalogne : déclaration du Parti communiste d’Espagne, PCE, 29 octobre 2017

Le PCE appelle toutes les forces de rupture à rechercher et obtenir un cadre constitutionnel qui permette à la population de l’Etat [espagnol] de décider de toutes les questions qui la concerne, de vie sociale, de travail, d’organisation territoriale.

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Déclaration du Comité fédéral du PCE, traduction MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 29 octobre 2017

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Madrid, le 29 octobre.

A la réunion, qui s’est tenue aujourd’hui, du Comité fédéral du PCE, plus haut organe dirigeant du Parti entre deux congrès, le Parti communiste d’Espagne a de nouveau réaffirmé son opposition aussi bien à l’application de l’art. 155, approuvée par le Sénat avec les voix du PP, du PSOE et de C’s, qui suspend l’autonomie de la Catalogne, dissout le parlement catalan, et convoque des élections pour le 21 décembre, que son opposition à l’accord obtenu en séance plénière du Parlement catalan, avec les voix de l’ERC, de PdeCat et de la CUP, qui ouvre la porte à la déclaration unilatérale d’indépendance.

Dans les deux cas, nos élus au Sénat et au Parlement catalan, ont voté contre, et ont dénoncé des décisions qui conduisent à une situation de conflit social, institutionnel et humain, aux conséquences imprévisibles.

Le PCE se prononce en faveur d’une sortie de la crise actuelle qui permette au peuple de Catalogne, librement et démocratiquement, de décider par un vote de son avenir, un vote qui inclut la question du rétablissement des droits sociaux et économiques, des droits des travailleurs perdus en Catalogne au fil des années. Le PCE considère qu’une République fédérale et solidaire est le cadre dans lequel les problèmes de la classe ouvrière et des couches populaires de l’État espagnol peuvent être le mieux résolus.

La réalité est qu’avec cette confrontation sur le statut territorial, on ne parle pas aujourd’hui des conditions de travail de plus en plus dures, de la précarité que subissent des millions de personnes dans le pays. Personne ne pointe que le PP vient d’être reconnu coupable d’avoir profité de la corruption. Les problèmes des centaines de familles expulsées disparaissent. On ne parle pas non plus des femmes qui continuent d’être victimes de la violence machiste. Toutes ces questions, qui sont celles qui devraient préoccuper réellement la classe ouvrière et les couches populaires aujourd’hui sont occultées par la question territoriale.

En tant que PCE, nous appelons toutes les forces de rupture, de tout le pays, à travailler ensemble à l’obtention d’un cadre constitutionnel qui permette à la population de l’Etat [espagnol] de décider de toutes les questions qui la concernent, dont la vie sociale, le travail et l’organisation territoriale, une constitution qui garantisse par la Loi les droits au logement, à l’emploi, à la santé, à l’éducation, une constitution qui garantisse, dans les faits, les droits des femmes et qui comprenne le droit à l’autodétermination.

Dans tous les cas, PCE et PSUC, nous mobilisons toute notre énergie pour que le peuple de Catalogne porte dans les rues et dans les urnes une solution à la question nationale, une solution de classe qui permette de mettre au premier plan la défense des droits sociaux, des droits des travailleurs, que le Gouvernement de la Generalitat lui a volés.

Macron, le logement social est son ennemi !

Budget en baisse de 20% d’ici 2019, via une baisse massive des APL (jusqu’à 60 euros par mois !). Ne laissons pas faire ce coup de force !

 

Chacun sait que le logement constitue un besoin indispensable. Les profiteurs et les spéculateurs organisent la pénurie pour faire monter les loyers (et les remboursements) des ménages qui constituent une dépense contrainte. Le taux d’effort des ménages n’a cessé d’augmenter, ces dernières décennies, pour atteindre presque 25% de leurs revenus en Ile-de-France. Et c’est une moyenne : pour beaucoup, dont nombre de salariés, c’est bien plus. C’est d’autant plus grave que la qualité des logements (surface, confort etc.) a cessé de progresser à Paris et, même, recule souvent.

Le logement social est le principal acquis populaire pour s’opposer à cette logique du profit, non seulement pour ceux qui y résident, mais aussi pour tous en limitant la flambée du marché privé. De façon larvée et hypocrite, les gouvernements successifs se sont appliquer à limiter le parc social, à saper les financements des organismes HLM, à restreindre la vocation du parc social en écartant les salariés aux revenus moyens.

A peine arrivé, Macron tente un véritable coup de force, une guerre éclair contre les HLM et les locataires. On découvre, depuis quelques semaines, qu’il prévoit d’amputer le budget du logement de 20% en deux ans.

Cela représente 3,3 milliards d’euros par an. C’est l’équivalent de ce que les super-riches vont gagner l’an prochain avec la suppression de l’ISF ou de ce que vont empocher les marchands d’armes avec l’augmentation du budget de la guerre. Macron, son amie, c’est la finance, son ennemi, c’est le logement social !

Le secteur HLM est le premier frappé avec, 1,7 milliard d’euros, soit, 22% de coupes des financements, dès 2018 !

La méthode Macron est particulièrement vicieuse. Il s’attaque aux aides personnalisées au logement (APL) touchées par les foyers les plus modestes, dans le secteur conventionné (+ par les étudiants).

Dans un premier temps, en août, il a annoncé leur baisse de 5 euros par mois, dès ce mois d’octobre : une ponction totalement injuste de 60 euros par an.

Dans un 2ème temps, dans le projet de budget pour 2018, il prévoit leur amputation de 50 à 60 euros par mois (720 euros par an !) pour les ménages résidant dans le parc social. L’argument avancé qu’il faut baisser les aides au logement parce qu’elles font monter les prix des loyers est complètement fallacieux. Dans le secteur HLM, les loyers sont encadrés. Et le secteur privé n’est pas concerné par la mesure et le gouvernement y exclut toute forme de plafonnement, pourtant nécessaire.

Deuxième étape de la fourberie : le gouvernement entend faire payer la baisse des APL via une baisse des loyers (fictive pour les locataires), aux organismes HLM, en prélevant sur leurs moyens pour entretenir et construire, pour investir..

Le gouvernement prétend que l’opération serait neutre, indolore pour les locataires. C’est faux !

Évidemment, à terme, les loyers vont remonter.

Dès à présent, le gouvernement incite à augmenter les « surloyers » aux dépens des ménages à revenus moyens, avec le risque de réduire encore la diversité sociale des ensembles HLM. Privés de ressources, les bailleurs sociaux vont réduire leurs dépenses d’encadrement, d’entretien, retarder les réhabilitations etc. aux dépens de tous les locataires.

Cette politique est grave pour toute la situation du logement.

Le gouvernement prive les organismes HLM des moyens construire, les poussent à s’autofinancer en vendant une partie de leur parc, c’est-à-dire en renvoyant vers le secteur spéculatif ce que l’argent du logement social a financé.

Ce coup de force contre les locataires, contre le logement social, contre le droit au logement est scandaleux. Locataires du secteur HLM, demandeurs de logement, locataires ou accédants subissant la spéculation, nous avons tous intérêt à le mettre en échec.

Communistes, nous appelons à :

-Faire connaître, dans l’urgence, le scandale, en commençant autour de nous, dans nos immeubles.

-Exiger le rétablissement des 5 euros pris sur l’APL des locataires du parc social et des étudiants depuis ce mois d’octobre.

-Exiger, immédiatement, notamment auprès de nos députés, l’abandon du projet de baisse des APL de 60 euros sur les locataires en HLM et d’amputation des ressources du logement social, c’est-à-dire la remise en cause intégral du projet de budget du logement.

-Le gel de tous les loyers pour plusieurs années et le plafonnement des loyers du secteur privé.

-Une politique de construction massive de logements sociaux, à Paris sur 100% des terrains publics dégagés (hors équipements).

-Un financement de la construction et de l’entretien de logements sociaux par un retour progressif à l’aide publique « à la pierre », par l’affectation accrue de l’épargne du livret A sur des emprunts longs et à très bas taux, par une réorientation de la cotisation logement des employeurs (ex 1%) vers le logement social. Les cadeaux fiscaux dont profitent les gros propriétaires doivent cesser.

-Un respect, par un renforcement de l’offre, de la vocation des HLM à loger une majorité, aussi, des ménages de salariés et de retraités (70% des Parisiens sont sous le plafond de ressources).

Présidentielles : le capital a gagné sur toute la ligne. Un PCF sur le terrain des luttes pour organiser la riposte dès le 1er mai.

Communistes, nous avons toujours dénoncé l’élection du président de la République au suffrage universel direct. Avec elle, le système s’est doté d’un instrument idéologique redoutable pour contenir les quelques concessions démocratiques qu’il a dû laisser devant les luttes des travailleurs et du peuple, pour les détourner vers une acceptation de sa politique, une « servitude volontaire ». Avec le quinquennat, imposé sous la « gauche plurielle » en 2000 (Mélenchon compris), le système a subordonné, systématiquement tous les 5 ans, les élections législatives au vote pour un chef. Seule, l’existence d’un parti révolutionnaire de classe et de masse, le PCF, a historiquement permis de contrecarrer ce piège, d’offrir une alternative, du moins une forme de résistance aux travailleurs. Mais, et c’est une constatation fondamentale, même si elle se situe dans la suite logique des années précédentes, 2017 sanctionne la disparition complète du point de vue communiste organisé. Aux présidentielles 2017, le système fait un carton plein. Il a atteint ses trois cibles.

L’alternance droite/gauche, à bout de souffle, est dépassée

Premièrement, il est parvenu à dépasser son mode habituel de gouvernement politique, l’alternance droite/gauche pour mener, de façon complémentaire, successivement depuis 30 ans, la politique au service du capital. A bout de souffle, le système risquait de ne plus être opérationnel devant le niveau du mécontentement populaire et des luttes potentielles. Le système l’a remplacé en arrivant à introniser Macron comme une figure de renouvellement, alors qu’il est l’héritier direct du président sortant honni, qu’il est un valet direct du capital. Pour accentuer cette posture, Macron n’a pas hésité à s’attacher les soutiens de personnes allant de Robert Hue et Patrick Braouezec à Alain Madelin. Le scrutin présidentiel, personnifié, est décidément un terrain privilégié pour le matraquage idéologique, passé au marketing politique 2.0 (internet).

Le système a sacrifié un bouc émissaire, avec acharnement, son fidèle Fillon, postulant naturel à l’alternance. Logiquement, l’opinion publique s’est choquée davantage d’un costume à 13.000 euros que des dizaines de milliards d’euros de cadeaux au profit, accordés ou promis par Macron ou Fillon. Cette manipulation de la campagne a en outre permis d’abaisser comme jamais le niveau du débat politique dans le pays. Fillon, trop clair, trop cru, dans ses perspectives de casse sociale, risquait de raviver très vite les luttes ouvrières. La candidature confusionniste Macron semble plus à même de faire passer, en « douceur », la même politique. Egalement de faire de l’extrême-droite l’opposition privilégiée, plutôt que le mouvement social. On notera que le parti libéral-réactionnaire, Les Républicains, ne devrait pas couler avec son candidat. Contrairement au PS, voué à un éclatement.

Subissant les trahisons et la concurrence traduite par les sondages, le candidat de la gauche social-démocrate normale, pourtant « frondeur », Hamon, a endossé le sinistre bilan de Hollande à la place de Macron. La force de l’idéologie dominante est vraiment épatante !

Le système érige le FN en opposant principal aux politiques ultra-capitalistes

Deuxièmement, les tenants du système peuvent se réjouir que les conditions soient rassemblées, après ce vote, comme jamais, pour que l’extrême-droite représente et canalise l’opposition à la politique ultra-capitaliste de la présidence et de la majorité Macron à venir. Plus que jamais, le FN va servir de dérivatif, de repoussoir mais aussi de légitimation au prochain gouvernement, comme il l’a fait pour sa candidature. Macron et Le Pen sont les meilleurs ennemis. Macron a cultivé dans sa campagne, globalement creuse, les clivages avec le FN sur le multiculturalisme, l’immigration ou la Russie de Poutine. De son côté, Le Pen a habilement affiné sa démagogie sociale attrape-tout, ce qui la rapproche de la caractérisation du fascisme. Elle capte aisément, pour la déformer vers le nationalisme, l’opposition populaire à l’UE du capital, dont Macron est le chantre.

Les résultats du 23 avril montrent une perspective extrêmement inquiétante. Le FN paraît davantage en situation de dépasser son rôle de contrepoint et de faire valoir des politiques « ultralibérales » et pourrait devenir un recours pour le capital, devant l’aggravation de la crise et la nouvelle cure antisociale qu’annonce l’élection de Macron. Le Pen a obtenu un nombre jamais atteint de voix, 7,7 millions. Son influence électorale s’est socialement et géographiquement homogénéisée, mis à part les banlieues à forte population d’origine émigrée et les centres-villes. Le scrutin a montré que la droite extrême dispose de réserves, pas pour gagner le 7 mai, mais pour la suite. Pensons, sans tirer systématiquement de trait d’égalité, à une partie de l’électorat ultraréactionnaire qu’a courtisé Fillon et qui a, ces dernières années, montré ses capacités à tenir la rue. Pensons au vote pour Dupont-Aignan qui masque à peine son ambition de devenir premier ministre d’ouverture d’une présidente Le Pen.

Une recomposition de la gauche accélérée afin de faire taire la contestation de classe

Mais ce qui est aussi inquiétant, face à Macron et à ces sombres perspectives, c’est la recomposition de la gauche que la présidentielle accélère. Avec l’avènement de Macron, l’éclatement du PS se précipite. Fondamentalement et historiquement, comme dans d’autres pays, la social-démocratie a perdu l’essentiel de sa raison d’être, celle de gérer le « grain à moudre » pour faire rempart aux partis révolutionnaires et au camp socialiste. Il faudra approfondir cette analyse plutôt que constater le soi-disant « double échec « du « socialisme réel » et de la social-démocratie.

Une grande partie des notables du PS devrait rejoindre Macron et achever sa mue « libérale ». Et le reste ? Les contours de la recomposition politique à gauche sont encore imprécis. Mais ce qui se dessine constitue la troisième réussite du système à ces élections.

Ce qui va passer pour la « gauche », voire la « gauche de la gauche », sera dominé par le réformisme, des transfuges socio-démocrates (Hamon et cie, Mélenchon ex-PS), des représentants des lobbys sociétaux inscrits dans le fonctionnement idéologique du système, avec une place renforcée pour le populisme incarné par Mélenchon. On penche plus vers l’exemple Tsipras, Iglesias ou même Beppe Grillo (dont les représentants devisaient à Rome avec Mélenchon du « plan B ») que vers Corbyn (qui n’est pas pourtant exactement ma tasse de thé).

Je fais partie des camarades qui n’ont pas donné de consigne de vote pour le 1er tour. C’est-à-dire notamment que je n’ai ni appelé à voter Mélenchon, ni spécialement appelé à ne pas voter pour lui. Mais, puisque Pierre Laurent et la direction de notre parti se sont rangés derrière sa candidature, puis qu’une partie de la réaction l’a abusivement qualifié de « communiste » (un compliment pour lui, une injure pour nous !), nous avons fait notre possible, en continuant à militer pendant la campagne, pour éviter tout amalgame entre Mélenchon et, nous, communistes.

De nombreux électeurs et camarades ont voté Mélenchon, par défaut, sans illusion sur le personnage, mais pour voter le plus utile « à gauche » parmi tous ces mauvais choix. Depuis le départ, ça ne pose aucun problème. Après la désignation de Hamon (différent mais pas moins « à gauche » que Mélenchon), il y avait le choix, sans parler des candidats gauchistes. Face à la candidature sabotée de Hamon, Mélenchon a gagné la 3ème primaire, celle des sondages qui en ont fait le vote le plus « utile ». Mais de fait, fort de ses 19%, Mélenchon sort très renforcé dans la recomposition à venir de la gauche.

La personnification de la politique, le dédain des partis, le populisme pratiqué par Mélenchon sont à l’opposé de nos conceptions. Son programme économique et social est tout sauf anticapitaliste. Les mots même « capitalisme » et « lutte des classes » sont absents de son programme. La FI (« France insoumise ») propose, sous les oracles de Keynes et Roosevelt, de revenir à une forme ancienne du capitalisme monopoliste d’Etat, national, avec injonction dirigiste de milliards d’euros dans l’économie capitaliste. Philippot est sur la même longueur. Le protectionnisme, c’est une politique capitaliste, à l’opposé de la réponse aux besoins dans le pays. Sur les revendications sociales et les mesures concrètes, Mélenchon est au plus bas (SMIC, retraites etc.) et va même jusqu’à promouvoir la fusion CSG/impôt sur le revenu, machine à détruire le financement de la Sécurité sociale. Sur l’UE, la position du Maastrichien est fourbe, laissant envisager que l’UE du capital serait réformable, renvoyant aux calendes grecques toute rupture (« plan B »). Sur la paix, Mélenchon condamne l’OTAN mais pas le surarmement français, comme il a applaudi Sarkozy pour la destruction de la Libye. J’en passe, notamment sur les envolées nationalistes et le changement de couleur, du rouge au bleu, depuis 2012.

Mais le plus dangereux chez Mélenchon, c’est la perspective de rupture politique qu’il met en avant. Avec la « 6ème république », il la place sur le terrain des institutions, de la superstructure, de l’amendement de la démocratie bourgeoise et non sur la lutte des classes. Il la place en terme de renversement de régime allant jusqu’à se revendiquer de De Gaulle et du 13 mai 1958. Cette perspective et son populisme nourrissent le terrain où pousse le plus facilement la mauvaise herbe d’extrême-droite. Et c’est très grave.

Mélenchon et sa « France insoumise » ne peuvent pas être le centre de gravité d’une gauche de résistance et de reconquête. Notre priorité doit être la reconstruction du PCF.

Le système peut se réjouir d’une quatrième victoire, dont il n’est pas directement responsable : la disparition totale du PCF et du point de vue communiste organisé. Ses causes ne remontent pas à la décision de ne pas présenter de candidat. Si la direction du PCF n’a pas présenté de candidats, c’est parce qu’elle a abandonné tant de positions communistes et adopté des positions réformistes qu’elle ne peut pas assumer dans une élection nationale, sous peine de dépasser, par le bas, le score de Marie-George Buffet en 2007. Souvenons-nous du congrès bâclé de 2016 et de la base de discussion vide de sens et illisible !

Depuis 6 mois, les choix et les revirements de la direction du Parti sont suicidaires. Même si c’était dans une logique tactique et électoraliste, elle commençait à se rendre compte que l’opération Front de Gauche et l’intronisation de Mélenchon qu’elle a favorisée se retournent contre le PCF. Des critiques évidentes à l’encontre de Mélenchon, qu’à quelques-uns nous propagions dès 2008 et 2011, commençaient à être reprises. Et puis fin novembre, revirement et alignement lancé par Pierre Laurent par voie de presse sur Mélenchon. Sur la base de prédictions avérées de bon résultat de Mélenchon, de prédictions démenties de victoire de Valls aux primaires ? D’autres, en « opposition », se prononçaient pour une candidature « provisoire » anticipant un ralliement possible au candidat PS… Après la désignation de Hamon et les flottements dans les sondages, la direction du PCF endosse une nouvelle raison d’être : entremetteur entre les courants Hamon et Mélenchon de la social-démocratie ! Avant, vu les sondages, un alignement complet sur Mélenchon malgré le mépris hautain affiché par ce dernier pour les communistes et leurs candidats. Beaucoup de communistes vivent cela comme une humiliation.

Comme beaucoup de camarades, de « tendances » pas nécessairement identiques, nous avons tenu le terrain localement pendant la campagne, préservé quelque chose. Mais cela ne durera pas indéfiniment, si cette direction continue à plier sous les sondages et l’idéologie dominante.

Je respecte pleinement les dirigeants du Parti qui ont défendu, face à l’alignement sur Mélenchon, un point de vue « identitaire », très différent du mien, se référant aux orientations du PCF et du PGE et les assume. Mais je ne crois pas que les positions, que je ne partage pas, proposant la réorientation de l’UE et de  la BCE, qui font passer le Maastrichien Mélenchon pour plus anti-UE que nous, proposant la modulation des cotisations patronales, proposant de tirer le revenu universel de Hamon avec une incompréhensible « sécurité emploi formation » défendent le Parti et sa raison d’être révolutionnaire.

Sans exagérer, l’heure et grave pour le pays et l’heure est grave pour le PCF, les deux allant, pour moi, ensemble.

Dans l’immédiat, pour le 2nd tour, en cohérence avec l’analyse ci-dessus, je pense que le Parti ne doit pas donner de consigne de vote. Cela ne veut pas dire appeler à ne pas voter Macron et condamner ceux qui pensent que c’est un moyen de faire barrage à l’extrême-droite. Le désaccord n’est pas sur le fond avec eux et l’on ne va pas se disputer. Mais ma réflexion m’amène à penser que l’extrême-droite et Macron sont objectivement complices et que le capital version Macron est plus près que jamais d’enfanter une forme de fascisme. Il est en tout cas inadmissible que Pierre Laurent ait court-circuité le débat du parti et du CN.

Pour les législatives, je formule un vœu pieux : que le PCF adopte le principe (souffrant peu d’exceptions) de présenter des candidatures de rassemblement dans toutes les circonscriptions, d’entamer ou de poursuivre l’action militante, de se dégager de toute négociation, de ne rien quémander, sous la pression des résultats de la présidentielles, pour des candidatures uniques de « gauche » préfigurant la recomposition politique à dominante réformiste. A ce moment : le Parti d’abord ! Aussi pour le rassemblement de ceux qui nous intéressent le plus : l’avant-garde de la classe ouvrière.

Pour le fond, à terme, je renvoie aux analyses de la motion alternative que j’ai signée pour le congrès : « Reconstruisons le Parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes ».

Une date immédiate s’impose : le 1er mai ! Tout va être fait pour détourner les manifestations traditionnelles du mouvement ouvrier vers un appui, politique et même syndical, au prochain gérant loyal du capitalisme français. Il est plus important que jamais que nous nous investissions toutes nos forces pour en faire le début de la riposte à l’ultracapitalisme de Macron et à l’extrême-droite, recours du système.  

EDT pour vivelepcf, 26 avril 2017

 

Appel à signer : Présidentielles : Communistes, pourquoi nous ne donnons pas de consigne de vote pour le 2nd tour.

 

Le PC du Venezuela dans les manifestations de masse contre le danger de coup d’Etat et pour défendre les acquis de la révolution bolivarienne

Brève, « Solidarité internationale PCF – Vivelepcf », 21 avril 2017

Le Parti communiste du Venezuela appelle et mobilise le plus largement possible aux manifestations organisées depuis le 19 avril pour défendre la révolution bolivarienne et la souveraineté du pays face aux manifestations de l’opposition de droite soutenue par les ingérences impérialistes.

Parmi les centaines de milliers, les millions de manifestants à Caracas, le 19, l’agence de presse Prensa Latina note dans sa dépêche « A côté des drapeaux et banderoles du PSUV, parti au gouvernement, on ne pouvait pas manquer aussi les symboles du Parti communiste, du PPT et des REDES, bien que ces forces aient exprimé dernièrement de vives critiques à l’encontre de la politique du gouvernement. Malgré toutes les différences, comme l’ont écrit ces trois formations dans un communiqué commun la veille, il n’est pas question de déroger à la défense des positions anti-impérialistes et bolivariennes ».

Au contraire, dans la continuité de ses positions vis-à-vis du gouvernement, le PCV a lancé le 19 avril un appel à l’unité d’action anti-impérialiste pour mettre en échec les putschistes et la déstabilisation du pays.