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Encore 600 millions d’euros ! Mali, Centrafrique, Irak : plus un sou pour les guerres impérialistes françaises !
Brèves, vivelepcf, 14 novembre 2014
Il y a un budget qui n’est pas affecté par les mesures d’austérité infligée aux dépenses publiques, un budget qui ne répond en rien aux besoins de la population : celui des guerres extérieures.
Le gouvernement va faire voter par le Parlement une rallonge de 605 millions d’euros pour financer ses « OPEX », opérations extérieures, en Irak, en Centrafrique, au Mali… Au total, officiellement, elles auront coûté 1 milliard et 55 millions d’euros en 2014. En réalité au moins deux fois plus puisque le gouvernement n’intègre pas les frais fixes comme l’usure des matériels, les soldes etc. Tout cela au détriment, encore, des dépenses publiques et sociales.
Tout cet argent pour quoi faire ?
Pour réparer laborieusement au Mali les effets désastreux de la précédente guerre en Libye qui a jeté ce dernier pays dans le chaos et l’horreur, mais permis aux milices « islamistes » de récupérer argent et armes, d’approfondir les divisions maliennes. A la convoitise du pétrole libyen succède la protection des intérêts des multinationales de l’uranium au Sahel. L’intervention au Mali était censée durer seulement quelques mois…
Pour maintenir l’ordre coûte que coûte en Centrafrique, pour les mêmes motivations économiques profondes, dans un pays que la « françafrique » a entretenu dans le pire sous-développement économique et politique.
Pour servir de supplétif à l’impérialisme américain en Irak, où celui-ci s’efforce de rééquilibrer les forces en présence après avoir laissé les « djihadistes » prospérer pour mieux renverser le pouvoir syrien. Le peuple français est invité à payer alors que « l’allié » turc tire dans le dos des résistants kurdes et recèle du pétrole pour le compte des « djihadistes », alors que les « amis » qataris et saoudiens leur livrent armes et billets.
Le gouvernement se rend sans doute compte de l’impopularité de ces guerres en France, de la difficulté de justifier des coupes dans les budgets sociaux en leur nom, encore plus après la bérézina en Afghanistan. On en est aussi à 10 soldats français morts au Mali.
C’est pour cela qu’il a instrumentalisé, de façon indécente, l’assassinat horrible et révoltant de l’alpiniste Hervé Gourdel dans une région peu sûre d’Algérie, à 5000 km de l’Irak, pour relancer la « croisade contre le terrorisme ».
C’est peut-être pour cela aussi qu’est mis en scène maintenant un différend entre le ministère des finances et le ministère de la défense, le premier déplorant la « dérive budgétaire » des interventions militaires, donnant au second l’occasion de tenter de les justifier publiquement avec des formules ronflantes comme la « défense de nos valeurs ».
Les députés « frondeurs » de l’aile « gauche » du PS ont proposé une solution comptable: ne plus intégrer ces dépenses militaires dans le calcul du déficit budgétaire… (voir notre article d’août en lien ). Mais la dépense n’en existe pas moins ! Et les bombes ne peuvent quand même pas être assimilées à de l’aide humanitaire !
Pour nous communistes, l’ensemble de cette politique militaire est inacceptable, dans ses buts comme dans ses conséquences et son coût humain et financier.
Plus que jamais nous portons les exigences suivantes :
- Retour en France de tous les soldats déployés à l’étranger !
- Pas un homme, pas un sou pour la guerre impérialiste !
Intervention en Centrafrique : l’impérialisme français répare les dégâts qu’il a commis pour en préparer d’autres !
Vivelepcf, 28 novembre 2013
Hollande l’Africain marche sur les pas de celui qu’il a honoré le jour de son investiture, Ferry-Tonkin, à la différence que ce dernier était un précurseur de la colonisation et que l’actuel président français n’en est qu’un héritier.
L’Etat français s’est résolu à engager une nouvelle guerre en Afrique après le Mali, la Libye, la Côte-d’Ivoire. Il envoie maintenant, pour commencer, un millier de soldats supplémentaires, pour une durée présumée de six mois, afin de rétablir l’ordre en Centrafrique.
Il est impossible de dénoncer cette nouvelle guerre impérialiste française sans dénoncer l’ensemble de la politique de la France en Centrafrique depuis … plus d’un siècle et, sous des conditions nouvelles, depuis « l’indépendance » octroyée en 1960.
Depuis, les gouvernements français placent et déplacent des dictateurs.
Un peu d’uranium, les fameux diamants de Bokassa, quelques marchés captifs dans les services : l’exploitation directe du pays est de peu de rapport économique. Mais sa situation géostratégique est centrale pour le maintien des intérêts capitalistes français.
Pour l’instant, aucune autre puissance ne se pose en rival sur ce territoire. 50 ans de politique néocoloniale, pudiquement appelée « coopération », l’ont maintenu dans un état de sous-développement économique et politique qui font de la République centrafricaine un des pays les moins avancés du monde.
L’impérialisme français a cru pouvoir faire encore des économies en laissant les groupes armés de la « Seleka » prendre le pouvoir à Bangui sur le président fantoche Bozizé puis son successeur Djotodia. Quelques mois après, l’anarchie régnante, dans un contexte régional enflammé par les guerres de Libye et du Mali et leurs conséquences, risque de déséquilibrer l’ordre impérialiste dans toute la région. Voilà pourquoi la France intervient avec son armée, aux frais du contribuable, pour rétablir un ordre similaire au préexistant.
Cette guerre est encore moins compréhensible par l’opinion publique, moins avouable que celle du Mali. Fabius et Hollande prennent donc la peine de se parer d’un mandat de l’ONU et d’une mission humanitaire. Le cynisme colonial a toujours cours décidément.
Communistes, nous ne pouvons que condamner cette intervention en même temps que la politique globale de l’impérialisme français en Afrique. Il n’est pas question pour nous de préférer un autre impérialisme, européen, américain ou chinois. Il n’y a plus de camp socialiste pour aider les mouvements émancipateurs des pays du tiers-monde.
Peu à peu, dans la douleur et les drames, émergent de nouvelles conditions économiques, sociales et politiques dans certains pays d’Afrique, même de petits impérialismes régionaux et en même temps des mouvements progressistes plus organisés. Nous constatons ce processus historique.
En Centrafrique, notre solidarité, contre la misère et l’exploitation post-coloniales, contre la guerre et les exactions contre les populations, va vers des progressistes dont nous ignorons l’organisation et la représentativité.
En tout état de cause, nous appelons à peser sur la politique des autorités françaises, sur leurs contradictions, à se jouer de leur hypocrisie pour obtenir le plus de réalité possible à une véritable politique de développement et de coopération.
Aucune voix n’a condamné à l’Assemblée la poursuite de la guerre impérialiste au Mali !
Brève, vivelepcf, 23 avril 2013
L’Assemblée nationale était appelée hier à donner un avis sur la poursuite de l’opération « Serval », autrement dit de la guerre française au Mali.
Une incroyable unanimité s’est manifestée pour soutenir la politique d’intervention militaire de François Hollande. Aucun vote contre, 10 abstentions bienveillantes dont celles de 7 membres de la composante « Front de gauche » du groupe de la « gauche démocrate et républicaine » (les 3 autres n’ont pas pris part au vote).
Dans son interview télévisée du 28 mars sur France 2, le Président s’était engagé à ce qu’au moins un budget soit épargné par l’austérité : celui de la « défense ». Il mettait en avant la guerre au Mali. Bénéficiera-t-il du même consensus parlementaire ? Ce serait logique.
Pour Hollande, l’opération au Mali se passe bien. Pas trop de morts français, 5 seulement, bien moins qu’en Afghanistan ! Du côté tchadien, il y en a eu des dizaines, du côté malien des milliers, combattants et civils, mais ceux-là ne comptent dans le débat public français.
La quatrième armée du monde, suivant le chiffre de ses dépenses militaires, est facilement venue à bout de quelques centaines de « djihadistes ». Elle a réparé les effets « collatéraux » de sa guerre en Libye qui a permis à ces hordes de s’emparer d’armes lourdes. On imagine difficilement comment elles auraient pu contrôler un pays de 15 millions d’habitants grand comme trois fois la France…
L’impérialisme français est intervenu seul. C’est un choix. Il a défendu ce qui reste de sa chasse gardée, héritée de la « Françafrique » et de la colonisation, devant les prétentions d’autres puissances. Il a préservé les intérêts de ses trusts, pétroliers, nucléaires, miniers opérant au Mali, mais aussi au Niger ou en Mauritanie.
On comprend la satisfaction des tenants de l’impérialisme tricolore.
Ceci dit, si les forces armées du fascisme islamiste, courant saharien, sont défaites au Mali, elles ont pu se replier en Libye. Le fascisme islamiste dans le monde n’est pas atteint politiquement et exploite ses nouveaux martyrs.
Beaucoup de Maliens se sentent soulagés par la disparition de la menace ressentie des « Djihadistes ». Ce mouvement d’opinion est difficile à contrecarrer même par les organisations politiques maliennes les plus progressistes. Nous le comprenons.
Dans les villes du nord, certains sont, effectivement et heureusement, libérés de l’obscurantiste fondamentaliste. Pour d’autres composantes du peuple malien, la situation s’aggrave. La presse ne peut plus taire les exactions contre les populations touareg et arabe : assassinats, tortures perpétrés par des éléments l’armée malienne recomposée. L’impérialisme français va continuer à attiser ces antagonismes à son profit, n’en doutons-pas ! Il l’a toujours fait.
L’Etat malien reste en état de décomposition, sous les pressions du FMI et de la Banque mondiale, certes, mais avant tout de la France. Celle-ci va maintenir une présence militaire pendant des années, contrairement à la présentation officielle. On ne voit ce qui devrait changer.
Communistes, pour nous, ce bilan est globalement indéfendable, indéfendable, coupable. Il est impensable pour nous de donner quitus à cette politique de barbouzes.
Dans le PCF, au Conseil national, le débat a un peu eu lieu. L’alignement sur le militarisme de Hollande est apparu impossible (voir nos anciens articles). La ligne médiane qui avait été adoptée nous paraît intenable.
La ligne exposée à l’Assemblée par le député Front de gauche, ex-PCF, François Asensi, n’est pas admissible. « La France a entendu l’appel à l’aide d’un peuple ami. » prétend-il. D’un gouvernement fantoche ! Il se félicite des « succès importants remportés par nos troupes sur le terrain ». Agrafe-t-il des drapeaux bleu-blanc-rouge sur une carte d’Afrique ? Pour donner le change à « gauche », il accuse le FMI et la Banque mondiale mais oublie l’impérialisme français…
Cet apparatchik, en poste à l’Assemblée nationale depuis 33 ans, qui ne reverse plus rien au Parti qui lui a permis d’obtenir de succéder à notre grand camarade Robert Ballanger, n’a plus aucune légitimité pour parler au nom des communistes, surtout pour salir notre engagement anticolonialiste et antiimpérialiste fondamental.
Non à la guerre au Mali ! Non à toutes les interventions de l’armée française à l’étranger ! Retour de tous les soldats français en place dans des bases à l’étranger ! L’argent pour l’école, l’hôpital, pas pour la guerre !
NON A LA GUERRE !
Sur la guerre au Mali, nos précédents articles:
CN du PCF du 16 janvier 2013 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran sur la guerre au Mali
Les communistes algériens (PADS): non aux ingérences impérialistes au Mali!
Le MJCF condamne l’intervention au Mali
Le Conseil mondial de la paix condamne l’intervention militaire française au Mali
Guerre au Mali : les leaders du Front de gauche s’intègrent à l’Union sacrée. Ce n’est pas la place du PCF !
Non à l’aventure guerrière de l’impérialisme français au Mali !
CN du PCF du 16 janvier 2013 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran sur la guerre au Mali
Conseil national du PCF du 16 janvier 2013, Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris, sur la situation au Mali
Voyons, la guerre lancée par l’Etat français au Mali n’est pas une guerre humanitaire pour délivrer un peuple ! Il est impossible pour le PCF d’entretenir une position ambigüe, de ne pas dénoncer l’intervention et ses objectifs réels.
Les exemples d’Irak, d’Afghanistan, de Libye etc. montrent que les interventions impérialistes ont renforcé bien plus le « fascisme islamiste » qu’autre chose. Sur ce plan, les conséquences finales de l’intervention au Mali sont imprévisibles, pour ce pays, pour la région et même plus largement. Ceux qui se sentent « soulagés » aujourd’hui ne le seront peut-être plus demain. Quant à la sincérité du prétexte du gouvernement français : songeons qu’au même moment, il soutient politiquement et arme les « djihadistes » en Syrie.
Prendre l’avis des associations et partis maliens progressistes est opportun. Mais notre position doit découler de ce qui doit rester notre grille d’analyse, au 21ème siècle comme au 20ème, n’en déplaise à certain, toujours valable à preuve du contraire : l’anti-impérialisme.
J’entends Jacques [Fath , responsable du secteur international]. J’ai lu les propos d’André Chassaigne au sortir de sa rencontre avec Ayrault. L’un et l’autre ont exprimé la crainte que l’intervention française soit « suspectée » d’être, « assimilée » à… un retour de la « Françafrique ». Mais voyons, il n’y a même pas à en douter !
L’Etat français n’a qu’une préoccupation : défendre les intérêts économiques et géostratégiques du capitalisme, d’abord national, dans toute cette partie de l’Afrique. La guerre impérialiste en Libye a accentué la déstabilisation du Mali, attisé les conflits préexistants et leur militarisation. L’Etat français néocolonial, à la pointe des bombardements en Libye, a une responsabilité écrasante dans cette situation nouvelle. Il a une responsabilité tout aussi écrasante dans l’état récurrent de sous-développement et de dépendance dans lequel se retrouve l’ensemble du Mali. La guerre française ne vise en rien modifier cet état de fait mais le fera perdurer.
La solidarité entre le peuple français et les peuples africains passe par la position que le PCF devrait prendre : dénoncer la guerre impérialiste, mobiliser pour l’arrêt de l’opération et pour un règlement politique entre les belligérants.