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La « gauche » renoue avec les privatisations « partielles ». Dailymotion : l’écran de fumée de Montebourg.
Article pour vivelepcf.fr, 11 mai 2013
Des « cessions d’actifs pour financer l’investissement sans accroître la dette publique », voilà la nouvelle invention de la langue de bois gouvernementale. Entre 1997 et 2002, la gauche plurielle avait inventé « l’ouverture du capital » déjà pour « favoriser l’investissement ».
En clair, comme le pays en fait l’expérience, ce dont il s’agit, c’est de privatisations partielles ouvrant la voie à des privatisations totales.
Hollande et Ayrault mettent leurs pieds sur les pas de leurs prédécesseurs. Ils ont annoncé, le 7 mai, qu’un vaste programme de « cessions » serait intégré dans le projet de budget 2014 présenté à la fin de l’été 2013.
EDF et GDF-Suez pourraient être les premières concernées. Le gouvernement a déjà vendu en avril, sans débat, des parts de Safran et d’EADS. Les dépenses d’armement nourrissent d’autant plus les intérêts privés ! Demain, le nucléaire dans les mains du privé ?
Les cours en bourse des entreprises à participation publique sont au plus bas : ils le resteront jusqu’au grand bradage! Les capitalistes et spéculateurs se frottent les mains après l’annonce du pouvoir. Ils ont par exemple mis la main, à vil prix, sur la poule aux œufs d’or : les sociétés d’autoroutes, privatisées sous Jospin (Autoroutes du sud) puis sous Villepin. De leur côté, les collectivités s’endettent lourdement pour étendre le réseau.
Ayrault promet, la main sur le cœur, que les intérêts nationaux seront préservés. Cela aussi, on l’a déjà entendu.
La montée du capital privé fait prévaloir les intérêts privés contre le service public, les investissements répondant aux besoins, contre les salariés, les usagers, les populations. Les « garanties » promises ne valent rien. Sur tous les points, France-Télécom aura été le pire exemple de saignée du pays et du personnel. Le seuil des 50% de participation d’Etat « garanti » est tombé tout seul en 2004. Les promesses du ministre Sarkozy sur le maintien à 100% public du capital d’EDF et GDF lui ont fait allonger le nez d’un kilomètre !
Les gouvernements successifs de droite ou de « gauche », privatiseurs par alternance, se relaient également comme complices des capitalistes, même lorsque l’Etat conserve une part de capital, reste « l’actionnaire de référence ».
Une affaire récente presque anecdotique vient le souligner : Dailymotion.
Voilà tout d’un coup M. Arnaud Montebourg qui enfourche ses grands chevaux pour partir en croisade sauver … Dailymotion. Soudain, il s’est souvenu que l’Etat restait l’actionnaire de référence de France-Télécom, propriétaire de cette petite entreprise de 120 salariés, acteur secondaire de la diffusion de vidéos par internet. Pas question pour M. Montebourg de laisser Dailymotion passer sous contrôle étranger!
Mais alors, puisque l’Etat est toujours leur actionnaire de référence, pourquoi M. Montebourg n’intervient pas pour s’opposer à gestion du personnel à France Télécom, au plan massif de suppressions de poste à Renault (non, là, il approuve Carlos Gohsn) ?
L’affaire surmédiatisée de Dailymotion sert d’écran de fumée pour masquer la gravité du nouveau programme de privatisations annoncé.
La même hypocrisie se retrouve sur le plan politique. Ayrault s’applique à faire profil bas, le temps de faire passer les pires mesures antisociales du quinquennat, que le Medef espère irréversibles. A Montebourg le rôle de l’affirmation à « gauche », le soin de se tenir prêt pour une deuxième période de la présidence Hollande.
Nous ne sommes pas dupes.
Début avril, Montebourg, grisé sans doute d’être interviewé par le célèbre Wall Street Journal, avait imprudemment vendu la mèche du projet de « cessions de participations ».
Certains, issus du PS, commencent à avancer la perspective de participer à un gouvernement dirigé par Montebourg. Parmi ceux-ci, Mme Lienemann, M. Mélenchon l’ont applaudi bruyamment sur la micro-affaire Dailymotion. Peut-être veulent-ils faire oublier leur soutien aux privatisations de Jospin lorsqu’ils siégeaient dans son gouvernement.
L’opposition aux nouvelles privatisations, dans l’énergie, la défense, l’industrie ne peut être remise à des postures politiciennes, renvoyant la perspective à quelque changement institutionnel.
Cette bataille décisive est directement à relier à l’ensemble des luttes pour le service public, contre la casse de l’industrie, pour, à l’opposée, de nouvelles nationalisations dans les secteurs cruciaux comme l’automobile, la sidérurgie, l’énergie…
Communistes, nous la mènerons !
Essai raté de tir de missile : 120 millions d’euros à l’eau !
Brève pour vivelepcf.fr, 10 mai 2013
Au large du Finistère, le 5 mai dernier, des dizaines de milliers de personnes ont pu assister à une scène spectaculaire : le ratage d’un lancement de missile.
Lancé depuis le sous-marin nucléaire le « Vigilant », le missile s’est désintégré aussitôt sur les côtes bretonnes alors qu’il était censé parcourir 4.000 km au-dessus de l’Atlantique. Plus de peur que de mal ! Encore heureux, le missile n’était pas chargé – c’était un essai. Pas de victime. Mais depuis, une zone maritime de 1100 km2 est tout de même interdite à la pêche.
Mais ce ratage a surtout mis en lumière le scandale des dépenses militaires nucléaires.
Le missile de « nouvelle génération », M51, coûte 120 millions d’euros à la collectivité : 120 millions à l’eau ! Et sinon 120 millions pour faire quoi faire ? Pour porter une charge nucléaire équivalente à 60 fois Hiroshima ! Et le missile désintégré a et aura des petits frères.
Le programme « M51 » va coûter au pays, au minimum officiellement, 8 milliards d’euros d’ici 2018 dont 6,9 pour les missiles et 1,1 pour l’adaptation des sous-marins lanceurs. A chaque tir raté, la note sera-t-elle alourdie aux dépens des contribuables, au profit des marchands d’armes ? Chaque année, le programme nucléaire militaire français plombe les finances publiques de 3,5 milliards d’euros.
120 millions d’euros, une seule bombe, c’est par exemple ce qui manque au bon fonctionnement annuel des hôpitaux d’Ile-de-France.
Le groupe multinational EADS est producteur via sa filiale Astrium de ces missiles. Ses actionnaires se partageront cette année 500 millions d’euros de dividendes.
Gaspillage, pillage, danger pour l’Humanité : quand mettrons-nous un terme au scandale cynique de la « dissuasion nucléaire » ?
A peine élu en 2012, Hollande, à bord du sous-main « terrible », a réaffirmé les engagements de Sarkozy : maintien intact des budgets consacrés à l’arme atomique, poursuite de tous les programmes en cours, dans le cadre d’une intégration de plus en plus poussée dans l’Europe de la guerre et dans les programmes de l’OTAN. Celui qui ne nous cesse de parler de « déficit public », de « réduction des dépenses » sanctuarise les dépenses les plus inutiles et dangereuses.
N’attendons pas de riposte ou même contestation verbale, de droite évidemment, mais même de la plupart de la « gauche » qui a soutenu Hollande. Les soi-disant « écologistes » sont beaucoup plus prompts à s’attaquer au nucléaire qui chauffe et éclaire notre vie quotidienne qu’à celui qui est conçu pour tuer. Le cocardier Mélenchon s’oppose carrément à la remise en cause du nucléaire français et vante les industriels militaires tels Dassault.
Communistes, nous sommes clairs :
- Abolition mondiale de l’arme nucléaire !
- Désarmement nucléaire unilatéral immédiat de la France !
Entre les bombes et les hôpitaux, entre les profits des marchands de canons et l’école, entre la guerre et le développement, travailleurs, peuple de France, imposons notre intérêt !
Lien vers notre article de juillet 2012:
Briser le consensus en faveur de la « dissuasion » nucléaire !
Amnistie sociale : le coup tordu du gouvernement
Brève pour vivelepcf.fr
Qu’il relève du machiavélisme ou d’un aveu de faiblesse, le retournement annoncé du gouvernement sur l’amnistie sociale est un très mauvais coup politique pour le monde du travail.
Non pas que le projet de loi adopté par l’ensemble de la gauche au Sénat soit révolutionnaire.
Le contenu du compromis à gauche en est limité.
Le PS avait voulu donner un signal « à gauche » au monde du travail mais sans raviver les luttes principales. La mesure ne coûtait rien budgétairement. Il réalisait aussi une promesse de Hollande.
De leurs côtés, les parlementaires PCF trouvaient enfin un peu de grain à moudre et arrachaient une mesure qui faisait reculer la tendance à la criminalisation du mouvement social. La loi permettrait, entre autres acquis, la levée des sanctions prises par les patrons à la suite de condamnations en justice.
La volte-face du gouvernement fait bien pire que supprimer ces avancées.
Elle représente d’abord un nouvel et grave encouragement à l’intimidation patronale.
Politiquement ensuite, elle aboutit à un résultat très néfaste.
Aucune voix n’a condamné à l’Assemblée la poursuite de la guerre impérialiste au Mali !
Brève, vivelepcf, 23 avril 2013
L’Assemblée nationale était appelée hier à donner un avis sur la poursuite de l’opération « Serval », autrement dit de la guerre française au Mali.
Une incroyable unanimité s’est manifestée pour soutenir la politique d’intervention militaire de François Hollande. Aucun vote contre, 10 abstentions bienveillantes dont celles de 7 membres de la composante « Front de gauche » du groupe de la « gauche démocrate et républicaine » (les 3 autres n’ont pas pris part au vote).
Dans son interview télévisée du 28 mars sur France 2, le Président s’était engagé à ce qu’au moins un budget soit épargné par l’austérité : celui de la « défense ». Il mettait en avant la guerre au Mali. Bénéficiera-t-il du même consensus parlementaire ? Ce serait logique.
Pour Hollande, l’opération au Mali se passe bien. Pas trop de morts français, 5 seulement, bien moins qu’en Afghanistan ! Du côté tchadien, il y en a eu des dizaines, du côté malien des milliers, combattants et civils, mais ceux-là ne comptent dans le débat public français.
La quatrième armée du monde, suivant le chiffre de ses dépenses militaires, est facilement venue à bout de quelques centaines de « djihadistes ». Elle a réparé les effets « collatéraux » de sa guerre en Libye qui a permis à ces hordes de s’emparer d’armes lourdes. On imagine difficilement comment elles auraient pu contrôler un pays de 15 millions d’habitants grand comme trois fois la France…
L’impérialisme français est intervenu seul. C’est un choix. Il a défendu ce qui reste de sa chasse gardée, héritée de la « Françafrique » et de la colonisation, devant les prétentions d’autres puissances. Il a préservé les intérêts de ses trusts, pétroliers, nucléaires, miniers opérant au Mali, mais aussi au Niger ou en Mauritanie.
On comprend la satisfaction des tenants de l’impérialisme tricolore.
Ceci dit, si les forces armées du fascisme islamiste, courant saharien, sont défaites au Mali, elles ont pu se replier en Libye. Le fascisme islamiste dans le monde n’est pas atteint politiquement et exploite ses nouveaux martyrs.
Beaucoup de Maliens se sentent soulagés par la disparition de la menace ressentie des « Djihadistes ». Ce mouvement d’opinion est difficile à contrecarrer même par les organisations politiques maliennes les plus progressistes. Nous le comprenons.
Dans les villes du nord, certains sont, effectivement et heureusement, libérés de l’obscurantiste fondamentaliste. Pour d’autres composantes du peuple malien, la situation s’aggrave. La presse ne peut plus taire les exactions contre les populations touareg et arabe : assassinats, tortures perpétrés par des éléments l’armée malienne recomposée. L’impérialisme français va continuer à attiser ces antagonismes à son profit, n’en doutons-pas ! Il l’a toujours fait.
L’Etat malien reste en état de décomposition, sous les pressions du FMI et de la Banque mondiale, certes, mais avant tout de la France. Celle-ci va maintenir une présence militaire pendant des années, contrairement à la présentation officielle. On ne voit ce qui devrait changer.
Communistes, pour nous, ce bilan est globalement indéfendable, indéfendable, coupable. Il est impensable pour nous de donner quitus à cette politique de barbouzes.
Dans le PCF, au Conseil national, le débat a un peu eu lieu. L’alignement sur le militarisme de Hollande est apparu impossible (voir nos anciens articles). La ligne médiane qui avait été adoptée nous paraît intenable.
La ligne exposée à l’Assemblée par le député Front de gauche, ex-PCF, François Asensi, n’est pas admissible. « La France a entendu l’appel à l’aide d’un peuple ami. » prétend-il. D’un gouvernement fantoche ! Il se félicite des « succès importants remportés par nos troupes sur le terrain ». Agrafe-t-il des drapeaux bleu-blanc-rouge sur une carte d’Afrique ? Pour donner le change à « gauche », il accuse le FMI et la Banque mondiale mais oublie l’impérialisme français…
Cet apparatchik, en poste à l’Assemblée nationale depuis 33 ans, qui ne reverse plus rien au Parti qui lui a permis d’obtenir de succéder à notre grand camarade Robert Ballanger, n’a plus aucune légitimité pour parler au nom des communistes, surtout pour salir notre engagement anticolonialiste et antiimpérialiste fondamental.
Non à la guerre au Mali ! Non à toutes les interventions de l’armée française à l’étranger ! Retour de tous les soldats français en place dans des bases à l’étranger ! L’argent pour l’école, l’hôpital, pas pour la guerre !
NON A LA GUERRE !


