Articles taggés Front de gauche

Le PCF placé sous la tutelle du Front de gauche ! Le 36ème congrès : une diversion !

Communiqué de Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Claude Fainzang, Dominique Negri, membres du CN, 26 janvier 2013

La future tutelle du PCF ? Christian Picquet (ex LCR), Lucien Jallamion (ex PS, ex MRC), Martine Billard (ex trotskiste, ex Verts, ex députée PS), Clémentine Autain (ex bras-droit de Delanoë) etc ...

A la réunion du Conseil national du PCF du 16 janvier 2013, nous avons dénoncé le processus de structuration du Front de gauche qui s’effectue, en parallèle du congrès du PCF, à l’insu des communistes.

Nous avions eu connaissance d’une note informelle « aux fédérations du PCF » faisant état de discussions entre les composantes du Front de gauche. En petit comité, les représentants de ces groupes et quelques dirigeants du PCF définissent une stratégie commune, le principe d’initiatives communes, organisent les structures du Front de gauche qui en décideront. Et, elles en décideront à la place de la seule composante de masse de ce regroupement, de sa seule composante historiquement révolutionnaire, notre parti, le PCF !

Au Conseil national, personne ne nous a directement répondu mais personne ne nous a démentis.

Voilà qu’aujourd’hui, sans doute suite à nos interventions, le secret de ces négociations est partiellement levé. Membres du CN, nous avons reçu des documents précis notamment sur le « développement du Front de gauche » et la « stratégie du Front de gauche ». Nous les publions en lien :

Texte de la « note aux fédérations » de décembre 2012

Texte sur « le développement du Front de gauche » de janvier 2013

Texte sur la « stratégie du Front de gauche » de janvier 2013

Les camarades doivent absolument en prendre connaissance !

La structure et les directions parallèles sont confirmées : d’assemblées citoyennes à un secrétariat du Front de gauche en passant par un Comité national du Front de gauche et une coordination nationale. Les décisions seront prises suivant la règle du consensus entre les partenaires du Front de gauche et les personnalités cooptées. Des financements communs sont prévus, au détriment des activités du PCF.

C’est une véritable mise sous tutelle du PCF et des communistes ! Dans la suite de sa stratégie de mutation-transformation-effacement du PCF, après l’échec des collectifs anti-libéraux, la direction sortante du PCF choisit d’enfermer le Parti et les communistes dans un pseudo-rassemblement où ne se retrouvent que des partisans d’une ligne réformiste, politicienne, pro-européenne.

Nous refusons cette perspective. Nous dénonçons catégoriquement le coup d’état contre les communistes.

Normalement, les adhérents du PCF sont en congrès. Pour se prononcer sur les motions, en décembre, ils ont eu à peine une semaine pour « étudier » des centaines de pages de texte. Dans les faits, le débat contradictoire sur la stratégie et les objectifs du Front de gauche leur a été volé.

Maintenant, la plupart des congrès locaux et départementaux sont passés. Ils ont été invités à discuter dans le vide du texte « rallumons les étoiles ». Un projet de modifications des statuts est aussi avancé pour renforcer la mainmise des directions pro-Front de gauche sur le Parti et affaiblir, notamment financièrement, les sections du PCF. C’est seulement maintenant, confidentiellement, que sont dévoilés les textes directeurs du Front de gauche que l’on veut imposer. Ce coup de force, cette défiance vis-à-vis des communistes, sont inacceptables.

Dans le même temps, comme par hasard après le vote de décembre, les camarades reçoivent de nouvelles cartes du Parti, décidées unilatéralement par la direction, d’où disparaissent la faucille et le marteau remplacés par l’étoile du Parti de la gauche européenne et le slogan du Front de gauche, « l’Humain d’abord ».

Nous appelons les camarades à réagir, par tous les moyens, le plus fortement : dans les congrès départementaux qui restent, en interpellant les délégués et dirigeants avant le congrès national, ensuite encore en faisant vivre et en renforçant leurs organisations du PCF.

Le débat oui, le coup de force non ! Il ne passera pas !

Il en va de l’avenir de l’orientation et de l’organisation révolutionnaires qui doivent porter la riposte à la politique au service du capital dans une période si difficile pour les travailleurs et les jeunes mais où se développent des luttes si importantes, en attente de ce que le PCF a été et doit être.

 

À lire également, les interventions sur le sujet au dernier CN du PCF (16 janvier 2013) :

Intervention de Dominique NEGRI

Intervention de Corinne Bécourt sur le FdG

Résumé de l’intervention d’Emmanuel Dang Tran

Intervention de Corinne Bécourt dans la discussion générale

Résumé de l’intervention de Claude Fainzang

 

CN du PCF du 16 janvier 2013 – Intervention de Dominique NEGRI

Conseil national du PCF du 16 janvier 2013, intervention de Dominique NEGRI, fédération de l’Isère

Congrès, Front de gauche et souveraineté des communistes :

En pleine préparation du congrès du PCF, j’apprends incidemment l’existence de textes qui circulent sur la structuration du Front de gauche, sa ligne politique, les propositions qu’il compte mettre en avant.

Frédéric Boccara les a évoqués ce matin. C’est le seul, avec Corinne Bécourt et Emmanuel Dang Tran jusqu’à présent à s’en être inquiété. Au moins un document a, semble-t-il, été transmis aux secrétaires départementaux, mais même pas aux membres du Conseil national.

La préparation du congrès masque la mise du Parti sous la tutelle du Front de gauche. Les adhérents du PCF sont invités à discuter sur un texte « rallumons les étoiles », d’une indigence affligeante sur tous les plans. Le Front de gauche n’y est abordé que sommairement, d’une façon unilatéralement positive. La méthode Coué… Du vent !

Mais de l’autre côté, en cachette, des dispositions très précises pour les accords entre les formations du Front de gauche. Aucun dirigeant du PCF, aucun membre du CN ne devrait accepter cela.

J’ai eu la chance de tomber sur la note interne intitulée « Sur le développement du Front de gauche ». Cette « note aux fédérations » est arrivée dans les fédérations  fin décembre. Même les membres du CN n’en ont pas été destinataires. Je comprends pourquoi !

Dans ce texte occulte mais gravissime, on trouve les éléments de la structuration du Front de gauche proposés et/ou approuvés par la direction du PCF. Je vais en relever quelques-uns. Si cela ne vous fait rien… (Lire la suite…)

CN du PCF du 16 janvier 2013 – Corinne Bécourt s’oppose à la mainmise du FdG sur le Parti

Conseil national du PCF du 16 janvier 2013

Intervention de Corinne BECOURT, fédération de l’Aisne, en réaction aux explications de Pierre Laurent sur la coordination du Front de gauche

C’est inadmissible. Des instances du Front de gauche que nous ne connaissons pas, décident unilatéralement du contenu et de l’organisation d’une campagne politique nationale qui nous sont imposés. Pierre Laurent nous dit que c’est la « coordination nationale » dont il fait partie, nous ne savons pas avec qui.

Donc, la veille, hier, les groupes et personnalités du Front de gauche annoncent à la presse leur opération politique. Et le lendemain, les membres du Conseil national du PCF n’ont même pas le texte adopté!

Camarades, c’est ça le Front de gauche ! La forme – le coup de force – et le fond – le réformisme politicien – se rejoignent. Ils sont cohérents !

Les communistes sont mis à l’écart. Les propositions communistes de rupture sont effacées. Le Parti est mis sous tutelle des personnalités éminentes du Front, un niveau inaccessible pour les communistes.

Les personnalités qui décideront à la place des communistes?

(Lire la suite…)

Nous demandons le report du vote des adhérents sur les motions du 36ème congrès

Démocratie dans les partis : le PCF ne doit pas être un contre-exemple !

Lettre ouverte à Pierre Laurent et Jacques Chabalier, secrétaire national et responsable à « la vie du Parti », 3 décembre 2012

Lire le communiqué au format PDF

Nous demandons le report du vote des adhérents sur les motions du 36ème congrès.

Il a été programmé que les adhérents du PCF soient appelés à voter les 14 et 15 décembre 2012 pour choisir leur texte de « base commune » pour le 36ème congrès de leur Parti, qui doit avoir lieu en février 2013. Dans certaines fédérations, les opérations de vote par correspondance devraient commencer dès ce 5 décembre.

Pourtant à quelques journées de la consultation interne, aucun camarade n’a reçu les textes !

L’ensemble de ce que la direction du PCF doit envoyer s’étend sur 72 pages, au format A4, et représente de l’ordre de 600.000 signes typographiques, soit l’équivalent de la Chartreuse de Parme de Stendhal. Mais ce n’est pas un roman encore moins de la poésie!

Il est désormais matériellement et humainement impossible que les communistes prennent sérieusement connaissance des textes avant le scrutin. Il est maintenant exclu que puissent se dérouler des assemblées de section, même de fédération, pour échanger sur le contenu des textes sur la base d’avis éclairés.

Ces faits nous amènent à vous demander officiellement et publiquement de reporter le vote à après les fêtes de fin d’année. Nous savons que cela n’entraînera pas de frais ni de bouleversement de calendrier du congrès.

C’est la condition de la réflexion collective. Quel que soit leur état d’esprit, les communistes n’admettent pas d’être dépossédés du débat, vous devez le savoir.

Nous attirons donc votre attention sur les conséquences lourdes qu’aurait le maintien du vote dans de telles conditions antidémocratiques.

Nous vous rappelons qu’il s’agit du seul vote où les camarades pourront nationalement, dans une expression commune, se prononcer sur la prolongation de la stratégie du Front de gauche derrière Mélenchon. Le texte « Rallumons les Lumières de la direction sortante » et les textes alternatifs 1 et 2 y appellent. A l’opposé, le texte que nous avons signé, « Un Parti résolument communiste dans l’affrontement de classe ; ni abandon, ni effacement », propose une stratégie de rassemblement partant des luttes et de positions de rupture avec le système, la social-démocratie, l’Union européenne du capital.

Nous vous alertons sur les interprétations qui pourraient être données à l’organisation d’un vote précipité et de fait bouclé d’avance.

D’autres partis offrent aujourd’hui le spectacle lamentable de leur fonctionnement interne, du mépris de leurs adhérents. Certes, notre parti a malheureusement abandonné son principe d’organisation, le centralisme démocratique, qui amenait des dizaines de milliers de camarades pendant plusieurs mois à étudier et définir collectivement la politique de leur Parti depuis leur quartier, leur village, leur entreprise. Nous n’en sommes plus là. Mais maintenant, il serait vraiment très malvenu de prêter le flanc aux mêmes attaques que celles qui atteignent logiquement les partis bourgeois.

Cela ferait également mauvais effet, en interne, comme en externe, que la direction de notre parti passe pour incompétente, incapable d’organiser correctement son propre congrès. Déjà en interne, l’invalidation bureaucratique par le secteur « vie du Parti » dont tu es responsable, Jacques, de 160 signataires de notre texte alternatif, dont de nombreux vétérans, dont des camarades qui te renvoient la photocopie de leurs chèques de cotisation, dont une membre du Conseil national, crée déjà un profond malaise.

Soyons clairs ! Pour créer le Front de gauche en 2008 avec une fraction du PS, votre direction a court-circuité le 34ème congrès. Pour imposer les candidatures Front de gauche à la présidentielle, évidemment Mélenchon, et aux législatives, votre direction a mis en scène un congrès non-statutaire en 2010. 4,5 ans sans congrès statutaire, vous vous êtes mis hors des statuts du Parti. Maintenant, pour éviter tout débat sur le bilan du Front de gauche, sur l’alignement sur un Maastrichien, colporteur d’une illusoire Europe sociale, sur la poursuite de l’étouffement et de la dénaturation réformiste du PCF, vous feriez, vous faites, le choix d’anesthésier le débat du 36ème congrès du PCF. Alors que les luttes attendent des positions de rupture pour résister à la super-austérité de « gauche ».

Chers, camarades, nous attendons votre réponse à notre demande de report du vote des motions de congrès avec l’impatience qui correspond à l’urgence de la situation.

Nous avons en tête ce vers de Bertold Brecht : « Si le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».  Avez-vous peur que le peuple communiste vote dans des conditions démocratiques ?

 

Fraternellement,

 

Jean Baus (54), secrétaire de la section de Jarny, fédération de Meurthe-et-Moselle,

Frédéric Bernabé (70), section de Vesoul, secrétaire de la fédération de la Haute-Saône, Conseil national,

Corinne Bécourt (02), section de Saint-Quentin, CD de la fédération de l’Aisne, Conseil national,

Jean Clavel (92), section de Malakoff, fédération des Hauts-de-Seine, soldat du refus en Algérie,

Joël Copin (62), section de Rouvroy, fédération du Pas-de-Calais, responsable pour Rouvroy d’une association nationale d’entraide et d’action sociale,

Emmanuel Dang Tran (75), secrétaire de la section de Paris 15, CD de Paris, Conseil national, responsable de la revue « Cahiers communistes »,

Fabienne Debeauvais (80), section d’Amiens, fédération de la Somme, Conseil national,

Claude Fainzang (75), section de Paris 19, CD de la fédération de Paris, conseil national,

Armelle Hervé (78), secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie, CD de la fédération des Yvelines,

Eric Jalade (81), section de Castres, secrétaire de la fédération du Tarn, Conseil national,

Jean-François Larosière (59), section de Douai, CD de la fédération du Nord, responsable régional d’une association de solidarité avec le peuple palestinien,

Fabien Marion (13), section d’Aix-en-Provence, fédération des Bouches-du-Rhône,

Dominique Negri (38), secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères, CD de la fédération de l’Isère, CN,

Michel Perrin (87), section Limoges-Cheminots, fédération de la Haute-Vienne, ancien secrétaire de la fédération,

Christian Tabaglio (54), section de Jarny, fédération de la Meurthe-et-Moselle, Conseil national,

Russell Yates (77), secrétaire de la section de Meaux,

Noël Zicchina (2A), section d’Ajaccio, CD de la fédération de Corse-du-Sud,

et plus de 450 communistes signataires du texte alternatif, de 57 fédérations différentes.