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UE/Euro: la vraie question, c’est rompre avec l’une et avec l’autre!

Texte de l’appel lancé en septembre 2011.

APPEL : Le PCF doit lancer une campagne pour la SORTIE DE L’EURO et la rupture avec l’UE au service du capitalisme.

 

Au nom des déficits et des dettes publics qu’ils ont eux-mêmes creusés, les gouvernements européens, de droite comme de « gauche », accélèrent leur politique de coupe des dépenses publiques, de casse des systèmes de protection sociale, de privatisations. Tant qu’il détient le pouvoir, le capitalisme utilise sa propre crise à son profit.

En France, le plan Fillon n’est qu’un avant-goût de ce que ce système réserve au peuple français quel que soit le résultat des élections de 2012.

De concert, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international aident les gouvernements à saigner leur peuple. Plus que jamais, le Traité de Lisbonne, les directives européennes, l’euro apparaissent pour ce qu’ils sont : des instruments pour coordonner les politiques antisociales.

10 ans après, les peuples ont fait leur expérience. Tout ce que nous, communistes, dénoncions, dans les années 90, en combattant le Traité de Maastricht s’est vérifié. L’euro sert à aggraver la concurrence entre les travailleurs dans et hors la zone euro, exacerbant la xénophobie. L’euro facilite les délocalisations, favorise la domination des trusts les plus puissants contre les activités en développement répondant aux besoins des populations. C’est un instrument redoutable pour tirer les salaires et les acquis sociaux vers le bas, les prix des denrées élémentaires vers le haut. C’est un outil de domination, complice du dollar, conçu pour être hors de portée des peuples et les affamer au service de la finance mondiale.

Les travailleurs ne restent pas sans lutter. Un mouvement profond de contestation se développe partout. Par millions, ils manifestent dans les rues d’Athènes de Rome ou de Paris en 2010 contre la casse des retraites.

Pour l’instant, le système et ses relais réussissent à canaliser le mouvement vers l’alternance électorale entre des forces de droite ou de « gauche », qui sitôt les élections passées, appliquent plus ou moins la même politique : Grèce, Portugal, bientôt Espagne avec les élections anticipées de novembre. La France en 2012 ?

Derrière les promesses électorales démagogiques (PS grec avait promis 5% d’augmentations des salaires avant de les diminuer de 20%), un engagement de fond révèle le consensus qui relie les forces politiques de l’alternance : l’adhésion à l’UE, la défense de l’euro.

Pour l’UE, pour l’euro, c’est l’Union sacrée de la droite, du PS, du Medef. L’idéologie dominante y met toutes ses forces : « il faut sauver l’euro » et tous les sacrifices sont bons pour cela. Les syndicats réformistes, à l’image de la Confédération européenne des syndicats (la CES), fer de lance du Traité de Lisbonne, promeuvent une soi-disant « Europe sociale » pour mieux légitimer les institutions européennes et l’euro. Les organisations du capital s’efforcent de détourner la colère populaire vers une issue qui va enfoncer encore davantage les travailleurs : le renforcement de l’UE du capital, de ses institutions qui écrasent les démocraties nationales, l’établissement d’une « gouvernance européenne ». Le point d’arrivée, c’est le sinistre « Pacte pour l’euro », une politique imposée au moyen de l’euro, synonyme d’austérité à perpétuité et de mise sous tutelle des Etats démocratiques.

En France, comme ailleurs, le système assigne à sa roue de secours d’extrême-droite le soin, comme en 1992 contre Maastricht, ou en 2005 contre le TCE de dévoyer la lutte contre l’UE du capital, en les associant au nationalisme et au racisme. Le capital joue avec le feu : ne laissons pas faire !

Les peuples, quand on leur demande leur avis ne se trompent pas : NON à Maastricht ou au TCE au Danemark, en Irlande, aux Pays-Bas ou en France. Un vote de classe, celui des ouvriers, des paysans, des employés, de ceux qui ont le plus intérêt à combattre le capital, s’exprime à chaque fois contre l’UE. Un rapport de force existe liant luttes et rejet de l’UE du capital.

Voilà pourquoi nous pensons qu’il est primordial que notre parti le PCF reprenne son combat de toujours contre l’intégration européenne capitaliste. Le PCF est la seule force politique conséquente qui a toujours combattu l’intégration européenne depuis la CED (l’armée européenne) en 1953 jusqu’au combat contre Traité d’Amsterdam et la monnaie unique en 1998 en passant par le Traité de Rome.

La sortie de la France de l’euro, c’est-à-dire la fin de l’euro, vu la place centrale de notre pays, n’est pas synonyme d’avènement du socialisme. Bien sûr, mais ce serait une victoire politique majeure, une mise en échec historique de l’UE, l’explosion du consensus droite/PS en France. Evidemment, pour les communistes, elle ne peut que s’accompagner que d’autres mesures fondamentales telles que la remise en cause de la dette publique indue, la nationalisation du secteur financier, une autre politique fiscale et salariale. Elle va dans le sens du refus croissant de l’application du Traité de Lisbonne, des directives et règlements européens.

En 1992 comme en 2005, avec leur Parti, les communistes ont su aller à contre-courant. Nous nous souvenons que cela n’a pas été facile mais que cela a été finalement fécond pour les luttes. En 2012, le PCF doit refuser de céder à la pression réformiste dominante : aucune illusion ne peut être laissée, avec la CES ou le Parti de la gauche européenne, sur une réorientation contre-nature de l’UE ou de la BCE! Le débat ne saurait être esquivé dans le Parti pour cause de campagne électorale ou d’adhésion au Parti de la « Gauche européenne ».

Les institutions de l’UE n’ont d’objectif que d’éliminer les acquis sociaux et démocratiques nationaux, le droit, souvent chèrement payé, des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elles tentent de tout porter au niveau supranational où ils n’ont pas de prise mais où les multinationales sont omnipotentes. Au contraire, la résistance au plan national est décisive dans l’intérêt mutuel, internationaliste, des peuples!

Aussi, responsables, militants, sympathisants du PCF, citoyens, nous demandons publiquement que le PCF, au regard de son rôle historique, lance une campagne nationale pour la sortie de l’euro. Nous nous engageons à forcer le débat sur cette question cruciale.

 

Premiers signataires: Stéphane AURIOL (PCF-RATP, Conseil national du PCF 2005-2008), Corinne BECOURT (PCF 02, CN), Frédéric BERNABE (PCF 70, CN), Emmanuel DANG TRAN (PCF 75, CN), Fabienne DEBEAUVAIS (PCF 80, CN), Claude FAINZANG (PCF 75, CN), Eric JALADE (PCF 81, CN) ; Dominique NEGRI (PCF 38, CN)

Je m’associe à cet appel. Je demande que le PCF, dans la suite de ses combats contre le Traité de Maastricht et la « constitution » européenne lance une campagne nationale pour la sortie de l’euro en vue de rompre avec l’UE du capital.

Renvoyer à vivelepcf@orange.fr

La fin de l’euro, un cataclysme économique ?

Les actes des capitalistes contredisent leur discours politique.

Les tenants de l’UE du capital n’affichent pas de perspective plus terrible que la fin de l’euro pour la France. Dans leur scénario catastrophe, certains experts (l’officine patronale qu’est l’Institut « Montaigne » par exemple – Les Echos du 11 décembre 2011) vont jusqu’à prédire la destruction d’un million d’emplois, et de « 6 à 19% de la richesse nationale ». Rien que ça !

Ces savants spécialistes s’étaient bien gardés de prévoir, d’annoncer, en 2000, la hausse du nombre de chômeurs depuis l’introduction de l’euro, 502.000 personnes (chiffres officiels INSEE pour la catégorie A uniquement) ou le niveau l’affaissement de la production manufacturière.

Aujourd’hui, leurs amis financiers, « investisseurs », révèlent par leurs actes qu’ils ne se placent pas du tout dans une perspective catastrophique pour la France en cas d’abandon de l’euro.

 

Le 7 juin 2012, ils se sont rués sur le dernier emprunt de l’Etat français, au point que le taux à 50 ans est tombé au plus bas historique, 3,27%, celui à 10 ans à 2,46%.

Tous les analystes, dans les pages réservées aux avertis, font le constat que la dette française est un placement sécurisant, « le second meilleur choix après la dette allemande », avec un meilleur rendement (sur le dos des travailleurs), « en cas d’éclatement de la zone euro » (Les Echos du 8 juin 2012).

 

Un éventuel futur franc, valeur refuge en cas de disparition de l’euro !

 

Voilà qui contredit drôlement les discours politiques quasi unanimes pour défendre l’euro, qu’ils proviennent de Sarkozy ou de Mélenchon, avec l’extrême-droite en contrepoint et repoussoir convenus.

Les capitalistes ont besoin de l’euro pour pressurer les travailleurs de chaque pays un peu plus, au nom de la compétitivité, de la concurrence, des dettes publiques. Ils entendent bien aussi profiter de la crise de l’euro, de leur propre crise, pour mettre un peu plus les peuples sous la tutelle « fédérale » de l’UE du capital.

C’est la seule issue envisagée par les dirigeants allemands, français ou italiens quelles que soient les mises en scène politiques de fausses divergences entre Sarkozy et Merkel, maintenant entre Hollande et Merkel.

Bien sûr, les capitalistes, en position de force, ont des plans B, en cas de fin de l’euro.

Mais celle-ci peut et doit représenter une sacrée défaite pour leurs plans européens.

 

Il n’est que plus important que le PCF situe son action, non pas dans le réformisme et la collaboration avec l’UE avec le PGE, mais dans la continuité de sa dénonciation du Traité de Maastricht, confirmée par les faits, plus juste et actuelle que jamais.

Elections en Grèce : le système parvient à canaliser la détresse populaire vers la résignation à la loi du capital et à l’UE. Pour combien de temps ?

Les capitalistes grecs, l’UE, le FMI sont les grands gagnants des élections générales du 17 juin 2012. Ils auront dû s’y prendre à trois fois pour trouver la bonne formule, celle qui fasse passer l’acceptation par le peuple lui-même du règlement de leur propre crise, des sacrifices, d’une casse sociale inédits dans un pays d’Europe « de l’ouest » depuis des décennies.

En novembre 2011, l’ancien premier ministre socialiste Papandréou sentait qu’il ne pouvait plus contenir la colère populaire. Il a tenté d’organiser un référendum sur l’austérité organisée avec l’UE. Le peuple aurait ainsi payé les conséquences de son vote. Mais l’opération n’est pas allée jusqu’au bout. Il était inconcevable pour les dirigeants de l’UE, pour Mme Merkel et M. Sarkozy, de laisser un tel précédent : un peuple qui dit non à l’austérité, à l’UE et à l’euro à la fois.

La convocation d’élections anticipées est devenue incontournable en 2012. Mais le résultat de celles du 6 mai ne permettaient pas de dégager une majorité légitime pour continuer la politique européenne. La droite traditionnelle (Nouvelle démocratie, ND) est arrivée en tête mais avec un faible score, 19%, restant disqualifiée par son exercice du pouvoir jusqu’à 2009. Elle n’avait pas de partenaires pour constituer une majorité. Une coalition de gauche pro-UE ne pouvait pas non plus être constituée, à cause du discrédit du parti socialiste sortant (PASOK – 13%) et malgré la promotion organisée de la coalition « radicale » (pro-européenne) Syriza (17%).

Entre le 6 mai et le 17 juin, le peuple grec a été placé sous des pressions nationales et internationales écrasantes. Les élections grecques sont devenues un enjeu mondial. Sur sa lancée, l’idéologie dominante a mis en scène une nouvelle bipolarisation politique, dans ce contexte dramatisé.

La mise en avant de Syriza, derrière son leader Alexis Tsipras, a été constante nationalement et internationalement. Cette formation politique présente un double avantage.

Son im  age de « gauche radicale » permet de remobiliser l’électorat le plus réactionnaire, les épargnants affolés d’une éventuelle dévaluation derrière ND. Sa réalité de parti pro-UE, d’aménagement de la crise capitaliste, permet de canaliser l’opposition sur une ligne d’acceptation du joug européen capitaliste. Quelques jours avant le scrutin, Tsipras, rejoint par l’ex-ministre de l’économie (de l’austérité) de Papandréou, Mme Katseli, ne demandait plus qu’une « renégociation du mémorandum » et envisageait un « plan B » pour sauver l’euro.

Les dernières semaines ont été aussi caractérisées par un déploiement, largement toléré, de la violence fasciste des partisans du parti « de l’Aube dorée » et par une répression accrue des luttes conduites par le syndicat de classe PAME, d’inspiration communiste. Une incessante campagne anti-communiste, frontale par la violence, ou perfide par la tentative d’intégration à une majorité pro-UE, a été dirigée contre le Parti communiste grec, le KKE (8,5% en mai).

 

Au soir du 17 juin 2012, on peut dire que le système a réussi son opération. La droite, ND, progresse fortement avec 30% et arrive en tête. Elle devrait être en situation de constituer une majorité, aux contours à définir, où le PASOK toujours disqualifié (12%) ne jouerait qu’un rôle d’appoint. Deux partis divers droite et divers gauche obtiennent 7,5% et 6,5%. Syriza, en fort progrès parallèle, avec 27%, devrait prendre la tête d’une opposition constructive dans le cadre d’une recomposition durable de la vie politique et de la constitution d’une social-démocratie de substitution, une roue de secours éventuelle pour le système.

La campagne pour promouvoir le mirage d’une majorité de « gauche » de changement, sans lutte et dans l’acceptation de l’UE du capital, a créé un réflexe de vote « utile ». Le KKE en subit les conséquences en n’obtenant que 4,5% sur sa ligne rigoureuse et courageuse.

Il est probable que les capitalistes, grecs et européens, vont momentanément desserrer un peu l’étau du « mémorandum » pour conforter la nouvelle majorité  (et la nouvelle opposition), calmer le jeu en Grèce. L’essentiel pour eux est de sauver la zone euro. Ils vont pouvoir s’attaquer plus violemment aux autres pays, dont la France.

Mais la situation des travailleurs grecs, dans tous les secteurs, des jeunes ne va pas s’améliorer. La dramatisation des élections passée, la lutte des classes va reprendre sur son terrain fondamental, l’entreprise. Le KKE, le PAME ont tenu bon sur la ligne politique. Leurs organisations se sont renforcées malgré le recul électoral du 17 juin (après un progrès le 6 mai).

Leur action sera décisive demain pour les travailleurs et le peuple grecs.

Leur expérience et leur analyse seront très importantes pour les communistes français.

Sondage : 40% des Français (contre 31%) pensent que l’euro est une mauvaise chose

Pourquoi ce qu’a fait l’UE du capital ne pourrait pas être défait par les peuples ? Cassons l’idée que l’intégration européenne est un processus irréversible !

Les tenants de l’Europe supranationale du capital ont toujours rencontré une vive résistance des peuples, notamment du peuple français, du refus de la Communauté européenne de défense (CED – armée européenne) en 1954 à celui du Traité constitutionnel européen (TCE) au référendum de 2005.

Malgré une propagande plus intense que jamais, le rejet de l’intégration est encore plus large depuis les années 90 et aujourd’hui avec l’exacerbation de la crise capitaliste. Un intéressant sondage vient confirmer cette constatation politique de tous les jours. Il a été réalisé par un institut américain, le Pew Research Center et publié le 29 mai 2012.

A la question « l’intégration économique européenne a-t-elle affaibli l’économie nationale ?», 63% des Français répondent oui. Tableau 1 :

 

A la question « l’appartenance à l’Union européenne est-elle une bonne chose ? », seulement 48% des Français répondent oui (-6% par rapport à 2009).  Tableau 2 :

 

Sur l’euro, 40% des Français estiment que la monnaie unique est « une mauvaise chose »,  31% « une bonne chose ». Tableau 3.

 

Nous ne sommes pas surpris de ces résultats qui se situent logiquement dans la continuité des résultats du référendum de 2005 auxquels, communistes, nous avons contribué.

Une quatrième question du sondage exprime tout le défi qui reste devant nous. Si une majorité dénonce la Banque centrale européenne, déplore les effets de l’euro et de l’intégration européenne, seulement 31% s’expriment pour un retour au franc. Tableau 4.

 

Evidemment, la question, posée autrement, par exemple sur la fin de l’euro dans toute l’UE et le retour à la souveraineté monétaire nationale, aurait donné un autre résultat. Mais un constat demeure : l’UE du capital est malaimée, décrédibilisée, profondément illégitime mais les tenants de l’idéologie dominante parviennent encore à présenter le processus d’intégration comme irréversible.


Communistes, c’est cette idée là que nous devons casser, alors même que les dirigeants des pays d’Europe mettent à profit leur propre crise, la crise de l’euro, pour pressurer encore un peu plus les travailleurs de chaque pays et pour préparer une nouvelle étape vers la mise sous tutelle des peuples, notamment des budgets des Etats.

Nous, le PCF, avions bien identifié les choses dans notre argumentaire de 1992 contre le traité de Maastricht : « Les signataires de Maastricht ont senti ces vents contraires. Aussi, à l’initiative de la France, ont-ils introduit un protocole où chaque pays s’engage sur le « caractère irréversible » de la marche vers la monnaie unique. Un volontarisme technocratique et autoritaire, qui cherche à balayer les énormes contradictions que va soulever cette construction terriblement destructrice » (argumentaire repris par l’Humanité dimanche du 21 mai 1992).

 

Face à des « vents contraires » encore plus forts, le cœur de la campagne idéologique des tenants de l’UE du capital consiste à placer hors débat toute remise en cause de l’intégration européenne, de l’UE elle-même, de l’euro.

Sur les accords de Bruxelles de décembre 2011, ce « traité budgétaire » complémentaire, concernant 25 pays sur 27, le seul débat mis en avant est « renégocier ou non », comme Hollande le demande, passant pour aller le plus loin possible.

Et si le nouveau traité budgétaire capotait, on en resterait à Maastricht/Lisbonne dont il n’est qu’une extension. Prenons conscience de cette fausse alternative !

Dans la période, il est juste et opportun de reprendre la bataille fondamentale contre Maastricht. Dans le même objectif politique en France, comme ailleurs, ce n’est pas un hasard si l’idéologie dominante laisse à l’extrême droite nationaliste le soin de dévoyer la contestation radicale de l’UE.

 

Dans nos propres organisations, la tentation de rentrer dans l’aménagement réformiste de l’UE du capital existe et elle n’est pas nouvelle.

En décembre 2011, dans une tribune co-signée avec François Chérèque et six dirigeants de syndicats de la Confédération européenne des syndicats, Bernard Thibault appelle à la défense du « modèle social européen, dont les valeurs et les principes sont le signe d’identité et la colonne vertébrale de l’UE, ce modèle dont les valeurs et les principes sont inscrits dans le Traité de Lisbonne ». Pour être intégré à ce qu’avait toujours combattu la CGT, Bernard Thibault est bien intégré !

Au sein du PCF, les équipes dirigeantes s’efforcent d’éluder le débat de fond, de pousser à un réformisme européen sous les formules illusoires et trompeuses de « réorientation des institutions européennes » ou, avec la CES et le PGE, « d’Europe sociale ».

Déjà en 1992, un groupe de dirigeants du PCF et de la CGT avaient tenté de faire dévier l’opposition fondamentale des communistes à l’UE du capital en lançant un appel pour « renégocier Maastricht (tiens ! « renégocier » déjà) pour construire une Europe ouverte, démocratique et sociale ». Parmi les signataires, des noms toujours présents dans le débat : François Asensi, Jean-Pierre Brard, Charles Fiterman, Jean-Christophe Le Duigou, l’équipe des économistes du PCF, Yves Dimicoli, Paul Boccara, Philippe Herzog, ce dernier étant clairement passé du côté du patronat européen depuis lors.

 

L’exigence présente, posée par les luttes des travailleurs, par l’aspiration au changement de société, dans toutes les réalités quotidiennes, n’est pas de composer avec l’UE du capital, d’aller dans le sens du courant, mais de s’opposer frontalement, de faire monter la rupture avec l’UE, comme les communistes et leur Parti l’ont fait de 1947 à la fin des années 1990.

A bas l’UE ! A bas l’euro ! A bas le capitalisme !