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Attentats de Bruxelles – réactions de partis communistes (PCP – KKE – DKP)

Le Parti communiste portugais condamne les attentats en Belgique

 

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Déclaration du PCP, 22 mars 2016, traduite par MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

Le PCP condamne formellement les attentats qui se sont produits aujourd’hui à Bruxelles et exprime sa consternation et ses condoléances aux familles des victimes ainsi que sa solidarité avec le peuple belge.

Le PCP souligne que le terrorisme – quels que soient ses causes, ses formes et ses buts affichés – sert toujours les stratégies et les intérêts les plus réactionnaires et les plus sombres. Il est inséparable des politiques d’exploitation et d’oppression comme de la logique du militarisme et de la guerre.

Le PCP attire l’attention sur les dangers d’instrumentalisation des sentiments sincères d’indignation pour imposer des mesures antidémocratiques, pour mettre en place des politiques inhumaines concernant le drame des réfugiés, encore plus attentatoires aux droits, aux libertés et aux garanties fondamentales, ainsi que pour développer les sentiments racistes et xénophobes qui ont nourri la poussée des forces d’extrême-droite et fascisantes en Europe.

Le PCP rappelle également que la réponse aux crimes, tels que ceux qui viennent d’être perpétrés dans la capitale belge, ne passe pas par un renforcement du militarisme et de l’interventionnisme de l’Union européenne, comme les guerres contre des Etats souverains du Moyen-Orient, d’Afrique-du-Nord ou d’Asie Centrale le montrent. Elles ne font qu’alimenter la croissance dangereuse des groupes rétrogrades et xénophobes et leur action terroriste.

La réponse nécessaire au terrorisme et à la logique de conflit qu’il alimente passe nécessairement par la lutte contre ses causes profondes – politiques, économiques et sociales –, par la défense et l’affirmation des valeurs de liberté, de démocratie, par le respect de la souveraineté et de l’indépendance des États et par une politique de détente dans les relations internationales, de dialogue et de paix.

 

 

Le SG du CC du Parti communiste grec (KKE) condamne les attentats de Bruxelles

Ces actes meurtriers font monter les dangers de nouvelles interventions et de mesures répressives

Dans sa déclaration sur les attaques meurtrières à Bruxelles, le secrétaire général du Parti communiste grec (KKE), Dimitri Koutsompas a insisté sur les points suivants ( traduction MlN pour Solidarité internationale PCF – vivelepcf »), 23 mars 2016

« Nous condamnons les actes meurtriers commis à Bruxelles et exprimons, naturellement, une nouvelle fois, notre entière solidarité avec le peuple belge et avec les familles des victimes. Ces actes meurtriers servent, fondamentalement, à faire monter encore les dangers de nouvelles interventions, de nouvelles guerres, le développement de l’activité terroriste, comme à susciter des mesures répressives contre les peuples, une poussée de la xénophobie et du racisme. Ces phénomènes sont à combattre, non seulement en Belgique, mais en Europe et dans le monde entier. »

 

 

Attentats de Bruxelles/déclaration du Parti communiste allemand (DKP) : « combattre les causes profondes de la terreur »

Traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 23 mars 2016

« Le Parti communiste allemand (DKP) condamne les attentats de Bruxelles. Nous adressons aux familles des victimes toutes nos condoléances. Nous souhaitons aux services de secours toute la réussite possible.

Le gouvernement belge a essayé ces derniers mois de prévenir le danger d’une attaque terroriste. Il a déployé des patrouilles de soldats et de policiers. Les perquisitions, les alertes au terrorisme n’ont pas pu empêcher les attentats. Les lois sécuritaires plus dures programmées par le gouvernement belge n’y auraient rien fait non plus.

Au lieu de combattre les causes profondes du terrorisme, les politiciens et les médias ont stigmatisé tous les musulmans en en faisant des terroristes potentiels.

Combattre les vraies causes du terrorisme, cela veut dire : une formation et du travail pour les jeunes, un vivre ensemble dans l’égalité entre immigrés et autochtones, la fin des guerres impérialistes. Qui sème la guerre, récolte la guerre et le terrorisme.

L’horreur à Bruxelles le montre : la sécurité des hommes ne peut être garantie que par une politique qui proscrit la guerre et qui contribue à trouver une solution aux contradictions sociales de nos sociétés. »

 

Le Parti communiste allemand (DKP) quitte le Parti de la gauche européenne (PGE)

Déclaration du Parti communiste allemand, 1er mars 2016, traduite par MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf »

Contre l’Union européenne, pour un travail en commun à gauche

Les délégués du 21ème congrès du Parti communiste allemand (DKP) [réunis en 3ème session] ont décidé le 27 février 2016 que le Parti abandonnait sont statut d’observateur dans le « Parti de la gauche européenne » (PGE). 99 délégués ont voté pour cette résolution, 52 se sont prononcés contre et six se sont abstenus. Le DKP entend à l’avenir mettre l’accent, dans le travail en commun au plan international, sur la recherche de contacts avec les partis frères communistes.

Que le DKP reste observateur ou même devienne membre de plein droit du PGE fait partie depuis des années des questions les plus controversées dans le Parti. Le PGE, comme l’a rappelé une intervention liminaire à la discussion de la résolution, critique certes la politique actuelle de l’UE. Mais, le PGE part de l’analyse qu’il ne s’agit là que d’une déviation du cours, fondamentalement juste pour lui, de l’intégration européenne. Les délégués, par leur décision ont souligné une nouvelle fois que le DKP considère que cette UE ne saurait être amendable. De son point de vue, l’UE est dans sa structure même tournée vers les intérêts des banques et des trusts. Une minorité du Parti a critiqué le retrait du PGE estimant qu’il signifiait un renoncement à la collaboration avec d’autres forces de gauche. Beaucoup d’intervenants sont allés contre cette vision des choses. Pour eux, il ne s’agit pas de savoir s’il on doit travailler avec d’autres forces de gauche. Il s’agit de définir à quoi ce travail doit ressembler : les communistes peuvent-ils s’accorder avec un PGE dont le programme n’envisage pas de dépasser les frontières du capitalisme ? Le DKP milite pour des formes de travail en commun où soient reconnues les différences de vue entre les participants. Il n’entend pas se laisser ôter la possibilité, aussi bien de s’engager dans de larges alliances qu’en même temps aussi, de promouvoir ses propres options progressistes et révolutionnaires.

A l’avenir encore, le DKP entend travailler avec des partis membres du PGE. Il se place dans l’unité d’action dans le combat contre l’exploitation, la remise en cause de la démocratie et la guerre. Il salue chaque initiative qui met en avant les intérêts communs des travailleurs contre les monopoles. Il participe à toute démarche visant au combat commun. Dans les entreprises et les quartiers, dans la rue et dans les conseils municipaux, au niveau national et international, le DKP s’engage dans le combat, dans de vastes alliances, pour les intérêts des travailleurs.

Après le Nouvel An à Cologne et ses suites : « Non au racisme ! Non à la violence sexuelle »

Klaus Stein, secrétaire de la section du Parti communiste allemand (DKP) du district de Cologne, fait le point sur les suites et les instrumentalisations politiques, les manifestations et contre-manifestations à Cologne et dans toute l’Allemagne depuis les agressions du Nouvel An, traduction MlN pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf », 14 janvier 2016

« Bilan de la police : atmosphère décontractée, les festivités se poursuivent pacifiquement » : voilà ce qu’on lit dans le premier communiqué de la presse à propos de la nuit de la Saint-Sylvestre. Un peu plus tard, selon la police de Cologne elle-même, elle a dû intervenir principalement pour des blessures corporelles (80 interventions), du tapage (76) et des dégradations de biens (20) : des chiffres qui se situent à peu près au niveau de l’année précédente. Mais, dès le 1er janvier, le site internet du journal « Kölnische Rundschau » fait état « d’exceptions dramatiques ». On apprend progressivement qu’il a eu de nombreuses agressions sexuelles et deux viols caractérisés à l’intérieur et aux abords de la gare centrale de Cologne. A cause de leur trop grand nombre, toutes les plaintes n’ont pas pu être enregistrées la nuit des faits par les deux fonctionnaires en service. Comme agresseurs possibles, la police envisage de jeunes hommes nord-africains, un groupe de pickpockets et de voleurs à la tire qu’elle a plus ou moins identifié. Mais bientôt, il est question de 1000 Nord-Africains ou Arabes.

Le ministre fédéral de la justice Heiko Maas soupçonne une action concertée des auteurs.

Rainer Wendt du syndicat allemand de la police met en garde contre une généralisation de la suspicion à l’encontre des réfugiés. Mais le même se demande comment il se fait qu’un tollé n’a pas (encore) éclaté. « Visiblement, les auteurs font de « mauvais » coupables. S’il s’était agi d’autres, par exemple de membres d’Hogesa [Hooligans contre les Salafistes], cela fait longtemps que l’on entendrait le tollé ». Dans le cas de musulmans, il y aurait manifestement une tendance à esquiver. Le ministre fédéral de l’intérieur s’écarte de la même façon de toute suspicion généralisée, du moins « à ce stade de l’enquête ». Mais il ajoute « qu’aucun tabou ne saurait être érigé ». L’état de droit dispose « déjà des moyens d’éloigner de tels délinquants. Les demandeurs d’asile déboutés sont soumis aux dispositions légales normales d’expulsion ». Le New York Times titre : les attaques contre des femmes allemandes enflamment le débat sur les migrants.

Le 5 janvier, 400 femmes ont manifesté contre le sexisme et le racisme sur le parvis de la cathédrale. Le lendemain, le Pro-NRW [parti d’extrême-droite régional « pour la Rhénanie du Nord – Westphalie »] voulait appeler publiquement à « un contrôle de la testostérone d’un millier de nouveaux habitants de la ville ayant l’air de venir de pays du sud au vu de leur chasse aux femmes autochtones ». Il en a cependant été empêché par l’action de 200 antifascistes qui ont recouvert sa voix. Le même jour, les « Rockers et videurs » [mouvance d’extrême-droite] annoncent, en compagnie d’hooligans, leur intention de nettoyer le centre-ville des étrangers. Pour le samedi 9 janvier, Pegida NRW [branche régionale du mouvement des « patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident »] appelle à une manifestation à Cologne.

La coordination « Cologne contre la droite » prend en charge la contre-manifestation. Le slogan : « Arrêter Pegida-NRW ! Non au racisme ! Non à la violence sexuelle ! ». Par ailleurs, les mouvements féminins mobilisent. Ils organisent sur le parvis de la cathédrale une « flashmob [mobilisation éclair] contre la violence masculine ». Les quelque 1000 participantes rejoignent ensuite la manifestation de « Cologne contre la droite ». Là aussi ont pris la parole exclusivement des femmes. Pour elles, la violence sexuelle des hommes appartient à la culture de tous les jours de la République fédérale, qu’elle se manifeste au carnaval de Cologne ou à la fête de la bière de Munich, et elle n’est pas liée à la nationalité, à l’origine ou à la religion. Pegida instrumentalise la colère face aux agressions sexuelles à des fins d’incitation au racisme.

Ce n’est pas 1300 personnes, comme les médias dominants l’ont compté, mais 4000 qui se sont rassemblées sur la place de Breslau dans la manifestation contre Pegida. En face d’eux, se trouvaient 1500 néonazis organisés et hooligans de la mouvance Hogesa soigneusement séparés par un cordon de police. Les nazis ont déversé pendant une demi-heure des cailloux, des bouteilles et des pétards sur les policiers jusqu’à ce que les canons à eau les arrêtent et dissolvent le groupe.

Le 11 janvier, le ministre régional de l’intérieur, Ralf Jäger, a parlé devant la commission aux affaires intérieures du parlement régional (Landtag). Il avait déjà suspendu le président de la police de Cologne, Albers. Entre temps, le nombre des plaintes s’est élevé à 516, dont, dans 237 cas, pour délit sexuel présumé seulement et, dans 107 autres cas, avec vol. A cela s’ajoutent 279 cas d’agressions corporelles ayant entraîné des blessures ou d’atteintes aux biens. Les motifs d’interpellation à l’encontre des 19 suspects déjà arrêtés à ce moment (dont 14 du Maroc et d’Algérie) sont d’abord sexuels, ce qui – pour le ministre – différencient ces actes des délits de vol à la tire [suivant la méthode de l’« Antanz-Maschen »] connus jusqu’à présent.

Le 10 janvier, plusieurs centaines de « Rockers » et de Hooligans se sont livrés à une chasse aux Africains et aux Pakistanais à travers la vielle ville de Cologne en blessant certains gravement. L’élu CDU Theo Kruse a mis en garde à la commission du Landtag devant le développement d’un sentiment d’impunité en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Après les affreux événements de Cologne, des citoyens pourraient se faire justice par eux-mêmes. Fait-il référence à des incendies de foyer de réfugiés ? Pense-t-il à la chasse aux Africains et aux Pakistanais ? Dès samedi, la présidence de la CDU a annoncé dans sa « déclaration de Mayence » sa décision de prévoir l’expulsion des réfugiés, même s’ils ne sont condamnés qu’à des peines de sursis.

Le sentiment d’impunité conduit à la dissolution du droit. Des derniers vestiges du droit d’asile ? De la Convention de Genève sur les réfugiés ?

Car pour mener la guerre contre le reste du monde, l’impérialisme a besoin de la forteresse Europe vis-à-vis de l’extérieur et de la terreur chez lui.

Klaus Stein, secrétaire de la section du DKP du district de Cologne, 12 janvier 2016

« Il y a le feu ! » – Rapport introductif de Patrik Köbele, secrétaire général, au congrès du DKP, 14 novembre 2015

Nous publions la traduction en français du rapport d’introduction, prononcé par Patrik Köbele, secrétaire général du Parti communiste allemand (DKP, en ouverture du congrès du Parti, le 14 novembre 2015. Les analyses et orientations proposées, dans la continuité du congrès précédent, ont été globalement reprises et développées. Köbele a été reconduit. Certaines questions ont été renvoyées à un approfondissement du débat, notamment celle de la rupture complète avec le PGE (où le DKP a un statut d’observateur). Merci à Alexandra Liebig pour la traduction et à Georg Hallenmayer pour la transmission.

Introduction de la traductrice:

« Il y a le feu » Ainsi le titre du discours de Patrik Köbele, président du Parti communiste allemande (DKP) au congrès du parti, qui a eu lieu le 14 et 15 novembre 2015 à Francfort /Main.

Au début de leurs discours, Köbele et Richter ont condamné les attentats à Paris, mais en même temps attirée l‘attention sur le fait que les guerres de l’Ouest sont les causes de la terreur dans le monde.

Le samedi soir, la plupart des 171 délègues du 21ème congrès du DKP ont confirmé l’ancienne direction dans ses fonctions dirigeantes: Patrik Köbele (131 voix) les deux vice-présidents Wera Richter (159) et Hans-Peter Brenner (119). A été voté le Leitantrag (41 voix contre). Cette directive, publiée le 02 décembre 2014, porte le titre et les sous-titres suivants :

Le DKP en action – faire le bilan, reconnaître ce qui est nouveau, utiliser les chances données – contre le pouvoir des monopoles, la politique de guerre et le développement de l’extrême droite

Le risque de guerre s’accroit

L’exploitation s’accroit

Le danger venant de l’extrême droite s’accroit

Le rôle et les tâches du DKP

Notre lutte antimilitariste

Notre lutte antimonopoliste

Les combats suivants sont les plus importants :

Notre lutte antifasciste

Renforcer le DKP

Voici la traduction du discours de Patrik Köbele, tenu le 15 novembre 2015 au congrès du DKP, qui reflète et défend les positions du Leitantrag

Les mots [en crochets] ainsi que les notes sont faites par la traductrice pour faire ressortir quelques points.

« Il y a le feu », Patrick Köbele

… Il y a le feu. Au sens propre, car – après les manifestations de Pegida [les soi-disant Européens patriotes contre l’islamisation de l’Orient] (1) à Dresde et Erfurt – a eu lieu maintenant une manifestation de plusieurs milliers de manifestants à Berlin. Son organisateur fut l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), se situant selon les sondages autour de 9 %. Même son cofondateur, le grand capitaliste Henkel l’a appelé « NPD-light ». [NPD : le parti néo-fasciste qui n’est toujours pas interdit].

(Lire la suite…)