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Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2017 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran, fédération de Paris, préparée pour la discussion sur la préparation du congrès extraordinaire.

Ce congrès s’apprête à n’avoir d’extraordinaire que le nom ou plutôt la méthode pour le moins peu commune. Cette dernière permet aux dirigeants d’esquiver, une nouvelle fois, un bilan réel sur les causes, et sur leurs responsabilités, dans le processus de disparition du PCF, dont le nouveaux désastre électoral de juin permet de mesurer l’avancement.

Avancer le congrès de 6 ou 12 mois n’en fait pas un congrès « extraordinaire ». C’est la seule question que les adhérents sont invités à trancher dans ce questionnaire, pour sans doute leur donner l’illusion qu’ils décideront sur le reste.  Dans tous les cas, avec un congrès prévu en 2018 ou 2019 on ne sera plus sur un congrès « à chaud ». La préparation envisagée par la direction laisse présager une phase de débat statutaire aussi précipitée et bâclée qu’aux congrès précédents, si les communistes obtiennent le respect des statuts. De plus, avancer le congrès permet d’éviter une coïncidence avec la préparation des élections européennes qui aurait eu l’intérêt de mettre sur la table des discussions la ligne politique d’intégration européenne de la direction, 25 ans après notre grande campagne contre Maastricht, dont l’anniversaire a été totalement occulté par l’Huma et la direction.

Le congrès ne peut pas être « extraordinaire » si tout est fait pour écarter ce qui le justifie : l’état d’échec et de désaveu inédit que le résultat électoral de juin a traduit. Le déni, l’absence d’autocritique, la volonté d’imposer la poursuite de la même stratégie, envers et contre tout, sont pourtant ce qui ressort de la volonté de la direction du Parti, depuis le CN de juin, dans la préparation du congrès, comme dans la vie politique sous Macron. Pour Pierre Laurent, on est toujours au milieu du gué, il faut continuer les « transformations » et la matrice « Parti communiste » est usagée comme nous l’indiquent les sondages. Toujours les sondages ! Elle est d’autant plus usagée qu’on ne s’en sert pas et qu’on lui tourne le dos !

C’est une bonne chose qu’il reste des groupes à l’Assemblée et au Sénat. Mais nous savons tous que cela tient à des situations et à des arrangements locaux, à géométrie variable. Quand la liste à Paris aux sénatoriales obtient 9% des « grands » électeurs inscrits mais qu’aux législatives, moins de 2% de la classe ouvrière vote pour nos candidats : c’est le monde à l’envers pour un Parti communiste.

L’introduction du questionnaire et toute sa conception traduisent cette volonté de se défausser du bilan et de diluer les critiques. Dans les sections la méthode suscite scepticisme, réticence. Ne nous racontons pas d’histoires : les directions les plus volontaristes ont du mal à faire remplir les formulaires. Je fais partie de camarades qui invitent à rejeter le questionnaire, à rejeter une méthode biaisée, correspondant à une volonté de contourner le débat et l’expression critique des communistes pour mieux poursuivre la stratégie qui remet en cause l’existence même du Parti.

Le marketing n’a rien à faire dans un parti communiste. Les sondages sont conçus, les réponses traitées et interprétées dans le sens voulu par leur commanditaire. Les questions « ouvertes » appellent des réponses « cause toujours ». Les camarades ne doivent pas se faire d’illusions.

Deux ou trois formules identitaires vont être mises en discussion, mais seulement pour, communistes, nous occuper et nous rassurer. Il est question, enfin, de classe mais sous la formule antimarxiste de « classe populaire ». Une fois de plus, nous allons sauver le nom du Parti, symboliquement, pour que la ligne et la stratégie de la direction continuent à le vider de son sens et à le diluer publiquement, dans des tentatives de recomposition à « gauche ». Après le « Front de gauche », les « Communs » et ensuite ?

Il y a 25 ans, Robert Hue commençait à faire appel aux instituts de sondage bourgeois pour valider la stratégie de « transformation ». Avec ce questionnaire, nous sommes passés à l’étape d’après, semble-t-il.

La direction du Parti recourt au logiciel de la multinationale américaine du marketing électoral Nationbuilder, dont Trump aux Etats-Unis, Juppé, Fillon ou Mélenchon sont des clients « addicts ».

La spécialité de Nationbuilder : le profilage, le fichage des électeurs, des adhérents pour mieux vendre des produits politiques. Nous apprenons, horrifiés, que la direction du Parti a acheté, en janvier, les services de Nationbuilder. En février, la CNIL interdisait heureusement le fichage, depuis les réseaux sociaux des clients électoraux potentiels (dont la direction aura peu profité malgré l’investissement !). Mais les services de Nationbuilder continuent d’être utilisés pour les élections (avec quelle efficacité pour un Parti communiste !!) et maintenant pour le fichage et l’orientation des adhérents. Dans la presse spécialisé, je lis : « le précieux fichier interne Cociel alimentera la plateforme NationBuilder. A terme, le PCF envisage de gérer l’ensemble de sa base militante et de son maillage territorial grâce au logiciel américain ».

Une nouvelle façon de faire de la politique, le marketing électoral 2.0 ? Le fichage des clients-électeurs. Je préfère la discussion militante avec les collègues et voisins ! L’Humain d’abord ? Non Orwell version 1984.

Je demande que l’utilisation de ce logiciel soit abandonnée. Je propose qu’une question soit posée aux communistes : souhaitez-vous être fichés par le logiciel NationBuilder.

Cette étape de la préparation du congrès ne peut être séparée de nos positions et de nos actions contre la politique de Macron. Là aussi, l’absence de remise en cause a de lourdes conséquences.

Dans le Parti, aux précédentes réunions du CN aussi, a été analysé comment l’opération politicienne de Mélenchon court-circuite dangereusement le mouvement et le rapport de force pour gagner le retrait des ordonnances Macron et commencer à mettre en échec sa politique. Mais pourquoi donc, Pierre Laurent est-il allé soutenir la grand’messe de Mélenchon le 23 septembre ? Mélenchon a clairement annoncé sa voie, son impasse, dans son discours à « ses gens »: « au bout de la rue, il y a les élections ». Pierre Laurent enfonçait le clou en annonçant à la presse le lendemain son espoir d’une alternative politique, électorale pour 2022, avec les Insoumis, EELV et Hamon. Un contre-sens total dans la période. Une majorité de travailleur existe contre les ordonnances tout de suite, certainement pas pour une nouvelle illusion en 2022 !

Sur le fond, c’est également mauvais et contre-productif. Nous sommes en complet désaccord avec les positions de Mélenchon, favorables à une fusion CSG/Impôt sur le revenu, et de Hamon, avec son revenu universel attaquant la Sécurité sociale. Loin de s’opposer, ces socio-démocrates accompagnent idéologiquement les contre-réformes du pouvoir.

Contre la suite du démantèlement d’Alstom, pourquoi, communistes, nous ne portons pas l’exigence de la nationalisation du ferroviaire comme de l’énergétique, livrés, à défaut de capitalistes français, à Siemens demain, à General Electric hier ? En système capitaliste, la nationalisation n’est pas notre réponse à tout : mais un rapport de force existe dans le pays, sur ces activités cruciales à la réponse aux besoins, pour gagner une nationalisation démocratique. Nous ne pouvons pas en rester à demander une commission d’enquête parlementaire et un rachat, au profit de Bouygues, comme le demande aussi le PS, des actions qu’il a prêtées à l’Etat.

Riposte sociale, industrie, Europe, organisation du Parti : les questions du congrès sont des questions présentes, urgentes. Il faut la rupture avec les positions d’abandon.

Je finis par une proposition, une demande, que je partage avec de nombreux camarades en vue de l’assemblée des animateurs de section le 18 novembre. Après le désastre électoral de juin, le Comité exécutif national a choisi – malgré certaines voix semble-t-il – de ne pas remettre sa démission aux communistes. Le CEN doit donc assumer ses choix clairement devant eux. Plutôt que le questionnaire de diversion, nous demandons  – comme c’est logique dans toute association – que le CEN présente son bilan d’activité depuis le dernier congrès, soumette et assume son analyse, et l’orientation qu’il propose.

Les communistes ont besoin de discuter sur un texte commun, dès à présent. C’est la condition du débat démocratique mais aussi de la survie et de la renaissance du PCF.

Choix du PCF pour les échéances électorales de 2017, « Consultation » du 26 novembre 2016: la section du PCF Paris 15 dénonce un simulacre de démocratie et une manœuvre politicienne méprisante des communistes.

L’assemblée de la section du PCF Paris 15ème (ci-après « nous »), à la suite du bureau de section du 8 novembre, a discuté des décisions de la direction du PCF, exposées au Conseil national du 4 novembre puis ratifiées par la « conférence nationale » (CN élargi aux représentants désignés par les directions départementales) le 5. Elle a adopté l’analyse suivante de la situation du PCF et pris la décision de la diffuser largement.

Choix du PCF pour les échéances électorales de 2017, « Consultation » du 26 novembre 2016: la section du PCF Paris 15 dénonce un simulacre de démocratie et une manœuvre politicienne méprisante des communistes.

Analyse et déclaration, 19 novembre 2016 

Nous dénonçons un simulacre de démocratie et une manœuvre politicienne destinée à faire patienter les adhérents du PCF puis à leur faire accepter les combinaisons unilatérales de la direction. Nous considérerons cette consultation comme nulle et non avenue.  

Les deux – faux – choix soumis au vote ne tranchent rien. Ils sont, tous les deux, subordonnés à la « recherche d’une candidature commune » de la gauche de la social-démocratie. Manifestement, l’appareil du Parti spécule sur les mouvements des clans du PS d’ici sa « primaire » de janvier et sur l’évolution des sondages pour voir comment se raccrocher, notamment aux législatives et en vue d’élections ultérieures.

Nous soulignons que la procédure démocratique prévue par les statuts du PCF n’a toujours pas été enclenchée et que la direction n’a pas annoncé si, et quand, elle le ferait.

Pour nous, et c’est le plus grave fondamentalement, ces pratiques politiciennes sont le résultat et la manifestation de l’aggravation du reniement des positions révolutionnaires, marxistes et léninistes, de notre parti, de la destruction voulue du parti de classe, du ralliement au réformisme, à la « réorientation » du capitalisme, de ses structures, de son Union européenne etc. Le soutien répété par Pierre Laurent au dirigeant opportuniste antipopulaire Tsipras, au dernier congrès de Syriza, en octobre dernier, l’illustre tragiquement.

Nous posons de plus en plus fort la question du maintien de Pierre Laurent à son poste à la tête du PCF. Son ralliement dans les médias, même de façade, à Mélenchon, à la veille de la conférence nationale, a choqué légitimement de nombreux communistes, dont nous-mêmes. Nous n’avions pas déjà accepté ses choix personnels, lourds de signification, sans consultation du CN, d’approuver, au parlement français, en juillet 2015 le plan de super-austérité de Tsipras, ou bien, au lendemain des attentats de novembre 2015, de se ranger dans « l’Union sacrée » derrière Hollande. Sur le même sujet qu’aujourd’hui, il récidive après son choix unilatéral, en janvier 2016, d’engager le PCF dans les appels pour des primaires à gauche (Cohn-Bendit etc.), choix qui a pollué le 37ème congrès du Parti.

Il semblerait qu’il y ait contradiction entre ce choix d’hier et le soutien à Mélenchon aujourd’hui. Pas si sûr, à écouter les comptes-rendus du CN du 4 novembre ! L’annonce de Pierre Laurent est guidée par la préoccupation de mieux préparer tous les cas de figures issus des primaires du PS. Si Montebourg (ou Hamon) l’emporte, Pierre Laurent sera plus en mesure de faire pression, au nom de l’unité, pour un ralliement de partisans de Mélenchon à la candidature du PS. Et si ce n’est pas le cas, Pierre Laurent aura quand même placé des billes sur Mélenchon. Dans le même temps, il aura contenu les divisions politiciennes entre les clans de la direction, apparus au grand jour au congrès.

Ces calculs politiciens, exposés au CN, dégoûtent à juste titre les camarades. Ils sont mortifères pour le Parti.

Nous rejetons la « consultation » des 24, 25 et 26 novembre (nous enregistrerons les votes éventuels des camarades cependant) parce qu’elle ne pose pas de choix définitif, ni dans l’option 1, ni dans l’option 2.

L’option 1, celle du soutien pour l’instant à Mélenchon, reste subordonnée aux « efforts pour une candidature commune ».

Indépendamment de cela, comme avant 2012, nous refusons toute assimilation du PCF aux postures populistes, aux déclarations chauvines, au mitterrandisme, à l’anticommunisme de Mélenchon. Sa posture est la caricature de la personnification de la politique que nous rejetons. Sa personne, sans véritable parti, ne représente rien dans la société en termes de classe sociale. Il est amusant de voir qu’une partie des thuriféraires de JLM d’avant 2012 se rallient maintenant à nos dénonciations d’hier.

Pour autant, nous comprenons, mais nous ne partageons pas, le choix de certains camarades « JLM par défaut ».

Nous dénonçons les calculs électoralistes opportunistes de certains dirigeants du PCF qui misent sur JLM pour leur circonscription ou leur règlement de compte au sein des clans de la direction du PCF.

Nous appelons les camarades qui voient en Mélenchon « une gauche alternative à l’austérité » à analyser la continuité de ses positions. Un homme qui se voit Président ne peut avoir été le porte-parole du PS au Sénat en faveur de Maastricht en « faisant erreur » sur ce que l’UE ferait de ce traité…

Nous comprenons, mais ne partageons pas, le raisonnement de certains de nos camarades qui jugent que, puisque toute possibilité de candidat PCF sur des positions communistes a été rendue impossible, la candidature de Mélenchon, même malgré lui-même, pourra être un facteur de rassemblement à gauche contre le système et un point d’appui pour la suite. Au contraire, nous pensons que son populisme est dangereux, prépare le terrain à la droite, sinon à l’extrême-droite, et que ce choix risque de compromettre le relèvement nécessaire du PCF.

L’option 2, celle d’une « candidature issue des rangs des communistes » est essentiellement virtuelle, éjectable. La formulation ne trompe pas. Il s’agit de ne pas complètement disparaître en ce début de campagne. Elle prévoit clairement le retrait de cette candidature.

Nous rejetons cette supercherie et ses conséquences.

Nous comprenons mais ne partageons pas les positions de certains camarades qui espèrent, par ce moyen, même en connaissance de cause, défendre une certaine identité communiste et ne désespèrent pas de pousser cette candidature factice à devenir réelle et à aller jusqu’au bout.

Nous pensons que cette fiction est dangereuse. Il ne peut pas y avoir de candidature du PCF utile et crédible – comme candidature communiste – sur la base des compromissions avec le PS, sur la base des théories économistes fumeuses et réformistes de réorientation de la Banque centrale européenne ou des aides au profit capitaliste. 2002, 2007 nous l’ont montré : des candidatures issues du PCF sur des positions et des pratiques contraires à ce qu’on attend du PCF conduisent à la liquidation pure et simple.

Au CN des 24 et 25 septembre puis à la télévision, André Chassaigne a fait don de sa personne pour être éventuellement le candidat provisoire. En 2011, sa personnalité bonhomme et encore méconnue avait servi déjà à faire passer, au sein du parti, la candidature Mélenchon dans l’illusion du « Front de gauche ». Le député Chassaigne incarne le consensus extrême à « gauche », soutenant Tsipras, s’abstenant en 2014 sur la dissolution de la SNCF, rentrant totalement dans « l’Union sacrée » après les attentats de 2015, allant aussi jusqu’à imaginer siéger dans un même groupe parlementaire que son ami Jean Lassalle, député Modem (qui a appelé à voter Sarkozy en 2012). Nous ne voyons aucune utilité à ce qu’une candidature Chassaigne aille jusqu’au bout !

Dans la suite du 37ème congrès, délibérément précipité et bâclé, le risque existe en 2017 de voir le PCF devenir encore un peu plus un deuxième « parti radical de gauche » satellisé à la social-démocratie, dans le cadre d’une recomposition politique à gauche aux contours encore imprécis. Il resterait un identifiant historique, bien plus fort que celui du PRG, utilisable pour cautionner, notamment dans les syndicats de tradition révolutionnaire, une gauche réformiste faisant entendre un semblant d’opposition à la droite revenue au pouvoir, pour redonner aussi de la légitimité à l’UE. Le PCF serait réduit à un appareil, à des élus, des personnalités, des positionnements symboliques. L’exemple de ce que nous ne voulons pas nous est donné par la caution à Paris, contre l’octroi de places en vue, à la municipalité social-libérale d’Hidalgo.

Devant ce danger, nous appelons, dès à présent, à rejeter tout accord national ou départemental en vue de candidature unique de la gauche aux élections législatives, d’une répartition des places, même sous le prétexte de faire barrage au FN.

A la « conférence nationale », notre camarade de l’Isère, Dominique Negri, a demandé qu’une troisième option soit ajoutée au bulletin et soumise au vote.  Elle seule aurait donné un sens au vote. La direction l’a évacuée.

« Option 3 : considérant que la priorité est à donner au rassemblement dans les luttes sur des perspectives de ruptures anticapitalistes, refusant l’impasse trompeuse des recompositions politiciennes « à gauche » de la social-démocratie, rejetant les pédagogies de la résignation à l’austérité et à l’UE du capital version Tsipras/PGE, décidés à montrer que le PCF existe dans la continuité de son histoire dans la lutte des classes en France, les communistes jugent nécessaire, en 2017, de présenter une candidature communiste, sur un programme communiste, dans le cadre d’une reconstruction du PCF comme Parti de classe. »       

Devant le refus peureux de la direction de soumettre cette véritable alternative au vote des communistes, nous appelons les communistes à se détourner du vote bidon des 24, 25 et 26 novembre pour lui laisser aussi peu de légitimité que possible.

A notre niveau, nous userons de tous les moyens, devant les dangers pour l’avenir du Parti, en vue d’obtenir le respect des statuts et de la démocratie dans le Parti.

Dans les entreprises et les quartiers du 15ème, pendant la campagne électorale et non dans la campagne, nous continuerons à soutenir et alimenter les luttes alors que la « gauche » au pouvoir a préparé comme jamais le terrain aux pires contre-réformes de la droite, a fait le lit du détournement de la colère populaire à l’extrême-droite, a aggravé une politique de répression et de guerre.

Nous invitons largement au meeting que nous organisons le 11 décembre avec Dominique Negri et Emmanuel Dang Tran (10h45, 61 rue Violet, Paris 15e) qui sera suivi d’un banquet fraternel.

Alimenter l’espoir, ce n’est pas entretenir des illusions. L’heure appelle à renforcer, reconstruire le PCF comme parti de classe, à donner la priorité au rassemblement dans les luttes.

Stratégie du PCF Paris pour les municipales : Un « bulletin de vote » irrecevable pour une « consultation » biaisée. Nous appelons au boycott du vote.

Communiqué  de presse du secrétariat de la section du PCF Paris 15ème, 10 octobre 2013

Le Conseil départemental du PCF 75 s’est réuni le 8 octobre avec comme ordre du jour, une nouvelle fois, les élections municipales.

Les représentants de la section du 15ème arrondissement ont rappelé leur désapprobation de l’ensemble du processus engagé depuis des mois. Les candidats « têtes de file » ont été désignés avant communication d’un projet de programme. Aucun bilan de la mandature sortante n’a été soumis à la discussion des communistes. Le débat a été enfermé dans un choix, biaisé, entre deux combinaisons politiciennes.

L’adoption du « bulletin de vote » pour la consultation des adhérents s’étalant sur les 17, 18 et 19 octobre parachève ce dispositif laborieux, paralysant pour l’activité des communistes dans les luttes. Il est irrecevable.

La direction départementale a refusé de soumettre au vote des communistes la proposition, portée par notre section depuis le départ, de constituer à Paris des listes de rassemblement initiées par le PCF, en rupture avec la cogestion du social-libéralisme de la municipalité Delanoë-Hidalgo.

Le prétexte invoqué est que cette hypothèse n’a pas été discutée dans les sections – évidemment puisque que les directions ont refusé de la mettre en débat. Elles craignent visiblement toujours de le faire. Il est inconcevable que des directions du PCF excluent d’emblée de présenter des candidats portant les couleurs de leur parti.

La direction départementale a également refusé de prévoir une case « abstention » sur le bulletin, au prétexte que ce vote ne réglerait pas le problème de la stratégie électorale.

Le texte du « bulletin de vote » correspond à une démocratie téléguidée.

Depuis des mois, les hauts dirigeants du Parti, dont Pierre Laurent, pèsent de tout leur poids pour l’intégration dès le 1er tour sur les listes du PS à Paris. L’énoncé du « choix n°1 » du bulletin en rajoute en soulignant explicitement qu’il s’agit du choix de la direction parisienne. Il promet en outre un nombre, en nette augmentation, des sièges d’élus octroyés par le PS. Comme si l’élection avait déjà eu lieu !

Cette pratique politicienne – la répartition des places avant les objectifs politiques – traduit une réalité opposée aux conceptions communistes. Elle se situe malheureusement dans la continuité et la cohérence de l’alignement du PCF 75 et des élus sortants sur les orientations de Delanoë-Hidalgo.

Le « choix n°2 », l’alliance avec le PG au 1er tour dans des listes autonomes, est quasiment virtuel. Il vise à canaliser le mécontentement bien réel de nombreux communistes face au PS gouvernemental comme local. Les dirigeants parisiens qui soutiennent cette option – tactiquement ? – sont tout aussi liés au bilan de l’équipe sortante Delanoë-Hidalgo. Ce choix est virtuel car Mélenchon et ses disciples parisiens multiplient les provocations et posent délibérément des conditions inacceptables, trop heureux de pouvoir plumer la volaille communiste et faire oublier leur ralliement « sans conditions » sur Hollande aux présidentielles. Mélenchon poursuit son opération de recomposition politicienne en tendant la main à des dirigeants opportunistes d’EELV.

Le choix des directions parisienne et nationale du PCF pour Paris est lourd de conséquences nationalement. Paris n’est pas n’importe quelle ville. Outre la capitale, c’est une ville où la gestion municipale du PS est incontestablement « social-libérale ».

Le bulletin de vote dans son ensemble confirme l’impasse pour notre Parti comme pour les travailleurs de la stratégie du Front de gauche voulue par la direction du PCF.

Nous appelons nos camarades parisiens à boycotter le vote des 17, 18 et 19 octobre. Bien sûr, nous transmettrons les bulletins arrivés à la section.

Dans les mois qui viennent, comme dans les mois passés, notre priorité est d’aider au développement des luttes dans le 15ème, à Paris, comme de la résistance à la politique poursuivie par le gouvernement.

Nos luttes ne seront pas suspendues pour cause d’élection !

ETAPES PRECEDENTES:

9 septembre 2013: Municipales PCF Paris 15. D’abord le bilan, puis le programme, puis la stratégie, à la fin seulement les candidatures et les places ! Et non l’inverse !

19 août 2013: Municipales 2014 à Paris, le choix du PCF départemental : toujours l’indécision !

18 juin 2013: Municipales 2014 à Paris : le flou jusqu’à l’automne…

17 avril 2013: Municipales 2014 à Paris: entre le dilemme des élus PCF sortants et l’opération PG… Quelle voie communiste

« Consultation » des communistes du 18 juin : refus d’une parodie de vote à la section de Saint-Quentin

Section PCF – Saint-Quentin

PROCES VERBAL DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU 18 JUIN 2012

29 présents- 8 excusés

 

En introduction, Corinne BECOURT, membre du Conseil National nous a fait le compte rendu du CN réuni le matin même et nous transmet le texte soumis au vote.

Un débat s’engage d’où il en ressort une certaine amertume des camarades. Ils déplorent la situation grave dans la quelle se trouve notre parti. Avec seulement 7 députés communistes et sans doute la fin du groupe communiste à l’Assemblée Nationale, cela confirme l’échec de la stratégie du Front de gauche. Ils dénoncent les stratégies politiques mortifères initiées en 2000 par Robert Hue et sa mutation, suivies par M.G Buffet dans la même lignée et confirmées par Pierre Laurent. Il est temps que tous les communistes ouvrent les yeux et reprennent en main leur Parti.

 

L’objectif de cette AG et de la consultation des communistes initiée par le CN du 11 mai 2012 avait initialement pour objet la question de la participation au gouvernement par le biais d’une question simple et claire.

Nous constatons que ce n’est plus le cas, le bulletin de vote devient un texte d’orientation du Parti sur des questions importantes qui ne peuvent être tranchées que par un congrès. De plus, un grand nombre de camarades ne pourront se prononcer avec le texte reçu à 15h ce 18 juin et devant être voté en 24H. Il est rappelé que tous les adhérents n’ont pas internet et que les animateurs de la section, en activité professionnelle, ne pourront pas faire la tournée des adhérents en 1 journée.

 

Concernant la partie du texte : « Nous estimons que les conditions de notre participation au gouvernement Ayrault ne sont pas réunies. Ce qui ne préjuge pas de l’avenir, nous restons disponibles au cas où elles se créeraient. »Les communistes de Saint-Quentin à l’unanimité affirment leur opposition à toute participation à un gouvernement social démocrate.

Concernant la partie du texte sur le Front de Gauche : «  Les résultats des campagnes électorales du Front de gauche, la mise en mouvement populaire et citoyenne qui les a portées, nous invitent à poursuivre et à amplifier la démarche engagée avec le Front de gauche. » et « à travailler à associer dans la durée toutes celles et ceux qui, non membres d’un des partis du Front de gauche, souhaitent en être des acteurs à part entière. » Les communistes de Saint-Quentin refusent que cette question soit réglée sans une réflexion approfondie et un débat avec l’ensemble des communistes.

 

Ils réaffirment :

- Que compte tenu de l’échec du Front de Gauche, en France et particulièrement dans l’Aisne et dans notre circonscription ou le candidat FDG fait moins que les candidats PCF en 2007, la question de la stratégie de notre parti doit être complètement revue et que la nécessité du Congrès s’impose.

- Que la phrase : « travailler à associer dans la durée toutes celles et ceux qui, non membres d’un des partis du Front de gauche, souhaitent en être des acteurs à part entière »  induit d’une façon ambiguë la possibilité d’adhérer directement au Front de Gauche, comme nouvelle structure, ce que les communistes avaient rejeté fortement à la Conférence nationale

 

Le « bulletin » de vote est piégé:

O  Si nous votons OUI, nous validons le « succès du fdg »

O  Si nous votons NON, notre vote pourrait être assimilé à un accord pour une participation au gouvernement.

 

Nous refusons donc de cautionner cette parodie de consultation.

 

POUR LE TEXTE : 1 VOIX

REFUS DE VOTE : 27 VOIX

ABSTENTION : 1 VOIX

NB : Les camarades n’ayant pas pu participer à cette AG, peuvent encore voter jusque demain 19h.