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CN du PCF du 21 novembre 2012 – résumé de l’intervention de Claude Fainzang dans la discussion générale

Conseil national du PCF du 21 novembre 2012

Intervention de Claude Fainzang, fédération de Paris, résumé pour « communistes »

La super-austérité avec Hollande : pas une surprise! La montée des luttes, le rejet du capitalisme appellent des positions de rupture du PCF. Ni le gauchisme indigné, ni le réformisme dans l’effacement dans le FdG. Lutter pour les salaires oui, mais pas dans l’idée d’un meilleur «partage des richesses» avec le capital! Pour l’emploi, oui, mais pas pour l’aménagement des plans antisociaux en prétendant limiter les licenciements «secs» ou soi-disant « boursiers ». Pour PSA, faisons signer pour le maintien d’Aulnay, la restitution des aides publiques, la nationalisation de l’automobile. Humaniser la société sans rupture avec le capitalisme: une impasse. Retrouvons notre projet révolutionnaire : le socialisme.

CN du PCF des 13 et 14 octobre 2012

Intervention de Corinne Bécourt, fédération de l’Aisne, dans le débat sur les statuts

Après ce que j’ai entendu, j’ai envie de le prendre avec humour. J’entends des dirigeants s’affoler, appeler, la main sur le cœur, au respect des statuts du Parti, aux droits et aux devoirs des adhérents, même à des sanctions, à la suspension de droits d’adhérents…

Mes camarades, regardez-vous, en rapport avec les communistes !

Même Isabelle de Almeida, rapporteuse, a été dû reconnaître qu’aucun congrès statutaire, avec résolution amendable, n’a été convoqué depuis 2008, en contradiction avec…  les statuts-mêmes du PCF !

Pierre Laurent ne peut même pas prétendre, selon nos statuts, être secrétaire national, puisqu’il n’ a pas été élu dans un cadre normal. Personne, heureusement, n’a eu l’idée d’appeler la justice bourgeoise pour lui contester son titre.

Bien plus grave, depuis 2008, les décisions stratégiques les plus déterminantes ont été prises sans les communistes. Au 34ème congrès, il leur a été présenté une perspective de « Fronts de lutte ». Mais, aussitôt, la direction l’a transformée en alliance électoraliste avec Mélenchon qui quittait juste le PS après 23 ans de présence au Sénat pour la social-démocratie…

Je vous entends, camarades rapporteurs et rapporteuses, appeler maintenant au respect des statuts et à leur modification dans le sens d’un contrôle accru par une direction coupée du parti. Après les démonstrations des dernières années, je vous dis : « bravo ».

Il y a eu des élections législatives en juin 2012.

A Saint-Quentin, dans la fédération de l’Aisne, les communistes ont pu apprécier le respect des statuts. Pour imposer les candidats « Front de gauche », contre l’immense majorité des adhérents, la Fédération du PCF-FdG n’a trouvé qu’un seul moyen : organiser un vote parallèle avec uniquement les candidatures Front de gauche et Gauche « unitaire » à l’exclusion des candidats PCF. Démocratie, dites-vous !

Mes camarades de la Haute-Saône en racontent de plus belles, de plus graves encore ! Le vote a été clair : 92% des communistes, dans les deux circonscriptions, ont choisi des candidats PCF, sous contrôle de la direction nationale, 8% des candidats FdG ? Mais la direction nationale du PCF a quand même choisi de reconnaître, malgré les statuts et toute démocratie, les candidats « Front de gauche » et de les financer aussi.

Pour moi, c’est clair, la transformation des statuts que vous voulez ne vise qu’à consolider administrativement une entreprise d’effacement, de liquidation du PCF dans le Front de gauche.

Pour moi et bien d’autres communistes conscients, c’est NON !

CN du PCF du 13 octobre 2012 – intervention de Dominique Negri (Isère) – Congrès du PCF

Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2012, Intervention de Dominique NEGRI, fédération de l’Isère, à propos de la proposition de « base commune » du 36ème congrès

La proposition de texte pour le 36ème congrès est tombée hier sur ma boite internet. Décidément pour ce congrès, la direction fait le choix de la précipitation. C’est injustifiable surtout après avoir attendu 4 ans et demi pour convoquer un nouveau congrès statutaire.

J’entends beaucoup parler de démocratie, de transparence, de débat collectif. Mais je constate que sur la forme, certaines positions et certains communistes sont « plus égaux que d’autres ». Il est inacceptable que la direction propose de noyer le texte alternatif, statutairement collectif, avec des contributions individuelles qu’elle aura choisies dans les documents envoyés aux communistes.

Je n’en dis pas plus sur la forme.

Sur le fond aussi, le texte proposé est affligeant. Mais son indigence ne doit pas masquer la gravité des objectifs évoqués par Pierre Laurent dans son interview à Libération le 15 août ou, d’une autre façon par Patrice Bessac dans son rapport au CN du 13 septembre : un congrès de Tours à l’envers, ni plus, ni moins.

Quelle distance entre le texte proposé et les attentes des travailleurs, les luttes, pour ne pas parler du changement de société ! Contrairement à d’autres ici, je pense qu’une perspective révolutionnaire, en l’occurrence le socialisme, est porteuse d’une dynamique de rassemblement, encore plus dans la période de crise aiguë du capitalisme.

Mais tous devraient reconnaître que ce texte déconsidère le PCF. C’est très grave.

Ce texte est un nouveau reniement « honteux » et repentant des fondements et de l’histoire de notre Parti.  Tout réduire à  Jaurès, c’est bien pratique : c’est antérieur au Congrès de Tours.

Ce texte passe à côté de l’analyse de la crise structurelle du capitalisme, à l’origine de la rigueur appliquée aux peuples. L’outil marxiste est délaissé. Cela fait partie aussi des reniements.

Ce texte refuse de faire une analyse de la politique du PS. Après la droite, la « gauche » avec l’austérité « juste » poursuit dans la même direction et ouvre la voie au FN. Sans cette analyse, notre parti ne pourra pas porter les campagnes nationales de rupture indispensables pour commencer à inverser cette politique, comme par exemple un large programme de nationalisations.

Contre l’UE, l’abandon des positions historiques du PCF laisse un champ libre au nationalisme du FN. Le texte pose d’amblée l’illusion, celle que nous avions toujours condamnée, d’une « réorientation » de l’UE du capital. Je me permets de vous renvoyer à l’analyse toujours si pertinente de Lénine en 1915 mettant en garde contre la « fausseté du mot d’ordre de création des Etats-Unis d’Europe ».

La question de l’appartenance de notre parti au PGE doit être absolument reposée à la lumière de l’expérience de l’action de cette machine à déconstruire les partis communistes en les enfermant dans l’idéologie européenne.

Mais ce qui m’étonne le plus dans le texte, c’est la quasi-absence du terme « Front de gauche », cette orientation stratégique décidée unilatéralement par la direction et qui a étouffé toute la vie du Parti pendant les campagnes électorales successives.

Quoi qu’on dise ici, il y a une vraie inquiétude parmi les communistes sur la stratégie du Front de gauche et la poursuite de l’effacement du Parti.

Aucun bilan n’est dressé, même sur le résultat en termes d’élus communistes : moitié moins ! Une avancée dites-vous ?

En écartant les communistes une nouvelle fois, on s’achemine vers des choix stratégiques unilatéraux tels que ceux que nous subissons depuis 4 ans.

Pour moi, il faut éclaircir les choses, à partir de l’expérience :

-          Le Front de gauche ne correspond pas à une forme d’union politique d’organisations représentatives dans la lutte des classes. C’est une structure électoraliste affiliée à la social-démocratie, étouffant la raison d’être du PCF. Rien que le mot d’ordre « l’humain d’abord » est une négation de notre point de vue de classe.

-          Le Front de gauche peut se constituer en nouveau parti avec ceux qui en feront le choix. Mais je me battrai contre toute possibilité de double-appartenance PCF/FdG telle que nos statuts actuels l’exclut encore.

-          Le Front de gauche ne peut pas être une structure officieuse, comme c’est le cas aujourd’hui, décidant de tout à la place des communistes des circonscriptions au national, réduisant notre CN à la fonction d’une chambre d’enregistrement. Au demeurant, le nom « Front de gauche » est la propriété intellectuelle, je le rappelle, du PG.

En bref, un seul choix est possible : Communiste ou membre du Front de gauche.

Le texte proposé ne répond en rien aux questions importantes que se posent les communistes et les travailleurs. Il n’est pas simple, il est simpliste.

Il n’est pas amendable sinon par un amendement de suppression générale. Aussi, j’annonce que je ferai partie de ceux qui travailleront à un texte alternatif permettant d’impulser les débats sur les vraies questions, ouvrant des perspectives de luttes politiques sur des perspectives de ruptures immédiates correspondant aux réalités de la lutte des classes, notamment la rupture avec l’UE du capital et l’euro, portant une perspective révolutionnaire, celle du socialisme.

Ni effacement, ni abandon, un Parti résolument communiste dans l’affrontement de classe.

Congrès du PCF : mes critiques sur le projet de base commune. Eric Jalade – Fédération du Tarn

Conseil national du PCF du 13 octobre 2012, intervention d’Éric Jalade, fédération du Tarn

Je dis cela, en découvrant le texte depuis hier, avec une première lecture attentive depuis lors.

Je partage évidemment, comme vous, l’ambition initiale, à la fois d’avoir un texte qui fasse événement – sous forme pourquoi pas d’un manifeste – et qui parle à notre peuple et aux communistes, au vu des enjeux.

Il y a, heureusement, des paragraphes et des idées dont les développements me semblent utiles, pertinents et nous rassemblent, nous sommes tous adhérents au PCF …

J’ai entendu quelques camarades, ce matin parler d’un « texte qui a du souffle » … Je ne partage pas cet avis, je vais essayer de m’en expliquer. Il y manque, selon moi, un souffle révolutionnaire, à la hauteur des souffrances de notre peuple qui est écrasé par le capitalisme.

D’abord quelques mots sur le style.

Ce texte me donne trop souvent l’impression d’une écriture ampoulée, parfois confuse ou redondante, émaillée de références dont on pourrait se dispenser et qui n’apportent rien à la cohérence et à la précision du propos (« quelle humanité voulons-nous être ? », p.12 – « le tranquille autochtone seul face aux barbaresques menaçants » ; un « lieu essentiel du faire peuple » p.10 ; « nous voulons écrire la saison deux » , p.28 …).

Évidemment, ces remarques ne sont pas exhaustives.

Je centrerai l’essentiel de mes remarques sur le fond.

On relève une prédominance des thématiques idéologiques issues de la mutation, impulsée par Robert Hue il y a déjà une quinzaine d’années, avec le succès que l’on connaît… Ces thématiques font une part prédominante, me semble-t-il, aux questions sociétales, au détriment des questions sociales, en s’éloignant du marxisme, alors que nous vivons une crise terrible du capitalisme, en France comme en Europe : 9 millions de pauvres, 5 millions de chômeurs, travail partiel, bas salaires, retraités dans des situations de grande détresse et de grande pauvreté …

Ce sont ces questions-là qui préoccupent notre peuple, pas les « faux débats » montés et agités par les médias dominants comme autant de contre-feux pour masquer la dureté de la situation sociale et détourner l’attention des questions fondamentales et de la lutte des classes.

Je ne prendrai qu’un exemple, la mise sur le même plan du « patriarcat » et de la domination capitaliste dans la société française du début du XXIe siècle m’interroge vivement.

Selon moi, ce texte ne parle pas suffisamment aux classes populaires, en raison de son approche et de sa cohérence (ou plutôt de sa confusion) idéologique.

Ce discours peut peut-être concurrencer le PS ou EELV pour tenter de séduire la petite et moyenne bourgeoisie (pour ne pas dire les « bobos »), mais il ne me semble pas forcément de nature à convaincre ou à (re)conquérir les classes populaires, ce qui est notre fonction historique. Nous sommes historiquement le « parti de la classe ouvrière » – et nous devons viser des alliances de classes – évitant ainsi le « solo funèbre » (pour reprendre la formule de Marx).

Comme cela a été dit, le mouvement des retraites de 2010 est absent du texte, alors que cela a été une lutte d’ampleur historique, certes conclue par une défaite, mais encore faut-il tenter d’en tirer les enseignements et en faire l’analyse.

Je veux bien admettre que ce type de texte ne vise pas à l’exhaustivité et n’a pas la dimension d’un programme. Néanmoins, il manque des axes programmatiques et des batailles – avec des mots d’ordres rassembleurs – nous permettant de mettre notre parti en mouvement et par là même d’entraîner notre peuple dans de grandes luttes.

Il manque, dans la philosophie du texte, nombre de fondements théoriques qui aident à la compréhension du réel, du monde tel qu’il est – la référence au marxisme, la perspective du socialisme, notre rapport à la classe ouvrière et plus largement au monde du travail, pas seulement aux « individus ».

Pour prendre un exemple simple, Bernard Arnault ou les prétendus « pigeons » sont autant des individus que les travailleurs victimes des plans de licenciements – dans le privé comme dans le privé – ou les salariés qui subissent la répression patronale.

L’antagonisme entre les forces du capital et du travail est extrêmement violent et avec la crise, il s’accentue terriblement dans cette période.

Sur les nationalisations, je relève, qu’il y a à nouveau, très timidement, le mot, mais comment pourrait-on ignorer ce qui est en train de devenir une aspiration populaire et une revendication syndicale. Cette question mériterait que nous impulsions de grandes batailles politiques dans la durée, elles correspondraient évidemment à la nécessité de reconstruire un appareil productif que la grande bourgeoisie démantèle aujourd’hui sur le territoire national.

Ainsi, nous pourrions agir, en défendant constamment les services publics qui continuent d’être attaqués (voir Budget 2013) et les statuts des personnels, pour des avancées progressistes et des nationalisations démocratiques dans les secteurs de l’eau, de l’énergie (EDF-GDF), l’industrie automobile (PSA, Renault), dans l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique …

Par ailleurs, je voudrais indiquer mon désaccord sur l’articulation entre les batailles nationales et la dimension européenne.

L’Union Européenne n’est pas définie comme ce qu’elle est, c’est à dire un outil au service du capital avec des institutions qui corsètent les peuples, laminent les droits des travailleurs et empêchent l’expression démocratique.

L’outil qu’est le PGE, complètement intégré à l’appareil de l’Union Européenne, ne permet pas de se défendre – et pour cause ! – face aux attaques que l’UE porte aux acquis sociaux et aux droits des peuples.

Le bilan de la construction européenne est largement vécu négativement par l’électorat populaire, tout comme la mondialisation et ses corollaires. L’expérience concrète de notre peuple – austérité, casse, depuis des décennies, de pans entiers de notre industrie – se traduit par un rejet croissant de l’intégration européenne. Peut-on faire comme si cela n’existait pas? Nous ne pouvons pas continuer dans ce déni. Ce serait en outre courir le risque que cette colère populaire soit plus encore récupérée et détournée par les fascistes et l’extrême droite xénophobe.

Sur le plan international, il manque là encore des axes d’intervention et de mobilisations concrètes en faveur de la paix et contre l’impérialisme et notamment l’OTAN – Proche-Orient, Syrie, Iran, Israël, Afrique … – comme notre parti a pu l’impulser de manière remarquable tout au long de son histoire. Nous devrions agir pour la sortie de la France de l’OTAN, en faveur du désarmement (y compris unilatéral) ce qui serait là, pour le coup, un vrai changement en matière de politique de défense. Il y a, sur l’état du monde, une vision idéaliste et qui n’analyse pas correctement les rapports de force actuels, les rivalités inter-impérialistes, et surtout la politique de l’impérialisme américain et ses responsabilités actuelles dans les conflits et les guerres.

Sur la question du parti et du Front de gauche.

Il manque un vrai bilan sur la dernière période. Je voudrais me faire l’écho d’une inquiétude qui existe, celle de l’effacement du parti, au profit d’un « Front de gauche » qui se transformerait peu à peu en parti.

La question de la visibilité de notre parti dans la vie publique, dans les médias est une question qui est largement posée. D’autres composantes du front de gauche avancent nettement dans le sens de la transformation de celui-ci en parti …La poursuite du front de gauche, sous sa forme actuelle risque d’aboutir à la constitution d’un parti, subornant le PCF à celui-ci, de surcroît dans le cadre institutionnel du Parti de la Gauche Européenne.

Notre parti doit donc impulser des batailles avec l’ambition d’avancer vers des ruptures décisives, d’abord à l’échelle de notre pays. Le cadre national demeure un cadre pertinent d’intervention car, c’est, je crois d’abord à l’échelle nationale que les ruptures révolutionnaires peuvent s’opérer (toute l’histoire depuis l’époque moderne le démontre, notamment celle de notre pays, ou si l’on regarde aujourd’hui du côté de l’Amérique Latine).

Enfin, le texte fait référence à la figure de Jaurès, à juste titre. En revanche, il ne fait nullement référence à celle de Lénine …

Donc, Jaurès, oui, bien sûr, mais sans oublier Lénine !