Articles taggés CFDT

Ondulys St-Quentin : comment le syndicat utilise la violence patronale pour renverser la situation !

Ondulys St-Quentin, entreprise d’environ 170 salariés, spécialisée dans la fabrique de carton ondulé. Le site reçoit les bobines de papier qu’il transforme en plaques de carton, elles-mêmes transformées en emballage fini pour des entreprises locales ou nationales. Il existe 11 sites Ondulys en France, rattachés au gros groupe européen VPK Packaging. Ondulys St-Quentin affiche un chiffre d’affaire de plus de 45 millions d’euros, en augmentation de 17% depuis 2013. La société a investi 25 millions d’euros sur le site de St-Quentin où elle affiche pourtant chaque année de soi-disant pertes. Nous connaissons les stratégies des gros groupes pour délocaliser les bénéfices et, entre autres, ne pas payer d’impôts.

La section syndicale CGT de l’entreprise dénonce la propagande patronale visant à faire croire aux salariés que l’entreprise est en difficulté pour maintenir une pression et des salaires bas.  La Section CGT a été créée en janvier 2017.

La CFDT est syndicat majoritaire, jouant le rôle de caution du patron pour un pseudo dialogue social. Elle signe et fait passer les idées du patron : difficultés de l’entreprise, nécessité de faire des sacrifices, même illégaux (hausses minimes de salaires, non-paiement d’heures supp., travail du week-end, travail de nuit …). FO est aussi présent, essentiellement dans l’équipe de nuit, revendique peu et suite à la compromission trop flagrante de la CFDT, essaie de se placer comme le nouveau partenaire privilégié du patron (voir la vidéo où FO félicite les investissements et dit que les salariés n’ont pas à se plaindre).

En janvier 2017, la direction d’Ondulys, avec l’appui de la CFDT décide la mise à zéro des compteurs d’heures. Les salariés ayant cumulé des heures supplémentaires se les voient supprimées sans contrepartie (certains avaient plus de 40h à récupérer). Les salariés ayant des compteurs négatifs se voient appliqués un retrait sur salaire.

C’est cette nouvelle injustice qui poussera les quelques camarades syndiqués à la CGT à créer officiellement la section CGT dans l’entreprise et à désigner Alice Gorlier comme représentante de section syndicale. Elle bénéficiera ainsi du statut de salarié protégé et de 4h de délégation par mois. La section CGT pourra revendiquer ouvertement. Depuis ce jour, le patron n’aura de cesse de tenter d’entraver l’activité de la CGT : harcèlement envers sa représentante (bousculade, brimades, avertissements, isolement, retrait de dossiers de travail…), entrave au droit syndical (délai exagéré ou refus de mise à disposition de matériel ou de documents…), action au tribunal (où Ondulys sera débouté.)…

Mais le syndicat saura à chaque fois dénoncer ces agissement, saisissant l’inspection du travail, la médecine du travail et la DREAL, informant les salariés des agissements du patron. La CGT continue son travail, revendique, dénonce les conditions de travail, de sécurité et d’hygiène, dénonce les faibles salaires. Sur la demande de la CGT, l’inspection du travail interviendra à de multiples reprises, ordonnant au patron de se mettre en conformité avec la législation. La situation des travailleurs en sera améliorée.

Et même si le patron continue d’entretenir une terreur contre la CGT et ses sympathisants, la section se développera et fera de multiples adhésions. La plupart restant discrets par peur de perdre leur emploi, quelques-uns osant un peu plus s’afficher.

Depuis 6 mois, le patron franchit une nouvelle étape dans sa violence vis-à-vis du syndicat et des salariés. Il licencie une première employée, adhérente de la CGT et connue comme telle, en mars 2018, sous le prétexte fallacieux d’« insuffisance professionnelle ». Elle osait manger le midi à côté de la représentante CGT. Un deuxième salarié sera licencié en août 2018 pour le même motif. Il avait surtout pris sa carte publiquement quelques mois plus tôt. Un troisième est en procédure de licenciement, il avait confié à son collègue, l’estimant comme ami, qu’il avait adhéré à la CGT. Ce collègue, peu vertueux, devenu son supérieur, a visiblement choisi son camp. Ces camarades étaient salariés de l’entreprise depuis 4 à 10 ans, ils n’avaient jamais été sanctionnés auparavant. Ils ont été sommé de quitter l’usine dès réception de leur courrier. Être licencié dans ces conditions est violent pour les salariés. Le patron s’en moque.

La CGT a systématiquement dénoncé cette chasse aux sorcières. Tout d’abord par courrier adressé au patron avec copie à l’inspection du travail. Devant l’obstination à se mettre délibérément hors la loi pour se débarrasser sauvagement des adhérents, la CGT Ondulys a appelé à la mobilisation pour les soutenir et contre la stratégie patronale de casse du syndicat.

La fédération FILPAC CGT, l’Union locale de Saint-Quentin, l’Union départementale de l’Aisne, de nombreux syndicats d’entreprises du papier ou d’entreprises locales ont répondu présents. Malgré de nombreux militants à la Courneuve, sur le montage de la fête de l’Humanité, la Section du Parti communiste de Saint-Quentin et celle de Gauchy sont venues soutenir ce rassemblement le mardi 11 septembre à midi devant l’entreprise. Une centaine de militants étaient sur les lieux pour montrer que la CGT est une organisation forte et qu’elle n’accepte pas que ses adhérents se fassent agresser de la sorte.

Bien sûr, les salariés vont saisir les prud’hommes, mais même s’ils gagnent et sont indemnisés, ils ne feront plus partie de l’entreprise. Le rassemblement devant l’usine permet de démontrer aux autres salariés que les agissements du patron ne sont pas acceptables et qu’il est possible de les combattre. Par la justesse de ses positions et de ses actions, la section syndicale a encore su tirer à son profit les coups bas du patron, il y a fort à parier qu’elle ressortira encore renforcée et que malgré la pression, de nouveaux soutiens vont apparaitre dans l’usine.

La situation chez Ondulys St-Quentin illustre parfaitement la violence de l’affrontement entre les travailleurs et le patronat, dont les intérêts sont radicalement opposés. Lorsque les travailleurs s’organisent pour faire valoir leurs droits et améliorer leur condition, ils sont victimes d’une violente répression. Les masques tombent, on constate alors que le fameux dialogue social ne vaut que s’il va dans le sens du patronat qui n’accepte que de négocier le niveau de la régression sociale. La lutte des classes est belle et bien toujours d’actualité !

 

Assistance publique – Hôpitaux de Paris. Plan Hirsch, loi El-Khomri : mes attaques, même riposte !

PCF Paris 15, 3 juin 2016

Il y a tout juste un an, les agents de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris se soulevaient en masse contre le plan Hirsch. Des mobilisations, jusqu’à 10.000, nombre inédit, ont eu lieu devant le siège. Le soutien des patients, des familles et de la population, conscients des conditions de travail déjà limite à l’hôpital public, a été très large.

Hirsch voulait supprimer des jours de repos, allonger les journées de travail, dans le cadre d’un plan général d’austérité des dépenses publiques de santé et de détournement de l’argent de l’assurance maladie vers le profit privé. La dégradation des conditions et du temps de travail à l’AP-HP sont exactement comparables à la logique de la loi Khomri.

Mis en échec au printemps, Hirsch est revenu à la charge en automne avec un mauvais coup diminué. La similitude avec la loi Khomri se retrouve dans la complicité du syndicat de collabo, CFDT, qui a validé son nouveau projet comme elle soutient El-Khomri. On soulignera que la CFDT, qui prétend promouvoir des accords majoritaires, est ultra-minoritaire à l’AP-HP… Le « plan Hirsch diminué » supprime deux jours de repos, la journée de repos pour les mères. Il introduit aussi des possibilités de dérogations des temps de travail par service, que la direction espère obtenir à coups de pression sur les personnels. Là encore, dans l’éclatement du « dialogue social », des normes collectives, Hirsch et Khomri se rejoignent.

PLUS QUE JAMAIS CONTRE LE PLAN HIRSCH :

CONVERGENCE AVEC LA LUTTE CONTRE LE PROJET EL-KHOMRI !

Congrès de la Confédération européenne des syndicats (CES) à Paris en septembre : une réplique du sommet de Davos, un pic de la collaboration de classe ! Dedans, dehors ? Où est la place des syndicalistes de classe ?

Vivelepcf, 29 juillet 2015

Il va y avoir du beau monde au Palais de la Mutualité entre le 29 septembre et 2 octobre 2015 ! Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo n’ont pas fait transformer pour rien ce lieu historique de réunion des organisations ouvrières en centre de congrès de standing.

En regardant le programme et les intervenants annoncés pour le 13ème congrès de la Confédération européenne des syndicats, la CES, on est frappé : on dirait une réplique du sommet annuel de Davos, cette station climatique suisse qui accueille chaque année la fine fleur des penseurs capitalistes et leurs amis.

Certes, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui ouvrira les travaux de la CES, s’est fait porter pâle à Davos cette année pour cause de scandale financier brûlant au Luxembourg. Mais ses amis étaient là, comme ce cher Martin Schultz, président du Parlement européen. A Paris, la CES sera aussi heureuse de faire monter à la tribune, parmi la douzaine d’orateurs annoncés, Marianne Thyssen, la commissaire européenne à « l’emploi », le ministre luxembourgeois du travail, Nicolas Schmit, le porte-parole du patronat européen « Business-Europe », Marcus Beyrer, ou le m’as-tu-vu de l’économie, découvreur français de l’inégalité de la distribution des richesses dans le capitalisme, Thomas Picketty.

Les habitués de Davos reconnaîtront les apparatchiks des organisations de collaboration, Guy Ryder, président de l’OIT et, naturellement, la secrétaire générale sortante de la CES, la Française Bernadette Segol, dont la caractéristique principale est de n’avoir jamais appartenu à un syndicat de travailleurs…

Last but not least, comme à Davos 2015, les 600 participants auront le privilège d’entendre, juste après l’autorité suprême européenne, le président français, François Hollande. Parlera-t-il de l’union nécessaire du travail et du capital contre le terrorisme (en concordance avec la déclaration commune de syndicats français pour prolonger l’esprit du 11 janvier) ou de ses efforts pour faire passer le massacre social de Tsipras en Grèce afin de préserver l’Europe et l’euro ?

Chaque année, des opposants organisent dans les Alpes suisses des manifestations symboliques, des contre-sommets pour détruire l’idée du consensus derrière les positions des économistes et de leurs collaborateurs réfugiés dans les hôtels de luxe de Davos. Au regard de l’événement que représente le congrès de la CES, on pourrait imaginer la même chose dans une ville comme Paris, malgré des forces de l’ordre mobilisées comme pour une visite d’un prince du Golfe.

Quelle autre organisation française pourrait et devrait animer cette mobilisation sinon la CGT ? Le problème, c’est qu’elle est membre maintenant de la CES et que ses dirigeants successifs attachent une grande importance à s’en faire bien voir !

Peu importe que la CES soit l’institution d’origine anticommuniste destinée à servir de relai à l’intégration européenne comme elle l’a montré avec zèle dans son travail, pays par pays, contre chaque peuple, pour faire passer le traité de Lisbonne, sa référence « sociale ». Peu importe qu’elle prône un bon accord TIPP transatlantique entre les multinationales européennes et américaines. Peu importe qu’elle privilégie aujourd’hui l’intégration européenne à la survie des travailleurs grecs.

Le choix des directions de la CGT d’adhérer à la CES continue de créer des remous. Après la grande mobilisation du 9 avril qui a fait la démonstration des attentes d’une ligne de lutte de l’avant-garde de la classe ouvrière, la nouvelle direction de la CGT a décidé d’en rabattre et de s’aligner le 1er mai sur le mot d’ordre européen fumeux de la CES, d’abandonner la dynamique du 9, pour rester collée aux autres composantes françaises de la CES qui n’y appelaient pas comme la CFDT et l’UNSA (la CFDT devrait gagner une vice-présidence de la CES au congrès). On comprend que cela pose question parmi les syndicats et sections syndicales CGT. Les changements de direction à la tête de la CGT et de certaines de ses fédérations, dans une confusion gênante, ne semblent rien clarifier sur ces questions essentielles.

Si la question de la rupture avec la CES – la sortie de cette organisation de collaboration – s’impose, la rupture avec des pratiques dévoyant sournoisement l’internationalisme dans l’adhésion à l’UE du capital est aussi de plus en plus posée. Ces « euromanifs » avec des apparatchiks réformistes, donnant l’illusion que c’est à Bruxelles ou Luxembourg que cela se passe, faisant accepter en préalables, pour essayer les corriger à la marge, les diktats, directives et autres règlements européens – ceux-là mêmes qui tuent notre sécurité sociale, nos services publics, notre droit du travail etc. vont à l’encontre des luttes nationales et de leur coordination internationale.

Que la CES organise son congrès à Paris peut être une belle opportunité. Celle de contester massivement l’appartenance de la CGT à la CES et de dénoncer sa pédagogie de la résignation à l’UE du capital.

Résultats électoraux de la CGT : premières analyses et hypothèses

Vivelepcf, 9 décembre 2014

Des élections professionnelles ont eu lieu ces dernières semaines dans les fonctions publiques, dans plusieurs grandes entreprises publiques (RATP, Poste, France-Télécom) et privées (Airbus). Les résultats définitifs sont maintenant connus intégralement. Il apparaît que la CGT enregistre un recul assez général, de 2,3% dans la fonction publique.

La CGT reste néanmoins l’organisation syndicale la plus représentative dans la fonction publique comme à La Poste et à la RATP. Le rappeler, ce n’est pas se consoler, c’est souligner une réalité décisive.

Pour autant, il ne peut pas être question d’ignorer la tendance négative que connaît le syndicat révolutionnaire historique de la classe ouvrière. Et c’est une nécessité d’en analyser les causes. Après de premiers échanges avec des camarades de plusieurs entreprises, nous soumettons quelques premières hypothèses au débat.

L’activité des sections et syndicats locaux a permis aux représentants de la CGT de conserver de nombreuses positions qui seront très importantes pour la défense des salariés et les luttes à venir. Mais elle n’a pas empêché, dans la plupart des cas, des reculs, au profit de l’abstention ou d’organisations syndicales de collaboration, pourtant parfois complètement absentes des bureaux et des ateliers et encore plus des mobilisations. Nous comprenons et partageons l’amertume des camarades.

Il est indiscutable que les affaires Lepaon ont lourdement pesé sur le vote en assimilant, à tort, la CGT aux basses pratiques politiciennes dominantes. Ce facteur est d’abord conjoncturel, même s’il a des origines plus profondes. Nous ne pouvons manquer de dénoncer les responsabilités des « corbeaux » qui ont livré ainsi ces informations en pleine période de préparation des élections, alors qu’elles leur sont connues de longue date.

Des facteurs objectifs ont pesé en défaveur de la démocratie professionnelle en général et de la CGT en particulier. Les patrons des administrations et des entreprises publiques ont choisi d’étendre les votes dématérialisés, par internet, ou les votes par correspondance, même dans les grands sites. Eloigner le vote du lieu de travail, des collègues, des syndiqués, c’est tendre à le transformer en un vote désincarné, sorti de son contexte, soumis à l’idéologie dominante. Syndicat de militants, la CGT a été la première pénalisée.

A la Ville de Paris, la municipalité de « gauche » a décidé pour la première fois de sous-traiter au privé l’organisation du vote par correspondance. Le résultat a été désastreux : mélange des enveloppes, envois multiples, confusion générale ! Des boîtes privées, surexploitant une main-d’œuvre précaire, se sont fait de l’argent aux dépens de la démocratie.

Dans certaines entreprises, notamment à France Telecom, et même à La Poste, depuis quatre ans, les suppressions d’emploi, les externalisations ont été opérées à un tel train que la composition du personnel en ressort changée. La surreprésentation des cadres et catégories intermédiaires, moins directement sensibles à leur exploitation et leur condition sociale de classe, affaiblit presque mécaniquement la CGT dans ces grandes entreprises.

Les stratégies de répression antisyndicale, de harcèlement des militants, se sont encore développées en 4 ans, visant en premier lieu les militants de la CGT. On doit le prendre en compte.

Tous ces éléments sont vécus et réels. Mais nous ne pouvons pas nous y arrêter pour autant dans l’analyse du recul de la CGT ou de la FSU.

En ce qui concerne l’éducation nationale, la dématérialisation du vote en 2011 avait entraîné directement une chute de 15% de la participation. La FSU avait reculé de 6%. En 2014, malgré la familiarisation du monde enseignant à l’outil internet, la participation s’est à peine redressée, de 38,5% à 41%. La FSU recule à nouveau de 5% tout en demeurant en tête avec 35% des exprimés.

Quelque chose n’est passé inaperçu à personne. Entre 2010, 2011 et les élections de cette fin d’année 2014 se sont produites les élections de 2012 et l’alternance au pouvoir.

Avant 2012, de façon inédite, CGT et FSU se sont inscrites dans la campagne électorale de la présidentielle, pour la « gauche » et en définitive pour François Hollande. La CGT a organisé, par exemple, début 2012 un rassemblement national, réunissant 4000 cadres CGT du pays, au Zénith de Paris avec les représentants des candidats de gauche. Les grandes mobilisations de 2009, sur un programme très général et donc très politique, le renvoi des immenses manifestations pour les retraites de 2010 à une perspective de changement électoral, avaient déjà manifesté cette stratégie syndicale d’affiliation à la « gauche » politique.

Aujourd’hui, nous sommes en droit de supposer que la CGT fait les frais de ce choix. Directement, certains le lui reprochent ou se sont écartés du syndicat. L’ensemble des organisations CGT, même malgré elles, ont perdu en crédibilité. Indirectement, les désillusions alimentées conduisent aujourd’hui les salariés, notamment du public, vers la résignation, la recherche de solutions individuelles, en contradiction avec les valeurs de la CGT.

Globalement la participation recule de 1,8% dans l’ensemble de la fonction publique (de 4% dans la fonction publique territoriale, frappée frontalement par la « réforme » territoriale).

Les syndicats ouvertement réformistes, CFDT, UNSA, CGC, gagnent légèrement, en se disputant, entreprise par entreprise, les parts de marché. Ils gagnent sur la résignation et le clientélisme et profitent du soutien patronal et étatique. Logique.

Cette organisation syndicale improbable, née de l’anticommunisme, qu’est FO, progresse dans de nombreux endroits. Pratique de collaboration, discours avec quelques accents radicaux, direction à composante trotskyste, sympathisants plus marqués à droite, avec le soutien ponctuel du FN, FO a joué son rôle de vote poubelle antisocial.

Sud-Solidaires a progressé légèrement, surtout dans les administrations, où elle est héritière directe de la CFDT, réformiste avec un vernis gauchiste (hôpitaux), ou de syndicats autonomes (Impôts). Mais Sud recule fortement là où il s’est montré, même à sa façon gauchiste, le plus contestataire, comme à France-Télécom et à La Poste. Tailler des croupières à la CGT ne lui rapporte plus. Ses militants honnêtes et combatifs affrontent la même réalité que les syndiqués CGT.

Ces résultats, contrastés mais globalement négatifs pour la CGT, doublés des polémiques justifiées issues des affaires Lepaon peuvent et doivent amener à une redéfinition de la ligne de la CGT nationalement. Beaucoup d’entre nous ont été choqués des efforts des directions et en particulier de Lepaon pour éteindre la grève des cheminots en juin contre la « réforme ferroviaire ».

C’est pourtant à partir de telles luttes, pour les services publics, pour la défense et la reconquête des monopoles publics, pour la défense du financement et des prestations de la sécurité sociale, contre la casse du droit du travail, contre l’extension du travail du dimanche, pour faire obstacle à la liquidation de l’industrie par des nationalisations conséquentes – automobile, sidérurgie -, contre l’Union européenne, ses directives, ses règlement et sa domination monétaire au service du capital, que peuvent se construire les perspectives de résistance, de rupture avec la politique du capital.

Ces perspectives qui renforceront les syndicats CGT, les syndiqués, les salariés, le pays dans leur entreprise, dans la lutte des classes.