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Elections générales au Chili : plus de 50% d’abstention, l’alternance et le PC intégré dans la coalition de la gauche et du centre
Vivelepcf, 21 novembre 2013
Les Chiliens étaient appelés aux urnes, dimanche 17 décembre, pour les élections présidentielles et législatives.
La coalition, dénommée « nouvelle majorité » est sortie gagnante. Elle regroupe 7 partis, dont les démocrates-chrétiens, les socio-démocrates, les socialistes et le Parti communiste du Chili. Elle l’a emporté à l’assemblée et au Sénat, sans atteindre toutefois la majorité des trois cinquièmes des sièges nécessaire pour des réformes constitutionnelles. Sa candidate, Michelle Bachelet est en ballotage favorable à l’élection présidentielle, avec 46,7% des suffrages exprimés, 21 points devant la candidate de la droite, Evelyn Matthei.
Mais ce scrutin est marqué avant tout par l’ampleur de l’abstention : 50,3% des électeurs inscrits n’ont pas participé à la présidentielle.
Pour analyser ce chiffre, il faut préciser que le système d’inscription sur les listes électorales a changé en 2011. Auparavant, l’inscription était un acte volontaire, mais ensuite, le vote était obligatoire sous peine d’une amende assez lourde.
Aux précédentes élections équivalentes de 2009, l’abstention n’a atteint que 13,1% des électeurs inscrits mais 32,5% des Chiliens en âge de voter n’étaient pas inscrits. On estime que 90% des moins de 25 ans, et des proportions importantes des catégories les plus pauvres étaient de fait écartés des élections.
Maintenant, le vote des inscrits a cessé d’être obligatoire mais l’inscription des 13,6 millions d’électeurs potentiels est devenue automatique.
Malgré cela, le non-vote a progressé, passant de 45,6% à 50,3%. L’ampleur du mécontentement social et des luttes ne s’est pas traduit par un enthousiasme électoral.
La candidate de la « Nouvelle majorité », Mme Bachelet, présidente de 2005 à 2009, présentée par les media internationaux comme la bonne petite mère du peuple n’obtient l’approbation que de moins d’un Chilien sur 4. Malgré l’augmentation de la population, elle recueille 200.000 voix de moins qu’au 1er tour de 2005.
Le Parti communiste du Chili a décidé de ne pas présenter de candidat à la présidentielle et s’est intégré dans la coalition de centre gauche.
Ses figures de proues, notamment les dirigeantes médiatisées du grand mouvement étudiant des dernières années, Camilla Vallejo-Dowling et Karol Cariola, maintenant députées à 25 ans, n’ont pas ménagé leur soutien à Mme Bachelet. L’appui du PC a apporté un gage « social » au programme de l’ex-présidente, que certains comparaient hier à … Ségolène Royal.
Ce choix politique a permis au PC a doublé son nombre de députés, passant à 6 sièges. Sa direction n’exclut pas de rentrer au gouvernement, tout en appelant à la poursuite des mobilisations populaires et à la démocratie participative pour concrétiser les changements promis, entre autres, une démocratisation de l’enseignement. Pour elle le choix de la « Nouvelle majorité » s’inscrit dans la durée.
Mais la porte semble étroite. La coalition compte au total 68 sièges sur 120 à la chambre. La « Nouvelle majorité » avec des pans du centre-droit n’a pas grand-chose à voir avec l’union de la gauche de 1973 et Mme Bachelet avec Salvador Allende. Elle a mené sous son premier mandat une politique bien « libérale » que seules la crise et la violence réactionnaire de celle de son successeur Sebastian Pinera ont pu faire un peu oublier.
La désillusion pourrait être rapide. Le niveau de l’abstention est déjà un indice. Le risque est grand que le Parti communiste perde le crédit et l’influence dans les luttes, ouvrières et étudiantes, qu’il n’aura pas vraiment gagné dans les institutions.
Espérons nous tromper dans notre transposition de l’expérience du PCF ! Et pour l’instant, attendons l’élection de Mme Bachelet au 2nd tour !
Le Parti communiste allemand (DKP) félicite les Hauts-Bavarois qui ont rejeté la candidature de Munich aux Jeux Olympiques
Brève – vivelepcf, 13 novembre 2013.
Bien avisés, les Hauts-Bavarois !
Communiqué du DKP, traduction pour vivelepcf
Les promoteurs de la candidature aux Jeux Olympiques d’hiver de 2022 se sont cassé le nez lors du référendum. Pour le rejet de la candidature, un vote négatif dans un seul district aurait suffi. Mais il y a eu une majorité pour le Non dans les quatre districts concernés : 51,56% à Garmisch-Partenkirchen, 59,67% à Traunstein, 54,02% dans le pays de Berchtesgaden, 52,10% à Munich même.
Ce résultat est d’autant plus appréciable que les promoteurs des JO ont utilisé tous les registres possibles de propagande. Même dans les transports publics, les voyageurs se voyaient infligés des slogans stupides « O-ja » (JO-Oui). La majorité des votants a montré que l’appareil de manipulation professionnel a ses limites. La population a gâché une bonne affaire au grand dam des affairistes et a infligé une défaite à leurs représentants de la CSU (branche bavaroise de la CDU de Mme Merkel, ndt) et du SPD.
Le spectacle allait coûter 33 milliards d’euros – et on sait d’expérience que ce type d’estimation a la tendance lourde d’être multiplié par deux à la fin. La masse des citoyens aurait réglé la note. Une poignée aurait empoché les bénéfices. Il n’en sera rien. Mesdames et messieurs les investisseurs qui avaient espéré en tirer un bon profit devront se retourner vers d’autres produits financiers innovants.
Salutations à ces Hauts-Bavarois si bien avisés !
Grèce : le PAME appelle à la grève générale le 6 novembre 2013
TOUS ENSEMBLE DANS LA GREVE GENERALE DU 6 NOVEMBRE 2013 !
Déclaration du PAME, groupement syndical interprofessionnels, où se retrouvent les communistes (KKE), 31 octobre 2013 – traduction vivelepcf
Nous appelons toutes les organisations syndicales, les syndicats de base, les comités populaires, les travailleurs de tous les secteurs, les jeunes, les chômeurs, les retraités, les femmes et les immigrés au soulèvement général !
Il s’agit d’empêcher de nouvelles mesures contre les travailleurs, il s’agit de renverser la barbarie !
Tous doivent sentir le souffle qui émane du mouvement populaire et du mouvement ouvrier. L’appel à la grève doit gagner chaque recoin du pays.
Dans chaque secteur, nous devons gagner les travailleurs, un à un et collectivement, au succès de la grève. Les assemblées générales doivent décider de la participation à la grève et travailler concrètement au succès de la mobilisation. L’appel à la grève ne saurait rester une chose formelle, mais doit être un acte conséquent pour traduire la combativité, l’esprit de résistance, dans chaque secteur, dans chaque entreprise, dans chaque atelier.
Ils nous trompent ceux qui disent qu’aucune nouvelle mesure ne va être prise. Notre vie est devenue insupportable. Ils nous mènent à un appauvrissement de masse pour que les profits d’un petit nombre soient préservés, pour que les puissants deviennent plus puissants. L’avidité des grands groupes n’est jamais satisfaite. Ils veulent faire de nous des esclaves, réduits au silence et désorganisés. Nous ne devons pas renoncer à nos droits !
Ils préparent une nouvelle série d’attaques. La suppression des conventions collectives et la généralisation des contrats de travail individualisés conduisent à de nouvelles mesures qui imposeront des salaires de misère de 300 euros. Ils programment de nouvelles coupes claires dans les indemnités de départ, les retraites complémentaires, les retraites principales. Nous ne pouvons tolérer qu’ils fassent de notre vie un enfer ! (Lire la suite…)
Elections législatives allemandes : l’issue pour les travailleurs viendra d’ailleurs.
Vivelepcf, 22 septembre 2013, actualisé le 23.
Les élections législatives du 22 septembre 2013 en Allemagne ont fait l’objet d’une attention particulière à l’étranger. Le pays est présenté comme le grand épargné, sinon comme le grand profiteur, de la crise en Europe. Les commentateurs s’abstiennent bien de différencier les grands cartels capitalistes qui prospèrent et les travailleurs, dont 7 millions (souvent étrangers) sont réduits aux « mini-jobs » à quelques euros de l’heure pendant que les autres contraints à de nombreux reculs sociaux sur leurs conditions de travail, leur retraites etc.
Cette offensive de l’idéologie dominante, l’illusion d’une préservation relative du pays de la crise, au prix de sacrifices « raisonnés », a visiblement fonctionné en Allemagne même, du moins chez les catégories encore socialement stables.
Non seulement le parti de Angela Merkel, la CDU (avec sa filiale bavaroise, la CSU) ne subit pas un vote sanction mais il est assuré de rester au pouvoir, approchant la majorité absolue en sièges. Ce résultat, 42% des voix – en progression de 8% par rapport aux élections de 2009 – est toutefois à relativiser.
Son partenaire dans la coalition sortante, le Parti libéral s’effondre, passant de 14 à 4,8% et disparaît du Bundestag. Le FDP, représentant direct des milieux d’affaires, finit de perdre son rôle politicien de parti charnière. Avec Mme Merkel, l’image réactionnaire et cléricale de la CDU/CSU s’est estompée dont le FDP était un contrepoint.
La coalition de droite sortante perd en définitive 2%.
La gauche ne progresse pas pour autant mais elle se rééquilibre à l’avantage de sa composante centrale, le Parti social-démocrate.