PCF : Fil rouge

PCF 2017 : Nous dénonçons la mascarade du « vote interne » et l’effacement derrière un candidat issu du PS et/ou derrière Mélenchon. Exigeons du Conseil national le respect des statuts du Parti !

Lettre ouverte de Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran et Dominique Negri, membre ou ex-membres du CN du PCF, 27 novembre 2016 

Qui des deux sera le meilleur ami du PCF?

Chers camarades,

Quel contraste ! Après la soi-disant consultation des adhérents du PCF sur la stratégie du Parti pour 2017, Pierre Laurent et les groupes dirigeants affichent globalement leur satisfaction. Chez bien des camarades au contraire, le malaise s’accroît encore devant le constat : Le Parti est plus divisé que jamais ; les communistes sont privés totalement de débat de fond et de décisions sur les orientations de fond ; l’effacement du Parti s’aggrave encore.

Pierre Laurent et la direction se réjouissent d’avoir réussi leur petit coup politicien et manipulé les communistes. Pierre Laurent ne fera pas oublier pour autant ses décisions unilatérales de janvier de s’inscrire dans des primaires et du 4 novembre d’annoncer via les médias son ralliement tactique à la candidature Mélenchon.

De quoi se satisfont Pierre Laurent et sa direction ? Ils sont contents de faire croire que les communistes ont adopté une position pour les présidentielles de 2017, en fait de les faire patienter d’ici le résultat des primaires du PS. Ils sont contents de préserver toutes les possibilités de combinaisons électorales et de placement dans la recomposition politique à « gauche » que les tensions du PS et les besoins du système laissent présager.

La consultation des 24, 25 et 26 novembre aboutit en effet, à 53%, à un soutien à la candidature Mélenchon mais c’est un soutien subordonné à la « recherche d’un large rassemblement à gauche ». Autrement dit, si Montebourg ou Hamon emportent les primaires, si les sondages deviennent défavorables à Mélenchon, si Mélenchon commet un nouveau dérapage populiste plus inacceptable, la direction du PCF saura toujours se rallier à tout ou partie du PS. Pour quantité de raisons politiques, nous ne voulons pas d’un alignement sur Mélenchon – nous avons été parmi les premiers à dénoncer l’opération « Front de gauche » qui l’a intronisé dans le Parti – mais nous constatons que le résultat du vote de ce week-end ne représente même pas un véritable lancement de campagne.

Deuxième sujet de contentement pour les directions du Parti, leur vote biaisé a permis d’amener une bonne part des camarades soucieux de défendre une « identité communiste » du Parti à se ranger derrière « l’option 2 » portée pourtant par des éléments parmi les plus réformistes et les plus inféodés à la social-démocratie, tels que le suppôts du social-libéralisme d’Anne Hidalgo à Paris, les économistes défenseurs d’aides mieux graduées au patronat et d’une UE un peu moins pro-capitaliste, ou encore de ceux qui cogèrent avec le PS et les ultra pro-UE d’EELV (Onesta) la région « Occitanie ».

Exactement comme avant 2012, la candidature virtuelle d’André Chassaigne, avec sa personnalité bonhomme et compassionnelle, aura aidé à faire la manipulation. Nous rappelons, entre autres, ses positions pro-Tsipras ou son acceptation au Parlement de la dissolution de la SNCF.

Devant tous les cas de figure, suivant un principe de précaution, l’option 2 de la direction ne proposait qu’une candidature issue du PCF provisoire et rétractable.

Ces dirigeants du PCF n’ont pas de quoi être fiers d’avoir administrativement fait blocage à la 3ème option que nous avons portée, celle d’une candidature PCF sur des positions communistes de rassemblement et de rupture.

Les militants, eux, ont de quoi enrager et ce, quel qu’a été leur vote. Nous les appelons à ne pas céder au découragement, à ne pas laisser le terrain de la lutte, alors que l’offensive de la droite d’alternance avec Fillon, sur l’autoroute ouverte par la « gauche », avec la diversion de l’extrême-droite, s’annonce très dure.

Selon les chiffres officiels, la participation au vote de ce week-end a été relativement élevée : un petit tiers des adhérents revendiqués aurait voté. C’est plus que pour le vote sur les textes de congrès en avril.

Nous y voyons deux phénomènes. D’une part, soucieuses de préserver leur situations électives, les directions territoriales du Parti ont su augmenter le nombre de votants suivant leurs intérêts. D’autre part, nombre de camarades ont senti la gravité des conséquences des choix de la direction pour 2017 et essayé, du moins par défaut, d’empêcher le pire.

En ce qui nous concerne, nous avons dénoncé la mascarade anti-démocratique et refusé de voter.

Mais nous pouvons comprendre que des camarades aient vu dans la candidature Mélenchon, face aux combinaisons réformistes de Pierre Laurent, un pis-aller donnant l’image d’une rupture avec la social-démocratie au pouvoir. Nous comprenons les camarades qui ont voulu, même au moyen de la bien peu radicale candidature virtuelle de Chassaigne, provisoire mais susceptible d’être poussée plus loin, une possibilité de lutter contre l’effacement total du Parti.

Mais pour nous, la question n’est plus là, n’est plus à savoir comment limiter les dégâts, sauver quelques meubles électifs. Hue 2002, Buffet 2007, néant 2012 ont suffisamment montré les lourdes conséquences de l’abandon des positions communistes et de l’organisation communiste dans la lutte des classes.

Nous n’acceptons pas le nouveau coup de force de l’équipe dirigeante. Ils veulent biaiser avec les communistes, les tromper, jusqu’à ne pas respecter les statuts du Parti qu’ils ont eux-mêmes rédigés.

Aujourd’hui, d’ici la réunion du Conseil national du 1er décembre, nous vous appelons à exiger le respect de ses statuts afin d’obtenir, enfin, le débat de fond sur les positions que le Parti doit défendre, débat dont on nous a privés dans un congrès bâclé et précipité. Les communistes doivent avoir enfin la possibilité de se prononcer définitivement, une fois pour toutes et sans entourloupe, sur les échéances électorales de 2017.

Nous appelons les responsables d’organisation du Parti, les camarades isolés qui partagent notre analyse et veulent intervenir à reprendre cette revendication et à prendre contact avec nous pour que nous gagnions au CN le respect des règles démocratiques élémentaires du Parti.

Décidés à ne pas laisser faire, à faire vivre et renforcer notre parti sur ces bases de classe, nous vous adressons nos salutations fraternelles,

Corinne Bécourt, secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin

Emmanuel Dang Tran, secrétaire de la section du PCF de Paris 15ème, membre du Conseil national du PCF

Dominique Negri, secrétaire de la section du PCF de Saint-Martin-d’Hères

Contact : cahierscommunistes@orange.fr

 

RAPPEL DES STATUTS DU PCF :

19. Les candidatures

La décision de présenter au nom du Parti ou de soutenir des candidat-e-s aux différentes élections est prise par les adhérent-e-s.

19.1. Les propositions de candidatures, après appel à candidature, peuvent émaner des assemblées générales et des instances départementales et nationales comme être présentées dans le Parti à titre individuel. Tous, toutes les adhérent-e-s habitant sur le territoire concerné par l’élection sont informé-e-s de toutes les candidatures.

19.2. Les communistes élaborent les propositions de candidatures dans l’instance correspondant à la circonscription électorale concernée en liaison avec les instances qu’elle regroupe. Les candidatures sont ensuite validées comme suit :

· Pour les élections municipales, les structures intercommunales et les conseils d’arrondissements et de secteurs: l’assemblée générale des communistes résidant ou étant organisés dans la commune, ou dans les communes concernées en lien avec les conseils départementaux ;

· pour les élections municipales dans les villes de plus de 20 000 habitants :les sections et les fédérations en lien avec le Conseil national ;

· pour les élections cantonales et le Conseil de Paris: le conseil départemental ;

· pour l’élection régionale : la conférence régionale ;

· pour les élections législatives et sénatoriales: le Conseil national à partir des propositions des conseils départementaux ;

· pour les élections européennes: le Conseil national ;

· pour l’élection présidentielle: la conférence nationale.

19.3. Le bulletin de vote présentant la ou les propositions de candidatures est adopté par les adhérent-e-s, leurs représentants-e-s ou leurs délégué-e-s. Pour les élections législatives et sénatoriales, les bulletins de vote font l’objet d’une validation par le Conseil national afin que soient respectées les orientations nationales politiques du Parti et, pour les législatives, la parité à l’échelle de toute la France.

Tous les efforts sont faits pour aboutir à un projet de candidatures où se retrouve la très grande majorité des adhérent-e-s, de leurs représentants-e-s ou de leurs délégué-e-s. Malgré cela, si d’autres candidatures sont maintenues, elles sont également soumises au vote. Celles qui reçoivent le plus de voix figurent alors sur le bulletin de vote comme le choix de l’instance (assemblée des adhérents, conseil départemental, conférence régionale, Conseil national, conférence nationale, congrès)

19.4 Le vote des adhérent-e-s : les adhérent-e-s de la circonscription électorale concernée se prononcent alors individuellement, à bulletin secret, sur la ou les candidatures proposées. La ou les candidatures sont définitivement adoptées si elles recueillent une majorité des suffrages exprimés.

Au bout de ce processus, seules les candidatures ainsi désignées sont celles qui peuvent se prévaloir de l’investiture du Parti, utiliser le logo ou la signature du PCF. En cas de maintien d’un-e autre candidat-e, les instances du Parti concernées peuvent suspendre les droits de cet adhérent, de cette adhérente.  

PCF/Présidentielles 2017 : pas de sortie de l’impasse sans reconquête de l’indépendance du Parti, des positions communistes et une démarche de reconstruction du Parti de classe !

Déclaration, 4 novembre 2017, à la veille de la tenue de la Conférence nationale du PCF.

La mauvaise farce de la préparation des élections présidentielles n’en finit plus au sein de la direction de notre parti, le PCF. Sur fond de spéculation sur les primaires, sur la candidature social-démocrate définitive, sur les sondages de Mélenchon, les appels de groupes dirigeants se concurrencent dans la confusion. Indécision, calculs politiciens, choix par défaut sont proposés aux adhérents du PCF et aux travailleurs qui attendent quelque chose de notre parti, autre chose.

Cet état de fait lamentable est grave pour l’avenir de notre parti, grave pour la lutte des classes dans notre pays.

Il ne provient pas d’une complexité nouvelle de la situation politique. Non, il résulte de l’enfoncement de la direction du Parti dans le réformisme, de la mutation voulue en parti institutionnel, parti d’élus comme les autres, gestionnaire à courte vue de notre grande histoire.

Cette situation de blocage nous conduit, militants et responsables d’organisations locales du PCF, encore plus fortement, à appeler et à participer, dans nos sections et fédérations, à la reconstruction du PCF comme parti de classe donnant la priorité au rassemblement dans les luttes.

Avec constance et justesse, le PCF a toujours condamné l’élection du Président de la République au suffrage universelle comme une disposition antidémocratique visant à empêcher toute remise en cause du système en général, à marginaliser notre parti en particulier. Nous avons dénoncé la personnification du pouvoir, la réduction du débat politique à de la politique spectacle, l’illusion propagée d’un changement partant d’un rassemblement politicien au « centre » etc.

En 1969 avec la magnifique campagne de Jacques Duclos, en 1981 avec Georges Marchais, en 1988 encore, dans les difficultés issues de la participation aux gouvernements sous Mitterrand, avec André Lajoinie, le PCF a pu déjouer ce piège politicien. Parce qu’il allait à contre-courant de ce modèle institutionnel, parce qu’il défendait une perspective de rupture anticapitaliste, parce que nous avions encore une organisation tournée vers les exploités.

En 2000, lorsque Chirac et Jospin imposent le quinquennat pour aggraver encore la présidentialisation du régime, la direction du PCF s’abstient (et le ministre Mélenchon approuve).

Avant 2017, Pierre Laurent engage unilatéralement, court-circuitant le congrès des communistes, le PCF dans des « primaires », la caricature ultime du présidentialisme pendant que Mélenchon peaufine son personnage de leader populiste en « lien direct » avec le peuple. Lamentable !

Présenter un Jacques Duclos en 2017 ? C’est malheureusement inconcevable – pas uniquement pour des questions de personnes – à cause des positionnements de la direction du PCF, toujours plus réformistes, plus pro-UE. Pierre Laurent ou André Chassaigne voulaient faire approuver par le Parlement français en juillet 2015 la politique antisociale et antipopulaire extrême d’Alexis Tsipras, personnage qui reste la référence de leur « parti de la gauche européenne ». Se présenter sur cette base, en tant que communistes, c’est se tuer et/ou tuer le Parti.

Quand la ligne économiste de la direction du PCF prétend réorienter de l’intérieur la Banque centrale européenne, aider plus efficacement, « socialement », les entreprises capitalistes, abaisser certains de leurs « coûts », comment celles et ceux qui combattent le système, au jour le jour, pourraient-ils s’y retrouver ?

Le 37ème congrès, initialement prévu en cette fin d’année 2016, a été avancé et bâclé pour esquiver ces débats de fond. A l’approche des échéances électorales de 2017, elles reviennent sur le devant, immanquablement. La raison d’être du PCF ne peut pas être – c’est en contradiction avec son histoire et ce qu’il représente – de servir à cautionner à « gauche » le système, moyennant telle ou telle place élective. Certains calculent et soupèsent, dans un parti où les élus fonctionnent de plus en plus pour eux-mêmes, les places gagnables sur une posture à « gauche du PS » et les places octroyées par le « PS de gauche » (façon Montebourg ou Hidalgo) dans une répartition des candidatures. Certains regardent même déjà vers les municipales de 2020 !

Parlons franchement ! De ces dérives, nous ne voulons pas ! Ce n’est pas le Parti communiste français !

La conférence nationale du 5 novembre s’apprête à proposer une resucée des choix de 2012, malgré l’expérience totalement prévisible de Hollande et la stérilité actée du vote Mélenchon.

L’option, inacceptable, mais moins hypocrite, celle d’attendre (avec un appel à signer sur internet au rassemblement des « personnalités » de la gauche plurielle) l’issue des primaires du PS, s’apprête à  être retirée de la consultation des communistes pour mieux être imposée comme cadre général.

Restera, d’un côté, la reproduction de la candidature Mélenchon. Par défaut, certains y verront celui qui peut rassembler le plus de voix de la « gauche du changement » et escomptent que l’opinion n’aura pas à y regarder plus loin. Mais les positionnements anti-PCF de JLM se sont encore affirmés. Le Mitterrandien et Maastrichien de toujours s’enfonce dans ses dérives chauvines, savamment calculées (xénophobie antiallemande, propos inacceptables sur les travailleurs détachés). Il ne lui a pas suffi, dans le Pas-de-Calais en 2012, de servir de marchepied à Le Pen !

De l’autre côté, pour ne pas disparaître des radars, d’autres proposent une candidature de témoignage, provisoire, « éjectable » dès qu’un Montebourg ou un Hamon pointerait sur un programme équivalent à Hollande-2012. Une candidature virtuelle comme celle de Chassaigne en 2011/12 qui a servi à imposer Mélenchon puis le ralliement « sans conditions » à Hollande. Une candidature superficielle qui continuera à discréditer le PCF.

Dans cette situation, avant de connaître l’état des compromis entre les groupes dirigeants du PCF, issus de la « Mutation » tel qu’il se traduira à la Conférence nationale, dans l’objectif d’éviter de nouvelles illusions et de nouvelles divisions dans le PCF, nous mettons en avant des axes de rupture, en lien avec les luttes. Nous proposons de les porter d’une façon générale, également pendant la campagne des présidentielles, et, où ce sera possible, dans la campagne des législatives.

-          Nous appelons à des campagnes pour la paix, pour la solidarité entre les peuples. Nous exigeons la levée de l’état d’urgence, le retour en France de tous les soldats en opération extérieure, la sortie de l’OTAN et de toute politique européenne intégrée de défense, un désarmement, notamment nucléaire, français unilatéral.

-          Nous appelons à traduire l’opposition de classe à l’UE du capital en des positions de classe pour combattre sa politique, à l’opposé des tentatives de la détourner vers le nationalisme! Pourfendons le mythe de l’Europe sociale ! Appelons à la non-application des directives européennes, illégitimes ! Plaçons nos luttes dans une perspective d’abandon de l’euro et de rupture avec l’UE ! Sur le plan internationaliste, front commun avec les partis communistes qui condamnent l’UE (Grèce, Portugal etc.), rupture avec la collaboration du PGE !

-          Contre la déstructuration des services publics, consolidons les fronts de luttes en portant l’exigence du maintien, du rétablissement, de l’extension des monopoles publics, avec les statuts historiques correspondants des personnels.

-          Pour la réponse aux besoins du pays, la défense de la production agricole et industrielle, la riposte passe par des degrés de collectivisation. La nationalisation ne peut être une incantation, empreinte d’étatisme, mais, sur la base des acquis historiques, elle doit une position de lutte pour défendre et reconstituer certaines activités cruciales.

-          La bataille pour la Sécurité sociale est plus que jamais primordiale. Droite et « gauche » alternent les phases d’attaque : prestations/financements. L’abrogation du CICE, la fin des exonérations de cotisations sociales patronales, le rejet de la fusion impôt sur le revenu/CSG au moyen de la retenue à la source vont de pair avec les batailles pour l’hôpital, la retraite, les familles, l’assurance chômage et le droit du travail.

Il n’y a pas lieu ici de tout énumérer. La période électorale devrait servir à déployer un programme de luttes immédiates dans une perspective de rupture avec le capitalisme. Si la direction du PCF est loin de cette préoccupation, communistes, nous le ferons et nous ferons entendre la raison d’être de notre parti, un parti qui refuse la logique du moindre mal, un parti dont l’indépendance de pensée et d’action est nécessaire au service du monde du travail, de notre peuple.

A ceux qui, profondément, se réjouissent de la perspective de voir disparaître, avant le centième anniversaire de la Révolution d’Octobre et celui du PCF, les héritiers des forces les plus conséquentes qui aient jamais développer l’alternative socialiste au capitalisme, nous assignerons un démenti total !

PREMIERS SIGNATAIRES: Corinne BECOURT (02 Aisne, Saint-Quentin, secrétaire de section) ; Gauthier DUCOS (02 Aisne, Saint-Quentin) ;  Aurélien JAN (Aisne, Saint-Quentin) ; Franck MOUSSET (02 Aisne, Saint-Quentin) ; Olivier TOURNAY (02 Aisne, Saint-Quentin, conseiller municipal) ; Antoine LUBRINA (03 Allier, Montluçon) ; Marine NATIVI (06 Alpes-Maritimes, Cagnes-sur-Mer), Jérémie OZOG (06 Alpes-Maritimes, Grasse); Henri SABATTIER (07 Ardèche, Sud-Ardèche) ; Olivier APRUZZESE (13 Bouches-du-Rhône, Trets, secr. de section) ; Robin MATTA (13 Bouches-du-Rhône, Port-de-Bouc, cheminot, conseil départemental) ; Justine PROUST  (13 Bouches-du-Rhône, Marseille III) ; Noël ZICCHINA (2A Corse-du-Sud, Ajaccio, Conseil départemental) ; Frédéric BACLOT (21 Côte-d’Or, Dijon) ; Serge FRICOUT (24 Dordogne, Lisle, conseil départemental) ; Amy LACAUD (24 Dordogne, Lisle) ; Loïc QUETTIER (31 Haute-Garonne, Sud-Toulousain); Michel SABATIER (31 Haute-Garonne, Verfeil) ; Jacky BOURBON (33 Gironde, Coutras) ; Anne-Marie KOLLI (33 Gironde, Arcachon) ; Jacqueline DANG TRAN (35 Ille-et-Vilaine, Rennes) ; Guy HAREL (37 Indre-et-Loire, Montlouis, cheminot) ; Nizar BARAKET (38 Isère, Fontaine) ; Diana KDOUH (38 Isère, Saint-Martin-d’Hères, conseillère municipale) ; Ernest MONTEAGUDO (38 Isère, Pont-de-Claix) ; Dominique NEGRI (38 Isère, secrétaire de section de Saint-Martin-d’Hères, membre du Conseil national) ; Nino PICARRETTA (38 Isère, Echirolles, conseil départemental); Mathilde RABUT (38 Isère, Terres Froides) ; Laurent RICHARD (38 Isère, Terres Froides, secrétaire de section, membre du Conseil départemental) ; Jérôme RUBES (38 Isère, Saint-Martin-d’Hères, adjoint-au-maire, Conseil départemental) ; Thomas FEVRE (42 Loire, Saint-Etienne) ; Michel GAGLIANO (42 Loire, Saint-Etienne, cheminot) ;  Nicolas KIEFFER (42 Loire, Saint-Etienne) ; Alain LEYDIER (42 Loire, Saint-Etienne) ; Bernadette LEYDIER (42 Loire, Saint-Etienne) ;Lucas WINIARSKI (42 Loire, Saint-Etienne) ; Jean-Claude PATE (50, Manche, Cherbourg) ; Saverio GUZZO (54 Meurthe-et-Moselle, Jarny) ; Eric MONNINI (54 Meurthe-et-Moselle, secrétaire de la section de Jarny) ; Pierrick SPIZAK (54 Meurthe-et-Moselle, Villerupt, secrétaire de section) ; Pierre VIRGILIO (54 Meurthe-et-Moselle, Thil, secrétaire de section) ; Alain GIRARD (55 Meuse); Marie LECLERC (55 Meuse, Etain); Paul RIO (58 Nièvre, Guérigny) ; Jean-François LAROSIERE (59 Nord, Douai) ; Joël COPIN (62 Pas-de-Calais, Rouvroy) ; Myriam KOROBAEFF (68 Haut-Rhin, Mulhouse) ; Frédéric BERNABE (70 Haute-Saône, Vesoul, Conseil départemental) ; Nasser DIFFALAH (70 Haute-Saône, Couthenans, Conseil départemental) ; Véronique JUNG (70 Haute-Saône, Gray) ; Fabienne LIEVIN (70 Haute-Saône, Saint-Rémy, conseil départemental) ; Patrick LIEVIN (70 Haute-Saône, Saint-Rémy, conseil départemental) ; Cyrille MORLOT (70 Haute-Saône, Vesoul, secrétaire départemental) ; René MORLOT (70 Haute-Saône, Lure, Conseil départemental) ; Patrick MUZARD (70 Haute-Saône, Gray, Conseil départemental) ; André RUIZ (70 Haute-Saône, Ronchamps, Conseil départemental) ; Albert BARRE (75 Paris, 15ème) ; Antoine BIMBEAU (75 Paris, 15ème) ; Emmanuel DANG TRAN (75 Paris, secrétaire de section de Paris 15ème, membre du Conseil national) ; Pierre DARGHAM (75 Paris, 15ème) ; Paul FOURCHARD (75 Paris, 15ème) ; Josette GAWSEWITCH (75 Paris, 15ème) ; Joran JAMELOT (75 Paris, 15ème, AP-HP, membre du Conseil départemental) ; Pierre YAGHLEKDJIAN (75 Paris, 15ème, RATP) ; Russel YATES (77 Seine-et-Marne, Meaux) ; Armelle HERVE (78 Yvelines, Mantes-la-Jolie, secrétaire de section) ;  Marc JAMMET (78 Yvelines, Mantes-la-Jolie, conseiller municipal) ; Bernard GISCLARD (81 Tarn, Vallée-du-Thoré); Eric JALADE (81 Tarn, Castres, Conseil départemental), Jeanne JIMENEZ (81 Tarn, Castres, conseil départemental); Christiane ODETTI (81 Tarn, secrétaire de la section de Lavaur, Conseil départemental) ; Didier PHILIPPE (81 Tarn, Bastides, Conseil départemental) ; Danielle RALLIERES (81 Tarn, Bastides, Conseil départemental) ; Yves RALLIERES (81 Tarn, Bastides, Secrétaire de section) ; Louis CAMENZULLI (83 Var, La Garde, Conseil départemental) ; Monique CHATAIN (83 Var, Carqueiranne) ; Alain TOURNAY (83 Var, Toulon) ; Benjamin LANDAIS (84 Vaucluse, Avignon) ;  Michel PERRIN (87 Haute-Vienne, ancien secrétaire fédéral, section limoges-cheminots) ; Richard DUCLOS (91 Essonne, Sud-Essonne-Etampes) ; Jean CHANTRELLE (92 Hauts-de-Seine, Malakoff) ; Laurence CHANTRELLE (92 Hauts-de-Seine, Malakoff) ; Jean-Claude MAZZOLINI (92 Hauts-de-Seine, Fontenay-aux-Roses); Julien VILLAIN (92 Hauts-de-Seine, Clichy-la-Garenne) ; Jean-Jacques SUZANNE (94 Val-de-Marne, Orly-Ville) ; Guy NIEL (94 Val-de-Marne, comité de section de Gentilly) ;Yohann PUDELKO (94 Val-de-Marne, Valenton) ; Joëlle REDOIS (95 Val d’Oise, Argenteuil)

 

37ème congrès du PCF – 4 juin 2016 : La direction cherche-t-elle à évincer totalement les initiateurs du texte alternatif n°4 « Reconstruisons le parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes » ?

37ème congrès du PCF – 4 juin 2016 :

La direction cherche-t-elle à évincer totalement les initiateurs du texte alternatif n°4 « Reconstruisons le parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes » ?

Communiqué, 4 juin 2016

 

La phase finale du  37ème congrès du PCF est en cours depuis le 2 juin, jusqu’au 5. Les débats se succèdent, suivant l’ordre établi. Tout observateur ne peut que constater le poids des différents scénarios envisagés pour les élections de 2017.

En parallèle, ont lieu les réunions de la « Commission des candidatures », composée de membres de la direction sortante et de représentants des fédérations départementales. Cette commission étudie la composition du futur Conseil national du PCF et propose la liste qui sera ratifiée le 5 juin par les congressistes.

A ce stade, après la réunion qui s’est déroulée dans la nuit du 3 au 4 juin, il apparaît que sont totalement évincées des 160 propositions pour le futur CN les candidatures de signataires du texte alternatif n°4. Ce texte, intitulé « Reconstruisons le parti de classe – Priorité au rassemblement dans les luttes », présenté par 400 camarades de 40 fédérations, a pourtant obtenu 7% des voix lors de la consultation des 2 au 5 mai, arrivant en tête dans deux fédérations.

S’il devait se confirmer, ce choix d’éviction indiquerait une évolution très préoccupante de la ligne de la direction du PCF.

Nous rappelons que le CN sortant compte, sur 168 membres, 4 signataires de notre texte alternatif (Dang Tran, Fainzang, Jalade, Negri – en plus de Morlot, invité comme secrétaire fédéral de la Haute-Saône). 6 noms sont proposés pour le nouveau CN : Bécourt, Dang Tran, Monnini, Negri, Niel, Odetti. Toutes ces candidatures sont celles de militants et de responsables d’organisations du PCF, pas tombés de la dernière pluie. Plusieurs ont été approuvées, dans un objectif de travail en commun, par leur congrès départemental.

A ce stade, on est en droit de s’interroger sur le respect de la « diversité » proclamée par la direction du PCF et sur la « diversité » qu’elle est prête à accepter.

On constate en effet, dans la liste actuelle des candidatures retenues pour le CN, approuvées ou non par leur fédération, 24 signataires du texte alternatif n°1, 7 signataires du texte alternatif n°3. On note que 3 places sont aussi octroyées à des membres de la tendance dissidente de la LCR, devenue « Gauche unitaire », avant d’intégrer en groupe le PCF en… septembre 2015.

Qu’est-ce qui peut déranger chez les initiateurs du texte 4 ? Qu’ils pensent que le PCF ne peut pas oublier qu’il est issu de la Révolution d’octobre ? Que le PCF doit d’abord se concevoir comme le parti des travailleurs et de leur lutte dans la lutte des classes, plutôt que comme institution dans la démocratie bourgeoise ? Que le PCF doit proposer une ligne de ruptures avec l’Union européenne du capital, par exemple en soutenant la campagne actuelle des communistes britanniques ? Que Syriza et la politique antisociale de son gouvernement n’est pas un modèle ? Que l’approbation de l’état d’urgence après les attentats a été une grave erreur ?

Les premiers signataires du texte n°4 sont aussi les initiateurs, en janvier, d’un appel national contre le choix de la direction du PCF de rentrer dans le processus des primaires à gauche pour 2017. Dans le congrès, ils expriment clairement le rejet d’une stratégie défini par une perspective électorale, institutionnelle, de recomposition politique à gauche pour 2017 que ce soit avec Cécile Duflot, invitée d’honneur du congrès, ou derrière Mélenchon.

Il n’y a pas que 7% des communistes et des sympathisants du PCF à le penser, au moment où la perspective de gagner le retrait pur et simple de la loi Khomri (et la pérennisation du statut cheminots SNCF) sont la préoccupation principale des militants.

A ce stade, nous appelons la direction de la Commission des candidatures à revoir sa position. Nous appelons les camarades, quelle que soit la motion qu’ils ont approuvée, à intervenir dans leur délégation, auprès de leurs dirigeants fédéraux pour que la démocratie soit respectée dans le PCF.

 

Premiers signataires, parmi les délégués au congrès : Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Eric Monnini, Cyril Morlot, Dominique Negri

 

Contacts : emmanuel.dang-tran@orange.fr (Emmanuel Dang Tran) ou 06 83 56 52 27 (Dominique Negri)

 

Communiqué – version PDF – cliquer ici


Nous transmettrons tous les messages à la commission des candidatures ( Isabelle de Almeida : idealmeida@pcf.fr – Jacques Chabalier : jchabalier@pcf.fr ), au secrétariat du CN ( Yan Henzel : yhenzel@pcf.fr ) et au bureau du congrès.

37e Congrès – Texte Alternatif – III : Axes de luttes immédiates

37ème congrès du PCF – Texte alternatif  » PCF: Reconstruisons le parti de classe! Priorité au rassemblement dans les luttes ».

Lien vers la page de présentation du texteLien vers le texte intégral en PCF

III – Propositions de luttes immédiates


Des axes de luttes immédiates

Notre parti a vocation à intervenir sur tous les sujets politiques pour construire, par ses propositions, ses actions dans les luttes, des rassemblements susceptibles de mettre en échec le pouvoir au service du capital. La « convention nationale du projet », annulée par la direction du PCF, aurait dû être la base de l’élaboration d’un programme général du Parti. Sa nécessité demeure.

Dans cette attente, le 37ème congrès doit proposer quelques grandes campagnes rassembleuses, en lien avec les principales luttes imminentes, porteuses des positions de rupture nécessaire pour gagner et contribuer à leur convergence.

La bataille la plus immédiate est celle contre la casse du code du travail. Nous avons précisé plus haut le contenu de notre action communiste, pour déborder les récupérations politiques, pour gagner le retrait pur et simple du projet de loi El-Khomri et pour faire éclater les convergences d’intérêt manifestes avec la lutte des cheminots contre les dispositions antisociales de la « réforme » ferroviaire et celle des fonctionnaires contre les atteintes au statut général de la fonction publique. Cette bataille générale pour le statut du travail, défendant tous les acquis, est une réponse à la tentative du système d’étendre l’exploitation par l’auto-entreprenariat. Le congrès appelle à une réflexion approfondie sur ce phénomène et la riposte à lui apporter.

En 2015, pour la première fois, l’espérance de vie a diminué sans cause exceptionnelle. Parallèlement, le gouvernement se flatte d’un « déficit » moindre que prévu de l’assurance maladie. L’attaque contre notre système de santé, notamment contre l’hôpital public s’intensifie. La loi Touraine est venue compléter la loi Bachelot avec les « groupements hospitaliers de territoire », machines à broyer les hôpitaux, notamment de proximité, et les services. La réforme territoriale et les nouvelles grandes régions l’aggravent. La généralisation du tiers-payant ne s’effectuera finalement que pour la part Sécu : elle a servi d’écran de fumée. La désertification médicale (offre de soin de secteur 1) s’aggrave, même en secteur urbain. Les centres de santé, dont la défense et le développement sont une de nos priorités, sont menacés par leur déficit structurel de financement, aggravé par la loi Bachelot. Les objectifs de cette politique, continue malgré les alternances, sont bien connus. Il s’agit d’un côté de développer le secteur privé lucratif, en particulier pour les longs et moyens séjours, de l’autre de détourner le financement de la sécurité sociale vers le profit. Nous faisons une priorité de l’unification des multiples luttes locales pour la défense des hôpitaux, de leurs moyens humains et matériels. Au cœur de nos propositions, se trouve le rétablissement et le développement du financement solidaire de la Sécurité sociale par la cotisation sociale. A la logique « baisse des cotisations sociales au profit du patronat – fabrication d’un déficit – destruction de l’offre de soin pour le combler », nous opposons « évaluation des besoins de santé – développement de l’offre – mise à niveau des cotisations sociales correspondante ».

Une nouvelle bataille fondamentale pour la défense du financement de la Sécu (toutes branches confondues, retraites, famille, maladie, AT-MP) s’annonce pour 2017. Le Pacte de responsabilité avec le CICE que Hollande va transformer en nouvelles exonérations définitives de cotisations patronales va à nouveau plomber les comptes et creuser les déficits d’autant plus que la politique d’austérité diminuera encore les compensations du budget de l’Etat. D’autres contre-réformes structurelles sont programmées en complément dont la retenue à la source de l’impôt et la fusion CSG-impôt sur le revenu. Notre campagne ne peut pas s’appuyer sur certaines propositions erronées. La « modulation des cotisations sociales » en fonction de la politique d’emploi des entreprises est une fausse bonne idée qui légitime les exonérations, la pédagogie de la « baisse du coût du travail ». La taxation des revenus financiers des entreprises serait une très bonne chose mais non pour la Sécu dont le financement ne peut pas reposer sur les aléas de la finance comme les fonds de pension. Notre bataille doit essentiellement exiger la fin des exonérations de cotisations sociales patronales qui représentent au total 41 milliards d’euros par an, soit plus de quatre fois le « déficit ».

Education et enseignement supérieur. Sur ce sujet, une Commission du Parti a actualisé nos positions constantes. Nous proposons que le congrès appelle à mieux les diffuser. La création de 60.000 postes pendant le quinquennat, censés compenser (en fait insuffisamment) les suppressions sous Sarkozy était l’une des seules promesses concrètes du candidat Hollande. Alors qu’il ne lui reste plus qu’une rentrée, Hollande n’est même pas à la moitié de l’objectif. Avant 2017, pour des postes, des postes de remplaçants, contre les fermetures de classe, notre bataille politique saura reprendre cet engagement. Après la contre-réforme Darcos du lycée, les « rythmes scolaires » de Peillon, maintenant la contre-réforme du collège de Vallaud-Belkacem, visent, sous différents affichages, à réduire, en quantité et qualité, l’offre publique d’enseignement, à attaquer l’unicité de l’éducation nationale et son principe d’égalité, à favoriser le secteur privé et l’intrusion d’acteurs privés et de la logique marchande dans l’école publique. Nous réaffirmons notre implication dans la bataille contre ces « lois », actuellement contre la « réforme » du collège. Nous faisons du rétablissement d’une carte scolaire, à tous les niveaux, redéfinie pour plus d’égalité, une priorité. Nous demandons plus que jamais la fin des subventions à l’école privée, la suppression immédiate des aides extra-légales que lui accordent les collectivités, l’obligation de scolarisation dans le public ou dans le privé sous contrat.

Logement : financer et construire 250.000 logements réellement sociaux par an pendant 5 ans. Le système et la politique des gouvernements successifs s’efforcent de faire du logement, besoin élémentaire, une marchandise toujours plus rare et plus chère. Le mal-logement frappe 3,8 millions de personnes. Le taux d’effort des ménages, pour des logements dont la qualité de s’améliore plus, ne cesse d’augmenter, dépassant 20% en moyenne du revenu (énergie et eau comprises), encore davantage avec le poids croissant des impôts locaux. Il dépasse 40% pour les revenus les plus modestes, dont les jeunes et les étudiants. Le budget des accédants et des « petits » propriétaires est aussi lourdement grevé pour une propriété de plus en plus précaire. Le taux d’effort dans le parc social tend également à monter, même si les aides sociales le répartissent sur l’ensemble de la collectivité. Le taux plancher de logements « sociaux » (incluant en réalité des loyers « intermédiaires ») mis en place dans les villes depuis la loi SRU ont peu modifié cette situation de pénurie. Les effets de la loi Boutin de 2008, abaissant les plafonds de revenus pour l’accès au logement social et généralisant les surloyers, se font sentir et renforcent la ségrégation sociale et spatiale, aux conséquences néfastes multiples. Pour répondre aux besoins, « détendre le marché », nous faisons de la construction de logements réellement sociaux notre objectif prioritaire : 250.000 constructions (nettes des démolitions) par an pendant 5 ans. Nous militons pour une forte augmentation de l’aide à la pierre, la centralisation intégrale de l’épargne du livret A à la Caisse des dépôts et consignations et son affectation entière au logement social, le rétablissement du montant et des objectifs (logement des salariés) du « 1% logement ». Nous demandons la création d’un service public national du logement au service d’offices HLM publics autonomes (et non de SA).

Pour nous, l’écologie est une préoccupation essentielle mais qui ne saurait être dissociée de nos luttes contre le capitalisme. Ce système, dans sa recherche de profit maximum à court terme, tend à être indifférent à la détérioration du cadre de vie, de la santé des travailleurs et des populations, à gaspiller les ressources, à menacer, dangereusement pour l’humanité, des équilibres écologiques, du local au planétaire.  L’idéologie dominante utilise aujourd’hui les propres menaces que le capitalisme fait peser sur l’environnement pour développer de nouveaux marchés à son profit : marché des droits à polluer, « capitalisme » vert. Au nom de l’énergie renouvelable, des taxes nouvelles sont, par exemple, prélevées sur les factures des consommateurs. Le risque « écologique » sert de prétexte à la fermeture d’usines pour mieux les délocaliser, tandis que la recherche de compétitivité justifie l’abaissement, la « simplification » des règles de sécurité etc. Le réchauffement climatique constaté dans les dernières décennies du 20ème siècle pose des inquiétudes légitimes. Ses causes font l’objet de recherches. Mais au-delà de cela, la « COP 21 » a été le symbole de l’instrumentalisation par le capital des préoccupations écologiques. Indifférentes, par exemple, à la faim dans le monde, les grandes puissances impérialistes enrôlent les opinions publiques dans cette nouvelle croisade morale. On invite les populations à accepter une restriction de la réponse à leurs besoins au nom de cette cause, notamment dans les pays les moins développés. L’aide au développement est détournée vers le capitalisme « vert », tandis que le pillage des ressources énergétiques des pays les plus pauvres continue. Les puissances impérialistes, les lobbys représentant les différentes industries énergétiques s’affrontent dans ce cadre idéologique imposé par les impérialismes occidentaux.  Parce que nous sommes communistes, nous sommes des écologistes conséquents. Nous replaçons les conséquences et les causes dans l’ordre et croyons à la science et au progrès.

L’agriculture française connaît une crise structurelle profonde. La situation est grave. Un tiers des exploitations sont menacées. La balance commerciale agricole du pays, hors vins et spiritueux, est passée dans le rouge. Le système, avec l’UE, passe à une nouvelle étape de la liquidation de l’agriculture paysanne. La PAC ancienne manière a organisé et accompagné la mise à mort des petites et moyennes exploitations, la concurrence dans le marché commun européen. La future PAC prépare, avec l’OMC, l’insertion totale dans le marché spéculatif mondial de l’alimentation. La fin des quotas sucriers l’an prochain en est une étape, par exemple. La disparition de quantité de productions en France, même des plus traditionnelles,  est programmée. Les luttes paysannes, notamment des éleveurs, sont déterminées et cherchent une réponse politique que les tenants de l’agriculture industrialisée ne peuvent leur apporter. Communistes, nous défendons une agriculture paysanne répondant, en qualité et quantité, aux besoins de la population du pays, dans toutes les productions possibles, ouverte à des échanges équitables avec d’autres pays, moins avantagés par la nature notamment.  Cela passe, non par des « aides » accompagnant la fin, mais par des prix rémunérateurs et donc par une régulation publique des marchés. Cela passe aussi par des financements nouveaux, prêts avantageux à très long terme, aux exploitations, par une relance publique d’un mouvement coopératif digne de ce nom. La proposition de nationalisation de la grande distribution rentre dans cette perspective. La rupture avec le « libre échange », la concurrence déloyale et le dumping social imposés par l’UE et l’OMC est une nécessité encore plus forte dans le secteur de l’alimentation humaine.

La défense et le développement des services publics, la lutte contre les privatisations. La question de la défense des services publics est décisive pour construire l’alternative politique tout de suite. Ils tiennent en effet une place structurante dans l’organisation et l’économie du pays. Ils constituent une référence sociale pour l’ensemble des salariés. La capacité de mobilisation  et d’entraînement des salariés du secteur public est un atout déterminant pour l’ensemble du mouvement social.

Le démantèlement, l’établissement des critères du privé, la privatisation de tous les services publics sont l’un des axes de la politique des gouvernements successifs. Le processus de privatisation suit un schéma similaire pour chaque entreprise, marqué notamment par la mise en concurrence et la marchandisation de l’activité sous prétexte d’une directive européenne, la remise en cause des statuts de l’entreprise et des personnels. La force et les suites de la lutte des cheminots en 2014 contre la « réforme ferroviaire » constituent de nouveaux points d’appui pour la résistance de tous les salariés des services publics et des usagers.

Les points de convergences avec les usagers et l’ensemble des citoyens sont très importants. L’expérience est faite des premières privatisations, aussi bien en termes de dégradation du service rendu, des conditions de travail et de sécurité, de remise en cause du principe d’égalité, de hausse des tarifs, de menaces de désertification, de suppressions d’emploi qu’économiquement, en termes de reconstitution d’oligopoles privés.

Pour nous communistes, la question des services publics et des entreprises nationales est  essentielle parce qu’ils constituent un point de résistance fondamental au marché capitaliste, une première étape dans l’appropriation publique des moyens de production, le socle d’un développement de l’économie basé sur la réponse aux besoins. Nos camarades, à l’image de Marcel Paul, ministre communiste à la Libération, auteur de la nationalisation de l’électricité et du gaz, ont joué un rôle déterminant dans leur conquête.

Notre efficacité dans cette lutte suppose une clarification sans ambiguïté de nos positions :

- refus de l’application en France des directives et règlements européens de mise en concurrence des activités de service public

- revendication de la défense, de la reconquête et de l’extension des monopoles publics, notamment gagnés en 1937 et en 1944.

- conception du service public « à la française » : la notion de service public est indissociablement liée à la propriété publique de l’opérateur.

La bataille pour la sauvegarde et le développement des services publics tout de suite doit aussi être dirigée vers les collectivités locales, régions, communautés d’agglomération, municipalités. Nous revendiquons la (re)municipalisation ou la création de régies (gérant directement l’exécution) par exemple pour assurer un service public de distribution de l’eau ou des transports urbains…

Pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie. A côté de nos actions pour la reconquête des grands services publics nationalisés, nous proposons que le congrès reprenne résolument nos campagnes pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie dans l’esprit des nationalisations démocratiques de la Libération. Le Parti n’a jamais prétendu que des nationalisations, sous régime capitaliste, représentaient un début de socialisme ou des îlots de socialisme. Mais la nationalisation représente une importante amélioration du rapport de force, en faveur des salariés et du peuple, pour développer les secteurs clés de l’économie, les défendre face à des projets destructeurs du capital, dans le sens de la réponse aux besoins du pays.  Nous nous prononçons pour des nationalisations intégrales, à 100%, y compris par voie de réquisition, excluant l’actionnariat privé. Dans les entreprises publiques, la lutte reste constante contre l’étatisation au service du profit capitaliste réalisé dans le reste de l’économie, contre la « nationalisation des pertes ». La signification historique, démocratique, de la « nationalisation à la française » explique pourquoi le gouvernement de Sarkozy en 2008 s’est bien gardé de nationaliser les banques mais a eu recours à une autre forme pour son plan d’aide à la finance. En 2012, face au plan de liquidation de plusieurs usines de PSA en France, à l’enterrement de la sidérurgie de Florange, en 2013, face au plan de démantèlement d’Alstom, le Parti aurait pu et dû porter la revendication de la nationalisation dans une campagne nationale de soutien aux luttes.

Parmi les secteurs clés, dont la nationalisation s’impose, nous proposons que le congrès inscrive, entre autres : L’ensemble du secteur bancaire et financier, les industries sidérurgiques, automobiles, aéronautiques, pharmaceutiques…, les industries d’armement, le secteur énergétique, les autoroutes…

Dans ces activités particulièrement, il existe objectivement un rapport de force potentiel national pour des nationalisations démocratiques.