PCF – Vie du Parti – CN

Novembre 2017 – PCF – Motion de la section du Jarnisy (Meurthe-et-Moselle)

Motion

Section PCF du Jarnisy 54

LE 14 11 2017

Nous sommes arrivés à un tournant historique de notre histoire, notre modèle social est sauvagement attaqué par le gouvernement Macron, prolongement évidant des gouvernements capitalistes successifs depuis des décennies.

Il est de plus en plus difficile, malgré les luttes multiples partout en France, aujourd’hui, de freiner cette rage, cette folie qui a pour nom : profits capitalistes et exploitation des hommes, à tous les niveaux.

Macron, le Medef ne se contentent pas de la lutte de classes, pour eux c’est la guerre de classes, assurés qu’ils sont de pouvoir compter sur leurs relais politiques, le Front national, les défroqués  du PS et de la Droite en marche, la droite elle-même et la social-démocratie dont on ne saurait occulter la place occupée depuis des décennies sur l’échiquier de la bourgeoisie.

Il est utile, nécessaire, de rappeler que chaque fois que cette gauche a gouverné, elle a laissé en place les contre réformes de la droite, souvent, les a accompagnées, voire renforcées.

La casse du Code du travail couplée à la casse de la Sécu, la casse industrielle ajoutée à celle des régimes de solidarité, la casse de tous les secteurs, éducation, santé, tout cela est au cœur de leur projet, il s’agit pour les tenants du capital de donner acte à  un  recul de civilisation sans précédent.

L’affrontement entre le capital et le travail est à son paroxysme, le patronat règne de plein droit… Pourtant la résistance est là et peut grandir.

La fatalité d’un capitalisme débridé et triomphant serait-elle avérée ?

Certes non, c’est le moment pour notre parti d’y mettre fin !

Pourtant, il n’y parvient pas ! Pourquoi ?

Pour comprendre cela il faut aujourd’hui analyser démocratiquement, les  adhérents seuls doivent avoir ce droit au sein de nos organisations,  le bilan stratégique et politique de notre parti, pas seulement à partir des dernières élections de 2017 qui ont donné   un score catastrophique malgré le déploiement de tant de camarades, conséquences de la faillite pour ne pas dire la capitulation devant une logique illusoire : l’élection non comme moyen mais comme seul but, celui d’assurer la survie …

Non, c’est à Martigues que nous devons revenir, ce congrès de liquidation qui n’a cessé de prospérer au sein même de la direction de notre parti et qui s’est niché au cœur de toute la stratégie menée depuis lors .

Les pertes, les défaites, les illusions à la  Tsipras sur une Europe  faite par et pour le capital qui serait aménageable ont largement porté atteinte à l’image de notre parti communiste, à son rôle, à sa place et son utilité  et désormais c’est son existence même  qui est menacée

En tant que parti héritier de la Commune de Paris, Parti des Fusillés, Parti du Front Populaire, Parti des Brigades Internationales, Parti de la solidarité internationale envers les peuples et nos partis frères.

Le bilan que nous en tirerons, est évident, nous ne pouvons être un Parti à géométrie variable, en oubliant que nous sommes liés à la rue, à l’entreprise et aux travailleurs.

Cette fausse piste, l’électoralisme, fait ressortir ce rêve de la facilité qui voit notre parti accroché à la social-démocratie, de droite avec Jospin, de gauche avec Hamon, populiste avec Mélenchon, avec pour conséquences l’effondrement de toute perspective politique non pas de changer la vie mais de changer de vie, de société, en clair : d’abattre le capitalisme mortifère au profit d’une société débarrassée des antagonismes de classes, une société du socialisme émancipateur.

Le parti en est réduit à être la béquille de la social-démocratie, au prétexte de sauver l’essentiel, nous y perdons le meilleur de nos forces, notre utilité de parti de classe, notre raison d’être et, par là même, celle de la nécessité dans notre France d’un Parti Communiste… Communiste !

Communistes nous l’affirmons, sans Octobre 17, bien sûr, il n’y aurait pas eu décembre 1920 à Tours et tant de conquêtes ouvrières et démocratiques n’auraient jamais été conquises.

Les communistes doivent avoir les moyens de se former, d’apprendre, le parti communiste doit redevenir ce creuset qui a donné à notre nation et notre peuple tant de militants dévoués, respectés, éduqués et à même de se frotter au combat idéologique, à tous les combats contre toutes les injustices.

Une consultation à l’américaine ne suffit pas, ne peut suffire au fonctionnement d’une organisation démocratique, le militant communiste est propriétaire de son parti, le congrès est un moment essentiel de sa vie de militant, rien ne saurait justifier la confiscation de notre congrès par des sondocrates.

Notre Parti Communiste n’est pas une lessive 3  en 1, il ne saurait retrouver sa place avec des bidouillages  et autres artifices, dans une telle situation Maurice Thorez a montré la voie, « aller aux masses ».

Le Parti Communiste Français ne peut, ne saurait être  un parti comme les autres selon les vœux  Robert Hue.

L’histoire du Parti Communiste ne le supportera pas, l’Histoire, avec un grand H, ne le supporterait pas, nous demeurons le seul rempart utile, le seul instrument de l’émancipation humaine dans notre pays.

Notre parti doit retrouver sa raison d’être !

Il doit se remettre sur les rails de la luttes des classes  Et mieux encore, il doit en être la locomotive !

Conseil national du PCF des 13 et 14 octobre 2017 – Intervention d’Emmanuel Dang Tran, fédération de Paris, préparée pour la discussion sur la préparation du congrès extraordinaire.

Ce congrès s’apprête à n’avoir d’extraordinaire que le nom ou plutôt la méthode pour le moins peu commune. Cette dernière permet aux dirigeants d’esquiver, une nouvelle fois, un bilan réel sur les causes, et sur leurs responsabilités, dans le processus de disparition du PCF, dont le nouveaux désastre électoral de juin permet de mesurer l’avancement.

Avancer le congrès de 6 ou 12 mois n’en fait pas un congrès « extraordinaire ». C’est la seule question que les adhérents sont invités à trancher dans ce questionnaire, pour sans doute leur donner l’illusion qu’ils décideront sur le reste.  Dans tous les cas, avec un congrès prévu en 2018 ou 2019 on ne sera plus sur un congrès « à chaud ». La préparation envisagée par la direction laisse présager une phase de débat statutaire aussi précipitée et bâclée qu’aux congrès précédents, si les communistes obtiennent le respect des statuts. De plus, avancer le congrès permet d’éviter une coïncidence avec la préparation des élections européennes qui aurait eu l’intérêt de mettre sur la table des discussions la ligne politique d’intégration européenne de la direction, 25 ans après notre grande campagne contre Maastricht, dont l’anniversaire a été totalement occulté par l’Huma et la direction.

Le congrès ne peut pas être « extraordinaire » si tout est fait pour écarter ce qui le justifie : l’état d’échec et de désaveu inédit que le résultat électoral de juin a traduit. Le déni, l’absence d’autocritique, la volonté d’imposer la poursuite de la même stratégie, envers et contre tout, sont pourtant ce qui ressort de la volonté de la direction du Parti, depuis le CN de juin, dans la préparation du congrès, comme dans la vie politique sous Macron. Pour Pierre Laurent, on est toujours au milieu du gué, il faut continuer les « transformations » et la matrice « Parti communiste » est usagée comme nous l’indiquent les sondages. Toujours les sondages ! Elle est d’autant plus usagée qu’on ne s’en sert pas et qu’on lui tourne le dos !

C’est une bonne chose qu’il reste des groupes à l’Assemblée et au Sénat. Mais nous savons tous que cela tient à des situations et à des arrangements locaux, à géométrie variable. Quand la liste à Paris aux sénatoriales obtient 9% des « grands » électeurs inscrits mais qu’aux législatives, moins de 2% de la classe ouvrière vote pour nos candidats : c’est le monde à l’envers pour un Parti communiste.

L’introduction du questionnaire et toute sa conception traduisent cette volonté de se défausser du bilan et de diluer les critiques. Dans les sections la méthode suscite scepticisme, réticence. Ne nous racontons pas d’histoires : les directions les plus volontaristes ont du mal à faire remplir les formulaires. Je fais partie de camarades qui invitent à rejeter le questionnaire, à rejeter une méthode biaisée, correspondant à une volonté de contourner le débat et l’expression critique des communistes pour mieux poursuivre la stratégie qui remet en cause l’existence même du Parti.

Le marketing n’a rien à faire dans un parti communiste. Les sondages sont conçus, les réponses traitées et interprétées dans le sens voulu par leur commanditaire. Les questions « ouvertes » appellent des réponses « cause toujours ». Les camarades ne doivent pas se faire d’illusions.

Deux ou trois formules identitaires vont être mises en discussion, mais seulement pour, communistes, nous occuper et nous rassurer. Il est question, enfin, de classe mais sous la formule antimarxiste de « classe populaire ». Une fois de plus, nous allons sauver le nom du Parti, symboliquement, pour que la ligne et la stratégie de la direction continuent à le vider de son sens et à le diluer publiquement, dans des tentatives de recomposition à « gauche ». Après le « Front de gauche », les « Communs » et ensuite ?

Il y a 25 ans, Robert Hue commençait à faire appel aux instituts de sondage bourgeois pour valider la stratégie de « transformation ». Avec ce questionnaire, nous sommes passés à l’étape d’après, semble-t-il.

La direction du Parti recourt au logiciel de la multinationale américaine du marketing électoral Nationbuilder, dont Trump aux Etats-Unis, Juppé, Fillon ou Mélenchon sont des clients « addicts ».

La spécialité de Nationbuilder : le profilage, le fichage des électeurs, des adhérents pour mieux vendre des produits politiques. Nous apprenons, horrifiés, que la direction du Parti a acheté, en janvier, les services de Nationbuilder. En février, la CNIL interdisait heureusement le fichage, depuis les réseaux sociaux des clients électoraux potentiels (dont la direction aura peu profité malgré l’investissement !). Mais les services de Nationbuilder continuent d’être utilisés pour les élections (avec quelle efficacité pour un Parti communiste !!) et maintenant pour le fichage et l’orientation des adhérents. Dans la presse spécialisé, je lis : « le précieux fichier interne Cociel alimentera la plateforme NationBuilder. A terme, le PCF envisage de gérer l’ensemble de sa base militante et de son maillage territorial grâce au logiciel américain ».

Une nouvelle façon de faire de la politique, le marketing électoral 2.0 ? Le fichage des clients-électeurs. Je préfère la discussion militante avec les collègues et voisins ! L’Humain d’abord ? Non Orwell version 1984.

Je demande que l’utilisation de ce logiciel soit abandonnée. Je propose qu’une question soit posée aux communistes : souhaitez-vous être fichés par le logiciel NationBuilder.

Cette étape de la préparation du congrès ne peut être séparée de nos positions et de nos actions contre la politique de Macron. Là aussi, l’absence de remise en cause a de lourdes conséquences.

Dans le Parti, aux précédentes réunions du CN aussi, a été analysé comment l’opération politicienne de Mélenchon court-circuite dangereusement le mouvement et le rapport de force pour gagner le retrait des ordonnances Macron et commencer à mettre en échec sa politique. Mais pourquoi donc, Pierre Laurent est-il allé soutenir la grand’messe de Mélenchon le 23 septembre ? Mélenchon a clairement annoncé sa voie, son impasse, dans son discours à « ses gens »: « au bout de la rue, il y a les élections ». Pierre Laurent enfonçait le clou en annonçant à la presse le lendemain son espoir d’une alternative politique, électorale pour 2022, avec les Insoumis, EELV et Hamon. Un contre-sens total dans la période. Une majorité de travailleur existe contre les ordonnances tout de suite, certainement pas pour une nouvelle illusion en 2022 !

Sur le fond, c’est également mauvais et contre-productif. Nous sommes en complet désaccord avec les positions de Mélenchon, favorables à une fusion CSG/Impôt sur le revenu, et de Hamon, avec son revenu universel attaquant la Sécurité sociale. Loin de s’opposer, ces socio-démocrates accompagnent idéologiquement les contre-réformes du pouvoir.

Contre la suite du démantèlement d’Alstom, pourquoi, communistes, nous ne portons pas l’exigence de la nationalisation du ferroviaire comme de l’énergétique, livrés, à défaut de capitalistes français, à Siemens demain, à General Electric hier ? En système capitaliste, la nationalisation n’est pas notre réponse à tout : mais un rapport de force existe dans le pays, sur ces activités cruciales à la réponse aux besoins, pour gagner une nationalisation démocratique. Nous ne pouvons pas en rester à demander une commission d’enquête parlementaire et un rachat, au profit de Bouygues, comme le demande aussi le PS, des actions qu’il a prêtées à l’Etat.

Riposte sociale, industrie, Europe, organisation du Parti : les questions du congrès sont des questions présentes, urgentes. Il faut la rupture avec les positions d’abandon.

Je finis par une proposition, une demande, que je partage avec de nombreux camarades en vue de l’assemblée des animateurs de section le 18 novembre. Après le désastre électoral de juin, le Comité exécutif national a choisi – malgré certaines voix semble-t-il – de ne pas remettre sa démission aux communistes. Le CEN doit donc assumer ses choix clairement devant eux. Plutôt que le questionnaire de diversion, nous demandons  – comme c’est logique dans toute association – que le CEN présente son bilan d’activité depuis le dernier congrès, soumette et assume son analyse, et l’orientation qu’il propose.

Les communistes ont besoin de discuter sur un texte commun, dès à présent. C’est la condition du débat démocratique mais aussi de la survie et de la renaissance du PCF.

« Séminaire » du CN du PCF du 25/08/17 : une étape pour préparer un congrès extraordinairement antidémocratique, d’esquive et de poursuite de la stratégie de destruction du Parti.

Emmanuel Dang Tran, 25 août 2017, actualisé 17h  (entre crochets)

Pierre Laurent à l'Université d'été du PS 2014: déjà se "réinventer"!

La direction du PCF invite aujourd’hui, 25 août 2017, avant l’ouverture de « l’université d’été » à Angers, les membres du Conseil national à un « séminaire ». Celui-ci est censé préparer l’organisation du congrès prétendument « extraordinaire » de 2018.

La direction a fourni et diffusé assez largement un projet de « document de consultation des communistes » que discuteront les membres présents à cette réunion, qui n’est pas une session du CN. Je reproduis ce texte ci-dessous, sur lequel je réagis. La version finale sera diffusée par la direction. Aucune modification fondamentale n’est à attendre a priori. [Le texte a suscité un important scepticisme parmi les intervenants et va être profondément retravaillé dans les jours qui viennent, sans que le principe du questionnaire-sondage soit remis en cause. NdA]

Il sera hors de question pour moi de chercher à amender une démarche que je considère être une véritable insulte faite aux communistes.

La méthode de consultation proposée pour préparer l’ordre du jour du congrès est celle du questionnaire « QCM », façon sondage d’opinion, avec un guidage et des « choix multiples » prédéfinis. Un questionnaire anonyme de surcroît ! Chacun sait que le commanditaire d’un sondage public choisit et oriente les questions et les réponses. C’est également le même qui retraitera les réponses ! Quel camarade pourra tomber dans l’illusion d’avoir participé à quelque chose avec une telle caricature de consultation?

Visiblement, Pierre Laurent, et la plupart des directions du PCF veulent pouvoir parler au nom de majorités silencieuses, anonymes, qui n’existent pas, pour échapper ensuite aux vraies questions.

La « consultation » suit les annonces de Pierre Laurent dans son discours-fleuve du CN des 23 et 24 juin. Elle vise clairement à exonérer, au maximum, la direction sortante, malgré son nouvel échec historique, de ce qu’il reste de débat démocratique organisé dans le Parti, tel que les statuts le prévoient quant à la préparation des congrès. C’est le seul point sur lequel le congrès prévu a quelque chose « d’extraordinaire ».

Avec le questionnaire, le seul choix sur lequel les communistes sont invités à trancher, anonymement, c’est la date de tenue du congrès, entre juin ou octobre 2018. Là encore, il ne s’agit que d’avancer de 7 ou de 12 mois le congrès normal, le temps de faire digérer le désaveu de la période électorale 2017. Il s’agit aussi – le texte les mentionne – d’éviter la coïncidence entre le congrès et la préparation des élections européennes de 2019. La critique évidente, à ce moment, ne manquerait pas de monter face aux positions euroconstructives adoptées par la direction du PCF et le PGE ou par Tsipras.

Pour trouver les bonnes réponses, déjà induites par le QCM lui-même, il n’y a qu’à reprendre le discours de juin de Pierre Laurent. Il faut continuer à « réinventer le Parti », pousser plus loin les transformations du Parti etc. continuer sur la même voie.

Maintenant que le « Front de gauche » est enterré, on peut ouvrir une discussion sur ce sujet (en 2008, il a été imposé en marge du 34ème congrès et sans consultation). Mais, pour la direction, une – petite – place dans la recomposition de la gauche social-démocrate, traditionnelle ou populiste, reste l’objectif. Les regroupements pour les élections et la présence à tout prix dans les institutions restent, plus que jamais, la priorité.

Deux débats de diversion, déjà repérables dans le discours de P. Laurent, sont confirmés dans l’orientation du questionnaire. Une discussion largement à vide s’annonce sur les « classes populaires » (expression antimarxiste, les classes se définissant par une position dans la production et la création de plus-value) mais excluant tout retour au Parti de classe. Une discussion sur les identifiants du Parti, que l’on maintiendra officiellement, – le changement de nom n’est plus évoqué – vise à tranquilliser les adhérents, comme la reprise gratuite du mot « révolutionnaire », alors qu’on ne cesse de les vider de leur contenu et de les délaisser.

Ce séminaire et ce questionnaire préparent l’orientation de l’assemblée des animateurs de section du 14 octobre [peut-être reportée au 18 novembre] dont les directions vont s’efforcer de verrouiller la participation. Celle-ci n’est pas davantage habilitée à contourner les statuts et la préparation des congrès.

La gravité de la situation du Parti exige un vrai congrès, non un congrès bâclé comme les 36 et 37èmes, et encore moins un congrès via enquête d’opinion !

Les communistes doivent pouvoir disposer et discuter d’un texte national commun posant un rapport d’activité de la direction sortante, un bilan des positionnements suivis depuis plusieurs congrès. Et ce au plus tôt. Ils doivent pouvoir ébattre et se prononcer sur les questions stratégiques de fond et les plus immédiates : réorientation de l’UE ou rupture avec l’UE, combinaisons avec des organisations de « gauche » ou rassemblement à partir des luttes, modulation des aides aux entreprises ou rupture avec la politique au service du capital etc.

Après la méthode Coué infligée lors du dernier CN de juin, cette nouvelle étape marque la volonté de la direction du Parti de passer en force – fût-ce sur le mode dilatoire et soporifique – d’esquiver les débats, de poursuivre jusqu’au bout la ligne de « mutation/transformation/liquidation ».

Pour le Parti et ce qu’il doit porter dans la lutte des classes, malgré la marginalisation et le discrédit, mais au vu de ce que continue à représenter notre Parti, les camarades ne doivent ni se décourager et s’éloigner, ni se résoudre encore à  un faux « moindre mal » et une fausse unité de ce qui reste.

Je fais partie de ceux qui considèrent, encore davantage aujourd’hui, que Pierre Laurent et la direction exécutive ne sont pas à même d’organiser le congrès et qu’ils devraient démissionner (APPEL A SIGNER EN LIEN).

D’accord ou non, tous les communistes doivent se réunir dans l’exigence du respect de statut, avec proposition de résolution d’un CN assumant ses responsabilités, textes alternatifs et vote(s) et avec le temps, l’impulsion et l’impartialité nécessaires à l’échange.

Ce n’est pas l’état d’esprit de l’équipe dirigeante. C’est aux communistes de l’imposer, d’engager eux-mêmes le processus de reconstruction du Parti de classe en donnant la priorité au rassemblement dans les luttes.

 

 

 

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CI-DESSOUS : ATTENTION DOCUMENT DE TRAVAIL PROVISOIRE NON ADOPTE : IL SERA LARGEMENT MODIFIE. NOUS LE REPRODUISONS, SUIVANT LE SOUCI GENERAL DE TRANSPARENCE, POUR LA MESURE DE L’ETAT D’ESPRIT DE LA DIRECTION DU PARTI

Consultation des communistes sur les thèmes et chantiers du congrès extraordinaire 2018

en vue de la réunion nationale des animateurs de sections

Le Conseil national a décidé de tenir un congrès extraordinaire du PCF en 2018 et non en 2019 comme prévu initialement.

Pourquoi un congrès extraordinaire ?

La situation politique de ces derniers mois, avec notamment l’élection de Trump aux États-Unis, les derniers événements en Amérique latine ou encore les guerres sans fin au Moyen-Orient, est marquée au niveau international par des affrontements extrêmement violents. La concentration des richesses, les affrontements guerriers, les actes terroristes qui frappent sur tous les continents,  la résurgence des organisations d’extrême-droite montrent à quel point l’humanité peut sombrer dans un chaos. En France, l’élection de Macron est également le témoignage de cet affrontement au niveau national. La séquence électorale de 2017 a bouleversé le système politique dans notre pays. La situation n’est pas stabilisée et la crise politique et sociale reste entière. Les premières décisions du pouvoir Macron sont brutales et appellent la construction de ripostes fortes. Des rendez-vous de première importance nécessiteront décisions et dispositifs efficaces, dont celui des européenne de 2019. Notre parti a maintenu un groupe de députés à l’Assemblée nationale, mais avec des résultats législatifs historiquement bas. La question de l’avenir de notre combat et de la forme qu’il doit prendre est posée. Le paysage à gauche a totalement changé, et derrière ce choc politique, se développent des révolutions profondes de notre société et du monde où cohabitent des dangers immenses et une grande recherche de renouveau dans la société française. Notre combat communiste est plus utile que jamais pour répondre au besoin de justice et de paix mais il doit être profondément repensé dans ces conditions nouvelles.

- Pourquoi une consultation des communistes ?

Ce document de consultation est un élément important pour la préparation du congrès extraordinaire en 2018. Il s’agit de travailler à définir les chantiers que nous souhaiterions voir aborder à l’occasion de notre congrès. Les résultats de ce document de consultation seront versés aux débats de l’assemblée des animateurs de section du 14 octobre.

Cette assemblée proposera la liste des chantiers de travail ainsi que l’ordre du jour du congrès, sa date et sa méthode de préparation.

Cette consultation ouverte à l’ensemble des adhérents de notre parti se déroule du 26 août au 7 octobre et sera traitée de façon anonyme.

Il est important que chacun s’empare de ce questionnaire afin de permettre au plus grand nombre d’adhérents de notre parti de s’exprimer sur les questions qu’ils souhaitent voir aborder à l’occasion de notre congrès et de faire vivre notre plus bel atout, notre intelligence collective.

 

 

I. Quels chantiers pour ce congrès?

1.1 Bilan et enseignements de la dernière période

Nous avons besoin de cerner ensemble les difficultés, comme les points d’appui, de la dernière période et les enseignements de la nouvelle situation politique, en identifiant et distinguant les questions conjoncturelles (derniers choix stratégiques) et les questions structurelles (évolution longue, changements de société…) :

➔ Front de gauche : 

  • As-tu participé à des assemblées citoyennes dans ta ville/ton entreprise ? OUI/NON
  • Nous proposons de faire ensemble le bilan de l’expérience du Front de gauche de ces dernières années. Es-tu d’accord avec cette proposition ? OUI / NON
  • Si tu le souhaites, partage ici quelques premiers éléments de ton expérience à ce sujet :

………….

➔ Fronts de luttes :

  • As-tu participé à des initiatives et/ou luttes concrètes associant des citoyen‑ne‑s, des syndicats, des associations, mouvements, élu-e-s ? OUI / NON
  • Te semble-t-il nécessaire de revenir collectivement sur les enseignements de ces expériences ? OUI / NON
  • Si tu le souhaites, partage ici quelques premiers éléments de ton expérience à ce sujet :

………….

➔ Consultation citoyenne :

  • As-tu rempli toi-même la grande consultation ? OUI/NON
  • As-tu fait remplir la grande consultation ? OUI/NON
  • Te semble-t-il nécessaire de revenir collectivement sur les enseignements de cette initiative nationale ? OUI / NON
  • Si tu le souhaites, partage ici quelques premiers éléments de ton expérience à ce sujet :

………….

➔ Séquences électorales 2017 :

  • As-tu pris part à la campagne :

◦   présidentielle

◦   législatives

◦   aucune des 2

  • Nous proposons de travailler ensemble à un bilan de ces campagnes. Es-tu d’accord ? OUI / NON
  • Si tu le souhaites, partage ici quelques premiers éléments de ton expérience à ce sujet :

………….

En s’appuyant sur les axes ci-dessus, élargis à ceux qui remonteront de nos travaux des mois prochains, pour mieux alimenter et enrichir le débat sur les transformations du PCF, nous proposons qu’un bilan des dernières années constitue un premier point de notre congrès.

Es-tu d’accord avec cette proposition ? OUI / NON 

Selon toi, un autre sujet doit-il figurer au bilan ? Si oui, lequel ?

 

            1.2 Quels chantiers de transformation  pour le PCF?

Le Parti communiste français est appelé à se réinventer pour contribuer, dans les mois et années à venir, à l’amorce d’un processus de transformation sociale au service des intérêts populaires de notre pays. Son rôle, son avenir sont à interroger. Quels sujets te semble-t-il important d’aborder lors du congrès dans ce but :

 

➔ La question de notre stratégie de transformation concrète

Penses-tu que cette question doit être abordée ? OUI / NON

➔ Si oui, choisis parmi 3 questions ci-dessous, numérote-les de 1 à 3 par ordre d’importance pour toi :

■ Notre projet est-il à la hauteur de la société du 21e siècle ?  Quels sont les nouveaux enjeux à prendre en compte ?

■ Comment faire vivre et progresser notre projet ? A partir de quelles aspirations de la société ?  Dans quelles luttes ?

■ Comment devenir un parti de la conquête citoyenne ? Comment permettre la participation citoyenne ?

■ Quel rassemblement voulons-nous, avec qui, comment ? Avec quels objectifs ? Quels outils ?

■ Conquérir des lieux de pouvoirs et les exercer ? Pour quoi faire ? Avec qui ?

■ Quelle gauche voulons-nous reconstruire ? comment y faire entendre notre singularité ?

■ Autres :

 

 De qui sommes-nous ou voulons-nous être le parti ?

Penses-tu que cette question doit être travaillée et mise en débat ? OUI / NON

➔ Si oui, choisis parmi 3 questions ci-dessous, numérote-les de 1 à 3 par ordre d’importance pour toi :.

■ Comment redevenir le parti des classes populaires ? Qu’est ce que cela signifie ?Quelles priorités se donner?

 

■ Comment rendre constructives les colères populaires et citoyennes qui s’expriment ?

■ Quelles sont les formes d’engagement les plus adaptées pour y arriver ?

■ De quels modes d’organisation avons-nous besoin pour permettre à chacun de trouver sa place dans notre parti?

■ Autres :

 

  De quel parti avons-nous besoin ?

Penses-tu que cette question doit être travaillée et mise en débat ? OUI / NON

Si oui, choisis parmi 3 questions ci-dessous, numérote-les de 1 à 3 par ordre d’importance pour toi :

■ Quelle nouvelle forme d’organisation démocratique révolutionnaire adaptée aux nouvelles configurations territoriales et institutionnelles?

■ Quels nouveaux usages collaboratifs et démocratiques à imaginer, à développer ?

■ Comment concilier cohérence nationale et réalités locales dans nos luttes, nos campagnes ?  Comment, à partir de nos bonnes pratiques locales et du travail de nos élu-e-s, construire les outils de notre stratégie nationale de transformation sociale ?

■ Comment mener la bataille idéologique face au rouleau compresseur libéral ?  Comment mieux animer nos campagnes à hauteur de cette ambition ?

■ Quel rôle et quelle place des directions dans notre parti?

■ Quels moyens humains et financiers pour mettre en œuvre ces politiques ?

■ Autres :

 

  Les identifiants du PCF, la communication, la visibilité,

Penses-tu que cette question doit être abordée ? OUI / NON

➔ Si oui, choisis parmi 3 questions ci-dessous, numérote-les de 1 à 3 par ordre d’importance pour toi :

■ Comment définir le communisme d’aujourd’hui ? Comment le PCF l’incarne-t-il , au quotidien de nos luttes et dans nos combats à long terme ?

■ Refonder des repères et des symboles forts, lesquels et comment ?

■ Reconstruire notre communication à partir d’une redéfinition, claire et accessible pour tous, à partir d’ identifiants forts de notre parti ?

■ Comment organiser l’apport et la pratique du numérique dans la transmission, la diffusion et l’animation de nos idées ?

■  Comment retravailler notre relation aux médias, et aux nouveaux médias ?

■ Autres :

 

➔ As tu d’autres propositions de chantiers à traiter ? (3 maximum)

………

 

➔ Pour travailler concrètement à ces chantiers, as-tu des initiatives nouvelles à proposer,   des expériences à faire partager ?

   ……..

 

II. Quelle méthode pour le congrès ?

Pour enrichir les échanges et travaux des animateurs de section, et les aider à se déterminer, peux-tu exprimer tes choix prioritaires de date, processus et méthodes du congrès extraordinaire :

➔ Date du Congrès extraordinaire (coche ton choix)

■ JUIN 2018

■ OCTOBRE 2018

➔ Processus d’élaboration

• Plutôt que de discuter d’emblée un texte global dans nos sections et nos fédérations, nous proposons d’ouvrir des chantiers de travail et de transformation que déciderait l’Assemblée nationale du 14 octobre.

Ces chantiers, animés nationalement, seraient ouverts à tous les communistes. Ils soumettraient des conclusions et des décisions au printemps ou avant l’été selon la date du Congrès. C’est sur ces propositions que les communistes débattraient et voteraient au Congrès.

■ Es-tu d’accord ?  OUI / NON

■ As-tu une autre proposition ?

……

➔ Méthode de travail pour le processus d’élaboration

• Pour créer plus de liens et un travail collaboratif entre les réflexions des groupes de travail, ou des sections/fédérations et contributions personnelles, nous proposons d’utiliser une plate-forme numérique organisée par chantier.

Cependant les camarades souhaitant s’exprimer hors plate-forme pourront bien-sûr le faire par mail, courrier etc.

■ Es-tu d’accord ? OUI / NON :

■ As-tu une autre méthode à proposer ?

….

• Nous proposons qu’une consultation des communistes, affinée par les décisions de l’assemblée nationale des animateurs et animatrices de section, soit poursuivie sur chacun des chantiers avec des méthodes qui devront être décidées à partir du 14 octobre

■ Es-tu d’accord ? OUI / NON :

■ As-tu une autre méthode à proposer ?

➔ Implications de sympathisants, non adhérents, acteurs du mouvement social et citoyen, intellectuels …

• Tout le long de notre processus de travail sur les différents chantiers, nous proposons que nous puissions, sur certains sujets, auditionner, consulter des acteurs de la société.

■ Es-tu d’accord ? OUI / NON :

■ As-tu une autre méthode à proposer ?

 

 

III. Ton engagement / ton expérience/ ton rapport au parti / priorité des campagnes

Nom :

Prénom :

Fédération :

Section :

Date de naissance : JJ/MM/AAAA

Mobile :

Mail :

Date d’adhésion :

Situation professionnelle : CDI/ CCD/ Privé d’emploi/ Etudiant / Lycéen

 

➔ Quels événements et raisons ont motivé ton adhésion ?

 

➔ En plus de ton implication au PCF est-tu militant(e) d’une organisation syndicale ou associative ?

• Si oui laquelle :

• Y exerces-tu des responsabilités ? Oui / Non

 

➔ Verses-tu des cotisations régulièrement au PCF  ? OUI/ NON

 

➔ As-tu des contacts réguliers avec les communistes de ta section : OUI/ NON

• Si non, pourquoi ?

 

➔ Assistes-tu au AG de ta section ?

■ Systématiquement, sauf empêchement

■ Quand l’AG a un enjeu important (vote…)

■ Rarement, cela ne t’intéresse pas

■ Impossible avec ton emploi du temps familial ou professionnel

■ Tu n’aimes pas le mode de fonctionnement en AG

■ Tu ne souhaites pas prendre la parole en public

■ Autres :

 

➔ As-tu déjà participé à une formation du PCF ? OUI / NON

• Si oui laquelle :

 

➔  Milites-tu ? (cocher) :

■ Chaque semaine

■ Régulièrement selon l’actualité

■ En période de campagne électorale

■ Rarement faute de disponibilité

■ Jamais car je ne me sens pas à l’aise sur le terrain

■ Autre :

 

➔ Où milites-tu ? (Cocher)

■ Dans ton entreprise ou  lieu de travail

■ Dans un quartier populaire

■ En zone rurale

■ Dans ta ville, ton quartier

■ Dans un collectif thématique

■ Autre :

 

➔ Exerces-tu ou as-tu exercé une ou des responsabilité-s au sein du PCF ? (locale/départementale/nationale) : oui /non

• Si oui,  la/lesquelles :

• Sur quelle période les, l’as-tu exercée(s) :

➔ Es-tu ou as-tu été élu(e) communiste ? oui /non

• Si oui ton ou tes mandats :

• Sur quelle période les, l’as-tu exercé(s) :

 

 

➔ Parmi tes compétences, ou connaissances lesquelles pourraient être utiles au Parti :

……

 

 

 

➔ Quelles sont pour toi les 3 campagnes prioritaires à mener dans les mois à venir ?

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 Quelles sont pour toi les 3 combats/défis prioritaires à mener dans les années à venir ?

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➔ Qu’est-ce qu’être communiste pour toi aujourd’hui ? (En 4 lignes) 

Evidemment que nous ne défilerons pas derrière Mélenchon le 18 mars !

Nous n’irons pas, communistes de la section du PCF Paris 15ème, défiler derrière Mélenchon le 18 mars. Et ce n’est pas parce que Mélenchon prétend interdire les drapeaux rouges au rassemblement derrière sa personne.

Non, c’est parce que notre drapeau, orné de la faucille et du marteau, porte une perspective révolutionnaire et une voie pour y arriver qui sont totalement contradictoires avec la fumeuse « 6ème république » de MM. Mélenchon, Montebourg (et plus discrètement de M. Hamon).

Il est significatif que, jamais dans les 120 pages du programme de Mélenchon, « L’Avenir en commun », n’apparaissent le mot « capitalisme » et l’expression « lutte des classes ». Communistes, la raison d’être de notre engagement conscient est justement de rompre avec le premier en élevant le niveau de la seconde.

Au contraire, Mélenchon voudrait entraîner les aspirations populaires au changement vers une hypothétique réforme, un colmatage de la démocratie bourgeoise.

Marx et Lénine ont le plus clairement démontré combien la démocratie bourgeoise, formelle, cachait la dictature de fait de la classe dominante.

Bien conscients de cette vérité, communistes, nous défendons pied à pied les libertés démocratiques conquises et nous battons pour en arracher d’autres. Mais nous ne nous trompons pas de sens. C’est le rapport de classe dans la production et la société qui oblige la classe dominante, l’Etat bourgeois, à concéder des libertés, qu’ils tentent incessamment de reprendre. Ce n’est pas l’inverse : un bon prince qui octroierait des libéralités, fût-il élu dans un scrutin (contrairement à l’arrivée de De Gaulle au pouvoir en mai 1958), hors de tout rapport de force de classe organisé dans le pays.

Oui, communistes, nous combattons, entre autres, les intercommunalités, les communautés d’agglomération, les grandes régions qui servent à éloigner les lieux de décision des citoyens. Oui, nous nous battons pour le service public, élément essentiel de la démocratie. Oui, nous nous battons pour l’accès au droit, pour la proportionnelle, pour la suppression du Sénat etc. Nous ne désertons aucun terrain de lutte.

Parfois aussi, nous nous battons contre l’inflation d’institutions et de modalités en reprenant les formes de la démocratie bourgeoise pour mieux étouffer l’expression des salariés dans l’entreprise, le droit des syndicats révolutionnaire. Une pseudo-démocratie formelle envahit les relations sociales à l’entreprise où elle prétend établir la validité de « votes » soumis à la prépondérance de l’influence patronale (ex : certaines conséquences des nouvelles règles de « représentativité syndicale »).

Une de nos batailles principales est aussi de nous opposer au déplacement vers l’Union européenne des lieux de décision, notamment depuis et avec l’euro. Les rapports de classe s’étant formés et existant dans le cadre national – pour une longtemps encore -, l’alliance capitaliste et impérialiste qu’est l’UE, sert à contourner les acquis sociaux et démocratiques des classes ouvrières de chaque pays pour renforcer l’exploitation des travailleurs, les mettre en concurrence.

Tout cela, aussi, nous sépare fondamentalement de Mélenchon. Nous ne ferons pas l’affront à celui qui aspire aux plus hautes fonctions de ne pas avoir compris le sens du Traité de Maastricht, quand il en a défendu la philosophie comme porte-parole du PS au Sénat.

Devant la crise de légitimité de l’UE, aujourd’hui, il met en avant une perspective alambiquée et trompeuse, déjà parce qu’elle est conditionnée à son impossible élection. Un « plan A » propage l’idée, l’illusion, d’une réforme possible de l’UE du capital par une renégociation : un « plan A » comme Tsipras ! Un « plan B », conditionné à la fois à l’élection de Mélenchon et à l’issue des tractations du « plan A », envisage une rupture avec l’UE mais seulement une renégociation de son instrument le plus contraignant, l’euro. C’est un « plan B » comme Varoufakis ! La 6ème République est bien loin de l’émancipation de la tutelle de l’UE du capital, de la rupture avec l’application de ces directives que nous prônons !

Non seulement Mélenchon détourne l’aspiration au changement sur le terrain erroné de la réforme de la démocratie bourgeoise, mais il le fait dangereusement avec jeux  et postures politiciens, son « populisme » assumé.

Interrogé, entre autres, par la presse, sur les mesures à prendre contre la corruption, Mélenchon répond qu’il faut limiter la succession des mandats électoraux des parlementaires, lui qui a été 23 ans sénateur, 3 ans ministre et qu’il est depuis 8 ans député européen… Comment l’opinion, les électeurs vont-ils apprécier ce cynisme ?

Avant les législatives, la « France insoumise », comme le « Parti de gauche » avant les élections précédentes, se déploie en tractations, jeux et coups politiciens pour les candidatures et les places, inspirée par les pratiques des courants du PS ou de la figure de référence de JLM, François Mitterrand. Comment l’opinion, les électeurs (notamment les communistes qui ont de la mémoire) vont-ils apprécier cette peu alléchante préfiguration de la « 6ème république » ?

La désignation de Hamon, au lieu de Valls, à la primaire a largement dégonflé la posture de radicalité à gauche de Mélenchon. Les similitudes entre les deux socio-démocrates apparaissent clairement. Mélenchon confirme qu’il observe un « pacte de non-aggression » avec Hamon. Mais l’on ne se dirige pas vers un désistement de l’un sur l’autre qui, seul, laisserait envisager la possibilité d’une victoire. A l’émission « On n’est pas couché » de France 2, Mélenchon explique que cela permettra de capter des électorats plus larges. De plus en plus clairement, on constate que les candidatures Hamon et Mélenchon préparent une recomposition politique à gauche, une cure d’opposition pour retrouver un peu de crédibilité d’ici 2022, canaliser aussi le mouvement social. Ils ne sortent pas du schéma politicien de l’alternance : leur « 6ème république » est tout sauf une rupture du côté social-démocrate !

Enfin et, c’est le plus grave, Mélenchon qui prétend rompre avec la 5ème République et le pouvoir personnel, mène la campagne la plus personnelle, frisant le culte de la personnalité. Il met en avant la fiction dangereuse d’une « relation directe » entre le dirigeant et le peuple, affiche son mépris notamment des partis.

Dans un autre contexte, la candidature de Mélenchon nous laisserait à peu près indifférents. Pour deux raisons, ce n’est pas le cas en 2017.

Premièrement parce que  son « populisme de gauche », que célébrera le rassemblement du 18 mars, alimente gravement le populisme de droite. Deuxièmement – et là Mélenchon n’y est pour rien – parce que la direction de notre parti, le PCF, a choisi, faute de vouloir défendre des positions communistes, de s’aligner sur lui et de jouer le rôle du dindon de la farce en espérant s’en sortir dans la recomposition politique à gauche qui suivra les législatives.

Mais ce n’est pas le choix et la perspective des militants communistes que vous rencontrez dans les quartiers et entreprises du 15ème !