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Jarny : Election du nouveau secrétaire de section, Eric Monnini. Jean Baus passe la main.

Communiqué de la section du PCF du Jarnisy (54)

En vue de la préparation du 36ème Congrès qui aura lieu à Paris du 7 au 10 février 2013, les communistes du Jarnisy ont tenu leur conférence de section le samedi 12 février à la Maison du Peuple à Jarny. De nombreux camarades étaient présents. Notre secrétaire de section sortant Jean Baus, à quelques jours de cette conférence avait envoyé à chaque adhérent une lettre pour exposer le bilan sur l’activité de la section et pour les informer de son intention de passer le relais de secrétaire après avoir été 8 années à la tête de celle-ci.

Après avoir présenté son dernier rapport politique, un large débat et d’échange a eu lieu, ceci dans un esprit de responsabilité et de clairvoyance sur l’avenir politique de notre parti.

A l’issue de ces échanges fructueux et pleins d’espoir, un nouveau bureau a été élu portant à sa tête comme nouveau secrétaire notre camarade Eric Monnini (employé communal à la ville de Jarny).

Nous lui souhaitons bonne chance et nous lui apporterons tout notre soutien pour le mandat qui lui a été confié pour ces trois prochaines années.

Nous changeons de secrétaire  mais pas d’orientation politique à la section du Jarnisy

Telle est la résolution prise par les 14 membres du nouveau bureau

 

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Article du Républicain Lorrain du 16 janvier 2013 :

Chef de file de la section communiste du Jarnisy, Jean Baus vient de passer la main. Pour ses camarades, il restera l’homme qui est parvenu à prendre cent adhérents entre le marteau et la faucille. Portrait.

 

Maman, papa ou… camarade. Mais quel est donc le premier mot qu’a bien pu prononcer le petit Jean Baus ? Face au discours fleuve de ce militant communiste aujourd’hui âgé de 71 ans, la question n’est pas incongrue.

Premier élément de réponse, samedi dernier, dans la Maison du peuple de Jarny, Jean Baus a pris sa 43e carte d’adhérent au Parti communiste français (PCF). Et malheur à celui qui osera dire à ce fidèle que le marteau et la faucille sont des fossiles ; que l’avenir, désormais, c’est le Front de gauche (FDG). Car aujourd’hui plus qu’hier, la simple évocation de cette tendance provoque des plaques rouges sur tout le corps du grand gaillard.

Solide réputation

Définitivement, Jean Baus est un communiste pur et dur. De ceux qui ne peuvent tolérer « l’effacement » de leur parti au sein de la mouvance FDG. Et que sa position plaise ou non, Jean Baus s’en moque comme de son premier chiffon rouge !

L’homme est serein. Il sait que malgré ses coups de gueule à répétition, il bénéficie d’une certaine légitimité. Jean Baus restera en effet le secrétaire ayant sauvé de la disparition la section PCF locale.

« En octobre 2005, lorsque j’ai repris la section, elle n’existait plus que sur le papier , se remémore celui qui, à l’époque, arrivait de Thionville. Il y avait deux maires communistes (Jean-Pierre Maubert et Jacky Zanardo), une conseillère générale et sénatrice (Evelyne Didier), mais plus de parti. En fait, il y avait le toit, mais plus les fondations ! »

Le nouveau secrétaire va alors de mauvaises surprises en tristes découvertes. « La section avait 1 000 € de dettes et deux huissiers sur le dos. Le téléphone était coupé. Au niveau des adhérents, ils étaient une vingtaine, très âgés pour la plupart. »

Quant à l’activité de la structure, elle était inexistante. « Avec mon épouse, nous avons retrouvé dans le local à disposition entre 40 000 et 50 000 tracts et journaux non distribué s. »

Ténacité

Elise et Jean Baus décident alors de prendre le taureau par les cornes. Le couple se lance dans une vaste campagne de porte à porte. Objectifs : « Faire revenir les anciens camarades et en trouver de nouveaux. Ça n’a pas toujours été facile. Certaines personnes nous ont même pris pour des témoins de Jéhovah … »

Les efforts des époux Baus s’avèrent néanmoins payants. La section finit par retrouver un socle d’une cinquantaine de membres. Tout ce petit monde ne tarde pas à bénéficier d’un bulletin de liaison. Une permanence est même assurée tous les vendredis après-midi. Mais là encore, le duo Baus a dû faire preuve de ténacité. « Pendant six mois, personne n’est venu ! », avoue, dans un large sourire, le secrétaire.

La récompense arrive à partir de décembre 2006. « Grâce aux nouveaux locaux de la Maison du peuple, mis à disposition par la mairie de Jarny, on a commencé à accueillir entre 15 et 20 personnes par permanence et on a multiplié les adhésions ».

Fier de son œuvre

Au final, avec 110 adhérents, la section du Jarnisy finit par s’imposer comme la plus importante de Lorraine. Elle pèse désormais de tout son poids.

La preuve : « Ma plus grande fierté, c’est la conférence régionale organisée à Pont-à-Mousson six mois avant les dernières élections régionales. La majorité voulait partir sous l’étiquette du Front de gauche pour faire la peau aux socialistes. De notre côté, nous sommes parvenus à retourner cette conférence en exigeant l’union de la gauche dès le premier tour des Régionales. Si on était entré dans la stratégie aventuriste du Front de gauche, deux ans après pour les Sénatoriales, Évelyne Didier n’aurait pas pu se représenter. Les socialistes ne l’auraient jamais permis . »

 

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Article du Républicain Lorrain du 16 janvier 2013 :

Un nouveau bureau dans la continuité

 

Un changement de tête n’implique pas forcément un changement de pensées ! Nouveau secrétaire de la section communiste du Jarnisy, Éric Monnini, employé communal à Jarny, est bien décidé à s’inscrire dans la continuité de l’action soutenue par Jean Baus durant près de huit ans.

« De toute façon, chez nous, ce n’est pas le secrétaire qui décide. Son rôle est de faire des propositions au bureau, de les soumettre à la discussion. Nous continuerons à travailler comme ça », affirme le nouveau responsable.

Dans le même ordre d’idée, l’équipe n’entend pas changer de ligne politique. « À l’occasion de la préparation du prochain congrès national du PCF, 95 % de nos adhérents se sont prononcés en faveur d’un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe. Il n’est donc pas question de faire marche arrière. » Autrement dit : le Front de gauche, ce sera toujours sans eux !

Toujours au registre de la poursuite des actions engagées, les militants vont intensifier leurs démarches locales en faveur « de la nationalisation de toute la sidérurgie françaises ».

À noter tout de même que la section s’est fixée deux nouveaux objectifs. « 2013 est une année sans élection. Nous allons profiter de cette trêve pour lancer une offensive sur le front des adhésions au parti. » Et donc pour mieux préparer les prochaines échéances électorales. Car là encore, Jean Baus et Éric Monnini partagent la même vision. « Pour nous, il n’y a que deux élections où il faut faire l’union de la gauche dès le premier tour : les Municipales et les Régionales. Pour tous les autres scrutins, il faut avoir le courage politique de présenter des candidats sous les couleurs de notre parti . » L’ultime priorité du groupe est de renouer avec une tradition ancienne. À savoir : « Aller au plus près de ceux qui souffre pour leur venir en aide. »

• Le nouveau bureau de la section PCF du Jarnisy se compose de : Alain Antoine, Elise et Jean Baus, Jean-Pierre Camillini, Pascal Galantini, Savério Guzzo, Sébastien Leclercq, Éric, Marie-Louise et Victor Monnini, Claude Reignier, David Spanier, Christian Tabaglio et François Thiery

Grève générale en Grèce : succès des manifestations du PAME

Les manifestations du premier jour de grève mardi matin (6 novembre, NDLR) organisées par le PAME à Athènes et dans une dizaine d’autres villes grecques ont été massives et animées. Une indication de l’ampleur de la manifestation à Athènes, le fait qu’elle ait rempli la totalité du centre-ville. Des milliers d’ouvriers et de salariés, de travailleurs indépendants, de commerçants, de jeunes et de femmes ont manifesté leur opposition aux mesures brutales, anti-ouvrières et anti-populaires, mises en place par le gouvernement, l’UE et la troika. Le mot de l’ordre de la manifestation : « ces mesures doivent être mises en échec, le peuple doit avoir son mot à dire, soit nous gagnons soit ce sont les monopoles qui gagneront ! »

Lorsque les forces du PAME étaient arrivés au Parlement, le flot humain de manifestants avec les drapeaux et les banderoles du PAME avait encerclé la place Syntagma. Une fois de plus, le rassemblement et le défilé du PAME étaient bien plus massif que celui des directions collaboratrices de la GSEE et de l’ADEDY.

La grève a commencé à l’aube mardi. Les travailleurs sur leurs lieux de travail et les syndiqués des organisations de classe étaient devant les usines, super-marchés, commerces, banques, dans toute la Grèce pour défendre la grève et appeler les travailleurs à participer aux manifestations.

Un moment important fut l’initiative du syndicat des travailleurs du secteur financier qui ont déployé une banderole géante couvrant la façade de la « Banque du Pirée », en réaction au rôle capital joué par ce groupe bancaire, parmi d’autres, dans l’offensive anti-ouvrière contre les employés du secteur bancaire.

Un peu plus tard, les contingents commencèrent à arriver au lieu de rassemblement central avec les banderoles de dizaines de syndicats ouvriers, des comités populaires, des comités de chômeurs, d’étudiants, d’enseignants, de travailleurs de la santé et de la sécurité sociale etc

Nikos Papageorgiou, président du Syndicat des travailleurs des restaurants-du tourisme-de l’hôtellerie en Attique, était le principal intervenant au rassemblement du PAME et il a souligné : « Si nous ne nous organisons pas et ne luttons pas pour une rupture profonde au niveau économique et politique, il n’y aura pas moyen de rétablir le niveau des retraites, des droits sociaux, de la sécurité sociale à celui d’il y a 2 ou 3 ans ».

« Pour le mouvement ouvrier sur des positions de classe », a-t-il ajouté, « il n’y a pas d’autre perspective que la lutte pour un autre mode de développement, où le peuple contrôlera l’économie, sans engagements envers l’UE, à partir de la socialisation des grands monopoles. D’ici là nous allons lutter, en exprimant une véritable solidarité de classe, sur chaque lieu de travail, dans chaque quartier, afin que les mesures ne soient pas adoptées, que personne ne se sente seul contre les patrons et leurs organismes de pouvoir. Nous allons intensifier la lutte afin que les gens ne restent pas de simples spectateurs des événements, mais au contraire qu’ils puissent en être les acteurs ».

« Nous allons continuer à mener une action encore plus résolue dans et hors des lieux de travail », a-t-il souligné, appelant à une participation massive à la manifestation du PAME pour le deuxième jour de grève, mercredi à 17h à Omonia.

Une importante délégation du comité central du KKE a participé à la manifestation, menée par Aleka Papariga, secrétaire-générale du KKE, qui a pris la parole au rassemblement du PAME : « Nous lançons un appel au peuple afin qu’il manifeste, de façon systématique et organisée, une désobéissance et une défiance non seulement envers les mesures gouvernementales, mais le système en général. C’est un bon départ pour l’organisation de la riposte, qui doit avoir pour but l’abolition de monopoles, le désengagement de l’UE. Toute autre solution proposée s’inscrirait dans le cadre du système. »

Des messages de solidarité ont été envoyés aux manifestants de la part d’une dizaine d’organisations de classe et de syndicats du monde entier, dont le Bureau régional européen de la Fédération syndicale mondiale.

Une autre manifestation militante et combative se déroule mercredi après-midi, elle est suivie d’un défilé dont le point d’arrivée est le Parlement au moment où est votée une nouvelle vague de mesures anti-ouvrières brutales qui bouleversera la vie de millions de travailleurs.

Communiqué du Parti communiste de Grèce (KKE)

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Face à la politique du nouveau gouvernement : rassembler sur des positions de rupture

Aujourd’hui, on se demande qui peut bien nourrir encore des illusions sur un changement de cap, même modeste, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir.

Les 20 milliards d’euros d’aides publiques nouvelles au patronat, par an, annoncés à la suite de la publication du rapport Gallois, dépassent en montant toute mesure particulière de l’équipe Sarkozy-Fillon. Pour les financer, Jean-Marc Ayrault annonce une augmentation de l’impôt le plus injuste, la TVA, exactement celui auquel Sarkozy voulait recourir. On avait bien noté aussi que le nouveau gouvernement s’est bien gardé de remettre en cause l’augmentation du taux intermédiaire de Fillon.

Seul l’emballage des mauvais coups au monde du travail a changé. A l’arrogance de son prédécesseur, François Hollande a substitué la présidence lénifiante. Le nouveau gouvernement a remplacé au volontarisme affiché de l’ancien l’amateurisme que raille la droite, déjà dangereusement remise en selle, sans parler du lit fait à son extrême.

Déjà pendant la campagne électorale, Hollande et le PS avaient fait attention de ne promettre qu’une austérité « équitable », au nom de la gravité de la « crise » et des engagements européens. Aujourd’hui, tout est mis en scène pour montrer l’impuissance à « gauche ». Le nouveau secrétaire du PS, Harlem Désir résume en conclusion de son discours d’avènement les priorités de l’engagement à gauche du gouvernement : le non-cumul des mandats électifs, le serpent de mer du droit de vote aux étrangers, le mariage pour tous. L’économie, ils n’y peuvent rien. Ayrault fait une vraie-fausse sortie sur une remise en cause des 35 heures. C’est habile. Cela permet de multiplier les déclamations sur le cœur que l’on ne touchera pas, malgré la crise, malgré la droite, à ce « marqueur » de gauche (la retraite à 60 ans, elle, est bien enterrée). Pour notre part, nous n’oublions que les soi-disant « 35 heures » de Mme Aubry, contre un avantage précaire à une partie des salariés, largement repris depuis par le patronat, a offert à ce dernier un premier « choc de compétitivité » avec la flexibilité généralisée et 22 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales. Aucun économiste bourgeois n’ose avancer un chiffre sur le nombre de créations d’emploi qu’elles auraient permises. Là aussi, ça en dit long sur les annonces actuelles de Ayrault.

Et puis, le gouvernement est quand même allé chercher les conseils d’un « patron de gauche », M. Gallois, celui du plan antisocial « Power 8 » à EADS en 2009, impartial comme un Mario Monti à la française.

Si, il reste une différence entre la gauche et la droite dans ce schéma de l’alternance que nous connaissons en France comme dans les autres pays. Les rôles sont répartis. Là où la droite détruit les prestations de la Sécurité sociale, la gauche sape son financement solidaire, « assouplit » les règles du marché du travail. Là où la droite s’attaque frontalement à l’éducation nationale, la gauche marchandise discrètement les transports, etc. Le tout de concert avec l’UE du capital.

Face à cette politique, il y a trois attitudes possibles « à gauche ». Les deux premières sont celles du Front de gauche. La troisième doit être celle du PCF.

La première, c’est de hurler son indignation, voire de la vociférer comme l’a fait et le refait Mélenchon après s’être mis en sourdine le temps de l’élection de Hollande et des négociations électorales avec ses anciens camarades. On canalise, à « gauche », la colère, dans le vague.

La deuxième, parfaitement compatible, c’est de prétendre « tirer à gauche » le PS avec des propositions plus réformistes que lui. Le programme du Front de gauche, « l’Humain d’abord » a cette philosophie. Demander la création de « pôles publics », aux compétences extraordinaires, permet de s’exonérer de la défense des services publics nationalisés ou municipalisés, des monopoles publics. Faire des équations incompréhensibles pour la modulation des aides publiques et des cotisations sociales patronales, selon les politiques d’emploi des entreprises, c’est rentrer, malgré soi, dans le dogme de la baisse du coût du travail. Prétendre que le Pacte budgétaire européen aurait dû être renégocié, « comme l’avait promis Hollande », c’est reconnaître sa validité, celle des traités et directives, malgré leur totale illégitimité depuis le référendum de 2005.

Le gouvernement et le rapport Gallois laissent une porte ouverte à ce réformisme en associant les syndicats à leur politique, en proposant l’entrée de représentants des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises, suivant la cogestion à l’allemande.

Le troisième choix, ce doit être le choix des communistes, c’est de mettre en avant, de mobiliser et rassembler, à partir du puissant mouvement de contestation et des luttes, sur des choix de rupture.

Les millions qui ont participé à la « votation pour la Poste » en 2009, plutôt qu’être renvoyés à une perspective électoraliste, auraient dû et peuvent constituer une force pour remettre en cause la privatisation, la mise  en concurrence du courrier et l’application en France des directives européennes.

Les millions de salariés, de retraités, de jeunes qui ont manifesté pour défendre la retraite ne se sont pas heurtés à la « surdité de Sarkozy ». Ils constituaient une force, n’en déplaise aux dirigeants du Front de gauche, pour obtenir le retrait de la loi Woerth et le retour aux 37,5 annuités de cotisation. Ils constituent aujourd’hui une force, si les communistes le mettent en avant, pour refuser de façon intransigeante toute remise en cause du financement de toutes les branches de la Sécurité sociale par la cotisation sociale, pour en finir avec les allègements qui vont dans les poches des actionnaires.

Face à la casse de l’appareil industriel, un rapport de force existe pour s’emparer des pouvoirs, c’est-à-dire gagner une propriété publique, démocratique, nationaliser. Le scandale des milliards d’euros d’aide publique, l’importance de secteurs comme l’automobile, la sidérurgie, la pharmacie, l’énergie appellent des mobilisations à cette hauteur.

Et sur l’Europe, si l’on considère que le TSCG, reprise des critères de Maastricht, remet en cause de façon inacceptable la souveraineté populaire, comment ne pas poser la question de la sortie de la France de l’Euro, de la reconquête d’un pouvoir national sur une donnée économique essentielle, la monnaie, donc de l’abandon de l’euro ?

Voilà les choix de rupture dont les communistes doivent discuter et qu’ils doivent et peuvent largement partager !

Emmanuel Dang Tran

Arrêt définitif des Hauts-fourneaux, à qui la faute?

L’annonce de la fermeture des deux derniers hauts-fourneaux des vallées de l’Orne et de la Fensch est le triste aboutissement de plus de 40 ans d’une saga mortelle pour l’industrie sidérurgique de la région.

Vers la fin des années 60, on fermait des usines jugées trop vieilles :

- Aubrive dans le secteur de Villerupt,

- Knutange pour la Fensch,

- Auboué, Jamailles et Moyeuvre pour l’Orne.

Les effectifs sont absorbés par les autres usines de la vallée. Gandrange vient tout juste de démarrer, on embauche.

Sans remonter trop loin dans le temps, juste à l’annonce du premier choc pétrolier de 1974, début des années 70, on annonce des surcapacités dans la sidérurgie, les produits longs commencent à trinquer, Micheville est en compétition avec Hayange pour la fabrication des rails, le choix se porte sur Hayange, tout proche du grand Sollac et de Sacilor – Gandrange pour ceux qui se souviennent.

Deux grands groupes sont en présence sur les vallées de la Fensch, Orne et Moselle, Usinor et les Wendel & Co. L’Europe s’en mêle et les plans se succèdent : Plan Dherse, plan Gandois, plan Davignon … On ferme de grands sites comme Thionville, les usines restantes n’arrivent plus à absorber l’ensemble des effectifs et on négocie pour la sidérurgie des plans sociaux spécifiques, les fameuses conventions dans lesquelles on annonce le licenciement des plus jeunes.

Ça ne suffit toujours pas, Longwy est touché à son tour, le SOS flotte sur le crassier et les premières radios-pirates font leur apparition.

On négocie de nouvelles conventions 1977 puis 1979 avec les départs anticipés. L’âge des départs passe d’abord à 56 ans et 8 mois puis 50 ans et ça va durer pendant près de 20 ans jusqu’en 1995. Peu importe à qui appartient la sidérurgie, l’État paye et les barons de l’acier de Wendel et héritiers pour la plupart dans les gouvernements s’en mettent plein les poches.

 

Et on continue de fermer, il y a toujours plus de surcapacité.

1981 changement de régime, la gauche au pouvoir nationalise la sidérurgie, l’État s’approprie les ruines laissées par les De Wendel dans les deux vallées. Cela faisait des dizaines d’années que le contribuable finançait ces maîtres de forges.

On continue à regrouper, Rombas avec Gandrange, Joeuf avec Homécourt, Hagondange avec Gandrange, On ferme Rombas, Joeuf, Homécourt, bientôt suivi par Hagondange. Il faut faire sauter le haut-fourneau que les Lorrains ont dans la tête, on rase vite ces nouvelles friches industrielles et on y implante des surfaces commerciales ou comme à Hagondange on crée un parc d’attraction, les petits hommes bleus apparaissent

Février 84, Fabius annonçait déjà, la mise à mort de Gandrange, et c’est parti pour 4 à 6 mois de violentes luttes dans et hors du site. Finalement Gandrange vivra, plus ou moins bien, encore 25 ans et sera le havre d’accueil de tous les sites qui fermeront dans les années à venir tant et si bien qu’à un moment pour 1300 salariés actifs, il y avait plus de 13 000 inscrits ayant droit aux activités sociales et culturelles de l’établissement.

Pour faire face à toutes ces fermetures d’installation, les organisations syndicales, patronales (Gésim) et l’État négocient les différentes conventions de protection sociale.

 

Dans un premier temps, ces conventions apportent des garanties aux plus anciens, donnent des primes à la mutation et licencient les plus jeunes. Ensuite à partir de 79, on fait partir prématurément les plus anciens, cela ne suffisant pas, on ajoute en 87, les conventions de formation pour le reclassement interne ou non.

Jusque dans les années 86, il n’y aura pas de licenciement sec dans la sidérurgie, tout le monde sera reclassé dans les installations qui tournent encore. Puis la sidérurgie Lorraine se dote de ses propres centres de reclassement, ce sont des « ANPE » bis qui s’approprient en priorité, les emplois existants sur le marché.

Profits, productivité, devant s’appliquer à tout et à tous, il faut que tout s’inscrive dans les plans, y compris les reclassements et pour activer le système, on finit par recourir, au terme d’un parcours de parfois plusieurs années de galère, au licenciement.

Pendant tout ce temps, de dégraissage, de sacrifices pour ses employés, la sidérurgie française finit par se porter mieux. Après des dizaines d’années de dettes colossales, payées par le contribuable, il faut le rappeler, après des milliers de suppressions d’emplois, financés également par le contribuable, la sidérurgie commence par afficher ses premiers résultats positifs, tout début des années 90.

 

Et pour cette dernière époque de la sidérurgie nationalisée, la dernière convention ne prévoit plus de départs systématiques, sauf, pour les installations encore en difficulté, ce qui est le cas des usines du Creusot dans la Loire, de la Normandie, de HFRSU le dernier haut fourneau d’Uckange qui fermera en novembre 91 et de Gandrange (Unimétal).

 

Changement d’époque, changement de gouvernement, la droite revenue au pouvoir, privatise la sidérurgie qui aurait pu enfin, rembourser le contribuable. Pour cette droite capitaliste, une société qui gagne de l’argent ne peut pas être au service de l’Etat.

 

Balladur donc, en 95, privatise et c’est Francis Mer qui devient le 1er PDG de la nouvelle société USINOR-SACILOR. La machine s’emballe et on demande encore plus de gains de productivité. Les différents sites de cette nouvelle sidérurgie ne sont pas tous équivalents du fait de leurs carnets de production.

Les produits plats ont le vent en poupe, le navire amiral, dit-on pour eux, l’acier des champions pour Sollac, puis viennent les inox, avec des hauts et des bas mais une marge bénéficiaire qui peut être très importante, ensuite les longs spéciaux –Ascométal- et enfin les longs ordinaires comme Gandrange.

La casse du siècle

Francis Mer et ses acolytes gèrent tout ça et préparent la casse du siècle pour fin 98, en se séparant de tout ce qui n’est pas assez rentable.

Rien que pour les vallées de l’Orne et de la Fensch, on assiste à un véritable massacre, on divise, coupe, sépare, un ensemble cohérent en une multitude de sociétés différentes. Ceux qui étaient frères hier, sont désormais concurrents, et tant pis pour les plus faibles.

Ascométal Hagondange est vendu à Lucchini Italie, par la suite au russe Severstal.

Hayangeest vendu au groupe anglais Corus par la suite à l’indien Tata

Gandrangeest donné à Ispat filiale 100% de la famille Mittal, du premier cercle, père, mère, fille et fils.

Les forges de Thionville vendues au suédois Ackers

Usinor-Sacilor ou du moins ce qu’il en reste se rapproche de l’espagnol Arceralia et du luxembourgeois Arbed et crée ARCELOR.

Francis Mer devient ministre de Chirac, et passe la main à Dollé le deuxième et dernier PDG de feu la sidérurgie française.

 

Tout est maintenant en place pour se faire assassiner par des prédateurs et c’est Mittal qui attaque.

 

Dollé qui avait atteint son seuil d’incompétence depuis longtemps, le prend de haut, nargue et se moque de Mittal, qui lui met l’estocade finale et exit ce Dollé dont on entendra plus parler.

 

Nous voici arrivés à une époque des plus noires du capitalisme, que nous n’avons jamais connue. Depuis toujours, nos patrons, maîtres de forges y compris étaient connus, étaient du cru, ou du moins leurs ancêtres et avaient peu ou prou la même culture. Aujourd’hui, il en est tout autrement, c’est un patron qui possède personnellement l’entreprise. C’est un financier, qui peut, et qui fait, d’un simple coup de stylo, condamner toute une région, il est au-dessus des pays et de leur gouvernement, il joue avec l’argent, aujourd’hui, la sidérurgie et les mines, hier les bateaux, banques et autres chaînes de télé et cinéma, et demain très certainement, un autre jouet. Tout cela au seul bénéfice des actionnaires, donc de sa famille qui est majoritaire, donc de lui-même. Il n’y a plus de raisonnement industriel, il n’y a que des objectifs financiers

Alors après la fermeture de l’aciérie de Gandrange en 2009, c’est le tour des Hauts fourneaux de Florange en 2012, et demain qui sera le suivant ?

ALORS QUI EST RESPONSABLE ?

  • Mittal, le prédateur bien sûr, mais il n’y serait pas arrivé si Chirac et son ministre Balladur n’avait pas privatisé en 95.
  • Balladur donc, mais rien n’aurait été possible si Francis Mer n’avait éclaté la sidérurgie en menues portions pour mieux la vendre.
  • Francis Mer alors, qui a ouvert la porte au prédateur en le faisant entrer sur le territoire, en 98 en lui donnant pour le franc symbolique Gandrange et ses filiales.
  • Francis Mer encore, qui a porté son ami Dollé, à la présidence du groupe et qui a bêtement humilié le prédateur.
  • Nicolas Sarkozy en faisant ses folles déclarations à Gandrange ou encore ce printemps à propos de Florange. François Hollande en proposant un projet de loi à l’encontre de tels prédateur.

 

Même pas ! Mittal et ses compères n’ont que faire des gesticulations des politiques, cela fait longtemps qu’ils ont appris à les connaître, à les côtoyer, à négocier avec eux, qu’ils soient européens, de l’est ou de l’ouest, africains, asiatiques ou américains du nord ou du sud. Mittal est présent sur les cinq continents et il a des intérêts dans tous ces pays et il a négocié avec tous les gouvernements.

 

Jean Baus

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