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Articles par Vive le PCF

« Il y a le feu ! » – Rapport introductif de Patrik Köbele, secrétaire général, au congrès du DKP, 14 novembre 2015

Nous publions la traduction en français du rapport d’introduction, prononcé par Patrik Köbele, secrétaire général du Parti communiste allemand (DKP, en ouverture du congrès du Parti, le 14 novembre 2015. Les analyses et orientations proposées, dans la continuité du congrès précédent, ont été globalement reprises et développées. Köbele a été reconduit. Certaines questions ont été renvoyées à un approfondissement du débat, notamment celle de la rupture complète avec le PGE (où le DKP a un statut d’observateur). Merci à Alexandra Liebig pour la traduction et à Georg Hallenmayer pour la transmission.

Introduction de la traductrice:

« Il y a le feu » Ainsi le titre du discours de Patrik Köbele, président du Parti communiste allemande (DKP) au congrès du parti, qui a eu lieu le 14 et 15 novembre 2015 à Francfort /Main.

Au début de leurs discours, Köbele et Richter ont condamné les attentats à Paris, mais en même temps attirée l‘attention sur le fait que les guerres de l’Ouest sont les causes de la terreur dans le monde.

Le samedi soir, la plupart des 171 délègues du 21ème congrès du DKP ont confirmé l’ancienne direction dans ses fonctions dirigeantes: Patrik Köbele (131 voix) les deux vice-présidents Wera Richter (159) et Hans-Peter Brenner (119). A été voté le Leitantrag (41 voix contre). Cette directive, publiée le 02 décembre 2014, porte le titre et les sous-titres suivants :

Le DKP en action – faire le bilan, reconnaître ce qui est nouveau, utiliser les chances données – contre le pouvoir des monopoles, la politique de guerre et le développement de l’extrême droite

Le risque de guerre s’accroit

L’exploitation s’accroit

Le danger venant de l’extrême droite s’accroit

Le rôle et les tâches du DKP

Notre lutte antimilitariste

Notre lutte antimonopoliste

Les combats suivants sont les plus importants :

Notre lutte antifasciste

Renforcer le DKP

Voici la traduction du discours de Patrik Köbele, tenu le 15 novembre 2015 au congrès du DKP, qui reflète et défend les positions du Leitantrag

Les mots [en crochets] ainsi que les notes sont faites par la traductrice pour faire ressortir quelques points.

« Il y a le feu », Patrick Köbele

… Il y a le feu. Au sens propre, car – après les manifestations de Pegida [les soi-disant Européens patriotes contre l’islamisation de l’Orient] (1) à Dresde et Erfurt – a eu lieu maintenant une manifestation de plusieurs milliers de manifestants à Berlin. Son organisateur fut l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), se situant selon les sondages autour de 9 %. Même son cofondateur, le grand capitaliste Henkel l’a appelé « NPD-light ». [NPD : le parti néo-fasciste qui n’est toujours pas interdit].

(Lire la suite…)

Régionales – 2ème tour – région Nord-Pas-de-Calais-Picardie – déclaration de la section du PCF Saint-Quentin

Communiqué du 7/12/15

Les communistes de Saint-Quentin ont débattu longuement de la situation à l’issue du 1er tour des élections régionales. Ils rappellent leur engagement fondamental, antiraciste, antifasciste, contre l’extrême droite.

L’UMP et son ex-ministre du chômage Xavier Bertrand et bien sûr la politique catastrophique du gouvernement actuel Valls Hollande à la botte de l’Europe du capital portent une lourde responsabilité  dans ces tristes résultats électoraux. Les mensonges en continu, la pauvreté, la misère et l’exploitation font le lit du Front National. La colère est forte.

-Nous refusons de faire porter aux abstentionnistes le poids de la montée du FN, ce sont les partis politiques qui ont failli.

-Nous appelons ceux qui ont voté Front National par colère, par protestation, par désarroi à ne pas réitérer ce vote dimanche.

COMMUNISTES, nous avons toujours été à la pointe  du combat contre l’extrême droite, certains d’entre nous pensent qu’il faut appeler à battre Marine LE PEN et d’autres pensent que cela ne fera que renforcer l’extrême droite, n’amènera que de la confusion. Pour autant l’analyse de la situation, le combat contre le FN  nous est  commun encore et plus que jamais.

COMMUNISTES, nous avons pris le parti  dans notre section de ne pas tergiverser, de dire la vérité, oui la situation est complexe, oui nous ne sommes pas tous d’accord, mais l’unité est notre force.

Dans ce contexte politique,  que chacun décide de la meilleure façon qui soit dans l’objectif de contrer le Front national à cours et à long terme  et nous rejoigne dans le combat contre la droite et l’extrême droite

Nous n’accepterons pas non plus que les électeurs qui refusent de voter ou d’appeler à voter pour la droite  et son représentant X.Bertrand soient accusés de faire le jeu du FN.

 A la haine, aux mensonges distillés par l’extrême droite, au mépris des politiques; à leurs mauvais coups, opposons des positions de rupture, de luttes et de solidarité, portons une perspective de renversement de l’ordre social.

Entrez  en résistance, organisons la lutte, c’est incontournable pour changer ce monde !

Elections régionales 2015 – Déclaration de la section du PCF Paris 15 – désaccord avec la fusion avec le PS

PCF Paris 15, 9 décembre 2015

Les résultats du 1er tour des élections régionales traduisent à nouveau le niveau de désaveu de la politique du gouvernement Valls, qui est celui – rappelons-le – qui a opéré le plus grand transfert des revenus du travail vers le profit capitaliste, aux dépens des salaires, de l’emploi, de la sécurité sociale, du droit du travail, des services publics…

Malgré le matraquage légitimiste qui a suivi les attentats du 13 novembre, le parti au pouvoir n’obtient même pas 24% des suffrages exprimés, soit le soutien de moins d’un électeur inscrit sur 8.

L’abstention dépasse à nouveau 50%. Nous considérons qu’elle traduit tout à la fois un phénomène dangereux de désengagement de la vie politique dans la durée et un rejet légitime de l’impasse politique électorale actuelle.

La droite dite « classique » obtient un résultat historiquement mauvais avec moins de 30%, soit moins d’un inscrit sur 6. Ses positions économiques et sociales, pro-européennes, sont identifiées à juste titre à celle du pouvoir en place et logiquement tout autant rejetées. Les récentes sorties aussi bien de Hollande et Valls que des Le Pen lui coupent en outre l’herbe sous le pied sur les questions de société, notamment en matière de démagogie sécuritaire et de sous-entendus xénophobes.

Le FN obtient un résultat jamais encore atteint en pourcentages des suffrages exprimés : 27,8%. Il arrive en tête en tant que parti. Il étend son influence électorale géographiquement et sociologiquement. En voix, il reste en-deçà du résultat de Marine Le Pen en 2012 (6 millions au lieu de 6,5 millions).

Communistes, nous serons toujours au 1er rang pour combattre l’extrême-droite, le fascisme, le racisme et la xénophobie, mais aussi tout ce qui fait leur lit.

Le vote d’extrême-droite se nourrit – pour les dévoyer – des colères et des peurs sociales, de la précarisation de la vie, résultant notamment des politiques de casse sociale. Depuis 30 ans, le vote FN se développe sur la base des politiques menées successivement par la droite et la « gauche » au service de l’exploitation capitaliste. Mais il prospère aussi grâce à leur aide politique directe et délibérée. On se souvient du coup de main de Mitterrand à Jean-Marie Le Pen.

Aujourd’hui, nous dénonçons avec la plus grande force les dirigeants du PS, qui, depuis des mois, derrière Hollande et Valls, se livrent à une promotion calculée et cynique du FN. Nous transmettons le sentiment d’écœurement ressenti par nos camarades à la vue des scènes de joie à la télévision, le soir du 1er tour, chez les cadres du PS au QG de Claude Bartolone. Ils escomptent limiter les dégâts en termes de pertes de régions et d’élus grâce à la poussée du FN et s’en réjouissent. Nationalement, ils font la part du feu dans le Nord et en Provence pour se donner bonne figure. De tels calculs politiciens sont misérables et ils peuvent conduire au pire.

On sait à quoi sert le FN pour les tenants du système. D’une part, comme dépotoir, il stérilise une partie de la colère sociale, la renvoie vers les seules échéances électorales, la détourne des luttes, vers la haine et le nationalisme. D’autre part, comme repoussoir, il permet à l’idéologie dominante d’enrégimenter le reste de la population vers un soi-disant « moindre mal », une résignation à la politique du pouvoir, aujourd’hui notamment celle de l’Union européenne capitaliste. Il est, à ce titre, particulièrement à remarquer comme le président du MEDEF, Pierre Gattaz s’est lourdement engagé dans la campagne électorale prétendument contre le FN.

Hollande et Valls se sont cyniquement servis des attentats du 13 novembre pour intégrer le FN et les Le Pen dans « l’unité nationale », en validant même certaines de leurs prises de position les plus perfidement xénophobes (déchéance de nationalité). Puis ils ont recommencé à marteler dans les médias la nécessité du « Front républicain » contre ce même FN.

La perspective politique apparaît plus bouchée que jamais. La direction de notre parti, le PCF, porte sa lourde part de responsabilité dans cette sombre impasse.

Elle a choisi de rendre impossible le vote communiste, dans le nom comme dans le contenu, au profit de la recherche d’un regroupement politicien avec des groupes issus du PS et avec EELV, anticipant une recomposition politicienne d’ici 2017.

L’alliance derrière EELV a finalement été scellée dans seulement deux régions du sud, mais l’offre a été maintenue jusqu’au dernier moment ailleurs. Cette alliance donne l’idée du complet contresens politique commis par la direction de notre parti. Outre son insignifiance dans le pays, EELV a été le suppôt des mesures (à grande implication régionale) que les communistes ont le plus fortement combattues, en premier lieu la « réforme » territoriale et la « réforme » ferroviaire. Par ailleurs, la promotion par ces « écologistes » de l’UE du capital, que nous combattons, est constante : elle est inscrite dans leur nom. La tête de liste en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Gérard Onesta, derrière lequel se sont présentés les candidats PCF, a même co-rédigé le projet de « constitution » européenne de 2005 avec Giscard ! Comment les communistes et l’électorat communiste peuvent-ils se reconnaître dans les soutiens de l’ultralibéral anticommuniste Cohn-Bendit ou du marchand de shampoing Hulot ?

La direction du PCF soutenait au 1er tour, dans toutes les régions, d’autres listes que celles du PS mais en quoi étaient-elles « autonomes », émancipées de la social-démocratie au pouvoir ?

En rien ! Car, de surcroît, les élus sortants du PCF seront restés jusqu’au bout dans les exécutifs régionaux, dont ils partagent le bilan, dirigés par le PS, comme caution de gauche à ces relais des politiques nationales d’austérité. En Ile-de-France derrière Jean-Paul Huchon, chantre de la mise en concurrence des services publics…

Les résultats, selon les régions, sont en recul en moyenne d’un tiers par rapport à ceux des listes du Front de gauche en 2010. De plus de la moitié dans les deux régions où elles étaient menées par EELV (par rapport aux voix cumulées EELV/FdG de 2010). Les reculs sont les plus nets dans les zones ouvrières et rurales où le vote communiste était traditionnellement fort. En Ile-de-France, la liste conduite par Pierre Laurent récupère une toute petite partie (0,08%) des 3,13% qui s’étaient portées sur la liste conduite par Besancenot en 2010. A Paris, la ville la plus chère du pays, elle est au-dessus de la moyenne avec 6,81% des suffrages. Mais la liste départementale était conduite par un PG (ex-PS) et le PG seul, sans candidats PCF, a obtenu 4,94% aux municipales de 2014.

Ce vote a encore été plus incapable de porter l’aspiration au changement et de relayer les intérêts et les luttes des travailleurs et des couches les plus victimes de la crise après plusieurs prises de position de Pierre Laurent et des parlementaires du FdG.

Notre section du PCF a exprimé son total désaccord avec leur alignement dans l’union nationale derrière Hollande après les attentats, avec leur soutien à l’état d’urgence et à sa prolongation, avec leur soutien à l’intensification de la guerre impérialiste. Nous n’avons pas été les seuls dans le Parti et dans le syndicalisme révolutionnaire. Les porte-parole du PCF en sont arrivés à reprendre cette position consensuelle, « voter (pour n’importe qui sauf le FN), c’est résister », démobilisatrice pour leurs propres listes.

Par ailleurs, Pierre Laurent continue de prendre pour modèle pour 2017 en France l’expérience en Grèce de Syriza et Tsipras. L’illusion est pourtant tombée depuis longtemps. Tsipras inflige à son peuple le pire plan antisocial d’Europe, dont son ami Hollande n’ose pas rêver et pour lequel son autre ami Netanyahou le félicite.

Nous avons exprimé notre désapprobation totale de la stratégie imposée par la direction du Parti pour les régionales. Depuis les résultats, la révolte gagne de nombreux autres camarades et organisations du Parti. On peut compter sur nous pour tout faire pour mettre en échec la poursuite du processus de mutation réformiste et de disparition du PCF, dans les mois à venir, d’ici le congrès annoncé. Il en va de l’intérêt des travailleurs et de notre peuple.

Avant le 1er tour, nous avions décidé de poursuivre nos actions en soutien des luttes sociales, notamment dans les transports et la santé. Nous continuons.

Nous tenons cependant à faire savoir publiquement notre désaccord, à nouveau, avec le choix de la direction du PCF pour le 2nd tour en Ile-de-France (comme aussi en Rhône-Alpes). Comment être sourd à ce point au message du 1er tour ? La fusion des listes, la campagne commune, bras dessus bras dessous, avec Claude Bartolone montrent des dirigeants du PCF, du PG (ou encore Mme Clémentine Autain) prêts à toutes les compromissions pour quelques bonnes places. L’image est désastreuse pour notre parti. Les gens doivent savoir que les communistes, le PCF, ne se résument pas à ces attitudes.

Nous pensons qu’il reste une différence historique entre la gauche et la droite, même quand la « gauche » mène une politique de droite. Nous pensons qu’il reste une profonde différence entre la droite et la gauche d’un côté et l’extrême-droite de l’autre, même quand des politiciens de droite ou de gauche sombrent dans le populisme fascisant. Mais cela ne peut pas justifier tous les reniements dans la situation actuelle.

Nos camarades dans les régions où le FN risque de l’emporter sont confrontés à un dilemme électoral complexe : tout faire pour contribuer, tout de suite, à empêcher le FN d’accéder à des positions institutionnelles dangereuses mais sans disposer d’autre moyen électoral que le vote pour ceux qui mènent la politique qui, à terme, fait son lit. Aucune des 2 solutions électorales dimanche n’est satisfaisante.

Avec eux, nous jugeons que la priorité est à développer les solidarités de classes, la résistance aux politiques patronales, les luttes dans une perspective de rupture. C’est ce qui permet de démasquer la démagogie sociale du FN, ses contradictions, son rôle au service du pouvoir capitaliste. C’est ce qui permet aussi de lutter contre le racisme, de contrer les tendances à la peur, au repli individuel ou communautariste, faisant le jeu des conservatismes et de la réaction, que le pouvoir s’efforce de favoriser, encore davantage depuis les attentats.

A propos d’Air France, pour une fois, Philippot a réagi spontanément sans réfléchir : il s’est placé dans son camp, celui des DRH, des technocrates, des patrons, des actionnaires.

Face aux tentatives d’intimidation, de répression du pouvoir, face à l’état d’urgence, nous, communistes, nous sommes dans le camp des salariés d’Air France, des salariés venus les défendre, contre la casse des emplois et des activités de la compagnie, pour la construction de convergences de lutte, pour une alternative politique au capitalisme qui passe, pour nous, toujours par le socialisme.

Les étudiants de l’UEC se sont mobilisés, dénonçant la coupe de 50 millions d’euros revenant en partie au Crous.

À midi mercredi, ils étaient une vingtaine de jeunes militants de l’Union des étudiants communistes (UEC) à appeler au rassemblement devant la cafétéria pleine de la Faculté de lettres d’Aix, pour y dénoncer une politique de l’enseignement et de l’éducation au rabais.

D’abord Aurélia, de l’Association générale des étudiants de Provence (syndicat qui a la totalité des sièges à la cité universitaire des Gazelles) : « Le problème est grave, l’État a décidé d’enlever 50 millions d’euros au Cnous. C’est un réel danger aux conséquences plus que néfastes entraînant la baisse des bourses et menaçant leur valeur, induisant aussi la fermeture de restaurants universitaires, l’arrêt de constructions et de rénovations des cités U ou l’augmentation des prix de loyer Crous et du ticket resto U, tout en visant des suppressions d’emplois. C’est le service public qui est en jeu et la dégradation des conditions d’études et de vies des étudiants. » Avec un contexte propice : « 21% des étudiants boursiers. 1 étudiant sur 3 est obligé de travailler » ce sont là, précise Aurélia, « les premiers facteurs d’échec en première année ».

Une coupe budgétaire sévère que rejette également Aurélien de l’UEC. Il analyse : « Ces mesures accentuent à chaque fois la précarité des étudiants et n’ont rien d’accidentel : ce sont des choix politiques conscients pris par l’État. PS et LR n’ont qu’un seul but : défendre le patronat. Les lois LRU puis Fioraso contre lesquelles les étudiants communistes se sont battus jusqu’au bout, illustrent cette volonté. En faisant entrer les entreprises privées dans les Conseils d’administration de nos universités publiques, comme Eurocopter ici à l’AMU, l’État dévoile son objectif: livrer l’enseignement public aux logiques marchandes en dépit de la qualité des formations. »

Camil de la JC conclut : « On s’organise pour combattre toutes ces injustices, la valeur de la bourse scandaleuse: 500 euros, l’augmentation des tickets U : 4 euros ! Les logements étudiants privés qui pullulent à Marseille. On appelle les jeunes à être acteurs. Étudier dignement est un droit, pour le défendre, organise- toi ! »

Houda Benallal (La Marseillaise, le 4 décembre 2015)

Le titre a été changé par la JC13.

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