Vive le PCF

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Privé, public, hôpitaux, éducation, impôts, transports…

Ensemble, faisons sauter le coup tordu de la « retraite par points » et faisons reculer toute la politique antisociale de Macron !

DES LUTTES DE PLUS EN PLUS CONSEQUENTES

Depuis quelques mois, la riposte des travailleurs à la politique de Macron s’élève en détermination et en organisation dans de nombreux secteurs. La colère devant les atteintes au pouvoir d’achat des salaires et des retraites, notamment via les hausses de l’énergie, n’a pas faibli. A l’hôpital public, dans l’éducation, aux impôts, dans l’industrie (Alstom/Michelin…), l’agriculture, la grande distribution, les transports etc. le mouvement social vise directement, par la grève, le patronat, le capital et la politique au service des profits et des plus riches.

La politique Macron, sa méthode « en même temps », sont à la peine. Sa feuille de route de casse structurelle des acquis sociaux et démocratiques (sécurité sociale, services publics, droit du travail, assurance chômage, ), en coordination avec l’UE, est de plus en plus contestée. Pour l’instant encore, à la crise des urgences et de l’hôpital public, Buzyn se permet de répondre par une remise en cause du statut et des cadeaux au privé. A la révolte de l’école et du lycée, à la casse du bac, Blanquer répond répression à moyens constants. Des provocations !

LA NOUVELLE CONTRE-REFORME DES RETRAITES, « PAR POINTS », EST LE POINT DE CONVERGENCE NATUREL pour faire reculer toute la politique du pouvoir. Le gouvernement le sait. Il patauge. Il a reporté de 6 mois en 6 mois sa réforme. Il refuse de dévoiler son projet de loi. Il laisse ses ministres se contredire pour ménager les ambiguïtés. Il tente de dresser les catégories, selon les âges, les secteurs, les unes contre les autres, dans une perspective de la négociation corporatiste de « compensations », de moindres reculs. La « com’ » de Macron est lamentable. Un coup, il brandit une exigence « d’équité », le lendemain, une exigence « de comblement du déficit ».

Il faut faire sauter dans l’œuf le projet de retraite par points. Peu importent les « aménagements », l’essentiel est inacceptable pour tous les travailleurs. Notons qu’aucune organisation, ou presque (un syndicat qui négocie le poids des chaînes…), même pas la droite parlementaire, ne soutient la « retraite par points », tellement ses objectifs néfastes sont évidents.

La retraite par points, c’est l’intégration de toutes les mauvaises périodes de la vie professionnelle (chômage, temps partiel, précarité) pour abaisser la pension de départ, au lieu, dans le privé, des 25 meilleures années de cotisation. D’autres dispositions néfastes seront dévoilées plus tard (contre les reversions, la prise en compte de la maternité, les pensions des cadres…). Le but est bien de développer la « capitalisation »: rogner son salaire net pour jouer sa retraite sur les marchés financiers!

La retraite par points, intégrant régime général et complémentaires, fonctionnaires et régimes « spéciaux », c’est couper la référence aux salaires, aux annuités de, rompre la solidarité avec les actifs. Le but évident du pouvoir est de se donner les moyens de baisser, d’un coup, toutes les retraites : en cas de crise à la « grecque », avec les points, il n’y aurait plus qu’à appuyer sur un bouton pour léser de 10% ou de 20% tous les retraités, au nom d’une crise financière…

La retraite par points, c’est aussi un coin enfoncé dans le statut de la fonction publique, référence sociale pour l’ensemble du monde du travail. Les fonctionnaires, les enseignants notamment, ont bien raison de ne rien croire des boniments des ministres Blanquer, Buzyn, Darmanin et Dussopt.

Macron va-t-il s’enferrer comme de Villepin sur le CPE en 2006 ? Ses plus hauts conseillers le redoutent tant Macron ne comprend rien de la langue du peuple. Pour l’instant, le président des riches joue à fond sur la division et la diversion.

Le gouvernement, mauvais joueur, refuse d’abattre ses cartes sur les retraites. Le flou entretient le soupçon. Macron escompte que le mouvement, lancé le 5 décembre, en particulier par les cheminots SNCF et les agents de la RATP passe pour « corporatiste ». Il veut isoler, régler à part et en amont, le cas des « locomotives » des luttes sociales. Ce calcul peut et doit être mis en échec.

SOUTIEN TOTAL AUX AGENTS DE LA SNCF ET DE LA RATP DANS LEUR DOUBLE-BATAILLE !

A partir du 5 décembre, les agents de la SNCF et de la RATP ripostent à plusieurs attaques « en même temps » : la retraite par points mais aussi le dernier volet de la « réforme ferroviaire », l’application de la loi « Mobilités », qui livrent à la concurrence les réseaux SNCF et RATP. Les PDG exercent un chantage à l’aménagement « social » de la liquidation des monopoles publics historiques. Dans leurs luttes pour le service public, les agents de la SNCF et de la RATP refusent les arrangements partiels et illusoires qui les isoleraient de l’opinion, des usagers, des autres travailleurs dans la défense du service public et détruiraient encore leurs conditions d’exercice du service public.

Soutenons les locomotives de la lutte sociale ! NI RETRAITE PAR POINTS, NI ACCEPTATION DE LA FIN DES MONOPOLES PUBLICS !

L’accident dans les Ardennes, le 16 octobre, aurait pu être tragique, à cause de la suppression du poste de contrôleur et sans l’action héroïque du conducteur de train. Il a marqué la gravité, en termes de service, de sécurité, de la privatisation en marche. Les cheminots ont réagi spontanément avec la CGT. La force de l’immense mobilisation contre la « réforme ferroviaire » de 2018 n’est pas éteinte. Le gouvernement a su jouer du calendrier de grève mais n’a pas gagné sur le fond. Depuis, 18 mois de dégâts sont passés qui renforcent la solidarité des usagers (de certains élus ?). Pour la RATP, la dégradation de la sécurité des bus éclate au grand jour. Dès 2023, la région et la ville de Paris laisseraient le « marché » au privé ? Dans RATP, P, signifie « parisien » et R, « régie », nationalisée en 1948 ! Rappelons-le!

Peureusement, Macron met en sourdine l’une de ses plus graves mesures: la scission-privatisation d’EDF. Le projet, bouclé, devait passer avant la fin 2019. Il est reporté d’au moins 6 mois. Il s’agit évidemment d’éviter la même protestation que contre la hausse des carburants, alors que des augmentations de l’électricité pourraient aller jusqu’à +50% ou 70%. Il s’agit, par rapport à la RATP et la SNCF, de ne pas laisser voir comment des concessions partielles, un moment, n’évitent pas le pire à terme pour les droits sociaux et le service public. PETITION EN LIGNE: https://edf-stop-scission-privatisation.fr/

LES DIVERSIONS (RATEES) DE MACRON

Les médias aux ordres s’efforcent de diluer les enjeux des batailles sociales. Au nom des évolutions du climat, il faudrait accepter tous les prélèvements et toutes les taxes au profit du « capitalisme vert ». Cela ne prend pas beaucoup. Depuis septembre, Macron, Buzyn, Blanquer, maintenant le Monsieur retraites Delevoye renvoient l’opinion vers la question de l’immigration, que ce soit sur l’école, les retraites. La méthode politicienne est éculée. Pour nous, il n’y a pas à mesurer l’apport « économique » des immigrés que l’impérialisme et les trafiquants de main-d’œuvre déplacent ! Travailleurs français, issus de l’immigration ou immigrés en France, avec nos différences, nous sommes tous du même côté de la barricade !

Le système Macron veut enfermer l’alternative entre LREM et le RN. A droite, comme dans d’autres pays, des ponts sont lancés entre partis institutionnels et partis issus de l’extrême-droite. A gauche, la social-démocratie de collaboration tente de se reformer, sous le signe de la soumission à l’UE du capital. Dans la bataille qui commence pour les retraites, communistes, nous rejetons tout dérivatif politicien vers une nouvelle « union de la gauche » avec ceux qui ont systématiquement détruit, sous Rocard, sous Jospin, sous Hollande, le financement solidaire de notre système de retraite par répartition.

L’ALTERNATIVE POLITIQUE : CE N’EST (PAS ENCORE) LA REVOLUTION, CE N’EST PAS (JAMAIS) LA RECONSTITUTION D’UNE ILLUSION ELECTORALE SOCIAL-DEMOCRATE ET UNE UNION DE LA GAUCHE DE COLLABORATION. L’ALTERNATIVE POLITIQUE PART DE LA VICTOIRE DE LA LUTTE SUR LES REVENDICATIONS !

COMMUNISTES, NOUS SOUTENONS ET PORTONS CES REVENDICATIONS: Le RETRAIT DE TOUT PROJET DE RETRAITE PAR POINTS. Nous nous battons pour la retraite à 60 ans, complète avec 37,5 annuités. Ces paramètres correspondent à la réalité des carrières et posent le lien essentiel, solidaire, entre travailleurs actifs et retraités. Le financement doit se faire par la fin des exonérations et autres cadeaux au patronat (CICE) qui pèsent plus de 60 milliards d’euros par an. / Un plan d’urgence pour l’hôpital public avec suspension de toutes les fermetures de services et d’hôpitaux, avec 4 milliards d’euros immédiatement en 2020 pour la revalorisation des professions, l’embauche, l’investissement./ La défense et la reconquête des monopole publiques SNCF-RATP-EDF/ Le retrait du plan Darmanin de saccage des services des Finances Publiques/ Le retrait des projets Riester contre Radio-France et France-TV/ L’abandon des réformes inégalitaires du baccalauréat et du lycée/ Des moyens pour les écoles/  le maintien des APL et de toutes les aides sociales spécifiques que le projet de « revenu universel » veut écraser: L’annulation de la réforme-étatisation de l’assurance chômage/ La sortie de la France de l’OTAN et la baisse des dépenses militaires etc.  FACE AU « EN MÊME TEMPS »: LE « TOUS ENSEMBLE! »

Combien de morts encore à venir au Mali et ailleurs ? 2020 : exigeons la fin de toutes les opérations militaires françaises à l’extérieur !

Repris de PCF Paris 15, 2 décembre 2019

Pour quoi l’armée française intervient et tue un peu partout dans le monde ? Pour quoi des soldats français sont-ils tués si loin de leur pays ? En ces jours sombres, le pouvoir et ses médias veulent nous interdire même seulement de poser la question. A la rigueur, une discussion tactique est autorisée sur les modalités des interventions militaires françaises, mais non sur leur bien-fondé. Les discours officiels rappellent la pire propagande militariste, d’avant 1914 par exemple. Communistes, nous ne l’acceptons pas.

Le récit des jeunes destins brisés des 13 derniers soldats morts français nous touchent profondément. Nous respectons l’évocation de l’honneur et de la servitude militaires. Mais les médias ne montrent que cela et minimisent la douleur et taisent la révolte des familles.

Ces soldats s’étaient engagés. Ils devaient savoir ce qu’ils risquaient. Certes. En ce sens, ils ne sont absolument assimilables aux appelés de 1914 ou de 1940 ou de la guerre d’Algérie. Mais, dans un monde de chômage de masse, nous savons comment les recruteurs utilisent la détresse des jeunes, leur promettent formation et stabilité, avec si souvent comme résultat à l’armée, sinon la mort ou la blessure, de lourds troubles psychiques liés à la guerre.

Notre colère devant ces morts, devant la mort semée par des soldats français partout dans le monde, est avant tout politique et se dirige contre la politique impérialiste des gouvernements français successifs.

 Le 11 novembre 2019, dans le 15ème arrondissement, Macron a inauguré le monument aux morts dans les « opérations extérieures », qu’avait décidé Sarkozy et dont Hollande a posé la première pierre. Le discours de Macron, péniblement grandiloquent était proprement insupportable (lien vers la vidéo : https://youtu.be/W5ZsDc6ejB4).  D’autant plus venant d’un jeune financier politicien qui n’a jamais connu la guerre, et est étranger à toute fraternité d’armes, même à celle d’une campagne électorale de terrain.

Une semaine avant l’inauguration, il fallait graver un nom de plus. Deux semaines après, il fallait en ajouter  13 encore. C’est atroce. Combien d’autres à venir ?

Macron dit: « Morts pour la France » ; « sacrifices consentis » ; « sentinelle et bouclier » ; « champ d’honneur » ; « cohorte héroïque » ; « parce qu’il le faut » ; « responsabilité de la France » ; « place de la France dans le monde » ; « voix singulière » ; « protection de nos intérêts » etc. Ecœurant !

« Nos intérêts » : Les intérêts de qui ?

Depuis 1963, toutes les opérations extérieures n’ont pas eu les mêmes motivations, entre les opérations de « maintien de la paix » de l’ONU avec une participation française non dénuée d’arrière-pensées, des interventions clairement néocoloniales comme au Zaïre ou au Tchad sous Mitterrand, et maintenant des interventions françaises intégrées dans la défense d’intérêts impérialistes occidentaux, US-UE.

Le pétrole, le gaz, les oléoducs, l’uranium, les « terres rares » etc., que les puissances occidentales se disputent entre elles ou disputent aux autres puissances comme, en premier, la Chine, sont toujours des préoccupations majeures pour les groupes capitalistes dont l’intérêt n’a rien de « national ». Comme la répartition des sphères d’influence et des marchés, dans l’affrontement inter-impérialiste.

Les marchands de canons français tiennent toujours le haut du pavé, sous-traitants des faucons américains et profiteurs d’une surenchère sans fin  des budgets militaires.

Cynisme crasse aussi: Ceux qui meurent au Sahel aujourd’hui paient directement les conséquences de l’élimination de la carte de la Libye par Obama, Sarkozy et Blair. Peu après, Fabius ministre de Hollande saluait les milices islamistes en Syrie. Il est évident que l’intervention militaire de l’ancienne puissance coloniale en Afrique, les destructions et morts qu’elle cause, ne pourront guère contenir mais au contraire, exacerberont les crises, les radicalisations, le « terrorisme » et de la guerre en Afrique.

« Les responsabilités mondiales de la France », dit-il ? « Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie; on meurt pour des industriels. » : la sentence d’Anatole France après 1918, est plus juste que jamais.

Macron vient de déplorer « l’état de mort cérébral de l’OTAN ». Son expression fait écho à la volonté de Trump de faire payer davantage les pays européens à l’effort militariste et impérialiste occidental. Depuis 2018, la France augmente déjà chaque année, et d’ici 2022, son budget militaire de 1,7 milliards d’euros aux dépens des dépenses publiques et sociales. Il est temps de dire « stop » !

Ne laissons pas la mémoire des morts français en Afrique être mise en scène pour justifier cette politique guerrière, impérialiste, antinationale !

Exigeons le retour en France de tous les soldats français en opérations extérieure, la fermeture des bases militaires françaises comme celle d’Abu Dhabi ! Exigeons la baisse des crédits militaires.

2 décembre 2019

PS : Communistes, nous ne souscrivons absolument pas aux propos, diffusés via un « tweet » sans doute hâtif, par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, dans lequel, après la mort des 13 militaires au Mali, il « apporte tout son soutien aux soldats mobilisés à l’étranger dans le combat commun contre le terrorisme ». En 2013, nous n’avions été qu’une petite poignée de membres du Conseil national du PCF à refuser l’intervention Barkhane au Mali, la surenchère guerrière, et à démonter le prétexte du « combat contre le terrorisme ». La suite nous a plus que donné raison.

PETITION EN LIGNE  (depuis 2018):

https://baisse-budget-militaire.fr/

L’heure des convergences (Retraites, tarifs des services publics, SNCF, etc.): SIGNEZ LA PETITION https://edf-stop-scission-privatisation.fr/

1 Décembre 2019

https://edf-stop-scission-privatisation.fr/

Le projet de scission-privatisation d’EDF, de libéralisation totale du marché de l’électricité, un des plus lourds du quinquennat Macron, devait être bouclé avant la fin de l’année 2019. Il a été reporté de quelques mois. Pas de quoi être étonné en ce mois de décembre où le gouvernement redoute une explosion sociale!

L’envolée programmée des tarifs de l’électricité et des taxes ne pourrait que raviver la révolte devant les hausses des prix des carburants en 2018 aux dépens du pouvoir d’achat des salaires.

La privatisation de la moitié d’EDF dévoilerait par trop l’issue de la « réforme ferroviaire » et de la casse des monopoles publics de la SNCF et de la RATP.

L’adoption d’un cadre « social » uniformisé du ferroviaire public-privé, notamment quant aux retraites, est la dernière étape du processus de mise en concurrence. Le précédent d’EDF doit éclairer l’opinion en général, et les cheminots en particulier, sur les limites des concessions un moment arrachées, sur les finalités désastreuses du processus pour le service public, l’emploi, les conditions de travail et les acquis sociaux.

Voilà pourquoi nous faisons signer cette pétition, en plein mouvement contre la « retraite par points », auquel les électriciens et gaziers participent fortement, pétition sur papier, et maintenant en ligne sur le site:

https://edf-stop-scission-privatisation.fr/

 

SIGNEZ LA PETITION

Version en ligne (novembre 2019) de la pétition engagée à la Fête de l’Huma 2019

La marchandisation complète du marché de l’électricité est une des grandes affaires du quinquennat, pilotée directement par l’Elysée. Le chiffre d’affaires d’EDF, plus de 70 milliards d’euros, est déjà équivalent au budget de tous les hôpitaux publics de France.

Les fortes augmentations successives, décidées en réalité par le gouvernement – 6% au 1er mai 2019, 2% au 1er août, 3 ou 4% au 1er janvier 2020 – ne sont qu’une préfiguration. Elles pèsent déjà plus de 180 euros par an en moyenne sur le budget des foyers de travailleurs. Avec 37% de taxes sur la facture ! Mais en Allemagne, les tarifs de l’électricité sont de 70% plus élevés.

Pour atteindre ces niveaux de prélèvement sur ce produit essentiel à tous, il leur faut, en France, achever de détruire le service public national construit après 1945.

Macron organise ainsi la scission d’EDF en deux entités : l’une, qui resterait pilotée par l’Etat, prendrait en charge principalement les coûts de la gestion du nucléaire ; l’autre, rapidement privatisée, recevrait les énormes subventions publiques délivrées pour le « renouvelable » et surtout, deviendrait un acteur privé, comme les autres, de la commercialisation au prix fort de l’électricité, produite à bas coût par l’investissement nucléaire ou les barrages.

Ce projet a pour nom de code « Hercule ». Les agents d’EDF et leurs syndicats s’y opposent avec détermination. Hercule devait passer en force d’ici la fin 2019. Le pouvoir, avec l’UE, a reporté  le plan de plusieurs mois. On comprend bien pourquoi dans le climat de colère populaire et de convergence des luttes en cette fin d’année. La flambée de l’électricité et des taxes fait directement écho à celle des carburants en 2018. Les schémas de destruction de la SNCF, de la RATP, d’EDF , prévus par l’UE du capital, sont quasiment identiques. L’attaque contre les retraites frappe tous les salariés et notamment ceux relevant des « régimes spéciaux » de ces services publics.

C’est pour cela que, sans attendre, nous relançons et mettons en avant, dans les revendications principales qui portent l’alternative politique, le rejet du projet « Hercule », le refus immédiat des augmentations de l’électricité, le rejet de l’application en France des directives européennes de mise en concurrence, de pillage des services publics et des monopoles publics nationaux.

Notre pétition – version papier ou en ligne – sera mise à la disposition des organisations syndicales d’EDF, via nos correspondants de la CGT, pour alimenter leur bataille. Tract initial plus complet ci-contre en lien.

SIGNEZ :

Contre la scission et la privatisation d’EDF, nous exigeons :

  • L’annulation des augmentations des tarifs de l’électricité du 1er mai et du 1er août 2019, l’abandon de l’augmentation du 1er janvier 2020
  • Le maintien des tarifs nationaux régulés
  • L’abandon immédiat du projet « Hercule » de démantèlement d’EDF
  • La renationalisation à 100% d’EDF et de ses filiales, le retour au statut d’établissement public
  • Le rejet de l’application des directives européennes de mise en concurrence de l’électricité et le rétablissement du monopole public du transport et de la distribution d’électricité.

 

Pétition ADP : pourquoi cela exige une réflexion politique globale, d’abord des communistes.

Rédaction « Cahiers communistes – vivelepcf », septembre 2019

Présentation à l’assemblée de la proposition de loi ADP par les parlementaires Vallaud (PS), Carrez (LR), Larive (FI), Kanner (PS), Aubert (LR), Faucillon (GDR)…

 

Communistes, nous ne pensons pas que nous devions nous engouffrer dans la pétition nationale institutionnelle ADP sans avoir poussé le débat sur ses objectifs politiciens, peu dissimulés, des différents acteurs politiques. Une fois de plus, ce débat a été, jusqu’à présent, expédié dans le Parti.

Le fait que l’initiative provienne notamment de parlementaires de droite, du PS et d’EELV pose un problème. Ce n’est une question de principe, ni un point absolument rédhibitoire. Mais il n’y a pas lieu d’invoquer le programme du CNR sans rapport de force ouvrier sur une question très partielle, sauf à dévaloriser notre histoire. Nous n’assistons qu’à une coïncidence de calculs politiciens, avec des élus qui se retrouvent pleinement dans l’UE de la concurrence, de la casse des services publics et des privatisations.

Il nous est, de même, impossible de ne pas relever que la pétition référendaire est octroyée par le Conseil constitutionnel. La connivence entre Fabius, Giscard, Juppé et Macron est certaine, dans un contexte de surenchère politique sur les référendums d’initiative « populaire » avec les Gilets jaunes.

L’opération politique dépasse très largement l’évolution d’ADP, si, même, elle aura une influence directe sur elle.

Communistes, nous ne pouvons nous poser la question de notre implication, de son niveau qu’à partir de nos propres objectifs politiques prioritaires, dans la situation actuelle de la lutte des classes pour mettre en échec la politique poursuivie par Macron.

Ces objectifs ne sauraient être – et j’espère ne pas tout résumer dans ces phrases – de se saisir « d’un marqueur de gauche » pour occuper un espace politique d’ici les élections municipales (les dates de collecte des signatures, fixées par le Conseil constitutionnel, coïncident avec le 1er tour…). Ils ne sauraient être de trouver un prétexte économique pour cimenter un projet de recomposition de la « gauche » réformiste avec le PS et EELV. Souvenons-nous, sur un service public plus général, La Poste, de la « votation » de 2009. Pour aller avec les réformistes pro-UE, on avait exclu la remise en cause de l’application des directives de mise en concurrence. L’illusion électoraliste a sapé la lutte. Hollande n’a rien remis en cause. Cet été 2019, l’opération capitalistique de fusion avec la Caisse nationale de prévoyance (CNP) fait passer la part de l’Etat dans le capital de La Poste en dessous des 50% tandis que le démantèlement du service public s’accélère encore. Dans la quasi-indifférence.

Rappelons-nous cette analyse de base : en système capitaliste, la nationalisation par l’Etat capitaliste n’est pas un embryon de socialisme. Elle sert les intérêts du capital, SAUF lorsque un rapport de force, ancré dans le pays, comme en 1936 ou en 1945, permet de faire valoir l’intérêt des travailleurs et du peuple.

ADP (ex « Aéroports de Paris ») est une société anonyme depuis 2005, dont le capital est ouvert au privé à 49,7%. Ses services sont très largement filialisés et externalisés. Le statut public des personnels est en extinction. Notre position de fond pour ADP ne peut être que la renationalisation/socialisation intégrale, la réinternalisation des activités, le rétablissement du statut des personnels, la retransformation en établissement public, voire en service de l’Aviation civile. Et logiquement, comment ne pas associer les autres aéroports de France, à partir d’un certain trafic, à l’exigence de nationalisation ? Empêcher la poursuite de la privatisation du capital d’ADP va dans le sens de ces objectifs mais ne suffit pas. Et est-ce même réellement l’objectif de la pétition institutionnelle ADP et de la plupart de ses instigateurs?

La proposition de loi qui serait, au bout, éventuellement, soumise à référendum n’est étonnamment pas un acte législatif (celui-ci aurait été au minimum du type « Le capital d’ADP est détenu, au minimum, à 51% directement par l’Etat » (à défaut de 100%)). Le texte des parlementaires de droite et de gauche n’émet qu’une appréciation d’ordre constitutionnelle dans l’article unique de la proposition de loi: « L’aménagement, l’exploitation et le développement des aérodromes de Paris-Charles-de-Gaulle, Paris-Orly et de Paris-Le Bourget revêtent les caractères d’un service public national au sens du neuvième alinéa du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946. » Nous savons que le Conseil constitutionnel a dénié systématiquement, ces dernières décennies, la qualité de « service public national » et de « monopole public de fait », aux plus importants services publics, victimes des directives européennes de mise en concurrence et de privatisation (Poste, EDF, GDF, SNCF etc.). Alors pour 3 aéroports, dans une partie d’une région, dans le marché entièrement libéralisé de la navigation aérienne ?

Le pouvoir s’est ménagé toutes les précautions pour que le référendum n’aboutisse pas, si cela devait déranger sa politique. Outre l’embrouillage des procédures de signature, l’ambiguïté institutionnelle de la question, Macron peut couper court à tout moment à l’affaire en retirant son projet de passage de la part de l’Etat dans le capital en dessous de 50%. Dans les divergences à droite, sont notamment apparues des connivences différentes avec le groupe Vinci, prétendant à la prise de contrôle direct d’ADP : une partie de la droite pour, une autre contre. Ces différences d’intérêts ne sont pas les nôtres. Macron s’arrangera toujours avec Vinci.

A droite aussi (LR/LREM), les calculs politiciens font florès. Certains sont tentés de miser sur l’image d’un capitalisme plus national, façon Trump. Le revirement des députés des « Républicains » sur le CETA (traité de libre-échange avec le Canada) en est un signal. La question ADP, sur un service public réduit au « régalien », en particulier la police des frontières, convient à certains. Les députés du FN-RN ont été (heureusement) exclus de la signature de la proposition de loi. Mais du coup, leur démagogie ne subit pas le poids de l’alliance avec les partis pro-UE et pro-concurrence. Le FN-RN s’est lancé aussitôt dans la pétition ADP en mettant au centre la police de l’immigration. Alors que le statut d’ADP n’a rien à voir avec l’exercice des missions de police de l’Etat et qu’il y a d’autres aéroports internationaux en France qu’en région parisienne.

Défenseurs résolus des intérêts des travailleurs et du service public ADP, nous devons cependant peser, objectivement, ce que représente ADP dans l’opinion publique, dans la conscience du service public, dans les préoccupations prioritaires des usagers et du peuple. ADP n’est ni EDF, ni la SNCF. Les transports aériens ont été totalement dérégulés, Air France privatisé à 80% (par la « gauche plurielle »). ADP est encore moins connue des provinciaux. ADP ne dépend pas de l’Aviation Civile, également menacée, mais pas de la même façon. ADP n’est pas un service public vécu comme essentiel tous les jours. C’est un constat et une réalité.

Une campagne nationale, invoquant les origines historiques glorieuses de la nationalisation notamment d’EDF et GDF, menée, dans les conditions d’ADP, avec des politiciens privatiseurs et pro-UE… Aussi, nous considérons qu’il est impensable de se positionner dans cette campagne politique sur ADP sans la relier, la coordonner, la subordonner, à une campagne sur les plus grands services publics avec une actualité brûlante : SNCF, EDF, RATP, Poste …

Enfin, nous ne pouvons pas sous-estimer la question, également au cœur de l’opération ADP, sur les référendums, RIP ou RIC, « d’initiative partagée », ou « d’initiative citoyenne ».

Là encore, le débat nécessaire dans le parti a été évacué. RIP et RIC sont loin d’être synonymes d’avancée démocratique en toutes circonstances. Ils peuvent aussi être un terrain très favorable à la démagogie populiste, à l’expression de l’idéologie dominante pour le compte du système lui-même. Souvenons-nous, lorsque cela n’a pas été le cas, comment le pouvoir s’est moqué des référendums sur la « constitution » européenne, des votes NON en Haute-Corse, Corse-du-Sud, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Martinique et Guadeloupe contre la disparition des départements etc. Et même sur les aéroports sur le vote OUI des habitants de Loire-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes (quelle qu’ait été notre position sur le sujet)…

Après son « grand débat national », Macron a annoncé une facilitation des conditions de mise en place des RIP, en s’appuyant sur le mouvement des Gilets Jaunes. Un premier projet précis a été évoqué par Macron lui-même et de Rugy: un plébiscite pour valider sa politique de ponctions antisociales au nom du réchauffement climatique. Un autre, plus sinistre, se profile, à la faveur des réformes constitutionnelles prévues par Macron : 100 parlementaires et un million de signatures ne seront pas difficiles à trouver pour déclencher un référendum sur l’immigration, peut-être sur l’établissement de quotas, quand le capital aura jugé opportune cette diversion malsaine du débat politique. L’opération pétition-ADP prépare objectivement ces projets. Elle est largement sous-traitée à la gauche et aux syndicats qui popularisent et légitiment le principe et les procédures.

Cela, aussi, communistes, doit nous amener à affiner notre expression et notre action.  En conclusion, nous considérons que nous devons aborder, dès la fête de l’Huma 2019 et la rentrée des luttes, la campagne ADP, au regard de cette confusion et de tous les calculs politiciens identifiables :

-          Le PCF ne peut avoir qu’une campagne, totalement indépendante, et préciser ses revendications de fond pour ADP. Les connivences avec les parlementaires de droite, du PS ou d’EELV sont impossibles et doivent cesser.

-          Le PCF doit coordonner sa campagne ADP avec le lancement de campagnes pour les services publics d’entreprises nationalisées, pour la reprise de la lutte contre les directives de mise en concurrence et pour l’abrogation de la « réforme ferroviaire », contre les augmentations des tarifs de l’électricité et le retour au monopols EDF sur le transport et la distribution.

Pas d’opportunisme ! Rassemblement sur la base du rapport de force et de nos objectifs politiques communistes ! Soyons ainsi fidèles en esprit et en actes à l’héritage de nos camarades de la Résistance et de la Libération !

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