L’exemple d’ADP : Quand un gouvernement transforme un établissement public en SA, c’est toujours pour privatiser !
Brève, vivelepcf, 4 avril 2018
Le 7 mars, le gouvernement Macron/Philippe annonçait son intention de privatiser entièrement Aéroports de Paris (ADP).
13 ans plus tôt, en mars 2005, le gouvernement de l’époque faisait voter à l’Assemblée le changement de statut d’ADP. D’Etablissement public autonome, ADP est devenue société anonyme.
Le ministre des transports, de Robien, jurait alors grand dieu que l’Etat ne privatiserait jamais. Pour montrer sa bonne foi, il faisait voter solennellement un amendement censé garantir que l’Etat conserverait toujours plus de la moitié du capital (prudemment, il ne touchait pas tout de suite au statut du personnel).
D’ouvertures du capital en ouvertures du capital – avec une gestion de plus en plus lucrative : milliers de suppressions d’emploi, externalisations etc. – la part de l’Etat s’est réduite à 50,6% (13% de cession sous Hollande).
Aujourd’hui, la privatisation totale passe à l’ordre du jour. Un exemple d’actualité pour les cheminots !
Ceci dit, la bataille contre la privatisation d’ADP n’est pas perdue. Des voix diverses s’inquiètent pour le contrôle et la sécurité de cette infrastructure stratégique. D’autres dénoncent la vente d’une poule aux œufs d’or. En 2017, ADP a fait 571 millions d’euros de bénéfices et reverse chaque année 200 à 300 millions d’euros à l’Etat. Ministre, Macron avait déjà l’obsession de céder les aéroports régionaux à des groupes privés internationaux. Le bilan est déjà cuisant.
La renationalisation intégrale, avec réinternalisation des services abandonnés, personnels sous statut, est notre position dans la lutte contre la privatisation intégrale.