Camarades. Le Haut-Rhin vous salue bien. Penser l’émancipation et la reconstruction du communisme suppose de ne pas se borner à une approche régionale, mais internationale. Pour affronter la stratégie de globalisation capitaliste, il nous faut regarder ce qui se passe dans les autres pays et ne pas sombrer dans un populiste démagogique. La croissance ne peut plus s’envisager comme une condition de sortie de crise, car la surexploitation des ressources arrive à son terme. L’élection de Macron est la suite logique de l’écroulement du socialisme  laissant au capitalisme un boulevard pour mener à bien toutes les réformes souhaités par ce capitalisme débridé. Des tendances fascisantes recommencent à pointer leur nez. La notion de société divisée en classes bourgeoises et ouvrières semble simpliste et dépassée. Pourtant la lutte des classes que nous avons effacées de notre vocabulaire à mon grand regret, et toujours d’actualité Nous acceptons le terme de dictature du capitalisme, mais nous rejetons le terme de dictature prolétarienne. Il nous faut faire un effort d’explication afin de redonner aux mots tout leur sens. Et là est tout le problème. On cautionne, au nom de notre soutien aux mouvements sociaux, la marchandisation, alors que nous devrions nous battre contre celle-ci en repensant une production rationnelle en envisageant un nouvel modèle de vie et de sociabilité.

Au nom d’un rassemblement social-démocrate nous avons signé la mort de notre parti. Alors Que Faire ?

Nous avons plusieurs défis à relever et la section à laquelle j’ai l’honneur d’appartenir me donne mandat pour aborder 3 sujets.

  • En premier, remettre à l’ordre du jour la doctrine communiste. Pour ce faire, nous devons remettre de la démocratie au sein de notre parti. La structure actuelle du CN n’est plus représentative de la pensée de nombreux camarades. La preuve en est : Le pourcentage à mes yeux calamiteux des réponses au questionnaire. Ne payer qu’une cotisation sans avoir un droit de regard sur les orientations du CN est mortifère pour notre parti, car une grande partie des forces vives restent à la maison. Chaque département doit avoir au moins un représentant, celui-ci étant à même de transmettre les idées et les critiques des camarades.
  • En second lieu réfléchir à comment remédier à l’appauvrissement de l’échange social et à l’individualisme négatif. Les dernières élections montrent que le fossé se creuse entre les tenants d’un libéralisme échevelé et les tenants d’une démocratie participative et délibérative. Notre parti doit faire une analyse très critique de notre stratégie depuis de trop nombreuses années.
  • Troisièmement, nous sommes pour garder un Parti Communiste qui ne se noie pas dans des accords électoraux. Nous voulons même si la restructuration est lente être à même de défendre nos croyances et garder notre identité. Nous souhaitons rester un Parti qui impulse une ligne politique et qui ne se cantonne pas uniquement dans les luttes syndicales.

Pour finir : être communiste c’est admettre que tous les êtres humains ont une valeur égale quelle que soit leur origine, c’est savoir profiter de l’héritage des luttes, et s’est savoir adapter des nouvelles formes de luttes en tenant compte des nouveaux rapports de force.