Après le choc, plus que jamais, combattons l’impérialisme et ses monstres. Refusons l’union sacrée de ceux qui hier soutenaient le terrorisme !

 

Paris, le 14 novembre 2015

Les jeunes communistes de Paris 15ème, réunis cet après-midi avec des camarades de province et des syndicats des services publics, ont discuté les événements graves de la nuit dernière.

Les attentats terroristes revendiqués par le groupe fasciste-islamiste Daesh ont d’après les bilans provisoires, coûté la vie à plus de 120 personnes et causé plus de 200 blessés. L’émotion et le choc sont nos premières réactions. Plusieurs d’entre-nous étaient hier soir dans des lieux festifs, non loin des événements. D’autres travaillaient, conducteurs de bus ou infirmières, et ont vécu de près les perturbations survenus dans toute la région parisienne. Certains d’entre-nous, enfin, connaissent de près ou de loin, des victimes de ces terribles actes de violences.

Dans la gravité, et pesant chacun de nos mots dans ces moments où la peur est grande et la tension vive, nous avons accueilli avec révolte les premières déclarations du gouvernement et du président Hollande. Depuis 2012, les gouvernements impérialistes va-t-en guerre de la France et des États-Unis soutiennent des opérations de déstabilisation de la Syrie. Guidés par des intérêts économiques, ils mettent à feu et à sang le Moyen-Orient et l’Afrique, ils n’ont pas hésité à soutenir les mouvements les plus obscurantistes et réactionnaires. Les alliés de M. Hollande, les dictatures théocratique d’Arabie Saoudite et du Qatar ont apporté directement leur soutien aux groupes islamistes en Syrie : livraisons d’armes, de pick-ups, apports financiers. Hier, le monstre Daesh, créé par l’impérialisme, s’est retourné contre des populations civiles, à des milliers de kilomètres de la Syrie. Hier à Paris, des innocents de tous âges, travailleurs de toutes professions, ont payé de leur vie les actes de folie alimentés par les guerres impérialistes.

Dés hier soir, le président Hollande a annoncé un lot de mesures d’exception : état d’urgence, fermeture des frontières, interdiction des manifestations et rassemblements, droit de perquisition sans contrôle de la justice etc. Ces mesures, jamais vues depuis la guerre d’Algérie, nous inquiètent au premier plan pour le recul des libertés démocratiques et sociales qu’elles amènent.

Des manifestations syndicales majeures étaient prévues la semaine prochaine : contre la casse des congés à l’APHP (hôpitaux), contre la dégradation des conditions de travail à la RATP, contre la liquidation des restes de l’entreprise publique à Air-France, contre les fusions et suppressions de personnel aux finances publiques. Ces manifestations risquent aujourd’hui d’être annulées. Cédant aux sirènes de l’union nationale, manipulant la peur et l’émotion, des directions syndicales et politiques de collaboration appellent d’ores et déjà les travailleurs à courber le dos sans résistance, sous le coup des dernières attaques du patronat contre nos droits sociaux, à annuler toutes les grèves et luttes syndicales.

Militants politiques et syndicaux, nous refusons de céder à ce chantage : la supercherie de « l’esprit du 11 janvier » a vécu. Le capital, pendant ce temps-là, n’interrompt pas sa politique anti-sociale destructrice. Il n’interrompt pas ses guerres impérialistes. Travailleurs, en France ou en Syrie, nous payons le prix de nos vies des guerres qui ne sont pas les nôtres. Depuis quelques heures, des militants relayent sur les réseaux sociaux les mots « Vos guerres, nos morts ». Imprécis et spontanés, ils résument la colère, la frustration ressentie par chacun d’entre-nous, victimes des conséquences d’une politique dénoncée sans relâche au quotidien, dans les lycées, à l’Université, dans les entreprises.

Jeunes communistes de Paris 15ème, plus que jamais, nous dénoncerons l’impérialisme et son miroir, le terrorisme complice et aveugle. Plus que jamais, nous nous élèverons contre la poursuite et l’aggravation des guerres impérialistes menées par nos gouvernements, pour la paix et la solidarité internationale. Dans tous les espaces d’expression qui existent, malgré les tentatives de museler le débat et la contestation, nous n’aurons qu’un seul cap : porter et défendre les revendications des travailleurs, en France, en Afrique, au Moyen-Orient, et dans le monde entier.

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !