Après les manifestations du 9 avril, celles du 1er mai pour faire monter d’un nouveau cran la riposte du monde du travail à la politique du pouvoir
Tract, PCF Paris 15, 30 avril 2015
Le 9 avril, 300.000 salariés, 100.000 à Paris, ont manifesté contre la politique au service du Medef, à l’initiative de la CGT. Militants, salariés en lutte : cette avant-garde de la classe ouvrière a montré sa détermination à combattre la politique au service du Medef. Ce mouvement, partant de multiples batailles locales, a exprimé sa recherche de points de convergence pour la mettre en échec.
Les manifestations ouvrières « traditionnelles » du 1er mai vont prolonger, faire monter d’un cran, la riposte exprimée le 9 avril. A Paris, la manifestation partira de la place de la République à 15h00 en direction de la place de la Nation, via le boulevard Voltaire.
En quelques semaines, les travailleurs ont encore de nouvelles raisons d’agir et de s’organiser, entre autres face à cette série de mauvais coups :
-Le ministère de la santé vient d’annoncer son intention de rogner 860 millions d’euros sur les dépenses de personnels des hôpitaux publics d’ici 2017. La prévision de suppression supplémentaire de 66.000 postes en 3 ans, alors que les services sont saturés, se confirme.
-Il se confirme aussi que Hollande ne tiendra pas sa promesse de 2012 de restituer les 60.000 emplois supprimés par Sarkozy à l’éducation nationale, malgré la hausse du nombre des élèves. Les dépenses de guerre passeront avant.
-Complétant le projet de loi Macron, le projet de loi Rebsamen s’attaque au droit du travail, à la protection des travailleurs, à leur représentation dans l’entreprise.
-Pas un jour ne se passe sans une nouvelle attaque contre un bureau de poste, une gare dans le cadre du processus de démantèlement des services publics.
-Contre les retraités, le gouvernement a annoncé le gel des pensions, ce qui correspond de fait à une perte réelle de pouvoir d’achat de 2% par an (de 25% au bout de 20 ans de retraite !).
-Les impôts locaux commencent à flamber (+15% de la taxe d’habitation à Toulouse, triplement du prix du stationnement résidentiel à Paris), pénalisant les ménages pour compenser la baisse des dotations de l’Etat et les cadeaux au patronat.
-Sur ce plan, Valls a encore ajouté 1 milliard d’euros par an en aide à « l’investissement » aux 40 milliards d’euros du « pacte de responsabilité », sans compter les subventions publiques promises par Hollande pour payer les salaires de jeunes à la place des employeurs…
Aucun gouvernement n’aura autant prélevé sur les salaires, le salaire socialisé, les dépenses publiques et sociales pour les accroître le profit capitaliste. Le « bouclier fiscal » de Sarkozy, qui a tant fait scandale – légitimement – représentait 600 millions d’euros par an…
Communistes, nous considérons que, dans la période, la rupture avec cette politique ne peut passer que par ces luttes, devant l’enfermement de la perspective politique institutionnelle dans le système PS/UMP/FN avec la promotion du FN pour dévoyer la colère populaire, servir de repoussoir.
Ce 1er mai, loin de ses tentatives de démagogie « sociale », le FN montrera son vrai visage dans sa contre-manifestation annuelle prétendant honorer Jeanne d’Arc (alors que sa Fête est le 8 mai), en fait tournée contre les manifestations ouvrières. Sans fard, le FN apparaîtra comme un parti ultraréactionnaire, raciste, tourné vers l’intérêt du patronat et des millionnaires, dont Jean-Marie Le Pen et ses héritières font partie. Honte à François Hollande d’avoir osé comparer l’expression du FN aux « tracts des années 70 » du PCF. Cette insulte à notre parti, le parti des Fusillés, le parti de la classe ouvrière, française comme immigrée, suit un calcul sordide : valoriser le FN et sa démagogie envers les travailleurs en le liant à ce que continue de représenter le PCF, discréditer un peu plus des positions fondamentales – que le FN est chargé par le système de dévoyer – comme tout programme de nationalisations démocratiques, la rupture nécessaire avec l’UE du capital et son instrument l’euro. Face à cette manœuvre politicienne, communistes, à la provocation de Hollande, nous répondons : « plus que jamais, reprenons les positions du PCF des années 70 ! », en particulier, 10 ans après la victoire du NON au référendum de 2005 sur la « constitution européenne ».
Sur un autre plan, il n’est pas question pour nous de rentrer dans les manœuvres hypocrites de la « gauche » des partis socio-démocrates, PS, EELV, pour reconstituer, en mineur, une illusion électorale d’ici 2017, faisant le jeu du système. Nous payons assez cher la déception des illusions d’avant 2012 que certains – pas nous – ont propagées dans le mouvement politique et syndical.
Communistes, nous serons présents le 1er mai avec nos propositions de rupture et de luttes nationales :
- Pour la défense de la Sécurité sociale, le rétablissement de son financement solidaire, la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales
- Pour la reconquête des services publics nationalisés, des grands monopoles publics, contre les hausses de tarif
- Pour un vaste programme de nationalisations démocratiques dans la banque, l’industrie et le commerce
- Pour la vraie semaine de 35 heures
- Contre l’application des directives européennes et pour la rupture avec la politique de l’UE et son instrument l’euro
- Contre les interventions militaires françaises dans le monde