62% des Français rejettent l’euro, 77% des employés et ouvriers (sondage IFOP)
Brève, vivelepcf, 2 janvier 2013
Un sondage de l’Ifop, publié confidentiellement pendant la trêve des confiseurs le 31 décembre, affiche un résultat intéressant : 62% des Français « regrettent le franc, onze ans après l’introduction de l’euro » suivant la question posée.
L’interprétation du « spécialiste », Jérôme Fourquet, correspond pour une fois à notre expérience de militants.
Le rejet de l’euro est un phénomène de classe.
« L’échelle de revenus montre que plus on gagne, moins on regrette le franc, et inversement, plus les revenus sont modestes, plus on regrette le franc. » constate-t-il. 77% des employés et ouvriers « regrettent le franc », 41% (quand même) des cadres supérieurs et professions libérales.
L’analyste doit reconnaître que : « loin de s’estomper, le souvenir du franc et les critiques envers l’euro sont renforcés, notamment à l’occasion de la crise économique et financière », bien « qu’une génération entière n’a pas connu le franc ».
Ce sont les jeunes (66% des moins de 35 ans) et les actifs (68%) qui condamnent le plus largement l’euro et les plus de 65 ans et les retraités (37% et 46%) qui s’y résignent le plus. Quel désaveu pour les propagandistes de l’Union européenne !
Le rejet de l’euro se fonde sur le rejet de l’UE du capital.
Pour l’enquêteur, le « mécontentement vis-à-vis de l’euro » est lié aux « tensions sur le pouvoir d’achat ». Mais il est obligé d’aller plus loin dans son interprétation en estimant que la « critique de l’euro est plus politique » et traduit un « mécontentement vis-à-vis de la construction européenne ».
En clair, l’euro est assimilé à l’UE et aux politiques antisociales qu’elle coordonne. Au moment la « sauvegarde de l’euro » est présentée, notamment par la gauche française au pouvoir, comme la priorité absolue justifiant tous les reculs sociaux et le renforcement des profits capitalistes, ce n’est que du bon sens.
Cette enquête vient à point confirmer qu’il est possible et nécessaire de construire le rapport de force pour rompre avec l’euro et l’UE ! Rompre et non chercher comme la « gauche de la gauche » à les réhabiliter en agitant le leurre de « l’Europe sociale »…
En 2013, ce sera aussi plus dur pour l’idéologie dominante d’insulter les opposants à l’UE et l’euro comme, en 1992, quand on avait pu entendre – c’est authentique – des sondeurs expliquer que ceux qui votaient contre Maastricht étaient ceux qui se brossaient le moins les dents…