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Parlement européen : le KKE a décidé que ses députés ne siégeront plus au sein du groupe GUE-NGL

Brève, vivelepcf, 7 juin 2014

Le Parti communiste grec (KKE) a fait savoir que ses deux députés européens réélus ne siégeraient plus au sein du groupe « Gauche unitaire européenne – gauche verte nordique ». Ils continueront à faire entendre leur position en tant que députés indépendants non-inscrits. Mais il n’était plus tenable de servir de caution communiste à un groupe parlementaire dévié de sa conception d’origine et entraîné par le PGE vers toujours plus de soutien à l’intégration dans l’UE du capital.

Le groupe GUE-NGL a été créé en 1994. Entre les élections européennes de 1989 et de 1994, le passage du Parti communiste italien à la social-démocratie, l’affaiblissement d’autres partis communistes n’a plus permis de maintenir un groupe communiste au Parlement européen, sur la base d’une identité historique commune. Le groupe GUE-NGL a été alors conçu comme un groupe technique, respectant l’autonomie de chacune de ses composantes nationales. Le point commun était une contestation radicale de l’Union européenne, partagée, notamment après l’élargissement de 1995, par les forces progressistes nordiques qui se sont battues contre l’adhésion de leur pays à l’UE.

Depuis plusieurs années, cet esprit de respect de chaque parti est battu en brèche par la volonté des membres du Parti de la gauche européenne, PGE, d’instrumentaliser le groupe GUE-NGL pour en faire le porte-parole de leur ligne de collaboration aux institutions européennes.

Un pas supplémentaire vient d’être franchi. La présidente sortante du groupe, la députée allemande de Die Linke, Gabi Zimmer, suivant le leader grec de Syriza, Alexis Tsipras, entend entraîner le groupe dans un soutien à la candidature de Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne.

Tsipras s’était présenté à ce poste avant les dernières élections européennes. Sa candidature a été portée notamment par le Front de gauche en France. En elle-même, elle représentait une légitimation inacceptable du cadre antidémocratique européen et de la dictature illégitime de la Commission.

Aujourd’hui, Tsipras et le PGE vont encore plus loin dans la collaboration avec l’UE du capital. Tsipras estime qu’il faut soutenir la candidature de Juncker, politicien ultra-libéral luxembourgeois, parce que la droite aurait gagné globalement les élections européennes et qu’il faudrait défendre  la place du Parlement européen dans les institutions. C’est du « crétinisme parlementaire », suivant l’expression célèbre de Lénine, mais à la puissance européenne. Le PGE pousse aussi le groupe GUE-NGL à reproduire au niveau européen les alliances avec les verts et les socialistes européens…

Communistes français, nous ne pouvons qu’approuver la décision conséquente de nos camarades grecs, qui continuent de militer pour le développement d’échanges et de coopérations, dans la lutte, entre partis communistes au plan international.

Nous faisons partie de ceux qui dénoncent les positions de collaboration de Tsipras. Maintenant qu’il soutient une candidature de droite à la présidence de la Commission européenne, nous ne voyons plus du tout comment la direction du PCF, après l’échec terrible du Front de gauche aux dernières élections en France, pourraient continuer à vendre cette orientation sans débat ouvert et honnête. Que Mme Marie-Christine Vergiat, Maastrichienne et socialiste, que la direction du PCF a fait réélire à Strasbourg, à la place d’un ou d’une communiste, s’y reconnaisse n’est qu’une confirmation de plus de cette ligne totalement erronée.

Les camarades grecs du KKE mènent un combat courageux, à la tête d’un parti de classe et de masse, dans le « laboratoire » des politiques antisociales de l’UE qu’est la Grèce. Nous devons écouter leurs analyses.

Le seul député PCF restant au Parlement européen ne doit pas s’aligner sur le PGE, Tsipras et Juncker.

Le véritable débat sur l’organisation de la résistance et de la rupture à l’UE supranationale du capital doit se rouvrir enfin dans le PCF, le Parti qui, historiquement en France, l’a toujours portée.

Conseil national du PCF du 11 avril 2014 (municipales/européennes). Dominique NEGRI.

CN du PCF du 11 avril 2014: Résumé de l’intervention de Dominique Negri, fédération de l’Isère

1-      Municipales. La « ceinture rouge » de Grenoble a tenu bon malgré les attaques sournoises du PS, l’anticommunisme virulent. A Saint-Martin-d’Hères, la section du PCF, renforcée par la JC, a montré sa capacité à rassembler sur une ligne de classe (et sans logo Front de gauche…).  David Queiros est élu 5ème maire communiste. Il succède à René Proby.

Dans le pays, ne minimisons le recul du Parti en influence et en élus. L’effacement dans le Front de gauche et ou dans la « gauche » produit son œuvre.

2-      Une nouvelle fois, à ce CN, rien sur les luttes !

Gagner le retrait du pacte de responsabilité, aggravé par Valls, celui de la réforme ferroviaire : Là se situe pourtant la perspective de rupture politique! Pour la manif du 12 avril, il est aberrant que le Parti s’efface derrière une affiche anonyme. Démasquons aussi cet aspect du rôle du FN : détourner des luttes la colère et le rejet populaire de l’UE.

3-      Menaces sur les collectivités locales. La campagne des municipales, maintenant les annonces de Valls, soulignent la nécessité d’une ligne de rejet claire du démantèlement des collectivités locales – communes, départements – au profit des métropoles, des « grandes régions » voulues par l’Union européenne (« Europe des régions »).

Prenons garde à la constitution de SPL, sociétés « publiques » locales ! De droit privé, elles peuvent contribuer à la casse des statuts publics, des régies publiques, des services publics en général.

4-      Accord du Front de gauche pour les européennes: NON !

3 têtes de liste PG, 2 PCF ! Inacceptable ! C’est le choix de la disparition du point de vue communiste ! C’est aussi le choix d’accroître les tensions dans le Parti ! Il n’y a pas de raison non plus de laisser la place éligible dans la région Sud-est à Mme Vergiat, sinon de fondre le Parti dans une recomposition politique que je refuse. Vergiat est de sensibilité socialiste. Elle a été, entre autres, secrétaire du groupe PS (1991-1997 – pendant Maastricht!) à l’Assemblée nationale.

La priorité de la campagne devrait être de combattre la résignation à l’UE du capital, à ses institutions, à ses traités et directives.

Constitution des listes « Front de gauche » aux élections européennes : la direction du PCF choisit l’effacement du Parti !

Emmanuel DANG TRAN pour vivelepcf, 10 avril 2014

Militants communistes, nous avons appris hier, par un message internet de la direction du Parti, ou par la presse, la conclusion de l’accord pour la répartition des places sur les listes du Front de gauche aux prochaines élections européennes.

Cet accord est désastreux pour le PCF, sa visibilité, son organisation et les positions historiques qu’il porte. Il est indéfendable devant les communistes.

La principale – et de loin – composante du FdG est en effet réduite à portion congrue. Sur 7 circonscriptions métropolitaines, le Parti de gauche obtient 3 têtes de liste (Sud-Ouest, Centre et Est), le PCF seulement 2 (Nord et Ile-de-France). Les autres reviennent au groupuscule « Ensemble » (Ouest) et à une personnalité issue du PS, Mme Marie-Christine Vergiat (Sud-est). En cas de progression électorale sur 2009, tous les sièges gagnables le sont pour le PG.

Nul doute que les négociateurs du PG ont défendu leur bout de gras avec ténacité. Depuis l’UNEF-ID et les courants du PS, c’est leur principale expérience « militante ».

Les négociateurs du PCF ont-ils été en-dessous de tout ? Je ne le crois pas. Je crois plutôt qu’a primé dans la solution finale leur stratégie politique, celle de l’effacement de notre parti.

Le Conseil national du 2 avril avait adopté une « offre de répartition des places sur les listes ». Contrairement à la contre-vérité, encore répétée dans le mail de la direction du 8 avril, elle n’a pas été votée à l’unanimité mais par 74 voix contre 2, celle d’Eric Jalade et la mienne.

J’ai jugé qu’elle réduisait déjà de façon inacceptable la place du PCF (voir mon explication de vote en lien).

Depuis, les négociateurs pour le PCF sont allés plus loin dans les abandons, outrepassant même ce mauvais mandat obtenu du CN.

Ils ont tout cédé au PG, notamment la tête de liste de la région Centre. Quelle a été leur priorité, déjà exprimée avec insistance à la réunion du CN ? Faire réélire dans la région Sud-est Marie-Christine Vergiat, quitte maintenant à la faire passer dans le quota « PCF ».

Comme je l’ai rappelé, Mme Vergiat, si elle ne représente qu’elle-même, appartient clairement à une mouvance politique. Elle a été collaboratrice de Martine Aubry au gouvernement. Auparavant de 1991 à 1997, elle a occupé le poste central de secrétaire du groupe PS à l’Assemblée nationale, où elle a notamment coordonné les interventions du PS pour le Traité de Maastricht, la monnaie unique, le Traité d’Amsterdam.

Comment accepter l’idée que la direction du PCF préfère défendre la socialiste Vergiat plutôt qu’une candidature communiste éligible dans le Sud-est et même que le maintien d’une tête de liste communiste dans le Centre ?

Toujours hors du mandat du CN, la direction est allée encore plus loin en proposant au PG la candidature comme tête de liste dans la région Est de M. Liem Hoang Ngoc, économiste « keynésien », député européen sortant … PS !!

Ces questions de places et de noms sont hautement politiques. Il est inacceptable de les régler à l’insu des communistes, d’autant que la position sur l’UE est cruciale et structurante.

Il apparaît que la direction du PCF ne veut pas que le PCF apparaisse en tant que tel, autrement que dilué, porteur de toutes ses positions historiques, toujours présentes dans l’inconscient collectif de la classe ouvrière et du pays, contre l’intégration dans l’Union européenne du capital.

La direction du PCF, dans cet état d’esprit, ne veut pas et ne peut pas rompre les chaînes qui la lient au PG et à Mélenchon, qu’elle a intronisé porte-parole du Front de gauche.

Dans cet état d’esprit, dans une perspective qui doit être discutée et que je combats, elle privilégie une recomposition politique institutionnelle avec une soi-disant « gauche du PS » dont Mme Vergiat et M. Hoang Ngoc sont des éléments représentatifs, sur l’affirmation du PCF dans les luttes sur des positions de classe.

Mélenchon et Vergiat, logiquement, la direction du PCF, à contresens des analyses communistes fondamentales, se retrouvent pour soutenir le politicien grec du Parti de la gauche européenne (PGE) Alexis Tsipras, artisan du recyclage de la social-démocratie grecque. Sa candidature à la présidence de la Commission européenne légitime l’institution centrale de la dictature de l’Europe du capital. Sa défense obstinée de son instrument supranational, l’euro, malgré la faillite de son propre pays, rassure la finance européenne (et même Obama).

Dans ce cadre, la contestation de l’austérité européenne perd tout son sens et devient superficielle et démagogique. Même Valls réclame une réorientation de l’UE et de la politique monétaire de la BCE. Elle laisse toute sa place à l’entreprise de détournement du rejet de classe de l’UE par le FN, pour le compte du système.

Les perspectives illusoires sur « l’Europe sociale », la « réorientation de la BCE » ou la « refondation de l’UE », déplacent dangereusement le lieu de résistance du cadre national (et internationaliste) où s’est construite et s’exprime la lutte des classes (et dont le capital européen veut détruire les acquis sociaux et démocratique), vers le cadre supranational où le capital est tout-puissant.

Plus que jamais, il faut reprendre et porter 50 ans d’analyses du PCF dénonçant l’UE du capital. Dans le Parti, ce débat ne saurait être occulté, caricaturé, noyé dans les marchandages politiciens avec le Front de gauche.

Ce débat est indispensable. Je ferai partie de ceux qui le porteront au CN et dans le Parti.


Mélenchon/PCF/Libye : il faudrait savoir qui défend quelle position !

Vivelepcf, 16 mars 2011
Dans un récent article, nous avons constaté et dénoncé le vote de deux élus du Front de gauche au Parlement européen, Jean-Luc Mélenchon et Marie-Christine Vergiat en faveur d’une résolution invitant les Etats de l’UE à se « tenir prêts » à une forme d’intervention militaire en Libye.

Un article de Jacques Fath dans le supplément « Communistes » de l’Humanité du 16 mars 2011 confirme « l’opposition totale de la direction de notre parti, le PCF, à toute intervention militaire ».

Mais sur son blog, Jean-Luc Mélenchon affirme qu’il a « fixé son vote en accord avec la direction du PCF ». Les deux députés européens, membres du PCF, étaient absents.

Il faudrait savoir ! Mélenchon et ses concitoyens du PG ont la fâcheuse tendance à s’approprier les voix et la légitimité du PCF pour défendre leurs propreDs positions, souvent fondamentalement différentes, sinon de celles des plus ardents partisans du « Front de gauche » dans le PCF, de celles qu’ont toujours défendues les communistes, en l’occurrence l’anti-impérialisme.

Ces désaccords, sur des questions aussi importantes ne sauraient être occultés.

Une répartition des positions dans un « Front de gauche » attrape-tout, tiré vers la droite, est inacceptable.