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Avec les éleveurs face aux profiteurs, et face au gouvernement et à l’UE qui les servent

Vivelepcf, 18 août 2015

Autour de la nouvelle « table ronde » que le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a organisée, les éleveurs ne comptaient guère de soutien réel : pas celui des transformateurs et des distributeurs qui les écrasent pour gonfler leurs marges, pas non plus celui du gouvernement qui adhère plus que jamais aux objectifs européens de développement de la concurrence et des règles du marché capitaliste, pas même celui des principaux syndicats agricoles. Xavier Beulin, président de la FNSEA, bien plus chef d’entreprise que paysan, représente, pour la première fois personnellement, ceux qui profitent du système. Il ne cesse de réclamer un « abaissement des coût sociaux ». Il a d’ailleurs été régulièrement contesté dans les actions des éleveurs.

Le 7 septembre, l’agriculture paysanne ne peut pas s’attendre à davantage de soutien des participants au Conseil européen de l’agriculture, convoqué spécialement à la demande du gouvernement français. Les luttes parallèles de cet été, exprimant la même situation et la même colère, des éleveurs laitiers de Galice en Espagne ou en Belgique notamment, seront aussi mal relayées par les représentants de chaque pays.

Les éleveurs ne relâchent pas l’action dans les régions. Des journées nationales de protestation sont programmées pour le 3 et le 7 septembre (mais sous la coupe de la FNSEA nationale). Cette lutte est décisive. Seule, elle peut et doit porter les revendications fondamentales dans le pays. La rupture avec la « loi » du marché capitaliste est vitale à court terme pour bien des exploitations, à moyen terme pour des filières entières.  

Cet été, le gouvernement a tenté de temporiser pour calmer la colère, sans succès. La crise n’est pas due à des aléas conjoncturels – même si l’embargo sur les ventes à la Russie la souligne – mais à un problème structurel. L’annonce de 600 millions d’euros d’aide d’urgence fin juillet pour soulager les trésoreries a logiquement été mal accueillie. Outre l’insuffisance de la somme, 500 millions ne sont que des reports de paiement et les 100 autres des exonérations qui vont peser sur les régimes sociaux.

Lors d’une précédente « table ronde » sur la viande porcine, le gouvernement avait arrangé un accord bancal comprenant un engagement (moral) des transformateurs et distributeurs à payer à partir de juillet les porcs au prix minimum d’1,4 euro le kg, ce qui correspond tout juste au seuil de survie pour les élevages. L’échec actuel de l’accord est instructif mais le principe, pour une fois, est intéressant.

Depuis une semaine, les deux principaux acheteurs refusent d’honorer leur engagement et bloquent le marché français, arguant que ces cours « artificiels » sont bien trop supérieurs aux cours réels du marché international. Une nouvelle fois de façon cynique, ils exploitent effrontément la détresse médiatisée des éleveurs pour se faire octroyer par le gouvernement de nouvelles aides publiques, alors qu’ils profitent déjà en plein du CICE. On peut parier que c’est ce qui sortira après la table ronde du 17 août, probablement sous forme de déduction de cotisations sociales, contre un engagement précaire à revenir sur le marché réglementé « au cadran ». Les « libéraux », les propagateurs du marché capitalistes, vont utiliser cet épisode pour démontrer qu’aucune entrave à la loi du marché n’est possible dans l’Union européenne et pour pousser à la restructuration de la filière mortifère pour les éleveurs et les conditions sanitaires et sociales.

Mais d’un autre côté, l’idée qu’il y a nécessité à fixer administrativement un prix minimum, un prix rémunérateur minimum, avance. Les éleveurs porcins (pour prendre leur cas) travaillent dur, dans des exploitations familiales dont le modèle est largement approuvé. Ils respectent les normes environnementales. Ils répondent à des besoins du pays et même très insuffisamment puisque 30 à 40% du porc consommé en France est importé. Et pour cela, ils devraient gagner zéro, voire perdre de l’argent et travailler en plus à l’extérieur pour ne pas faire faillite en attendant des jours meilleurs. Pendant ce temps, en aval, les distributeurs en particulier, qui ne produisent pas, empochent des marges conséquentes et sont prêts à saigner encore davantage ceux qui produisent pour les arrondir.

Cette réalité scandaleuse est un argument de poids pour faire avancer et gagner, comme le demande notamment les syndicats agricoles progressistes comme le MODEF, le principe de fixation administrative, après négociation, d’un prix plancher rémunérateur du travail paysan, mais qui s’applique à tous les achats vers la France, y compris des concurrents du reste de l’UE, et assorti de coefficients multiplicateurs encadrant les marges des transformateurs et distributeurs. C’est en rupture avec les règles de l’Union européenne ? Et alors ?

Cet été, le gouvernement s’en est allé aussi de quelques déclarations de patriotisme économique : achetons français ! Quelle mauvaise foi ! Bien sûr, on ne peut qu’exiger que soit précisé à nouveau le pays d’origine de la viande chez les distributeurs (et cela vaut pour tous les produits), même si cela va l’encontre de l’UE. Que l’Etat, les collectivités, les hôpitaux, les écoles montrent l’exemple en achetant français : oui aussi, mais cela signifie aussi – ce n’est pas un problème pour nous – d’ignorer les règles européennes d’appel d’offres. Mais économiquement étranglées, les collectivités sont poussées vers les fournisseurs discount. Comme les consommateurs ! Culpabiliser les ménages qui ont du mal à s’en sortir chaque fin de mois dans la crise de l’agriculture française, quasiment les accuser d’un manque de patriotisme, c’est, pour le pouvoir, se défausser de manière indécente. La cause principale est dans le prix.

Des exemples de distribution en « circuit court » sont de plus en plus souvent mis en avant dans les médias, comme des producteurs qui misent sur des produits « haut-de-gamme », ou des filières plus ou moins « bio ». Très bien ! Mais ces possibilités, souvent des niches, ne pourront jamais être le modèle général. L’Ile-de-France serait bien en peine de satisfaire ses besoins alimentaires… A l’inverse, comment peut-on accepter que 20% des porcs consommés en France soient abattus et transformés à l’étranger parce que l’Allemagne notamment a généralisé l’emploi de travailleurs détachés de l’est, sous-payés et tolère le travail au noir ! Le circuit « court » qui correspond à des normes décidées à l’échelon et dans le rapport de force le plus démocratiques : c’est le circuit national.

Toutes ces options se heurtent à l’Union européenne, à sa politique agricole « commune ». Il n’y a pas d’autre choix que de rompre avec elle.

Mais entendons-nous bien, la question n’est pas pour nous de dire que l’ennemi vient de l’extérieur : les gouvernements français successifs, les grands groupes agroalimentaires, les grands exportateurs, les grands distributeurs français adhérent totalement à cette Europe. Au Conseil européen, l’agriculture paysanne française ne sera réellement défendue par personne. Le ministre français fera seulement état des difficultés rencontrées en France par le processus européen de marchandisation intégral pour mieux voir comment le faire passer. Refusant d’assumer cette politique en France, il renvoie les responsabilités décisives vers l’UE. La rupture avec l’UE, c’est dans les Etats et notamment en France qu’elle se gagne, pas à Bruxelles !

Une autre illusion est dangereuse : celle de croire qu’il y aurait eu une PAC mieux inspirée « avant ». C’est faux, même si les dispositifs des années 70/80 paraîtraient aujourd’hui préférables. La PAC a toujours visé à renforcer l’intensité capitalistique de l’agriculture et son intégration sur les grands marchés capitalistes. Mais elle a procédé par étape en commençant par liquider la petite et moyenne exploitation. Au fil des élargissements de l’UE, on mesure par exemple combien le concept de « préférence communautaire », loin d’être protecteur, a accompagné l’insertion dans la concurrence « libre et non faussée », c’est-à-dire sauvage. L’annexion de la RDA, pour ne citer que cet exemple, a donné aux grands groupes d’Allemagne de l’ouest une agriculture très industrialisée, avec d’immenses exploitations, puis l’élargissement de l’UE une main d’œuvre très bon marché de Pologne toute proche. Les étapes suivantes et finales de la PAC en extinction sont en voie : l’extension du libre-échange agricole européen à des pays encore plus ruinés et dominés comme l’Ukraine, la suite de l’insertion dans les marchés mondiaux avec les négociations à l’OMC, peut-être même un marché commun uniformisé avec l’Amérique du Nord (TIPP).

Tout cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des batailles à mener, dans un combat global, pour infléchir certaines dispositions de la PAC et de l’UE. La directive sur les travailleurs détachés, qui permet aux patrons de ne pas leur payer des cotisations sociales du pays où ils travaillent, doit être abrogée. Le refus de dumping social aux frontières de la France est sans doute le meilleur moyen de pression pour cela. La question des « aides » européennes ne peut pas non plus être réglée du jour au lendemain. Sans elles, les éleveurs notamment ne pourraient pas subsister. Mais n’oublions pas qu’elles sont conçues pour contrôler au niveau européen les agriculteurs et accompagner le processus de marchandisation. N’oublions pas non plus qu’elles sont financées à partir des contributions des Etats-membres, dont la France au deuxième rang (La France est contributeur net de l’UE à hauteur de 9,4 milliards d’euros en 2013, solde de ce qu’elle verse et de ce qu’elle « reçoit).

Mais, en même temps, s’il est une activité où le rapport de force existe, en France comme dans de nombreux autres pays, pour s’affranchir immédiatement de la politique de l’UE (de la PAC avec des mesures telles que celles que nous avons mentionnées), c’est bien l’agriculture, parce qu’il y a une situation d’urgence largement comprise par l’opinion, parce qu’elle concerne un besoin essentiel à tous, parce que la souveraineté alimentaire est une exigence spontanément partagée et que les préoccupations « écologiques » croissantes (même détournées par le système) la renforcent.

Aujourd’hui, la rupture avec les politiques de l’UE est une urgence pour notre agriculture paysanne. Bien loin d’être un « repli », elle peut accompagner et encourager les mêmes mouvements dans les autres pays.

Au-delà de l’urgence, la consolidation voire la reconstitution de filières agricoles demande d’autres politiques. L’esprit des coopératives a été largement dévoyé, l’action du Crédit agricole encore davantage. Une intervention publique nationale et locale est nécessaire. Sans parler de la perspective que nous défendons de la nationalisation de la grande distribution. Une refonte aussi de l’organisation des exportations vers des contrats de coopération et d’échange avec les pays insuffisants sur le plan alimentaire est également nécessaire, contre la libéralisation mondiale.

Organisons la solidarité avec les paysans en lutte !

Alternance électorale en Grèce avec Syriza: les faux espoirs préparent la pédagogie de la résignation

EDT pour Vivelepcf, 27 janvier 2015

La victoire du parti Syriza aux élections générales anticipées en Grèce, le 25 janvier, était courue, annoncée dans tous les médias européens.

Quelques réflexions d’abord sur les résultats électoraux eux-mêmes.

Ces élections sont marquées d’abord par une abstention toujours au plus haut, malgré la dramatisation internationale de l’enjeu : plus de 37% comme en juin 2012, en comptant les blancs et nuls, en nette augmentation. En 2009, elle était de 29%, en 2003 de 23%.

On assiste ensuite à un retour relatif à la prédominance de la bipolarisation qui a dominé le paysage électoral pendant près de 40 ans, à la différence que Syriza remplace le Pasok.

Le parti de droite « Nouvelle démocratie – ND » se maintient presque par rapport à 2012, avec 27,8% des voix (-1,8%) et domine largement son camp. Les ultra-réactionnaires « Grecs indépendants » reculent de 2% à 4,8%.

A la marge, les néonazis de « l’Aube dorée » se maintiennent au-dessus de 6%. Même résultat pour le parti populiste, qui se définit « centriste », « La Rivière », dirigé par un journaliste vedette de la télévision.

Vatican, Grèce: l'alternance!

A gauche, Syriza continue à avaler l’électorat socio-démocrate du Pasok. Syriza progresse de 9,5% sur juin 2012, le Pasok recule encore de 7,6%.  Le Pasok fait seul les frais du vote sanction contre la coalition gouvernementale au sein de laquelle il collaborait avec ND. Le Pasok s’effondre à 4,6% mais ne disparaît pas complètement. Il est délesté pour l’avenir du clan Papandréou qui se présentait séparément (2,5%).  Le parti divers gauche Dimar disparaît à peu près complètement (6% en 2012). Il a perdu sa raison d’être de pont entre Siryza et le Pasok avec l’image de plus en plus modérée de Syriza.

Cette clarification permet au Parti communiste grec (KKE) de regagner du terrain à 5,5% (+1%), après plusieurs succès électoraux locaux. L’opération « vote utile » a moins joué. L’illusion électorale a moins écrasé le mouvement réel des luttes que le KKE et son émanation syndicale, le PAME, mènent sur de véritables positions de rupture avec l’ordre capitaliste grec et européen.

La victoire de Syriza, assez relative en voix, nette en sièges avec la prime au parti arrivé en tête, s’explique aisément.

Syriza a bénéficié du discrédit total du Pasok. Syriza passe encore pour un parti vierge de participation aux politiques d’austérité, et malgré le ralliement de nombre de cadres du Pasok et ses vieilles compromissions politiciennes au plan local, pour un parti plus propre dans ce système politique clientéliste et corrompu.

Jusqu’aux élections – pour combien de temps encore ? -, Syriza est parvenu encore à combiner deux images, celle d’un parti d’opposition à l’austérité et celle d’un parti normalisé, institutionnalisé. Il est parvenu à capter une partie de la colère devant la crise aigüe qui frappe le peuple, mais sans effrayer les couches moyennes, surtout sans effrayer les puissants.

Depuis 2 ans, le leader du Parti et nouveau premier ministre, Alexis Tsipras, s’est beaucoup dépensé pour rassurer les possédants de Grèce et les grands de ce monde en s’affichant tour à tour avec Obama, le Pape (et les prélats de l’Eglise orthodoxe), le patronat, les directeurs du FMI. Auprès de ces derniers, il s’est engagé à honorer loyalement la dette grecque envers l’institution capitaliste mondiale.

Faire passer Syriza, son chef et leurs propositions pour « radicaux , sinon « anticapitalistes » relève de la supercherie. Leurs inspirateurs sont Roosevelt et même Obama… Tardivement sorti du flou, le programme de Syriza constitue un plan de relance capitaliste étatique, « keynésienne » classique. Mais même d’ampleur modérée, il n’a quasiment aucune chance de fonctionner parce que les réformistes et opportunistes dirigeants de Syriza ont donné tous les gages, afin d’accéder au pouvoir, qu’ils ne s’affronteront pas réellement aux puissances d’argent grecques et qu’ils ne rompront pas avec l’euro et l’Union européenne.

Les premières mesures sociales d’urgence annoncées seront bienvenues, même si elles correspondent à des prothèses de doigts sur un bras amputé: l’augmentation du salaire minimum (négocié au préalable avec le patronat), la baisse des impôts directs des ménages les plus pauvres, le retour de compléments pour les petites pensions, des aides au logement et au chauffage pour une population dont un tiers vit au-dessous du seuil de pauvreté.

Le KKE a annoncé qu’il soutiendra toutes les mesures allant dans le sens de l’intérêt des travailleurs et des plus pauvres, qui en seront fondamentalement redevables à leurs propres luttes. Mais comme l’a déclaré son secrétaire général du KKE, Dimitris Koutsoumbas, les « faux espoirs » vont vite retomber. C’est inévitable.

Y compris ces mesures sociales, avec le programme d’investissements, la création promise de 300.000 emplois, le plan de relance de Syriza est estimé à 11 milliards d’euros par an par ses propres économistes. Le nouveau gouvernement n’a aucun moyen de les trouver en Grèce. Syriza s’est placé d’emblée à la merci de l’Union européenne et des grandes puissances.

L’Etat grec ne peut plus emprunter sur les marchés financiers, sinon à des taux prohibitifs. La Banque de Grèce ne peut plus créer de monnaie, à cause de l’appartenance à l’euro. Logiquement Syriza s’est engagé à ne pas recourir au déficit budgétaire qui lui est impossible.

Sur les 11 milliards d’euros, les économistes de Syriza espèrent en récupérer 3 par une meilleure collecte des impôts et la lutte contre la fraude fiscale. A supposer que l’intention soit réelle, le résultat est incertain et ne sera en tout cas pas immédiat avec une administration appauvrie et gangrénée par le clientélisme et la corruption. Par ailleurs, Syriza demeure très flou sur une réforme fiscale qui mettrait à contribution les puissances d’argent dont les armateurs et l’Eglise. L’alliance conclue avec le parti ultra-réactionnaire des « Grecs Indépendants » la rend très improbable.

Ensuite les économistes de Syriza comptent sur 3 milliards d’euros de rentrées induites par le succès de leur propre plan relance. Ils sont les seuls à y croire… Intégrée à la zone euro, non compétitive dans cette monnaie, avec un appareil de production encore davantage saccagé après la crise, l’économie grecque est parfaitement incapable de répondre aux besoins du pays et de la population, même si cette dernière était rendue un peu plus solvable.

Et d’où viendrait le reste ? Uniquement du bon vouloir de l’Union européenne et des autres Etats européens (puisque Tsipras s’est engagé à payer le FMI). Tsipras et son équipe de jeunes universitaires formés aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni roulent des mécaniques et affirment avoir des atouts en main pour négocier. Lesquels ?

Les caisses de l’Etat sont vides. Sans « l’aide » européenne, dans les mois qui viennent, même en annonçant unilatéralement la suspension du paiement des intérêts de la dette (européenne), l’Etat ne serait même plus en mesure de payer ses fonctionnaires. Adieu la chasse à la fraude fiscale, adieu les quelques mesures sociales !

A défaut d’armes économiques, Syriza prétend disposer d’arguments politiques.

La constatation que la dette publique grecque est parfaitement illégitime est une réalité mais elle ne pèse pas grand-chose dans la négociation. L’UE et les Etats européens prêtent à l’Etat grec pour qu’il leur rembourse l’argent qu’il leur doit suivant un cercle vicieux. Ce serait absurde si cela ne plaçait pas la Grèce sous la dépendance complète de ses créanciers.

Les leçons d’histoire économique relatant comment les grandes puissances impérialistes ont décidé en 1953 de faire cadeau à l’Allemagne de l’Ouest capitaliste des dettes des nazis sont vraiment de mauvais goût pour un parti qui se dit de « gauche ». Redresser l’impérialisme allemand contre le socialisme était, par ailleurs, autrement plus prioritaire pour les grandes puissances que donner un coup de pouce au petit plan de relance keynésien de Syriza…

Syriza espère compter sur une solidarité politique internationale. C’est ignorer combien l’UE et l’euro sont de formidables instruments pour opposer les peuples aux autres. Qui en Allemagne, aux Pays-Bas, en Autriche ou en France acceptera de « payer pour les Grecs » quand l’appareil de propagande aura expliqué que les dettes grecques sont détenues par ces pays ? Qui au Portugal, ou en Irlande, acceptera que la Grèce « bénéficie » de facilités que l’UE n’a pas accordé à ces pays soi-disant redevenus « vertueux », au prix de lourds sacrifices bien réels ?

En s’interdisant toute remise en cause de l’appartenance de la Grèce à l’euro et à l’UE, en s’appuyant sur les couches de la population les plus attachées (dans tous les sens, notamment par leurs économies en monnaie forte) à l’euro, Syriza s’est délibérément privé de tout moyen de pression sur l’UE.

Reste l’autre perspective, continuer à amadouer le système, à donner des gages, promettre une gestion de « gauche » de l’austérité plus à même de calmer le peuple grec. C’est ce que les sociaux-démocrates des autres pays conseillent à Syriza, espèrent pour leur propre opportunisme – voir les recommandations de Cécile Duflot dans le Libération du 26 janvier, alors que la BCE a décidé de changer d’orientation politique monétaire. C’est bien la voie de collaboration que Tsipras suit depuis toujours. Tout compte fait, son plan de relance promet d’aider beaucoup les capitalistes grecs en soulageant un peu les souffrances du peuple grec, et en réinsérant les couches moyennes dans les standards de la petite bourgeoisie européenne.

Mais que l’Allemagne, la France, l’Union européenne fassent ce choix d’une social-démocratie de « gauche » en Grèce : rien n’est moins sûr. La bourgeoisie internationale (dont la grecque) n’en a pas besoin. La Grèce ne connaît pas de situation prérévolutionnaire : le système, les syndicats réformistes, avec Syriza, tiennent encore la contestation, malgré le travail des communistes. L’exemple grec avec Syriza peut au contraire être un magnifique outil d’instruction des peuples dans le cadre de la pédagogie de la résignation !

Il faut se demander pourquoi l’idéologie dominante en Europe a tant fait pour faire passer Syriza pour un parti de « gauche radicale ». 

Les injonctions de Merkel ou de Moscovici à ne pas voter Syriza ont en fait bien aidé ce parti dans sa posture d’opposition. En Grèce même, tous les observateurs ont noté que la droite a fait une très mauvaise campagne, très à droite, anti-immigrés, sécuritaire, défendant l’austérité, comme si elle voulait laisser la place à Syriza. Lui laisser la « patate chaude » comme l’ont avoué plusieurs dirigeants de ND… Il ne faut pas oublier non plus que ces élections anticipées ont été causées, non par une poussée populaire, mais par le refus des députés des différents partis de droite et du centre, pourtant largement majoritaires, de s’entendre sur le nom d’un nouveau Président de la République.

En 2015, la situation est mûre et opportune pour un passage au pouvoir de Syriza. Depuis 2012, la dette grecque est passée aux institutions publiques européennes venant de la finance privée qui ne court plus de risque. Les menaces de « contagion » d’une remise en cause de l’euro ont baissé. Syriza lui-même a donné suffisamment de gages de loyauté à l’UE.

Faire passer Syriza pour une « alternative radicale », c’est diriger la colère populaire, en Grèce et ailleurs, vers des options de collaboration de classe, un illusoire « capitalisme à visage humain », c’est la détourner de la contestation de l’Union européenne du capital. Faire échouer maintenant Syriza, ce sera peut-être la meilleure façon d’alimenter la résignation en Grèce et dans les autres pays, tout en préservant la tromperie sur sa « radicalité ».

Quitte pour le système et l’UE à accorder à la droite en Grèce ce qu’il aura refusé à Syriza pour calmer la situation sociale, tout en continuant à entretenir dangereusement les néofascistes.

Les politiciens français, du Front de gauche, des Verts ou du PS (« frondeurs ») qui s’enthousiasment à gorge déployée pour Syriza espèrent jouer le même jeu dans notre pays : donner l’illusion de la radication sur une ligne d’acceptation du système. D’autant mieux qu’ils ne courent aucun risque de se dévoiler en accédant au pouvoir…

Les communistes ne peuvent guère se laisser tromper longtemps. Cécile Duflot, ministre de Hollande en meeting pour Tsipras, est-elle anticapitaliste ? Tsipras, dans sa trajectoire personnelle, a déjà bien aidé à lever l’illusion en s’alliant avec le parti des Dupont-Aignan et De Villiers grecs, les « Grecs indépendants », scission de ND, dirigée par l’ancien ministre qui a privatisé le port du Pirée…

Etre solidaire politiquement du peuple grec, c’est soutenir le KKE, notamment dans ses choix de rupture avec l’Union européenne et l’euro ! Communistes français, nous l’avons fait, nous continuons parce que c’est aussi utile et nécessaire à nos propres luttes.

Le pape François prépare son credo in l’Europe du capital

Vivelepcf, 23 novembre 2014

Quand on entend quelqu’un dire que la pauvreté, le chômage etc. c’est terrible et qu’il faut aider l’Union européenne à mieux les combattre, on se dit que l’on a à faire à un naïf, un inconscient ou un hypocrite.

Lorsque celui qui le dit est le chef d’un Etat théocratique, après avoir été un prélat qui a accompagné l’une des plus sordides dictatures d’Amérique Latine, on n’hésite pas : c’est un hypocrite et même un dangereux hypocrite.

Il y a 26 ans, un fanatique de l’anticommunisme, de la restauration capitaliste, du retour à l’obscurantisme moral venait fêter avec ses complices de l’Union européenne du capital, de l’OTAN, la victoire imminente contre le socialisme en Europe de l’Est. L’actuel président social-démocrate allemand du Parlement européen, Martin Schulz, se souvient, ému, de cette visite et de ce « prélude à l’annus mirabilis de l’Europe : 1989 » dans le journal du Vatican, l’Osservatore Romano daté du 22 novembre.

26 ans plus tard, les peuples sont encore moins enclins à aimer l’Union européenne, identifiée, à juste titre, à la mise en concurrence des travailleurs, au chômage, au développement des inégalités et de la misère, à la perte du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la guerre.

Le pape devant les étoiles de la couronne de la Vierge

Autant dire que la visite du pape François au Parlement de Strasbourg le 25 novembre ne prendra pas le ton arrogant et conquérant du croisé de la CIA Jean-Paul II. Il s’apprête à être plutôt pleurnichard et lénifiant. Son cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin a donné le ton à la radio-télévision vaticane : « Il est très important de travailler pour assurer la formation et l’éducation des jeunes, pour essayer de montrer la validité du projet européen » avant d’en appeler aux « valeurs des pères fondateurs de l’Europe ».

Jean Monnet, le fondé de pouvoir des banques et du grand patronat, agent de la CIA, Robert Schuman, le porte-parole des maîtres de forges qui vota les pleins-pouvoirs à Pétain contre notre patrie, seront-ils bientôt béatifiés ?

Et le cardinal de prêcher pour la charité envers les mères seules, les personnes âgées et les handicapés : « Une attention particulière à leur égard peut être un moyen sûr de relancer le projet européen ». Lénifiant, oui !

Radio Vatican et le cardinal Parolin concluent mieux que nous : « Les 12 étoiles du drapeau européen rappellent celles de la couronne de la Vierge Marie. Ces sont les racines de l’Europe malheureusement tant remises en cause. Ne croyez-vous pas qu’il faudrait les raviver ? – Je pense que oui. Si nous regardons le Traité de Lisbonne, dans son article premier, je pense que sont rappelées un ensemble de valeurs qui sont fondamentalement les valeurs chrétiennes… ».

Un travailleur, un homme chrétien peut être comme tout autre un compagnon de lutte, un des nôtres, communistes. A lui de se débrouiller avec cette hiérarchie hypocrite et révulsante au service de l’inégalité, de l’argent-roi, de l’Europe du capital !

Avec lui, espérons-le, nous combattons et combattrons son sale travail idéologique.

Faire entendre le NON à l’UE du capital, contre l’idéologie dominante, contre sa diversion à d’extrême-droite, malgré le Front de gauche et le PGE !

EDT pour vivelepcf, 18 mars 2014

Ci-dessous, pour rappel, l’Appel de 2005 d’anciens résistants et déportés contre la « constitution européenne », rédigé et initié par notre regretté camarade Emile Torner, récemment décédé.

 

Le pouvoir a décidé de réduire au minimum la campagne des élections européennes : à peine six semaines entre les municipales et le 25 mai. Il est clair qu’il redoute comme jamais, comme ses homologues des autres pays, le rejet populaire de l’UE et de l’euro.

Sur chaque pays, à tour de rôle, s’est abattue la politique antisociale d’austérité au moyen et au nom de l’euro.

Les impérialismes associés dans l’UE, avec les Etats-Unis, viennent aussi de réussir un coup d’Etat, sans hésiter à recourir aux fascistes, en Ukraine, pour finir de transformer ce pays en marché et en réservoir de matières premières et de main d’œuvre à vil prix pour les trusts.

L’UE, c’est la domination capitaliste, c’est l’exploitation, c’est la guerre ! Depuis le début !

En France, l’idéologie dominante s’efforce de détourner la colère, l’opposition de classe vers l’extrême-droite et sa démagogie. C’est la meilleure façon de la stériliser, de la couper du mouvement des luttes. Le repoussoir fasciste sert à valider le consensus capitaliste.

L’importance de faire vivre le point de vue communiste, celui du seul parti qui a condamné dès le départ l’entreprise capitaliste européenne, est plus grande que jamais.

La responsabilité de l’équipe dirigeante du PCF n’en est que plus lourde de s’enfoncer dans la « réorientation » des institutions de l’UE, de se fondre dans le Front de gauche du Maastrichien Mélenchon en France, dans le Parti de la gauche européenne en Europe.

Les communistes ont été privés de débat et de décision sur la l’UE, au dernier congrès comme avec l’adoption en catimini d’une « résolution » en novembre 2013. La ligne de soumission à la logique d’intégration européenne est imposée d’en haut.

Maintenant, les laborieuses tractations pour les places bien appointées au Parlement européen ont commencé entre PG et direction du PCF. Leurs bisbilles tactiques des municipales seront vite oubliées. On annonce en Ile-de-France en deuxième place l’ex-bras droit de Delanoë, Clémentine Autain, comme future élue FdG ! Lamentable !

Le Maastrichien Mélenchon se prend à tenir une posture plus eurocritique que la direction du PCF tout en tendant la main aux pires pro-européens : Cohn-Bendit, Eva Joly et cie…

Tout le Front de gauche se retrouve à défendre l’inconcevable pour les communistes : une candidature supranationale du PGE à la présidence de la Commission européenne, en l’occurrence, celle du leader grec de la « gauche » Alexis Tsipras.

C’est doublement inacceptable !

D’abord et avant tout, défendre une candidature à la présidence de la Commission européenne, c’est légitimer la soumission à l’UE du capital, conférer à son institution suprême une image démocratique. L’UE supranationale est conçue pour que les capitalistes de chaque pays puissent contourner les acquis sociaux et démocratiques des peuples, écraser les mouvements de classes qui existent au plan national. Le Parlement européen sert d’alibi « démocratique ».

Ensuite, Tsipras n’est pas un gentil « radical de gauche » mais un politicien à la solde de l’UE et des USA. En Grèce, son groupuscule Syriza, est devenu depuis la crise, l’appareil de substitution pour les socio-démocrates du PASOK, contraints de sacrifier leur précédente organisation. Tsipras a fait allégeance à son maître Obama. Il se fait le héraut en Europe… du sauvetage de l’euro qui massacre son propre peuple !

La direction du PCF, dans ses revirements et ses compromissions électorales, renie gravement les positions historiques de notre parti sur l’Europe, celle dont les luttes ont besoin en France comme dans les autres pays. La conversion à l’intégration européenne, à l’euro, au mythe de « l’Europe sociale », c’est l’expression actuelle du réformisme.

Nous ne pouvons l’accepter. Nous ne pouvons accepter le refus de toute confrontation.

C’est dans cet esprit, avec des camarades de dizaines de sections de France, que nous abordons la nécessité d’une expression communiste, de rupture avec l’UE du capital et l’euro, pour sauvegarder la SNCF par exemple de la « réforme » ferroviaire, dans cette période d’élection.

Cérémonie internationale de commémoration de la libération du camp de Buchenwald

Nous reproduisons ci-dessous le texte initié par notre regretté camarade Emile TORNER en 2005 contre l’UE et sa constitution. Tous ceux qui se prétendaient progressistes à l’époque le reprirent.   La Résistance a montré le prix de la défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !  

 

NOUS APPELONS A VOTER NON AU PROJET DE « CONSTITUTION » EUROPENNE

Déclaration d’anciens résistants et déportés—2005

Anciens résistants, anciens déportés, nous n’admettons pas que le 60ème anniversaire de la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie et de la libération des camps de la mort soit instrumentalisé pour promouvoir le projet de « Constitution » européenne soumis à référendum.
Nous incitons chacune et chacun à prendre connaissance et conscience par soi-même du contenu et de la portée de ce texte.

Pour notre part, nous considérons que le projet de « constitution » européenne va à l’encontre des idéaux de la Résistance qui continuent d’animer notre engagement.

En effet, ce texte, tout dédié aux marchés pour les puissances d’argent, programme la destruction du socle même des conquêtes démocratiques et sociales de la Libération, issues du Programme du Conseil national de la Résistance.
Nous nous sommes battus, beaucoup de nos camarades sont morts, pour la restauration de l’indépendance de notre pays et de la souveraineté de son peuple. Nous refusons aujourd’hui que ces libertés fondamentales soient bradées, sous couvert d’Europe, aux « grandes féodalités économiques et financières », maintenant multinationales, que dénonçait le CNR.
Nous nous sommes battus pour un monde de fraternité, pour
la coopération sincère entre tous les peuples. Rien n’est plus contraire à cet idéal que le primat universel attribué au principe de « concurrence », de tous contre tous, sous le règne du marché, par le projet de « constitution » européenne.

Epris de paix au plus profond de nous-mêmes, mobilisés depuis 1945 contre toutes les guerres de domination, nous rejetons ces « contre-valeurs »porteuses de l’injustice sociale et de l’écrasement des plus faibles qui firent le lit du fascisme et de la guerre. Nous dénonçons l’avènement d’un bloc militaire européen intégré et la hausse des dépenses d’armement explicitement inscrits dans le texte.

Pour toutes ces raisons, fidèles à notre engagement, nous nous associons à l’appel à voter NON au référendum émanant de militants syndicalistes, politiques, associatifs ci-dessous.

Référendum sur le projet de « Constitution » européenne :
nous appelons à voter NON

 parce que nous refusons la soumission du peuple français et des peuples d’Europe à la dictature des technocrates de l’Union européenne au service de l’ordre capitaliste.
 parce que nous voulons sanctionner les politiques de régression sociale et économique menées en France au service du MEDEF et des marchés financiers au nom de Maastricht et des traités européens que le projet de « constitution » européenne veut pérenniser.
 parce que nous refusons de voir sacrifier sur l’autel de l’Eurodémolition de Maastricht les acquis sociaux et démocratiques de notre peuple, l’héritage des luttes en France, de la Révolution française, de la Commune de Paris, du Front Populaire, du programme du Conseil national de la Résistance, de 1968, l’égalité républicaine, la laïcité.
 parce que nous refusons que la France s’intègre dans un bloc européen militarisé et aligné sur l’OTAN, ce qui est à l’opposé d’ œuvrer pour la paix.
 parce que nous voulons préserver le droit de notre peuple à disposer de lui-même, à pouvoir encore à l’avenir dire NON !
 parce que nous voulons le développement d’échanges et de coopérations entre peuples souverains mutuellement avantageuses pour les travailleurs de chaque pays d’Europe (comme de tous les continents).

 

Premiers signataires : Georges ABBACHI, ancien interné résistant, Georges ANGELI, déporté résistant, Buchenwald 14824, Simone BENHAMU, déportée politique, Lucien CHAPELAIN, déporté Buchenwald 20186, COTHIAS DU MEIX Josette, déportée résistante, chevalier de la Légion honneur, Béqui COVOIDIS, déportée politique, Jacques DAMIANI, lieutenant FTPF, Dachau 77710, Président d’une association d’anciens déportés résistants du Val de Marne, André DAUDONNET, résistant, agent de liaison entre Paris et Lyon sous la directive de Jacques Duclos, Rémi DUPONT, résistant, Jeunesse française libre, Jacqueline DURAND, veuve de Pierre DURAND, Buchenwald 49749, Léo FIGUERES, combattant volontaire de la Résistance, ancien maire de Malakoff, Jacqueline FOURRE, internée-résistante, évadée, agent de liaison FNL/FTPF/Rol-tanguy/CNRL Auguste GILLOT, carte du combattant, croix de guerre, Légion d’honneur, Georges FRISCHMANN, résistant, ancien député au Parlement européen, Suzanne GATELLIER, déportée résistante, Jean GAUTIER, déporté résistant, Sachsenhausen, Langenstein, Robert GELLY, cheminot résistant (janv 43 ?janv 44), puis maquis régional Cévennes (janv 44 ? sept 44), HUARD Raymond, déporté résistant, chevalier de la Légion d’honneur, Yvon JOUY, FFI 40/44 Marne, Odette LAURAIN, Croix du combattant, Croix de Combattant volontaire de la Résistance, LEROUX Eugène, déporté politique, Oranienburg-Sachsenhausen, chevalier de l’ordre du mérite, palmes académiques, MERCIER Pierre, clandestin dès juillet 39, section des cadres du Comité central du PCF, Médaille militaire, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Georges MEURIOT, interné Santé-Fresnes-Poissy-Clairvaux-Melun-Chalons sur Marne, déporté Buchenwald, 49978, André MORONI, responsable à Paris sous l’occupation de la jeunesse communiste et des Forces vives de la jeunesse patriotique, Eva PIERONI, déportée politique, André PIPARD, Résistant (Front National-Loire Inférieure), André PRENANT, ancien militant du Front national étudiant depuis 1942, FTPF depuis juillet 1943, lieutenant FTP-FFI pendant l’insurrection de Paris, chef du groupe de reconnaissance régimentaire de la brigade Fabien, Madeleine RABITCHOV, déportée-résistante, Auschwitz Ravensbrück, Gérard SCHMITZ, résistant FTPF, Lucienne ROLLAND, déportée résistante, officier de la Légion d’honneur, André SERRES, FTPF, Brigade Fabien (groupe de garde), Croix de guerre, croix du combattant volontaire, médaille militaire, Emile TORNER, déporté résistant, maquis FFI du Cher, « Compagnie Surcouf », Buchenwald 81 655, Président d’une association d’anciens déportés résistants de Paris, Camille TREBOSC, déporté résistant, Buchenwald 51372