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L’adieu au camarade Robert Bertrand

Robert et Françoise Bertrand, le _ mai 2016, à la fête du PCF des Bastides

Par Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, Vivelepcf, 12 juillet 2016 

Lundi 11 juillet 2016, une foule de quelque 200 personnes s’est rassemblée au cimetière de la petite ville de Verfeil, à 25 km au nord de Toulouse. Voisins, amis, camarades syndicalistes et communistes, sont venus saluer une dernière fois Robert Bertrand, décédé le 6 juillet dans sa 73ème année et adresser leurs condoléances à son épouse, Françoise, son fils, Jérôme, à toute sa famille, également à ses camarades de la section du PCF de Verfeil.

Toute l’assistance a reconnu dans les quelques mots émouvants de Jérôme Bertrand, dans l’hommage prononcé pour la section du PCF de Verfeil, la générosité en même temps que la détermination – parfois jusqu’à la ténacité – manifestées par son père, leur camarade, dans toutes les étapes de sa vie, de ses engagements privés, sportifs, communaux, syndicaux ou politiques.

Jean Zanesco, pour la CGT de son entreprise et pour le PCF, a rappelé le parcours militant de Robert. Il a rappelé l’action syndicale et politique de l’ouvrier de la Cité de l’Air d’abord, puis 25 ans durant, du Centre d’essais aéronautique de Toulouse, le CEAT. CGT et PCF : le militant révolutionnaire au quotidien se tenait naturellement sur deux jambes. Ont été également été rappelés les responsabilités qu’il a exercées à la fédération CGT des Travailleurs de l’Etat, sa participation à la Commission nationale du PCF à la Défense. La lutte pour la paix constituait une part importante de l’engagement de Robert, pour que les armements ne soient pas une marchandise comme une autre. Dans le fil des choses, les qualités politiques et personnelles de Robert l’ont fait choisir  comme candidat à maintes élections et élire à la municipalité de Verfeil, où ses interventions ont marqué aussi.

La direction de la fédération du PCF de Haute-Garonne, des camarades de nombreuses autres sections de Haute-Garonne et du Tarn étaient présents aux obsèques. J’y étais également en souvenir des dernières années de positionnement et d’action partagés, avec des camarades de toute la France, avec ceux de Verfeil, en grande connivence avec Robert, dans les débats difficiles du PCF. Encore pour le 37ème congrès du Parti de juin dernier, Robert a déployé son analyse, sa conviction pour défendre et reconstruire notre parti de classe et donner la priorité au rassemblement dans les luttes.

Le souvenir de Robert nous aidera dans ce combat commun.

Mélenchon parade à Toulouse mais évite soigneusement la « Fête de l’Huma » Haute-Garonne.

Article, vivelepcf, 1er juin 2013

A Toulouse ce 1er juin se déroulent deux manifestations politiques : la Fête de l’Huma 31 organisée par la fédération du PCF et une marche pour la « 6ème République » organisée par le Front de gauche.

Mélenchon a fait le déplacement pour conduire le défilé du Front de gauche, auquel appelle aussi la direction du PCF 31. Mais il a annoncé qu’il n’irait pas à la Fête du PCF parce qu’il n’y est « pas invité ».

Mélenchon, le 30 mai, a cédé à l'invitation à l'émission "people", "Touche pas à mon poste".

On aurait pu imaginer que, même sans que le tapis rouge soit déroulé pour sa venue, Mélenchon aurait trouvé un intérêt à venir débattre avec la principale organisation du Front de gauche du département.

Ce n’est pas du tout son esprit.

Comme il le reconnaît à la Dépêche du Midi (édition du 1er juin), Mélenchon descend à Toulouse pour soutenir la candidature de son ami du PG, Jean-Christophe Sellin, aux municipales de 2014.

La divergence est profonde en termes de perspective électorale entre Sellin et les communistes de Haute-Garonne.

Sellin, conseiller municipal délégué sortant, élu sous l’étiquette PS en 2008, veut cette fois tirer une liste au 1er tour, autonome de celle du maire sortant PS, Pierre Cohen. Mélenchon confirme que ce sera le cas « en toute hypothèse ». Sellin juge le pari électoraliste avantageux. Il a entrepris des négociations avec EELV. Il entend porter les couleurs du Front de gauche.

Problème pour Sellin, les communistes toulousains font un autre choix. Ils considèrent que le bilan de l’exécutif de gauche derrière Pierre Cohen est positif. C’est le premier mandat d’une municipalité de gauche depuis des décennies. La droite, aux aguets, compte profiter du désaveu de la politique gouvernementale pour reprendre la mairie. Il y aurait des possibilités de continuer à tirer à gauche la politique municipale.

Cette stratégie est certainement discutable. Nous nous garderons bien de donner une position hors des réalités locales. Mais nous ne pouvons que comprendre et partager la colère des communistes de Haute-Garonne devant les manœuvres politiciennes du disciple de Mélenchon. Celui-ci en rajoute dans la Dépêche : « La plupart des composantes du FdG sont d’accord, exception faite, me dit-on, de la direction départementale du PCF. Mais il appartiendra à l’état-major national communiste de trancher ».

Quand il s’agit de plumer la volaille communiste, rien décidément ne retient Mélenchon, ni de mépriser la base communiste, ni de faire pression sur la direction, ni – on s’en souvient – de faire payer au PCF les 527.000 euros de dépassement de frais de sa campagne électorale des présidentielles.

On comprend mieux pourquoi Mélenchon ne se hasardera pas dans la zone des Argoulets où se passe la fête de l’Huma 31. Il ne tient pas à s’affronter à la colère des militants communistes, encore moins à ce que ses tensions avec le PCF dominent les comptes rendus de son expédition toulousaine.

Cela ferait mauvais effet pour le député européen, justement élu dans la région Sud-ouest. Il aura peut-être à nouveau besoin du soutien logistique des communistes locaux pour être réélu et poursuivre sa recomposition politicienne.

A la Dépêche du Midi, Mélenchon ne cache pas ce qu’il place sans sa « révolution citoyenne ». « L’expérience montre qu’il ne suffit pas de changer un gouvernement par un autre pour que ça change. Je suis républicain, je m’en remets au suffrage universel. Les élections européennes sont donc le prochain rendez-vous pour régler les problèmes ».

L’objectif de la « réplique du 5 mai » à Toulouse n’est donc rien d’autre que de préparer la campagne des élections européennes de juin 2014, notamment la réélection de Mélenchon dans le Sud-Ouest. Quant au 5 mai à la Bastille, sous la fumisterie de la 6ème République, il ne portait rien d’autre que cette perspective : une recomposition politique après 2014 avec un Montebourg ou Mélenchon comme premier ministre.

On est loin de la détresse et de la colère populaires, encore plus loin de la lutte des classes !

Mais d’outrance en outrance, y compris cette surenchère mortifère avec Marine Le Pen, la grenouille Mélenchon pourrait ne pas tarder à éclater et avec elle le Front de gauche.

Que restera-t-il alors du PCF ? Un héritier rachitique du Front de gauche poursuivant jusqu’au bout la stratégie de transformation en parti réformiste, pro-UE, de sa direction ? Un satellite résigné du PS, soignant quelques souvenirs historiques ?

Ni l’un, ni l’autre ! Un Parti communiste résolument ancré dans la lutte des classes ! En tout cas ce doit être notre combat plus que jamais ! Partout en France !