Articles taggés stif

Dans le contexte, avant les régionales: Soutien aux revendications des machinistes RATP en grève le 18/11

La section du PCF du 15ème arrdt a apporté son soutien aux machinistes de la RATP, en particulier à ceux du dépôt de Croix-Nivert, en grève le 18 novembre. Leur tract (lien vers le PDF)

Nous estimons très juste la décision des organisations syndicales qui ont maintenu l’appel à la grève pour défendre les conditions de travail, décidée depuis longtemps, dans le contexte suivant les terribles attentats du 13 novembre.Pour nous, l’émotion collective, que nous partageons, ne peut pas et ne doit pas être instrumentalisée pour enrôler le pays tout entier dans la politique de guerre et la politique antisociale du gouvernement, dans sa dérive sécuritaire. Nous considérons que les luttes sociales, notamment pour le service public, font partie de la réponse au besoin de fraternité qui s’exprime largement dans le pays, comme au refus des tentatives politiques de division de la population et des travailleurs sur des bases « identitaires ». Nous savons que ces dernières sont aussi malheureusement à l’œuvre à la RATP.

Les attentats du 13 ont souligné l’importance de nos services publics. Tout le monde rend hommage aujourd’hui aux hôpitaux publics et au dévouement de leurs personnels qui ont donné leur temps sans compter. En récompense, le directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, promet de leur supprimer de 4 à 6 jours de récupération et de tailler dans les effectifs déjà notoirement insuffisants. La bataille contre cette mesure unilatérale, prise contre les syndicats représentant l’immense majorité des agents, avec la complicité des jaunes de la CFDT, va reprendre et, plus que jamais, nous la relaierons sur le plan politique.

Vendredi soir en revanche, les graves répercussions de la politique de la direction de la RATP se sont fait ressentir, heureusement sans drame. La régulation centralisée des lignes d’autobus (le CRIV), mise en place pour supprimer des postes en déshumanisant le fonctionnement du réseau, a abouti à un chaos complet. Les machinistes ont été laissés seuls sans information, sans consigne, y compris ceux des lignes traversant les lieux des attentats. Rétrospectivement, on mesure le danger encouru par les agents et les usagers.

Et le CRIV ne constitue qu’un aspect de la politique suivie depuis des années pour détourner l’argent du service public vers le profit privé dans toutes ces formes.

La grève de ce jour porte sur l’emploi. La situation dans ce domaine devient critique dans les autobus et tramways.Ces trois dernières années, ce sont 1300 agents qui auraient dû être embauchés – et qui ne l’ont pas été – uniquement pour répondre à l’accroissement de l’offre de transport. En 2014, la direction de la RATP n’a même pas tenu son propre objectif affiché ne pourvoyant que 800 postes sur 1000. Cette situation se traduit par des conditions de travail dégradées, une pression permanente sur les agents, des suppressions de services (comme cette année sur le PC1 aux heures de pointe), une généralisation des heures supplémentaires, une baisse de la qualité du service public.

Dans quelques semaines se tiendront les élections régionales dont les enjeux vont être encore plus dilués et coupés des attentes politiques réelles. Les transports figurent pourtant dans les principales prérogatives des régions.

La région Ile-de-France, qui contrôle le STIF, accompagne, en étroite connivence, la politique de la direction de la RATP. Nous nous souviendrons du président sortant de « gauche » Huchon, de son aide à la casse du régime de retraite, de ses professions de foi en faveur de la concurrence. STIF et direction de la RATP cogèrent la casse sociale, la politique « d’austérité » faisant le lit des intérêts privés, comme dans la toute dernière convention signée entre eux. Ils sont roués pour se renvoyer la balle et s’exonérer de leurs responsabilités communes vis-à-vis des salariés et de la population.

Avant les élections, nous invitons à interpeler les candidats sur plusieurs points précis :

A la dernière réunion du STIF, à la veille des élections, les administrateurs de tous les partis (gauche/droite) se sont bruyamment réjouis de l’embauche de 250 machinistes en « renfort » d’ici 4 ans. C’est du cynisme quand le déficit s’est creusé de 1300 postes depuis 3 ans. Les mêmes ont voté le contrat prévoyant l’augmentation de 0,8% de la « productivité » par an…

APPELONS A LA CREATION DE 1300 POSTES DES L’ANNEE 2016 !

Tous les élus reconnaissent la pénibilité des conditions de travail: alors pourquoi ne pas rétablir sa prise en compte dans le système de retraite avec le 1/5ème (une année de bonification pour 5 années travaillées)?

Les candidats de tous les partis, PS, ex-UMP, EELV, FdG revendiquent la paternité du Pass Navigo à tarif unique. Cette mesure répond aux exigences de constitution du Grand Paris et est effectivement avantageuse pour les banlieusards les plus éloignés de Paris. Mais qui a payé, qui va payer ? Les usagers et les salariés! Les entreprises sont totalement épargnées, la baisse des remboursements aux salariés et de nouvelles exonérations fiscales compensant la hausse du versement transport [contribution locale des employeurs aux transports en commun]. Mais depuis 2004 et le lancement de l’idée par l’UMP Copé, l’abonnement zones 1-2 a été augmenté de 65% ! Et ça va continuer car il manque encore 400 millions d’euros par an. En parallèle, la municipalité de Paris a fait exploser les abonnements des personnes âgées. La RATP accroît, de son côté, la pression sur l’emploi et les conditions de travail.

DEMANDONS L’AUGMENTATION DU VERSEMENT TRANSPORT DES ENTREPRISES A CONCURRENCE DU COUT DU PASS NAVIGO A TARIF UNIQUE !

Dans le même temps, pour le budget pour 2016, le gouvernement fait passer l’exonération de versement transport pour les entreprises comptant de 9 à 11 salariés. Le coût de ce nouveau cadeau au patronat s’élèvera, selon les associations de communes, à au moins 300 millions d’euros par an, dont la moitié frappera l’Ile-de-France. Mais Valls ne prévoit de compenser cette mesure qu’à hauteur de 85 millions d’euros.

FAISONS CONNAITRE ET DENONCONS CE MAUVAIS COUP CONTRE LES TRANSPORTS PUBLICS !

A la politique de casse de l’emploi, s’ajoute à la RATP les effets la politique d’intimidation, d’arbitraire, notamment dans le non-commissionnement aléatoire des jeunes agents (non-titularisation) et la révocation à tout-va de personnels. Plusieurs centaines de postes sont concernés. A Croix-Nivert, un machiniste chevronné, père de famille, a été révoqué avec pour motif notamment la constatation par un mouchard qu’il aurait retroussé son pantalon de service lors d’une journée de canicule !!!

CES METHODES DE MANAGEMENT PAR LA TERREUR, COMME A FRANCE-TELECOM, DOIVENT ETRE DENONCEES ET ERADIQUEES !

Communistes, nous appelons à résister à tous ces aspects de la politique de mise en concurrence de tous contre tous, à l’application des directives européennes.

NON AU PROFIT CAPITALISTE, NON A LA GUERRE IMPERIALISTE,

OUI A LA SOLIDARITE ET A LA FRATERNITE OUVRIERES !

Le ministre veut la concurrence en France entre SNCF, RATP et Transdev, trois entreprises publiques. Dans l’intérêt de qui?

Transports urbains : le gouvernement veut la « concurrence » entre RATP, SNCF et Transdev, contre les statuts, le service public, les salariés, les usagers, les contribuables…

Par la lutte, nous pouvons imposer d’autres choix!

Tract du Collectif PCF-RATP-Bus

Le nouveau ministre PS des transports, Frédéric Cuvillier a lâché sa conception du transport urbain dans le journal Les Echos du 4 octobre.

Question du journaliste : « La France compte trois grands groupes de transport urbain qui ont tous comme actionnaire direct ou indirect l’Etat. Est-il rationnel qu’ils se fassent concurrence à l’étranger ? » Réponse du ministre : « En France, cette compétition est nécessaire. A l’étranger, je ne crois pas qu’on puisse se partager l’Europe ou le monde ».

C’est l’aveu que la concurrence est montée de toutes pièces en France (suivant les directives de l’Union Européenne). Pour quoi faire ? Pour écraser nos statuts, nos salaires, nos conditions de travail, pour racketter les usagers et les contribuables, pour satisfaire l’intérêt privé.

2012 : ce n’est pas le changement maintenant ! Est-ce une réellement une surprise ? A la RATP, nous avons fait l’expérience depuis des années de la politique du STIF et de son président PS, Jean-Paul Huchon, pour la « libéralisation » des transports franciliens. Mais droite ou « gauche » au pouvoir, les capacités de rassemblement existent pour faire prévaloir d’autres choix, par la lutte.   (Lire la suite…)

STIF/délocalisation des centres d’appels téléphoniques : la seule solution dont personne ne parle est celle qui correspond au service public et au bon sens !

Collectif PCF-RATP-Bus, 16 août 2012

Et pourquoi le STIF n’internaliserait-il pas l’assistance téléphonique aux ayants-droit à la carte solidarité transport plutôt que de nourrir les profits des délocaliseurs ?


Le président PS d’Ile-de-France et président du STIF, Jean-Paul Huchon n’a toujours pas compris pourquoi l’affaire lui tombait dessus.

Pour lui, l’externalisation, les appels d’offres, l’attribution des marchés publics au moins coûtant (apparent) sont entièrement intégrés dans ses mœurs politiques gestionnaires, peu importe si le prestataire se situe à l’autre bout du monde. En 2006, il s’était vanté de livrer le « marché du siècle », 1,8 milliard d’euros, du renouvellement des trains de banlieue au trust canadien Bombardier, très peu implanté en France, plutôt qu’à Alstom, parce que ça coûtait « moins cher à la région ».  En définitive, non seulement la plus grande partie de l’activité industrielle est délocalisée (quel coût ?) mais les dysfonctionnements se multiplient sur les nouvelles rames Bombardier, entraînant d’importants surcoûts pour le STIF…

 

Voilà maintenant que l’on cherche des poux à M. Huchon pour un tout petit marché, en comparaison, de 3 millions d’euros, un contrat d’assistance téléphonique, que le STIF s’apprête à attribuer à un prestataire privé dont l’activité se fera sur une « plateforme » téléphonique située au Maroc. L’information a été rendue publique en juillet 2012.

On comprend, sincèrement, l’énervement de Huchon quand il voit que la protestation émane de l’actuel détenteur du marché, cette fois ci recalé, la société Webhelp. Le patron de Webhelp pleure, fait pleurer sur 80 emplois menacés et sur les villes de Fontenay-le-Comte et de Saint-Avold en crise. Il oublie de dire que la proposition de Webhelp comprenait également une part d’activité délocalisée et que cette firme emploie elle-même 70% de ses 10.000 salariés à l’étranger pour des prestations destinées à la France (Roumanie, Île Maurice… Maroc).

 

La mauvaise foi patronale s’est habilement saisie de la posture « patriotique » du nouveau ministre du « redressement industrielle », le PS Arnaud Montebourg. Comme c’était prévisible, Montebourg a réagi au quart de tour accusant le choix du STIF. On comprend, à nouveau, l’énervement de Huchon qui prend ça comme un coup de poignard dans le dos, qu’aucun élu régional de « gauche plurielle » n’a jamais tenté de lui porter en contestant ses choix « libéraux ».

Donc Montebourg monte sur ses grands chevaux et un débat national s’instaure. Voilà l’UMP qui demande des clauses sociales dans les appels d’offres, des élus de toutes couleurs qui veulent restreindre les marchés publics à des entreprises françaises ou européennes etc.

En toile de fond, le débat sur le « coût du travail » en France, forcément trop élevé : 2000 euros par mois pour 35 heures pour un télé-opérateur non qualifié contre 450 euros tout compris au Maroc !

Et le coût du chômage pour les travailleurs français et le pays ? Et le coût pour la collectivité des profits des actionnaires de Webhelp ou de ses concurrents ? Et le service rendu ? Quant à la « coopération » avec le Maroc agitée par quelques-uns : les diplômés marocains francophones ont mieux à faire pour leur pays que du marketing téléphonique.

 

Le marché contesté du STIF porte sur les activités de l’Agence solidarité transports d’Ile-de-France. Les télé-opérateurs au Maroc ou ailleurs auront comme tâche de renseigner les titulaires du RSA, de la CMU, dont de nombreux chômeurs, sur leurs droits à des cartes de réduction ou à la gratuité dans les transports franciliens. 350.000 personnes sont concernées.

L’objet même du marché rend l’appel d’offre encore plus indécent : l’aide aux chômeurs délocalisée ! Mais la question n’est pas que morale.

Il y a une solution que tout le monde exclut d’office et qui pourtant coule sous le sens : le STIF, ce géant financier, à fonction administrative, peut et doit internaliser ce service de renseignement téléphonique qui fait directement partie de ses compétences et qu’il est aisément possible de mettre en place.

Economisons sur les profits, gagnons sur les salaires, les conditions de travail, la qualité du service, l’emploi ! Interpellons Huchon, Montebourg et cie sur leurs contradictions ! Une victoire sur ce cas sensible et médiatisé peut en appeler d’autres.