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Soutien à l’action des contrôleurs SNCF de la ligne Paris-Beauvais contre la suppression de leur métier

Repris de PCF Paris 15, 23 juillet 2014

Un mois après la grande grève cheminote contre la « réforme ferroviaire », au cœur de l’été, la combativité des cheminots ne diminue pas contre la poursuite de la politique de privatisation et de casse du service public SNCF.

La grave collision entre un TGV et un TER près de Pau, un an après la catastrophe de Brétigny n’a pas calmé les prétentions de la direction de la SNCF.

Région par région, ligne par ligne, elle prépare la suppression de la présence obligatoire de contrôleurs dans les TER. Objectif bien sûr, faire des économies au détriment de la sécurité et de la qualité du service, supprimer des emplois, gonfler les profits actuels et futurs.

Depuis le 1er juillet, la ligne Paris Nord – Beauvais est concernée « à titre expérimental » par cette suppression des contrôleurs à bord. A l’appel des syndicats CGT, SUD, FO, et même UNSA et CFDT, une lutte est lancée pour s’y opposer. Les contrôleurs font valoir leur droit de retrait devant les menaces pour la sécurité des trains et des voyageurs, à qui ils expliquent la situation. Le trafic est fortement perturbé. Dans la continuité de sa propagande pendant la grève contre la « réforme ferroviaire », la direction de la SNCF essaie lamentablement, à grands frais, de dresser les usagers contre les cheminots.

Mais la vérité, c’est qu’à terme, la moitié des 45 postes sont condamnés par ce dispositif. Toutes les missions du contrôleur sont remises en cause.

La mission de sécurité serait reprise par le conducteur, laissé seul cheminot à bord. Or son travail, c’est de regarder devant et non derrière (la fermeture des portes par exemple). En cas d’incident ou d’accident, il sera seul aussi pour assister les voyageurs ou bien il n’y aura personne. Le danger pour la sécurité est très réel.

La mission d’information des usagers disparaît purement et simplement. La déshumanisation du transport ferré s’aggrave. Prenons un exemple, si toutes les toilettes du train sont condamnées (parce que les privatiseurs font aussi des économies sur cet entretien), à qui s’adressent les personnes en détresse. Plus grave, s’il y a une personne qui fait un malaise à bord. Paris Nord – Beauvais, c’est plus d’une heure et quart de trajet. Pour certains trajets TER, c’est plus de 3 heures.

Enfin la mission de contrôle serait transférée à des brigades de répression anti-fraude, payées par les régions, chargées de faire du chiffre, avec des amendes que la SNCF envisage de multiplier par 4 ou 6. De l’accompagnement, on passe au flicage. Un exemple : Une personne montée dans une gare qui n’a plus de guichet, où l’automate est en panne, sera sommée de payer, actuellement 35 euros, demain 150 euros d’amende sans pouvoir s’expliquer. Là aussi, c’est l’esprit même du service public qui est menacé.

La lutte des contrôleurs du Paris – Beauvais est pleinement justifiée. Ils ne sont pas seuls. Des pétitions dans de nombreuses régions, comme Rhône-Alpes, à l’initiative de la CGT, ont récolté des dizaines de milliers de signatures.

On ne doit pas laisser faire la direction de la SNCF.

Elle n’est pas la seule responsable. Les régions, demain les grandes « eurorégions » voient leurs prérogatives augmenter pour mieux démanteler le service public national. En Picardie, ou dans le Centre, régions de « gauche », les élus accompagnent sans sourciller la logique de la concurrence et du moins disant et ont accepté les TER sans contrôleurs.

Enfin, comme pour « réforme ferroviaire » et son application à venir, cheminots et usagers savent que c’est le gouvernement qu’il faudra faire reculer dans sa soumission aux intérêts privés, à l’Union européenne.

Oui la bataille du rail ne fait que commencer.

Article en lien, 4 juin 2014 : Ne laissons pas la SNCF et les régions faire rouler des TER sans contrôleur !

SNCF: après la grève du 9 octobre, le mouvement monte en puissance contre la « réforme ferroviaire » !

Repris de Pcf Paris 15, 13 octobre 2013

Après le succès de la mobilisation du 13 juin – 50 % de grévistes, plus de 70% parmi les agents de conduite et les contrôleurs – la journée d’action des cheminots, à l’appel de la CGT, le 9 octobre, a constitué un moment important dans le développement de la lutte pour mettre en échec le projet de « réforme ferroviaire ».

Faire fondre la SNCF, encore?

Le projet de loi devrait être soumis au Parlement à la fin de l’année ou au début 2014. Il prépare l’éclatement de la SNCF, étape décisive dans la poursuite du processus de mise en concurrence et de privatisation du rail.

L’action du 9 octobre a porté l’opposition au « 4ème paquet ferroviaire » européen qui programme la « libéralisation » du transport de voyageurs pour 2019, perspective dans laquelle se place la «réforme française. La journée a marqué combien le prétexte européen ne peut plus justifier le démantèlement du service public nationalisé.

Le PDG Pépy et le gouvernement sont en train de perdre la bataille des idées sur la nécessité de « l’euro-compatibilité » de l’avenir du rail. (Lire la suite…)

Retraites – régimes « spéciaux »: le chaud et le froid pour faire reculer les acquis de tous les travailleurs

NDRL: on apprend aujourd’hui, 3 juillet, que la discussion sur le projet de loi de « réforme ferroviaire » devrait être décalée à la fin novembre, pour éviter la coïncidence avec les retraites…

Retraites, régimes « spéciaux » : le chaud et le froid. Pas question de nous faire accepter de nouveaux reculs sur notre statut !

Pcf Paris 15 – RATP – 27 juin 2013

Hollande et Ayrault laissent planer le doute sur le contenu de la nouvelle attaque contre les retraites des travailleurs programmée pour la fin de l’année.

La longue période de concertation dans le vide sert à conditionner l’opinion. Des rapports « d’experts » à la botte déclinent la panoplie des propositions antisociales. La mascarade de « sommet social » des 20 et 21 juin avec les syndicats veut faire croire à une concertation.

Dans le même temps, les médias de l’idéologie dominante désignent à la vindicte générale les fonctionnaires et les salariés du secteur public relevant des régimes « spéciaux ». On a l’habitude ! Le 16 juin pourtant, Hollande semble laisser entendre, à la télévision, qu’une nouvelle casse des régimes « spéciaux » ne serait pas à l’ordre du jour après celle de 2007 (à laquelle cette « gauche » a bien collaboré !).

Cette politique du « chaud-froid » est bien calculée, qu’on ne s’y trompe ! Toujours diviser les travailleurs pour mieux les exploiter. Toujours cacher un mauvais coup sous un autre. Immédiatement, il a des projets spécifiques contre le service public et les agents de la RATP et de la SNCF, pour préparer la mise en concurrence, suivant l’Union européenne, pour avancer dans la casse des statuts sociaux.

Le petit chantage du gouvernement est clair: « on ne touchera pas trop vite à vos retraites si vous acceptez pour les uns la réforme ferroviaire, pour les autres, la suite de la marche à la privatisation ».

Les cheminots et les agents de la RATP viennent massivement de montrer qu’ils ne sont pas dupes.

Le 13 juin, les agents de la SNCF étaient plus de 50% de grévistes, 75% dans l’exploitation, contre la « réforme » ferroviaire qui menace la SNCF d’éclatement, prépare la concurrence du transport de voyageurs et prépare la fin du statut des cheminots remplacé par un statut dégradé des salariés du rail. Le 27 juin, les agents du fret et du commercial ont poursuivi l’action générale sur leurs revendications particulières.

Le 6 juin, à Bus et MRB, le 3 au ferré, les agents de la RATP ont mené la grève la plus suivie depuis 2007 contre la dégradation des conditions de travail et en particulier l’augmentation du temps de travail, sous toutes ses formes, y compris les plus insidieuses.

Pour notre avenir, pour celui de nos services publics, la lutte est le seul choix payant !

Les retraites, c’est notre affaire à tous ! Nous sommes bien placés pour le savoir ! Le recul les uns sera un recul des autres. Les mesures les plus précisément annoncées – nouvel allongement de la durée de cotisation, hausse de la CSG des retraités – nous concernent directement. Opposons-nous à la nouvelle contre-réforme ! Exigeons plus que jamais notamment le retour aux 37,5 annuités !

Ils disent encore « pénibilité », font semblant de chercher des systèmes… Rétablissons pour tous les agents concernés à la RATP le 1/5ème, modèle de prise en compte de la pénibilité pour les retraites (pour que les agents aient la même espérance de vie que tous et non la même durée de retraite !).

Pour la même raison, nous n’avons rien à céder, à négocier sur notre temps de travail !

Face au prétexte de concurrence, à l’épouvantail, disqualifié, des directives européennes, opposons le maintien, le rétablissement et l’extension des monopoles publics du transport !

Le gouvernement a peur d’une conjonction de la colère de l’ensemble des travailleurs avec les luttes dans les entreprises, un nouveau mouvement pour les retraites et une mobilisation d’un secteur stratégique, les transports.

Il a raison d’avoir peur parce que c’est notre avenir, celui de nos anciens, celui de nos enfants que nous allons défendre !

Rencontre militante RATP-SNCF dans le 15ème

La section du PCF Paris 15, en lien avec les camarades du dépôt RATP de Croix-Nivert et des camarades cheminots de l’arrondissement, a pris l’initiative d’une rencontre, le 7 juin, entre militants communistes et cégétistes de la RATP et de la SNCF. 26 camarades y ont participé.

Tous ont jugé cette initiative intéressante et importante eu égard aux similitudes de situation, à l’exigence d’une convergence et d’une coordination des analyses et des luttes.

Le contexte a souligné cette nécessité et ouvert une nouvelle perspective.

La veille, les camarades machinistes et ouvriers des dépôts de bus RATP avaient mené une journée de grève contre des augmentations du temps de travail. Ils ont gagné une mobilisation – 55% à Croix-Nivert – inédite depuis 2007.

Les camarades cheminots préparaient la grève du 13 contre la « réforme ferroviaire » et le projet d’éclatement de la SNCF, ouvrant à la privatisation de l’exploitation. A notre rencontre, le succès de la grève se profilait déjà. Il s’est avéré : 50% de grévistes sur toute l’entreprise, de 70 à 80% dans l’exécution, le contrôle et la maintenance.

L’échange d’expériences et d’analyses a confirmé la possibilité et la nécessité de rapprochements.

Le nouveau gouvernement – sans surprise – poursuit la politique de marchandisation et de casse du service public. Symboliquement, il a maintenu en place les PDG Mongin et Pépy.

Nous sommes en possibilité comme jamais de mettre à terre les deux arguments idéologiques « massues » du pouvoir : la concurrence et l’Europe.  

L’UE du capital, ses directives, ses règlements (OSP) sont totalement disqualifiés avec la « crise », combattus par les peuples. Les gouvernements nationaux ne peuvent plus s’appuyer sur ces prétextes. Concurrence, en 2019 pour les transports ferroviaires de voyageurs, en 2024 pour les lignes de bus parisiennes ? A cause de l’Europe, on ne pourrait pas faire autrement ? Quelle fumisterie !

Dans le domaine des transports, objectivement, vu les niveaux d’investissements, le secteur public, les financements publics sont omniprésents. La concurrence est une création idéologique. En fait, il n’y a de concurrence qu’entre entreprises publiques !

Les opérateurs (hors régies) des transports urbains dans les grandes villes appartiennent tous soit à la RATP, soit à Kéolis, filiale de la SNCF, soit à Transdev, filiale de la Caisse des dépôts. Véolia a jeté l’éponge.

Dans le fret, le dépeçage du rail SNCF se fait au profit de groupes routiers comme Géodis, qui sont filiales de la même SNCF !

La concurrence fictive ou fabriquée n’a pour but que d’écraser les conditions de travail et de rémunération, de réduire le service aux besoins minimums du patronat. Sinon, elle ne vise qu’à répercuter les politiques d’austérité de l’Etat et des collectivités locales sur les salariés et les usagers, tout en créant et externalisant des foyers de profit pour les capitalistes.

Que ce soit à la RATP ou à la SNCF, nous ne manquons pas d’arguments pour amener les usagers avec nous. Le courant de sympathie pour les grèves de 1995, retrouvé, quoi que l’on dise, en 2007, contredit la propagande télévisuelle. Un camarade cheminot pose la question : Qui connaissait le mot « caténaire » il y a vingt ans ? Les avaries dans les bus, qui font descendre, attendre et remonter les voyageurs ont aussi des raisons que seule la politique de privatisation explique.

Pour les camarades de la RATP comme de la SNCF, la lutte pour les droits sociaux, la lutte pour le service public, la lutte pour la défense et la reconquête des monopoles publics sont indissociables. La lutte politique se construit à partir des revendications immédiates, en l’occurrence aujourd’hui particulièrement le temps de travail journalier et annuel.

On mesure les calculs du pouvoir, secondé parfois par certaines organisations syndicales. En 2007, la casse des régimes « spéciaux », le court-circuitage de la lutte par l’annonce prématurée de « négociations tripartites » sur la base du gouvernement ont ouvert la voie à la loi Woerth de 2010.

Aujourd’hui comme hier, certains, les mêmes, tentent de persuader les agents de la SNCF et de la RATP qu’ils auraient intérêt à marchander le maintien d’une partie de leur statut, à court terme. Le dialogue social est la formule magique pour accepter la résignation. Hollande reprend l’attaque sarkoziste contre les retraites de tous, en opposant les travailleurs les uns aux autres. L’idéologie dominante fustige plus que jamais le secteur public. La campagne d’intimidation est en route à la SNCF : accepter la réforme ferroviaire et l’on vous laissera un répit sur les maigres avantages de retraite.

Heureusement cela ne prend pas ! Aussi parce que les militants comme nous interviennent !

A la SNCF, le pouvoir propose de négocier un statut du travailleur du rail, intermédiaire entre les acquis du statut cheminot et le droit commun. Limiter les dégâts, négocier les reculs sociaux, accepter la fatalité de la concurrence ? Non, pas question ! Notre lutte entend défendre chou pour chou notre statut et rétablir ce qui lui a été volé. Cela au bénéfice de tous les salariés !

Idem à la RATP ! Pas question d’accepter tel double statut ou triple statut, existant suite aux abandons de 2007, visant à opposer les anciens aux nouveaux embauchés, notamment en termes de prise en compte de la pénibilité pour la retraite !

La discussion a souligné l’importance de l’organisation politique communiste à l’entreprise pour diffuser des idées et théories qui dépassent le seul objectif revendicatif. Elle a montré à nouveau que la politique ne pouvait se réduire aux institutions, à laisser les travailleurs tomber dans le jeu politicien de l’alternance ou des postures tribuniciennes.

La politique est directement leur affaire ! Le PCF doit être leur organisation pour jouer ce rôle dans la lutte des classes.  Nécessairement sur des positions claires :

Pas d’enfumage avec un « pôle public des transports », « eurocompatible » : des monopoles publics, s’appuyant sur de grandes entreprises nationalisées et le rétablissement des statuts sociaux SNCF et la RATP !