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De quoi Fillon est-il le nom ? (de quoi Macron est-il le nom?)

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Fillon 2017 : le système a trouvé son champion de droite pour foncer sur l’autoroute ouverte par sa « gauche »

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Il fallait bien inventer quelque chose comme les « primaires » pour arriver à ce miracle : faire passer Fillon pour un homme de changement ! Fillon, l’artisan de la privatisation de France-Télécom en 1996, appliquée par Jospin. Fillon, l’auteur de la loi de 2003 avançant la casse de la retraite solidaire. Fillon, le premier ministre de Sarkozy de 2007 à 2012 !

Dans le jeu des « primaires », l’ex hyper-président Sarkozy a personnifié et endossé seul le bilan de 2007-2012. Juppé, jouant « au centre », présenté comme un moindre mal pour la « gauche », est passé pour l’homme d’une certaine continuité avec la politique du gouvernement actuel. Voilà comment Fillon, en proposant une poursuite encore plus brutale de la politique en faveur du capital et en soignant ses postures conservatrices sur les questions de société, peut personnifier une rupture suffisante pour prendre le relai de Hollande.

Comme dans les autres pays, la démocratie bourgeoise est à bout de souffle en France. Le discrédit des politiciens au pouvoir, le rejet de leur politique n’ont jamais atteint de tels niveaux, ce dont témoignent notamment l’abstention et non-inscription sur les listes électorales. Pour autant, dans les conditions de la France, il apparaît que le système peut et doit continuer à miser sur l’alternance droite/gauche pour faire gérer les intérêts du capital.

Il faut rappeler que gauche et droite en 2000 se sont accordées pour limiter à une fois tous les 5 ans, sur le scrutin le plus personnifié et le plus pauvre en termes de débat démocratique, l’échéance de renouvellement de l’équipe dirigeante.

Aujourd’hui, le système n’a pas besoin du recours, au pouvoir ou à ses portes, à des populistes de type Donald Trump ou Beppe Grillo. En France, seul le FN pourrait jouer ce rôle mais il reste trop marqué par sa filiation fasciste pour gagner une majorité. Dans la primaire de la droite, le seul candidat, Poisson, qui prônait une passerelle avec l’extrême-droite a obtenu 1,3%. Il semble, au contraire, que la désignation de Fillon traduise la mobilisation de la bourgeoisie ultraréactionnaire sur une autre voie, celle de la droite traditionnelle. Le Pen et Philippot semblent, quant à eux, cantonnés par le système à travailler au détournement, au moyen d’une démagogie couplant social et racisme, de l’électorat issu de la classe ouvrière.

Symétriquement, le système n’a ni besoin, ni intérêt à recourir à une grande coalition « social-démocratie/droite » comme en Allemagne ou, d’une autre façon, avec l’abstention des députés du PSOE, en Espagne. Vu l’histoire, encore récente, de notre pays, les hésitations dans les syndicats de tradition révolutionnaire, le risque serait trop grand de laisser un espace politique pour une « vraie » gauche.

L’insistance de l’idéologie dominante à promouvoir le nouveau produit politique « Macron » fait aussi réfléchir. La création d’un troisième pôle politique, au centre, très libéral, « ni droite, ni gauche », a-t-elle plus de chances de réussir que lors de toutes les tentatives passées avortées ? Macron, se plaçant hors du PS, tout en étant un instigateur des pires réformes du quinquennat finissant, pourrait servir à une réhabilitation d’un « PS de gauche ». Le sacrifice – le suicide politique – programmé de l’ambulance François Hollande suit la même logique.

La primaire du PS, fin janvier, a de fortes chances (de forts risques) de servir à remettre en selle une « gauche » réformiste, susceptible de canaliser l’opposition sociale et syndicale à la politique de Fillon. Dans notre idée, il est inacceptable que des dirigeants du PCF se préparent, pour quelques places, à cautionner cette perspective.

Toute l’activité des communistes doit être, pendant la campagne des présidentielles, à défaut d’être dans la campagne (vu les choix d’abandon de Pierre Laurent ou d’André Chassaigne), de préparer les luttes à venir contre le pouvoir Fillon et ses nouvelles attaques radicales contre nos acquis sociaux et démocratiques. Avec tout ce que continue à représenter notre parti, le PCF.

L’élimination de Juppé par la bourgeoisie tient aussi à son mauvais souvenir des grèves de novembre/décembre 1995 et de la mise en échec du « plan Juppé – droit dans ses bottes ».

Le mouvement contre la loi El-Khomri en 2016 a montré le niveau de colère – de classe – dans la population et la détermination de centaines de milliers de travailleurs à entrer dans la lutte. Nous devons faire ce constat en toute conscience des calculs politiciens à « gauche » et de la pédagogie de la résignation qui ont guidé Valls et le gouvernement actuel dans leur provocation antisociale.

Fillon s’apprête à s’engouffrer dans les nouvelles brèches béantes ouvertes par la gauche contre les travailleurs, y compris le dispositif répressif accru. Des luttes très dures s’annoncent. Elles ne se gagneront pas avec les politiciens et les illusions de « gauche » qui ont laissé faire les mauvais coups de Hollande-Ayrault-Valls.

Fillon, surenchérissant sur Juppé, a commencé à donner ses axes de batailles : autant de luttes à préparer.

Dans la suite d’El-Khomri, il veut la flexibilité totale du temps de travail. Pour mieux organiser la défense, ne nous trompons pas de repère et soyons lucides sur la nature originellement nocive des lois Aubry.

S’appuyant sur l’accord PPCR obtenu par Lebranchu grâce aux syndicats de collaboration, Fillon veut achever le statut de la fonction publique et liquider 500.000 fonctionnaires en 5 ans. Une bataille majeure s’annonce.

Après le CICE, le transfert d’un montant inédit, organisé par Macron et Hollande, d’argent socialisé provenant du travail vers le profit capitaliste (40 milliards d’euros par an), Fillon veut saigner encore le peuple avec 16 milliards de ponction par une augmentation de TVA, notamment pour financer la suppression de l’ISF !! La bataille avortée de 2013 contre les augmentations de TVA peut et doit être reprise.

Fillon prépare l’opinion à une réduction sans précédent des prestations de l’assurance maladie et de l’hôpital public. Ne seraient plus remboursées socialement que les pathologies les plus lourdes, les plus coûteuses à soigner. Le reste serait vidé de la Sécu pour remplir les complémentaires et les praticiens privés.  Une autre bataille majeure et rassembleuse à anticiper.

A cheval sur les deux quinquennats – sans mouiller la majorité à venir – le pouvoir tente de faire passer le passage à la retenue à la source pour mieux détruire l’impôt progressif et poursuivre la fiscalisation du financement la Sécurité sociale (fusion CSG et impôt sur le revenu, exonérant progressivement les entreprises). Bien que technique, cette contre-réforme d’une extrême gravité peut et doit donner lieu à une campagne de masse.

Enfin, sous ses postures de « rupture », Fillon fait passer, pour le camp de la bourgeoisie, l’objectif du renforcement de l’intégration dans l’UE, du développement de la suprématie politique de l’UE et de la BCE sur la zone euro : s’il y a bien un sujet sur lequel les communistes ont la responsabilité de mener la bataille, c’est celui-là.

De quoi Fillon doit-il être le nom ? D’une mobilisation renforcée dans les luttes !

EDT pour Vive le PCF,29 novembre 2017 

Réaction du PCF Paris 15 en 2010 quand Sarkozy réclamait la déchéance de nationalité de « certains délinquants d’origine étrangère ». »

REPRIS DU SITE DU PCF PARIS 15

Nous reproduisons notre réaction de 2010 quand Sarkozy réclamait la déchéance de nationalité de « certains délinquants d’origine étrangère », à l’occasion de troubles dans un quartier de Grenoble. Déjà il était question de « guerre » contre l’insécurité. La campagne sur « l’identité nationale » avait préparé le terrain à l’amalgame délinquance = étrangers. Nous étions au coeur de la bataille pour la défense de la retraite à 60 ans. Cinq ans plus tard, nous restons dans le même état d’esprit contre les incitations à la xénophobie, les tentatives de division « identitaires » des travailleurs, maintenant reprises et aggravées par Hollande et Valls dans le contexte des attentats terroristes. Nous ne reprendrions plus cependant les si galvaudées « valeurs de la République » dont le sens est devenu encore plus imprécis. PCF Paris 15, 24 décembre 2015.

La réponse à la surenchère haineuse de Sarkozy : mettre en échec le projet Woerth contre les retraites.

PCF Paris 15, 19 août 2010.

La nouvelle surenchère sécuritaire et xénophobe du Président Sarkozy est évidemment un acte politique calculé dans un contexte bien précis. Cela ne la rend pas moins révoltante mais appelle une analyse et une riposte d’ensemble.

Une chose fait peur aux commanditaires patronaux du pouvoir. Ils sont conscients de l’existence d’un rapport de force latent dans le pays, de la possibilité d’une convergence des luttes susceptible de mettre en échec la politique de régression économique et sociale. La bataille des retraites, dès la rentrée, est l’occasion de cette convergence.

L’ampleur de la mobilisation du 24 juin 2010 annonce une autre encore plus forte au rendez-vous du 7 septembre. On peut envisager (et préparer) une lutte déterminée à partir de cette date avec un objectif simple et clair comme le retrait du projet de loi Woerth, alors que le patronat veut faire de la fin de la retraite à 60 ans une défaite historique des travailleurs.

Le spectacle de la collusion étroite entre les gouvernants et le grand capital, avec l’affaire Bettencourt, favorise la prise de conscience du plus grand nombre.

Dans la période, les discours de « bons pères la rigueur », venant des Fillon et Sarkozy, invitant les travailleurs à de nouveaux sacrifices, ne prennent pas.

C’est dans cette situation que Sarkozy et ceux qui le conseillent repassent à son autre registre : celui de la haine et de la division nationale.

Plus la diversion sera grossière et dangereuse, plus le pouvoir espère faire passer son projet de casse sociale.

On n’en est plus aux sous-entendus recouverts d’un vernis « républicain » ou laïque, même plus aux « dérapages contrôlés » mais à un discours ouvertement discriminatoire désignant collectivement certaines composantes de la population.

Mesurons le nouveau stade franchi vers une véritable incitation d’Etat à la xénophobie et sa gravité propre.

D’un fait divers, le pouvoir rend tout un groupe responsable. Il convoque une réunion au sommet de l’Etat sur « les problèmes que posent le comportement de certains ressortissants de la communauté des gens du voyage au regard de l’ordre public et de la sécurité ».

A Grenoble le 30 juillet, le Président est allé plus loin que jamais dans l’amalgame « immigration » et « délinquance ». Du langage de stigmatisation, il passe au langage d’exclusion en réclamant de la déchéance de la nationalité française de certains délinquants « d’origine étrangère » (sans autre précision).

Le terrain avait été préparé. La rhétorique des « bons et des mauvais Français » a été peaufinée depuis des mois, depuis notamment le débat nauséabond sur « l’identité nationale ». Le mot d’ordre d’exclusion de la nationalité française s’est précisé depuis un an avec l’opération Burqa, les recommandations de la mission Gerin-Raoult et les diatribes d’Hortefeux sur le cas médiatisé de la conductrice voilée de Nantes.

Le pouvoir franchit aussi un nouveau pas dans le déploiement de violence policière, dans la provocation répressive, désignée comme une « guerre ». A Grenoble, dans le quartier de la Ville Neuve, l’intervention des forces de l’ordre s’est avérée disproportionnée, complètement inefficace, sauf pour créer un climat de répression collective et susciter un sentiment de peur et d’injustice. A La Courneuve, au début du mois de juillet, l’expulsion de squatteurs africains a été mise en scène de façon ultra-violente.

Tout indique que le pouvoir va accentuer sa dérive racisante. Les opérations policières contre les gens du voyage, délibérément confondus avec les Roms d’Europe de l’Est dont la situation n’a rien à voir, se multiplient. Besson prépare un projet de loi spécial de « déchéance nationale » pour la rentrée. Hortefeux dissout la police de proximité pour créer des « brigades musclées ». Un processus très grave de détournement des missions de la police nationale et de la gendarmerie, en même temps que d’affaiblissement de leurs moyens, est en cours.

Ecœurant, indigne, dangereux, le pouvoir sarkozyste poursuit plusieurs objectifs politiques.

Sa politique « sécuritaire » vise à détourner la colère sociale devant la mal-vie, le chômage, causés par sa politique économique, vers des boucs émissaires, des déversoirs. Elle encourage tous les extrémismes. Elle cherche à attiser toutes les tensions.

Dans le même temps, le pouvoir se fait passer pour le pompier des incendies qu’il veut déclencher.

Les conditions qui ont mené aux « violences urbaines », limitées, de 2005 existent toujours et sont renforcées. Déjà, Villepin avait décrété l’état d’urgence. Sarkozy et ses adjoints se préparent à aller beaucoup plus loin pour le pays sous leur coupe réglée.

Le pouvoir fait aussi un calcul politique en mettant les thèmes de l’immigration et de la sécurité au cœur du débat public.

Sa manœuvre de diversion pousse la gauche à se souder sur des positions de principe, des valeurs, des questions de société, en effaçant ses divergences fondamentales sur les questions économiques et sociales.

Depuis 2007 (comme ils sont dans l’opposition), il se trouve heureusement très peu de politiciens de « gauche » à accompagner la dérive gouvernementale d’un Besson et la démagogie sécuritaire, en dehors de cas d’élus isolés et irresponsables (Valls, Gerin).

Aujourd’hui, l’attaque présidentielle est si outrancière, viole si profondément les valeurs républicaines que l’immense majorité des militants et sympathisants des organisations de gauche, même du centre, se retrouvent pour la condamner.

Sarkozy joue encore mieux son rôle de personnification de la politique du pouvoir et, pour la gauche, de repoussoir.

Plus encore, ce jeu contribue à renvoyer sur 2012 toute idée de changement politique et à polariser la vie politique sur les élections présidentielles.

Mais les luttes, pour l’emploi, pour la Sécurité sociale, pour le service public… ont besoin d’un débouché immédiat et la bataille des retraites peut et doit être le point de convergence décisif.

Le rassemblement naturel du « peuple de gauche » contre le racisme et la xénophobie ne peut pas se transposer en unité d’organisations de « gauche » et au-delà (écolos-centristes) sur toutes ces batailles. Le rassemblement susceptible de gagner, auquel aspire le mouvement social, ne peut pas se construire en gommant les différences fondamentales entre organisations, en s’alignant, même de façon « plurielle », sur les positions du PS. Cet article n’est pas le lieu de rappeler son accord avec l’allongement de la durée de cotisation, les exonérations de cotisations patronales etc.

La surenchère sécuritaire de Sarkozy est un calcul à plusieurs niveaux.

Pour nous communistes, la riposte doit s’organiser à chaque niveau différent.

- La dénonciation des propos xénophobes, des provocations policières, le rejet de tout dérapage d’où qu’il vienne, le rappel des valeurs de la République doivent être systématiques.Il ne s’agit pas pour nous de positions de témoignage mais d’une expression politique en direction des masses.

Le PCF est l’une des organisations à l’origine de l’appel aux manifestations du 4 septembre.

- Refuser l’exagération des problèmes de violence et d’insécurité dans la bouche de Sarkozy, ce n’est pas non plus nier des réalités dont les causes résident principalement dans la politique qui aggrave la pauvreté, les inégalités sociales et spatiales. Les batailles, les mobilisations doivent être nationales et locales pour les services publics, contre les privatisations, pour le droit au logement, contre les politiques de relégation sociale, pour les instruments de la cohésion nationale. Nous les menons et voulons les mener avec tous les acteurs des villes et des quartiers, politiques (élus), syndicaux, associatifs… La défense de l’école publique est une priorité dans cette rentrée. La défense du service public de la justice et de la police (13.000 suppressions d’emploi de 2007 à 2012), en termes de moyens et de mission, est aussi une préoccupation majeure.

- La politique au service du capital est la cause fondamentale d’insécurité pour les travailleurs dans tous les sens du terme, de peur des lendemains. Aujourd’hui, la bataille pour défendre les retraites est le point de convergence des luttes pour commencer à l’inverser. Face à la diversion sarkozyste, la meilleure réponse est l’amplification de la mobilisation pour les actions de la rentrée à partir de la journée nationale de grève et de manifestation du 7 septembre.

Nous contribuons à ce rassemblement avec nos positions et nos initiatives qui contrecarrent fondamentalement le consensus des partis dominants parce que c’est la condition du succès, du retrait du projet de loi Woerth.

La riposte des travailleurs, leur solidarité de lutte, de classe sont le meilleur antidote à la démagogie haineuse parce qu’elles s’attaquent aux racines du mal.

Réaction du PCF Paris 15 en 2010 quand Sarkozy réclamait la déchéance de nationalité de « certains délinquants d’origine étrangère ».

REPRIS DE PCF PARIS 15

Nous reproduisons notre réaction de 2010 quand Sarkozy réclamait la déchéance de nationalité de « certains délinquants d’origine étrangère », à l’occasion de troubles dans un quartier de Grenoble. Déjà il était question de « guerre » contre l’insécurité. La campagne sur « l’identité nationale » avait préparé le terrain à l’amalgame délinquance = étrangers. Nous étions au coeur de la bataille pour la défense de la retraite à 60 ans. Cinq ans plus tard, nous restons dans le même état d’esprit contre les incitations à la xénophobie, les tentatives de division « identitaires » des travailleurs, maintenant reprises et aggravées par Hollande et Valls dans le contexte des attentats terroristes. Nous ne reprendrions plus cependant les si galvaudées « valeurs de la République » dont le sens est devenu encore plus imprécis. PCF Paris 15, 24 décembre 2015.

 

La réponse à la surenchère haineuse de Sarkozy : mettre en échec le projet Woerth contre les retraites.

PCF Paris 15, 19 août 2010.

La nouvelle surenchère sécuritaire et xénophobe du Président Sarkozy est évidemment un acte politique calculé dans un contexte bien précis. Cela ne la rend pas moins révoltante mais appelle une analyse et une riposte d’ensemble.

Une chose fait peur aux commanditaires patronaux du pouvoir. Ils sont conscients de l’existence d’un rapport de force latent dans le pays, de la possibilité d’une convergence des luttes susceptible de mettre en échec la politique de régression économique et sociale. La bataille des retraites, dès la rentrée, est l’occasion de cette convergence.

L’ampleur de la mobilisation du 24 juin 2010 annonce une autre encore plus forte au rendez-vous du 7 septembre. On peut envisager (et préparer) une lutte déterminée à partir de cette date avec un objectif simple et clair comme le retrait du projet de loi Woerth, alors que le patronat veut faire de la fin de la retraite à 60 ans une défaite historique des travailleurs.

Le spectacle de la collusion étroite entre les gouvernants et le grand capital, avec l’affaire Bettencourt, favorise la prise de conscience du plus grand nombre.

Dans la période, les discours de « bons pères la rigueur », venant des Fillon et Sarkozy, invitant les travailleurs à de nouveaux sacrifices, ne prennent pas.

C’est dans cette situation que Sarkozy et ceux qui le conseillent repassent à son autre registre : celui de la haine et de la division nationale.

Plus la diversion sera grossière et dangereuse, plus le pouvoir espère faire passer son projet de casse sociale.

On n’en est plus aux sous-entendus recouverts d’un vernis « républicain » ou laïque, même plus aux « dérapages contrôlés » mais à un discours ouvertement discriminatoire désignant collectivement certaines composantes de la population.

Mesurons le nouveau stade franchi vers une véritable incitation d’Etat à la xénophobie et sa gravité propre.

D’un fait divers, le pouvoir rend tout un groupe responsable. Il convoque une réunion au sommet de l’Etat sur « les problèmes que posent le comportement de certains ressortissants de la communauté des gens du voyage au regard de l’ordre public et de la sécurité ».

A Grenoble le 30 juillet, le Président est allé plus loin que jamais dans l’amalgame « immigration » et « délinquance ». Du langage de stigmatisation, il passe au langage d’exclusion en réclamant de la déchéance de la nationalité française de certains délinquants « d’origine étrangère » (sans autre précision).

Le terrain avait été préparé. La rhétorique des « bons et des mauvais Français » a été peaufinée depuis des mois, depuis notamment le débat nauséabond sur « l’identité nationale ». Le mot d’ordre d’exclusion de la nationalité française s’est précisé depuis un an avec l’opération Burqa, les recommandations de la mission Gerin-Raoult et les diatribes d’Hortefeux sur le cas médiatisé de la conductrice voilée de Nantes.

Le pouvoir franchit aussi un nouveau pas dans le déploiement de violence policière, dans la provocation répressive, désignée comme une « guerre ». A Grenoble, dans le quartier de la Ville Neuve, l’intervention des forces de l’ordre s’est avérée disproportionnée, complètement inefficace, sauf pour créer un climat de répression collective et susciter un sentiment de peur et d’injustice. A La Courneuve, au début du mois de juillet, l’expulsion de squatteurs africains a été mise en scène de façon ultra-violente.

Tout indique que le pouvoir va accentuer sa dérive racisante. Les opérations policières contre les gens du voyage, délibérément confondus avec les Roms d’Europe de l’Est dont la situation n’a rien à voir, se multiplient. Besson prépare un projet de loi spécial de « déchéance nationale » pour la rentrée. Hortefeux dissout la police de proximité pour créer des « brigades musclées ». Un processus très grave de détournement des missions de la police nationale et de la gendarmerie, en même temps que d’affaiblissement de leurs moyens, est en cours.

Ecœurant, indigne, dangereux, le pouvoir sarkozyste poursuit plusieurs objectifs politiques.

Sa politique « sécuritaire » vise à détourner la colère sociale devant la mal-vie, le chômage, causés par sa politique économique, vers des boucs émissaires, des déversoirs. Elle encourage tous les extrémismes. Elle cherche à attiser toutes les tensions.

Dans le même temps, le pouvoir se fait passer pour le pompier des incendies qu’il veut déclencher.

Les conditions qui ont mené aux « violences urbaines », limitées, de 2005 existent toujours et sont renforcées. Déjà, Villepin avait décrété l’état d’urgence. Sarkozy et ses adjoints se préparent à aller beaucoup plus loin pour le pays sous leur coupe réglée.

Le pouvoir fait aussi un calcul politique en mettant les thèmes de l’immigration et de la sécurité au cœur du débat public.

Sa manœuvre de diversion pousse la gauche à se souder sur des positions de principe, des valeurs, des questions de société, en effaçant ses divergences fondamentales sur les questions économiques et sociales.

Depuis 2007 (comme ils sont dans l’opposition), il se trouve heureusement très peu de politiciens de « gauche » à accompagner la dérive gouvernementale d’un Besson et la démagogie sécuritaire, en dehors de cas d’élus isolés et irresponsables (Valls, Gerin).

Aujourd’hui, l’attaque présidentielle est si outrancière, viole si profondément les valeurs républicaines que l’immense majorité des militants et sympathisants des organisations de gauche, même du centre, se retrouvent pour la condamner.

Sarkozy joue encore mieux son rôle de personnification de la politique du pouvoir et, pour la gauche, de repoussoir.

Plus encore, ce jeu contribue à renvoyer sur 2012 toute idée de changement politique et à polariser la vie politique sur les élections présidentielles.

Mais les luttes, pour l’emploi, pour la Sécurité sociale, pour le service public… ont besoin d’un débouché immédiat et la bataille des retraites peut et doit être le point de convergence décisif.

Le rassemblement naturel du « peuple de gauche » contre le racisme et la xénophobie ne peut pas se transposer en unité d’organisations de « gauche » et au-delà (écolos-centristes) sur toutes ces batailles. Le rassemblement susceptible de gagner, auquel aspire le mouvement social, ne peut pas se construire en gommant les différences fondamentales entre organisations, en s’alignant, même de façon « plurielle », sur les positions du PS. Cet article n’est pas le lieu de rappeler son accord avec l’allongement de la durée de cotisation, les exonérations de cotisations patronales etc.

La surenchère sécuritaire de Sarkozy est un calcul à plusieurs niveaux.

Pour nous communistes, la riposte doit s’organiser à chaque niveau différent.

- La dénonciation des propos xénophobes, des provocations policières, le rejet de tout dérapage d’où qu’il vienne, le rappel des valeurs de la République doivent être systématiques.Il ne s’agit pas pour nous de positions de témoignage mais d’une expression politique en direction des masses.

Le PCF est l’une des organisations à l’origine de l’appel aux manifestations du 4 septembre.

- Refuser l’exagération des problèmes de violence et d’insécurité dans la bouche de Sarkozy, ce n’est pas non plus nier des réalités dont les causes résident principalement dans la politique qui aggrave la pauvreté, les inégalités sociales et spatiales. Les batailles, les mobilisations doivent être nationales et locales pour les services publics, contre les privatisations, pour le droit au logement, contre les politiques de relégation sociale, pour les instruments de la cohésion nationale. Nous les menons et voulons les mener avec tous les acteurs des villes et des quartiers, politiques (élus), syndicaux, associatifs… La défense de l’école publique est une priorité dans cette rentrée. La défense du service public de la justice et de la police (13.000 suppressions d’emploi de 2007 à 2012), en termes de moyens et de mission, est aussi une préoccupation majeure.

- La politique au service du capital est la cause fondamentale d’insécurité pour les travailleurs dans tous les sens du terme, de peur des lendemains. Aujourd’hui, la bataille pour défendre les retraites est le point de convergence des luttes pour commencer à l’inverser. Face à la diversion sarkozyste, la meilleure réponse est l’amplification de la mobilisation pour les actions de la rentrée à partir de la journée nationale de grève et de manifestation du 7 septembre.

Nous contribuons à ce rassemblement avec nos positions et nos initiatives qui contrecarrent fondamentalement le consensus des partis dominants parce que c’est la condition du succès, du retrait du projet de loi Woerth.

La riposte des travailleurs, leur solidarité de lutte, de classe sont le meilleur antidote à la démagogie haineuse parce qu’elles s’attaquent aux racines du mal.

Atroces attentats de Paris : non au terrorisme, non à la guerre, ici et là-bas !

EDT pour Vivelepcf, 15 novembre 2015

Comme tout le monde ou presque, après les horribles attentats du 13 novembre à Paris, communistes, nous avons eu peur que certains de nos proches se trouvent parmi les victimes. Notre première pensée est allée aux blessés, aux familles des tués auxquelles nous adressons nos condoléances.

Comme tout le monde ou presque, nous condamnons formellement ces actes odieux et cruels qui nous révulsent d’autant plus qu’ils sont lâches et aveugles, revendiqués par un discours obscurantiste de haine.

Comme tout le monde ou presque, nous saluons l’efficacité de l’ensemble des services publics, notamment des hôpitaux publics, et le dévouement des personnels.

S’il peut y avoir un consensus politique dans le pays après ces attentats, pour nous, il s’arrête là, au deuil national.

Nous n’acceptons pas que le développement d’un climat de peur soit utilisé pour étouffer le débat public indispensable sur plusieurs questions.

Nous dénonçons d’abord tous les politiciens qui récupérèrent le drame pour attiser les peurs, les divisions et les haines. Les propos venimeux des Vauquiez, Le Pen ou De Villiers, en particulier, suscitent notre écœurement dans ces circonstances. Nous ne les laisserons pas associer scandaleusement et insidieusement une partie de la population de France aux criminels et montrer du doigt les réfugiés. Ces derniers fuient justement le terrorisme quotidien de la guerre.

L’émotion ne nous conduira pas non plus – tout au contraire – à nous ranger, sous quelque appel à « l’union sacrée », derrière la politique guerrière poursuivie par le gouvernement français.

Le premier ministre Valls ne cesse d’asséner depuis des semaines que la France est en guerre, de justifier les bombardements en Irak et en Syrie et leurs terribles effets collatéraux au nom de la « légitime défense » devant les attentats terroristes sur le sol national. On ne peut pas faire plus  incendiaire pour nourrir l’engrenage de la violence et fournir aux terroristes une justification politique de leurs actes.

La politique extérieure guerrière de la France, surtout depuis 2007, porte une lourde responsabilité dans le développement de forces politiques et militaires obscurantistes et terroristes. Avant 2007 – on se souvient du refus de Chirac de suivre les Etats-Unis dans la destruction de l’Irak – l’impérialisme français semblait plutôt en retrait sur l’agressivité de l’OTAN et de l’impérialisme américain. Depuis l’avènement de Sarkozy, puis sous Holllande, il semble en être devenu le poisson pilote. Personne ne peut nier que la liquidation de l’Etat libyen, soutenu par une bonne partie de la « gauche », a fait le nid de « l’islamisme » prétendument combattu. Quel cynisme! Depuis, l’armée française a été engagée à nouveau en Afrique. La diplomatie de Hollande et de Fabius s’est acharnée sur la Syrie.

Nous posons aujourd’hui, à nouveau, la question des intérêts économiques qui ont amené à ce changement dans la politique de l’impérialisme français, notamment celle des ventes d’armes aux dictatures du Golfe.

C’est maintenant évident aux yeux de tous : en bombardant en Irak et en Syrie, l’intervention des impérialismes américain et européens ne recherche pas un règlement des conflits. Elle a rééquilibré les forces des belligérants et perpétué la guerre. Elle s’inscrit maintenant dans le cadre d’une lutte d’influence avec la Russie plus que jamais sur fond de concurrence pour le contrôle des richesses énergétiques. Il est avéré qu’ils soutiennent tantôt l’une, tantôt l’autre des milices « islamistes ». Leurs alliés, les dictatures obscurantistes du Golfe, ou l’impérialisme turc se cachent à peine de soutenir Al Qaïda ou Daech.

Au lendemain des attentats de Paris, nous appelons plus que jamais à l’arrêt de la participation de la France à la guerre en Irak et en Syrie, à la cessation des bombardements français. Nous appelons aussi à une condamnation internationale par la France des Etats complices d’Al Qaïda et Daech, à des pressions et des sanctions sur l’Arabie Saoudite, le Qatar, autre sur la Turquie, pour assécher  leur alimentation militaire et financière. Le règlement politique du conflit syrien passe notamment par la fin de toutes ces interventions extérieures.

MM. Hollande et Valls, vous n’arriverez pas à faire défiler une deuxième fois le peuple de Paris, choqué et outragé, derrière les dirigeants de dizaines d’Etats fauteurs de guerre et de dictatures !

Notamment depuis le 11 septembre 2001, les stratèges américains appliquent la théorie de la guerre permanente, la logique du développement de grandes peurs collectives, pour écraser la contestation politique et sociale du système capitaliste par un renforcement de l’appareil répressif, par un embrigadement idéologique des peuples. Nous appelons les travailleurs et l’ensemble du peuple de France à ne pas se laisser manipuler.

Bien évidemment, nous voulons que les auteurs du crime soient identifiés, retrouvés si certains ne se sont pas suicidés, que leurs commanditaires et complices soient aussi retrouvés, jugés et condamnés. Par définition, nous ne pouvons pas savoir si les services de renseignements français, services secrets, travaillent efficacement ou non. C’est du ressort du gouvernement, comme l’organisation des moyens de police. Mais nous refusons que les derniers soient à nouveau le prétexte à la généralisation de mesures d’exception attentatoires aux libertés publiques sans lien réel avec la sécurité intérieure. Nous demandons la levée de « l’état d’urgence » décrété par le Président Hollande. Nous n’accepterons pas que soient interdites ou restreintes les manifestations sociales – comme celles qui étaient prévues cette semaine dans les hôpitaux parisiens, aux finances publiques et à Air-France notamment -, les réunions politiques. La justice sociale est aussi un facteur de paix, un des plus importants.

Pour la justice sociale, contre les logiques de division et de haine, contre l’engrenage de la guerre impérialiste, qui nourrit le terrorisme là-bas et ici, pour la solidarité internationaliste, pour la paix, communistes, nous réaffirmons notre engagement total, l’entière disponibilité de nos organisations pour les travailleurs et les populations.