Articles taggés réforme ferroviaire

Mise en concurrence de la maintenance SNCF : le président de l’Association des régions de France, le PS Alain Rousset met les pieds dans le plat ! Raison de plus pour mettre en échec la « réforme ferroviaire ».

Brève, vivelepcf, 20 mai 2014

La mobilisation des cheminots contre « la réforme ferroviaire » va passer à un autre niveau à partir de la manifestation nationale du 22 mai. Le pouvoir le sait. Il étouffe le débat public sur son projet de casse du service public SNCF. En revanche, ses relais locaux multiplient les menaces et les intimidations à l’encontre des cheminots.

Les régions,  « de gauche » pour 21 sur 22, sont particulièrement à la manœuvre. La « réforme ferroviaire », en concordance avec les projets de l’Union européenne, entend en effet commencer la mise en concurrence du transport de voyageurs par rail par l’échelon régional.

Le président PS de la Région Pays de Loire, Jacques Auxiette a publié un rapport en avril 2013 appelant à accélérer le processus d’éclatement de la SNCF et à confier aux régions le soin d’organiser la concurrence, en fait la privatisation, aux dépens de l’égalité des territoires, des contribuables, des cheminots.

La précipitation de la « réforme territoriale » annoncée par Hollande et Valls en avril aggrave cette attaque contre le service public national SNCF.

Voilà que le président PS de la Région Aquitaine, Président de l’association des régions de France, en rajoute une couche. Le 29 avril dernier, lors de la présentation des nouvelles rames « Régiolis » d’Alstom en gare de Vaugirard (Paris 15ème), il s’en est pris aux services de maintenance SNCF : « Il faut un coût de maintenance correspondant à ce que peut faire le privé, parce que sinon, un jour, la maintenance, quand nous deviendrons en totalité autorités organisatrices, nous la mettrons en concurrence ».

Le message a le mérite d’être limpide. Les cheminots SNCF qui avec la « réforme ferroviaire » resteraient dans le cadre « public » de SNCF-Infra seront directement mis en concurrence, notamment dans le cadre régional, avec le moins disant social, aux dépens aussi de la qualité et de la sûreté du travail d’entretien.

En aucun cas, il ne faudrait voir la moindre contradiction entre le pouvoir et les régions PS d’un côté et la direction de la SNCF de l’autre. Leur connivence est totale. Cette dernière prépare la privatisation de l’exploitation qui va de pair avec son désengagement de l’infra.

Tout cela incite à renforcer encore la mobilisation contre la « réforme ferroviaire », la mise en garde des usagers, des salariés.

Communistes, nous appelons les élus qui prétendent défendre le service public SNCF à s’y associer en exigeant le retrait du projet de loi et en désavouant les Régions qui accompagnent le processus de privatisation.

LE PRINTEMPS DES LUTTES… Il ne se décrète pas. Il se construit ! C’est une nécessité pour nous défendre !

Tract mai 2014

Une force considérable existe dans notre pays pour dire NON. La question, c’est de savoir comment.

Nous étions des millions à manifester pour défendre la retraite à 60 ans contre Sarkozy, avec le soutien de 80% de l’opinion. L’élection de Hollande, les illusions semées sur le « changement » avec lui, ont amené l’aggravation de la politique de casse sociale et économique.

Salariés, retraités, jeunes, paysans, notre force de résistance existe toujours pour gagner une rupture avec cette politique commanditée par le patronat et les capitalistes, organisée par l’Union européenne et les gouvernements nationaux.

Les dernières élections municipales ont montré l’absence d’alternative politique institutionnelle aujourd’hui. La sanction du gouvernement de « gauche » s’est exprimée par l’abstention. La droite a été gagnante par défaut. Elle a du mal à cacher son soutien à la politique du pouvoir en place. Le système a réussi à mettre l’extrême droite en avant pour mieux détourner des luttes sociales, la colère des travailleurs, et le rejet de classe, ouvrier, de l’Union européenne.

Dans cette situation, Hollande et le Medef peuvent précipiter leur politique avec Valls. Une course de vitesse est engagée contre le mouvement social. Les coups sont très durs pour nos salaires, le pouvoir d’achat, nos services publics. Valls a précisé le contenu du « pacte de responsabilité ».

Soyons simples : 50 milliards d’euros pris aux travailleurs pour les donner aux capitalistes, sous forme de « crédit d’impôt compétitivité » ou de déduction de charges et d’impôts. 10 milliards sont prélevés sur la santé et l’hôpital public pour livrer au profit privé des pans entiers de l’offre de soins, pour vider les poches des patients qui pourront encore payer. 11 milliards sont enlevés aux collectivités locales, juste après les municipales : Le gouvernement veut accélérer le démantèlement de la démocratie locale, constituer de « grandes régions européennes », soumises aux intérêts financiers. Le reste est pris sur les dépenses publiques et sociales de l’Etat, sur les allocations familiales, sur les retraités.

Avec la « réforme ferroviaire », cachée aux Français, le pouvoir programme la déstructuration d’un service public essentiel (voir ci-contre). Le vote au Parlement doit avoir lieu… en août ! La Poste, l’école, EDF : tous les services publics sont dans le collimateur.

(Lire la suite…)

12 avril : 50.000 manifestants à la recherche d’une alternative politique introuvable hors des luttes

Repris de EDT – Pcf Paris 15, 14 avril 2014

 Au moins 50.000 personnes de tout le pays ont participé le 12 avril à la marche nationale contre l’austérité à Paris. Le défilé a présenté un caractère plus « citoyen » qu’ouvrier. C’est logique pour un rassemblement organisé un samedi, à l’appel de « personnalités ».

Quelques jours après la nomination de Valls, quelques semaines après les municipales, ces 50.000 manifestants ont donné un signal de mobilisation contre la poursuite et l’aggravation de la politique au service du Medef, face à la résignation orchestrée par l’idéologie dominante. Ils ont exprimé aussi la volonté de combattre l’extrême-droite et de ne pas laisser le pavé aux ultraréactionnaires.

La section du PCF Paris 15ème, avec les jeunes communistes du 15ème ont contribué à cette mobilisation et se félicitent de son résultat. Avec les délégations des sections du PCF de Saint-Quentin, de Mantes-la-Jolie et de Saint-Martin-d’Hères, avec des camarades de plusieurs autres départements, nous avons distribué largement notre tract intitulé « L’alternative politique ne pourra partir que de la montée des luttes ».

La question de l’alternative politique était bien au cœur des préoccupations des manifestants, comme elle l’est pour des millions de travailleurs.

Les municipales ont traduit, dans la situation présente, l’absence objective de perspective politique de rupture dans les institutions.

La manifestation du 12 avril l’a illustrée à nouveau. Les organisations qui se réclament « à la gauche du PS » viennent d’être sanctionnées par les électeurs, presqu’à l’égal du PS. Elles paient visiblement les illusions semées avant 2012 sur un changement avec Hollande, l’absence de positions de rupture franches notamment sur l’Union européenne.

La manifestation de samedi n’a malheureusement pas démenti leurs démarches politiciennes parallèles.

Mélenchon drague aussi bien les « écologistes », pourtant les plus pro-UE des politiciens, que le NPA. Après avoir tiré à boulets rouges sur le PCF pendant la campagne des municipales, il est en situation de continuer à le plumer aux européennes, puisque la direction du PCF continue à s’emprisonner dans sa stratégie du Front de gauche.

Besancenot, délaissé des media, fait réciproquement des offres à Mélenchon. Là, il a réussi à s’approprier médiatiquement l’initiative de la manifestation du 12 avril, qui pourtant revient à la direction du PCF.

La direction du PCF, Pierre Laurent, le lui ont permis en préférant s’effacer derrière une affiche anonyme et un appel de « personnalités » diverses. Son objectif prioritaire semble avoir été, quitte à se placer au second rang, de racoler une partie l’autoproclamée « aile gauche » du PS, un peu présente en tête de cortège…

La confrontation de ces préoccupations politiciennes a conduit à abandonner l’idée d’un meeting en fin de manif à la Nation de peur que l’un ou l’autre prenne l’avantage.

Comme on est loin des attentes des manifestants, de l’exigence populaire d’alternative politique !

Les uns et les autres dirigeants de la « gauche radicale » n’ont réussi à s’entendre que pour mettre en avant la personne du politicien grec Alexis Tsipras.

Tsipras est candidat à la présidence de la Commission européenne pour le Parti de la gauche européenne (PGE). Lui et ses soutiens français ne pourraient mieux légitimer l’UE du capital, prétexte et instrument de l’écrasement des acquis sociaux et démocratiques de chaque peuple. Sa priorité principale est d’ailleurs la sauvegarde de l’euro. Ses inspirateurs sont ouvertement Obama et Roosevelt.

Pouah !

Le changement politique en France ne réside évidemment pas dans une perspective illusoire et trompeuse de renversement des coalitions au Parlement européen. Il n’est évidemment pas à attendre d’un changement de gouvernement de Hollande. Après les sales coups confiés à Valls, Hollande pourrait miser sur équipe de remplacement, moins « social-libéral ». Et alors !

Plus que jamais, nous continuons, comme dans la manif du 12, de mettre en avant les luttes, leur renforcement, leur convergence. C’est la seule voie vers le changement politique dans la période actuelle. C’est la seule façon de repousser le consensus droite/PS, de rejeter la diversion mortifère du FN, organisé pour le compte du système.

La mobilisation contre le « pacte de responsabilité » est passée à un niveau supérieur avec la manifestation du 18 mars, notamment dans les organisations de la CGT. L’opposition au Pacte ne saurait se réduire à des slogans vagues contre l’austérité. Pour rassembler, nous devons traduire la gravité du « pacte », les cadeaux d’un montant inégalé au patronat, en luttes immédiates et concrètes, contre la TVA, la casse de la santé et de l’hôpital publics, celle des allocations familiales…

La lutte des cheminots contre la réforme ferroviaire, avec la grève du 22 mai, celles des fonctionnaires contre l’austérité, avec la grève du 15 mai, les mouvements à la Poste, à EDF, à la RATP possèdent un fort potentiel d’entraînement chez les usagers. Partout en France, on se bat contre la casse de l’industrie.

C’est tout cela que nous avons mis au centre de notre expression à la manifestation du 12 avril, pour la convergence des luttes, passant par la rupture avec l’UE du capital, loin des préoccupations politiciennes, qui ne sauraient enfermer la détermination des manifestants, des travailleurs qui luttent et lutteront.

Prochain rendez-vous pour la mobilisation générale : le 1er mai !

Construire une lutte convergente pour faire capoter la « réforme ferroviaire »

Repris du site http://pcf-paris15.over-blog.com

Le secteur entreprises de la section du PCF Paris 15 organisait le 4 avril une réunion sur la « réforme ferroviaire » (RF). Des camarades et sympathisants de 5 sites SNCF, des camarades de la RATP, de La Poste, de l’AP-HP, de l’éducation nationale, de la Jeunesse communiste… y ont participé.

Matthieu Bolle-Reddat (MBR), secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Versailles, avait bien voulu introduire la réflexion avec un objectif : montrer la gravité de la « réforme ferroviaire », pour la SNCF mais aussi pour le pays, faire l’état des lieux des conditions de mobilisation et de convergences pour la mettre en échec.

 

L’idéologie dominante, le ministre, les directions de la SNCF travaillent à banaliser, à minimiser l’enjeu de la « réforme ferroviaire ».

Le calendrier a été étudié. Le commencement de l’examen du projet de loi a été repoussé au 16 juin avec une adoption par le Parlement au cœur de l’été… Son contenu est présenté comme simplement technique.

Matthieu Bolle-Reddat a expliqué au contraire comment la RF s’inscrivait entièrement dans le processus de mise en concurrence et de privatisation en cours. Elle en constitue une étape cruciale en levant les derniers obstacles à son achèvement.

Elle porte l’éclatement de l’entreprise avec la constitution de « SNCF réseau » et de « SNCF mobilité ».

« SNCF réseau » regrouperait RFF et les activités d’infrastructure. Foyer de pertes financières, porteuse de l’essentiel du fardeau de la dette, « SNCF Réseau » serait destinée à rester publique. La séparation complète du réseau est nécessaire pour mettre en place le jeu – bidouillé – de la « concurrence libre et non faussée dans l’exploitation. La constitution de RFF en 1996/97 (sous la « gauche plurielle ») n’a pas suffi avec le maintien de l’entretien et des infrastructures à la SNCF.

Au contraire « SNCF mobilité » est destinée à la privatisation. Les activités d’exploitation et les services commerciaux qu’elle regrouperait, s’inscriront dans la logique des appels d’offres, lancés dans un premier temps par les régions. SNCF mobilité est vouée à se transformer en un cartel de filiales privées avant d’être privatisée elle-même.

Les exemples étrangers indiquent la voie dramatique induite par la destruction du monopole public : dégradation du service rendu, menaces sur la sécurité, hausse des tarifs, dégradation rapide des conditions de travail et des acquis sociaux. La marchandisation du fret en France à partir de 2007 a servi de laboratoire, avec un effondrement du trafic et une reprise des « marchés » par les filiales privées de la SNCF (dont Geodis). Des intervenants ont souligné les similitudes avec les expériences subies à La Poste et, très précisément, à EDF.

La logique à l’œuvre de casse du service public frappe déjà tous les cheminots dans la conception de leur travail. La « réforme ferroviaire » doit permettre d’aller jusqu’au bout, spécialement au bout de la casse du statut. (Lire la suite…)