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Mais pourquoi donc la direction du PCF a-t-elle répondu à l’invitation du CRIF ?

Vivelepcf, 8 novembre 2013

On a appris dans le supplément « Communistes » de l’Huma du 16 octobre qu’une délégation du PCF, conduite par Pierre Laurent, avait répondu à l’invitation du CRIF, le Conseil « représentatif » des institutions juives de France, et rencontré sa présidence le 9 octobre.

De nombreux camarades nous ont fait part de leur incompréhension, de leur totale réprobation. Nous la partageons.

Il était déjà injustifiable que dans les années 90 et au début des années 2000, Robert Hue ait décidé de participer au « dîner du CRIF » (avec Marie-George Buffet et – juste à titre d’information – Jean-Luc Mélenchon). Devant les insultes des dirigeants du CRIF traitant de « rouges-bruns » tout militant de gauche contestant la politique d’Israël, la direction du PCF a fini par interrompre sa participation à cette opération de propagande. Seul l’ex-député de Vénissieux Gerin a continué à montrer son appui au CRIF en participant au dîner lyonnais célébrant « l’identité nationale » à la Sarkozy en 2010.

Pourquoi et comment aujourd’hui se féliciter de « renouer le fil d’un dialogue apaisé » avec le CRIF ?

Aucune « représentativité » du CRIF ne saurait justifier de rétablir des liens. Cette fédération, malgré ses prétentions, est loin de regrouper toutes les organisations, notamment les plus progressistes, qui se revendiquent « juives ». Et au nom de quoi le CRIF pourrait-il prétendre parler au nom de citoyens français qu’il veut classer, sur une base ethnique, antirépublicaine, dans une communauté. Comment la direction du PCF peut-elle envisager de « restaurer le sens positif de la laïcité » suivant les conceptions communautaristes, ethniques du CRIF ?

Le CRIF est devenu principalement le lobby des intérêts israéliens en France. Cette réalité est évidente.

Comment la direction du PCF peut-elle imaginer partager une conception du combat contre l’antisémitisme, la xénophobie et le racisme avec une organisation qui assimile à de l’antisémitisme toute critique de la politique d’Israël, notamment l’appel au boycott des produits de la colonisation ?

Le roulement à la présidence du CRIF ne change rien. Le retour de Roger Cukierman, prédécesseur et successeur de son collaborateur Richard Prasquier, ne change en rien la ligne de leur organisation. Cukierman s’est surpassé dans les propos haineux contre les défenseurs des droits des Palestiniens.

L’engagement des communistes pour le droit du peuple palestinien à disposer de lui-même, à disposer d’un Etat avec Jérusalem comme capitale, avec le retour des réfugiés qui le souhaitent, pour les droits civiques plus que jamais niés des Arabes israéliens, contre la politique impérialiste, militariste, de l’Etat d’Israël, ne peut s’accommoder d’une entente cordiale avec ceux qui répandent des positions strictement adverses dans l’opinion publique française.

Le CRIF peut se prévaloir maintenant de la reconnaissance du PCF. C’est très avantageux pour lui, très mauvais pour le PCF. Surtout c’est grave.

Salah Hamouri libéré - au grand dam du CRIF!

La Jeunesse communiste a consacré une énergie considérable à contribuer à la libération de Salah Hamouri, ce franco-palestinien injustement incarcéré dans les geôles israéliennes. Le CRIF l’a dénigré de façon aussi constante qu’infâme, comme « militant d’une organisation terroriste ».

Entre l’amitié avec le CRIF et l’anti-impérialisme, il faut choisir. Aucun accommodement – pour quel intérêt ? – n’est acceptable !

Demandons à la direction de notre parti, pour la poursuite de nos luttes et la crédibilité de notre engagement, une autocritique et une condamnation ferme, sans équivoque, des positions du CRIF !   

En 2010 nous écrivions (en lien): Dîner du crif il y a des invitations que les communistes peuvent s’honorer de ne pas recevoir

Ce que signifie l’alignement du PCF sur le PS à Paris et comment y faire face

PCF Paris 15, 25 octobre 2013

Sans surprise, la direction du PCF 75 a fait ratifier son choix pour les municipales à Paris lors de sa consultation interne des 17,18 et 19 octobre.

La signification de cette décision dépasse largement l’importance modeste de la fédération de Paris dans le PCF. Elle illustre au grand jour l’impasse de la stratégie poursuivie par la direction nationale, son éloignement du mouvement des luttes, de la construction de la riposte à la politique au service du capital. Elle laisse voir la menace portée sur l’avenir même du Parti.

57% des votes des adhérents collectés par les directions de section sont allés vers la présence dès le 1er tour sur les listes du PS derrière Anne Hidalgo. 43% sont allés vers des listes autonomes au 1er tour, avec le Front de gauche, suivant Mélenchon. (Lire la suite…)

Stratégie du PCF Paris pour les municipales : Un « bulletin de vote » irrecevable pour une « consultation » biaisée. Nous appelons au boycott du vote.

Communiqué  de presse du secrétariat de la section du PCF Paris 15ème, 10 octobre 2013

Le Conseil départemental du PCF 75 s’est réuni le 8 octobre avec comme ordre du jour, une nouvelle fois, les élections municipales.

Les représentants de la section du 15ème arrondissement ont rappelé leur désapprobation de l’ensemble du processus engagé depuis des mois. Les candidats « têtes de file » ont été désignés avant communication d’un projet de programme. Aucun bilan de la mandature sortante n’a été soumis à la discussion des communistes. Le débat a été enfermé dans un choix, biaisé, entre deux combinaisons politiciennes.

L’adoption du « bulletin de vote » pour la consultation des adhérents s’étalant sur les 17, 18 et 19 octobre parachève ce dispositif laborieux, paralysant pour l’activité des communistes dans les luttes. Il est irrecevable.

La direction départementale a refusé de soumettre au vote des communistes la proposition, portée par notre section depuis le départ, de constituer à Paris des listes de rassemblement initiées par le PCF, en rupture avec la cogestion du social-libéralisme de la municipalité Delanoë-Hidalgo.

Le prétexte invoqué est que cette hypothèse n’a pas été discutée dans les sections – évidemment puisque que les directions ont refusé de la mettre en débat. Elles craignent visiblement toujours de le faire. Il est inconcevable que des directions du PCF excluent d’emblée de présenter des candidats portant les couleurs de leur parti.

La direction départementale a également refusé de prévoir une case « abstention » sur le bulletin, au prétexte que ce vote ne réglerait pas le problème de la stratégie électorale.

Le texte du « bulletin de vote » correspond à une démocratie téléguidée.

Depuis des mois, les hauts dirigeants du Parti, dont Pierre Laurent, pèsent de tout leur poids pour l’intégration dès le 1er tour sur les listes du PS à Paris. L’énoncé du « choix n°1 » du bulletin en rajoute en soulignant explicitement qu’il s’agit du choix de la direction parisienne. Il promet en outre un nombre, en nette augmentation, des sièges d’élus octroyés par le PS. Comme si l’élection avait déjà eu lieu !

Cette pratique politicienne – la répartition des places avant les objectifs politiques – traduit une réalité opposée aux conceptions communistes. Elle se situe malheureusement dans la continuité et la cohérence de l’alignement du PCF 75 et des élus sortants sur les orientations de Delanoë-Hidalgo.

Le « choix n°2 », l’alliance avec le PG au 1er tour dans des listes autonomes, est quasiment virtuel. Il vise à canaliser le mécontentement bien réel de nombreux communistes face au PS gouvernemental comme local. Les dirigeants parisiens qui soutiennent cette option – tactiquement ? – sont tout aussi liés au bilan de l’équipe sortante Delanoë-Hidalgo. Ce choix est virtuel car Mélenchon et ses disciples parisiens multiplient les provocations et posent délibérément des conditions inacceptables, trop heureux de pouvoir plumer la volaille communiste et faire oublier leur ralliement « sans conditions » sur Hollande aux présidentielles. Mélenchon poursuit son opération de recomposition politicienne en tendant la main à des dirigeants opportunistes d’EELV.

Le choix des directions parisienne et nationale du PCF pour Paris est lourd de conséquences nationalement. Paris n’est pas n’importe quelle ville. Outre la capitale, c’est une ville où la gestion municipale du PS est incontestablement « social-libérale ».

Le bulletin de vote dans son ensemble confirme l’impasse pour notre Parti comme pour les travailleurs de la stratégie du Front de gauche voulue par la direction du PCF.

Nous appelons nos camarades parisiens à boycotter le vote des 17, 18 et 19 octobre. Bien sûr, nous transmettrons les bulletins arrivés à la section.

Dans les mois qui viennent, comme dans les mois passés, notre priorité est d’aider au développement des luttes dans le 15ème, à Paris, comme de la résistance à la politique poursuivie par le gouvernement.

Nos luttes ne seront pas suspendues pour cause d’élection !

ETAPES PRECEDENTES:

9 septembre 2013: Municipales PCF Paris 15. D’abord le bilan, puis le programme, puis la stratégie, à la fin seulement les candidatures et les places ! Et non l’inverse !

19 août 2013: Municipales 2014 à Paris, le choix du PCF départemental : toujours l’indécision !

18 juin 2013: Municipales 2014 à Paris : le flou jusqu’à l’automne…

17 avril 2013: Municipales 2014 à Paris: entre le dilemme des élus PCF sortants et l’opération PG… Quelle voie communiste

CN du PCF du 6 octobre 2013 (élections municipales) – Intervention d’Emmanuel Dang Tran (75)

Conseil national du 6 octobre 2013 sur la préparation des élections municipales

Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris

Beaucoup constatent maintenant la « crise du Front de gauche ». J’y vois la suite logique de cette stratégie voulue par la direction du Parti.

Certains craignent que le Front de gauche finisse par être une opération « perdant-perdant » pour chacun de ses partenaires.

Mélenchon perdant ? Je n’en suis pas sûr. Déjà, grâce à la direction du PCF, il a gagné une stature nationale impensable pour un sénateur PS honoraire. Il peut maintenant jouer un plus grand rôle dans la recomposition de la gauche socialiste, dans la perspective aussi fictive que lamentable d’un nouveau gouvernement sous hollande.

Mélenchon tend la main à l’anticommuniste Mamère après l’avoir tendue à l’anticommuniste Cohn-Bendit. Il rentre, d’une façon cynique et très dangereuse, dans une surenchère avec le FN. De cela aussi, nous devons nous préoccuper.

Dans l’interview qu’il donne au Parisien de ce matin, sa satisfaction éclate à l’idée de continuer à plumer la volaille communiste à l’occasion des municipales.

Le PCF perdant ? C’était donné depuis le début ! (Lire la suite…)