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« Consultation » des communistes du 18 juin : une nouvelle étape franchie dans le mépris des communistes !
« Consultation » des communistes du 18 juin : une nouvelle étape franchie dans le mépris des communistes !
Notre section a dénoncé la mascarade de « consultation » des communistes, en 24 heures sur un texte de 50 lignes, au lendemain des législatives dans un communiqué (en lien).
Comme des camarades de nombreuses fédérations et sections du pays, nous avons refusé de nous plier à cette parodie qui n’avait pour objet que de faire avaler la poursuite de la stratégie du Front de gauche malgré la perte des deux tiers des députés communistes et le nouveau recul du vote communiste aux législatives.
Nous venons de recevoir le bulletin interne de la direction fédérale de l’Aisne, « Communistes 02 ». Une fois de plus, il n’est fait aucun état de l’analyse, transmise par PV, de la plus grande section du département. Nous ne sommes pas vraiment étonnés non plus que les résultats du « vote » ne soient pas détaillés section par section.
Des camarades de plusieurs sections nous ont alertés : de nombreux votes ont été obtenus automatiquement, par téléphone, sans lecture du texte, sur la seule base du refus de la participation au gouvernement, question que la direction nationale avait soigneusement évitée pendant la campagne électorale. Au plan national, ce n’est rien d’autre que de la manipulation. (Lire la suite…)
CN du 18 juin 2012 – Intervention d’Emmanuel DANG TRAN (75)
Conseil national du PCF du 18 juin 2012
Intervention d’Emmanuel DANG TRAN, fédération de Paris
Le texte de résolution que nous présente Pierre Laurent est irrecevable. Il n’a rien à voir avec un « bulletin de vote ».
Voilà un texte de 53 lignes communiqué aux membres du CN à 10h30 pour être ratifié avant 13h00, puis expédié aux sections dans l’après-midi pour que les communistes se prononcent en 24 heures chrono. Cette précipitation est injustifiable et inacceptable.
Il n’y a pas que ça. La méthode ne permet pas aux communistes de se prononcer sur les questions en jeu. Elle les manipule.
Dans un courrier aux secrétaires fédéraux, la direction promettait une « question simple et claire sur la participation au gouvernement ». La résolution ne pose même pas de question explicite. A quoi doit-on répondre « oui » ou « non » ?
Le texte touffu, embrouillé, de Pierre Laurent mélange tous les sujets, et notamment la participation au gouvernement et la poursuite de la stratégie du Front de gauche qui vient de réduire à 7 le nombre de députés membres du PCF (+ 2 ex, « refondateurs » et 1 PG).
L’intention est claire : faire plébisciter par la confusion la ligne de la direction du Parti en esquivant tout débat de fond.
Le texte proposé égrène des lieux communs pour rassurer les camarades: « mener des campagnes appropriées », « faire appel à l’intervention populaire ».
La question des conditions de la participation au gouvernement aurait dû être posée depuis des mois comme plusieurs d’entre nous l’avons demandé. Maintenant, avec l’effondrement parlementaire du Parti, elle est caduque. Elle est devenue politiquement indéfendable dans le Parti comme en dehors. Pierre Laurent découvre aujourd’hui que les « conditions ne sont pas rassemblées », « en dépit de nos appels répétés à Jean-Marc Ayrault » (nos supplications ?).
Le soi-disant « bulletin de vote » est ainsi piégé. Si on vote « non », on passe pour partisan d’une participation au gouvernement, hypothèse à laquelle s’oppose un très grand nombre de communistes et que plus aucun dirigeant n’osera défendre maintenant. Si on vote « oui », on souscrit à la « l’amplification du Front de gauche », de ses orientations et de sa structuration doublant celle du Parti.
Le fil est gros. Quelle défiance vis-à-vis des communistes !
Ne pas avoir été clair sur la participation a coûté cher au Parti. Avant des présidentielles, le socialiste Mélenchon a pu faire illusion en adoptant une posture critique vis-à-vis du PS manifestée par des déclarations grandiloquentes et une surenchère systématique. En fait, ses propositions et le programme « partagé » étaient profondément compatibles avec celui du PS. Mais le soir du 1er tour, il est apparu pour ce qu’il est et a été le Front de gauche : des rabatteurs, « sans conditions » pour Hollande et le PS.
Entre les présidentielles et les législatives, les dirigeants du Parti n’ont cessé dans les media de saluer les premières mesures du gouvernement Ayrault.
Comment s’étonner ensuite, que même dans des bastions hérités du vote communiste, le PS supplante les candidats du Front de gauche sur fond d’abstention massive et d’inquiétante confirmation de la poussée de l’extrême-droite ?
Ce que le CN aurait dû faire, devrait encore faire, c’est de caractériser la politique que Hollande et le PS ont annoncée, celle qu’ils s’apprêtent à mener. Non, elle ne va pas insuffisamment dans le bon sens, elle ne mérite pas d’être « infléchie ». Elle va dans le mauvais sens et nous devons préparer la riposte à ses mesures. L’austérité « juste » prépare la super-austérité. La « renégociation » du traité budgétaire prépare une aggravation de la tutelle de l’UE du capital. Hollande a déjà marché sur les pas de Sarkozy en imaginant une guerre en Syrie.
Tant que cette clarté ne sera pas faite, les quelques inflexions gauchistes du Front de gauche, telles je les entends proposer, ne seront ni comprises, ni constructives. Se placer dans la majorité présidentielle, par-delà la nécessité passée de dégager Sarkozy, c’est servir de caution à une politique contraire à l’intérêt des travailleurs et du pays.
Le soufflé électoral du Front de gauche s’est déjà affaissé. Il ne peut plus faire illusion comme débouché politique au mouvement populaire. Au contraire, il entrave le développement des positions de rupture que le PCF devrait défendre à partir des luttes. Le Front de gauche a placé le PCF sous la tutelle d’une personnalité socialiste qui fait ce qu’elle veut. Comme d’autres l’ont dit, il a monté de toutes pièces, à partir de l’influence communiste, y compris financièrement, de nouvelles formations politiques, PG, GU qui ne pensent qu’à tailler des croupières au PCF et à combattre son identité.
STOP !
Engageons dès maintenant les campagnes nationales de lutte rassembleuses contre la continuité de l’austérité. Dans deux semaines, le peuple subira une nouvelle augmentation du gaz. Sur les retraites, le PS a déjà relégué ses promesses. Ne l’admettons pas ! Pour la Poste, exigeons l’abrogation de la loi de 2009 contre laquelle l’ensemble de la « gauche » a prétendu s’opposer ! Contre l’UE du capital, combattons réellement les nouveaux textes, en dénonçant le texte fondamental, le Traité de Maastricht!
Un dernier mot. Continuer à monter en épingle la coalition Syriza en Grèce est encore moins acceptable depuis que son leader Tsipras s’affiche comme défenseur d’un « plan B pour sauver l’euro » et ne demande même plus l’annulation de mémorandum européen mais sa « renégociation ».
« Consultation » des communistes du 18 juin : refus d’une parodie de vote à la section de Saint-Quentin
Section PCF – Saint-Quentin
PROCES VERBAL DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU 18 JUIN 2012
29 présents- 8 excusés
En introduction, Corinne BECOURT, membre du Conseil National nous a fait le compte rendu du CN réuni le matin même et nous transmet le texte soumis au vote.
Un débat s’engage d’où il en ressort une certaine amertume des camarades. Ils déplorent la situation grave dans la quelle se trouve notre parti. Avec seulement 7 députés communistes et sans doute la fin du groupe communiste à l’Assemblée Nationale, cela confirme l’échec de la stratégie du Front de gauche. Ils dénoncent les stratégies politiques mortifères initiées en 2000 par Robert Hue et sa mutation, suivies par M.G Buffet dans la même lignée et confirmées par Pierre Laurent. Il est temps que tous les communistes ouvrent les yeux et reprennent en main leur Parti.
L’objectif de cette AG et de la consultation des communistes initiée par le CN du 11 mai 2012 avait initialement pour objet la question de la participation au gouvernement par le biais d’une question simple et claire.
Nous constatons que ce n’est plus le cas, le bulletin de vote devient un texte d’orientation du Parti sur des questions importantes qui ne peuvent être tranchées que par un congrès. De plus, un grand nombre de camarades ne pourront se prononcer avec le texte reçu à 15h ce 18 juin et devant être voté en 24H. Il est rappelé que tous les adhérents n’ont pas internet et que les animateurs de la section, en activité professionnelle, ne pourront pas faire la tournée des adhérents en 1 journée.
Concernant la partie du texte : « Nous estimons que les conditions de notre participation au gouvernement Ayrault ne sont pas réunies. Ce qui ne préjuge pas de l’avenir, nous restons disponibles au cas où elles se créeraient. »Les communistes de Saint-Quentin à l’unanimité affirment leur opposition à toute participation à un gouvernement social démocrate.
Concernant la partie du texte sur le Front de Gauche : « Les résultats des campagnes électorales du Front de gauche, la mise en mouvement populaire et citoyenne qui les a portées, nous invitent à poursuivre et à amplifier la démarche engagée avec le Front de gauche. » et « à travailler à associer dans la durée toutes celles et ceux qui, non membres d’un des partis du Front de gauche, souhaitent en être des acteurs à part entière. » Les communistes de Saint-Quentin refusent que cette question soit réglée sans une réflexion approfondie et un débat avec l’ensemble des communistes.
Ils réaffirment :
- Que compte tenu de l’échec du Front de Gauche, en France et particulièrement dans l’Aisne et dans notre circonscription ou le candidat FDG fait moins que les candidats PCF en 2007, la question de la stratégie de notre parti doit être complètement revue et que la nécessité du Congrès s’impose.
- Que la phrase : « travailler à associer dans la durée toutes celles et ceux qui, non membres d’un des partis du Front de gauche, souhaitent en être des acteurs à part entière » induit d’une façon ambiguë la possibilité d’adhérer directement au Front de Gauche, comme nouvelle structure, ce que les communistes avaient rejeté fortement à la Conférence nationale
Le « bulletin » de vote est piégé:
O Si nous votons OUI, nous validons le « succès du fdg »
O Si nous votons NON, notre vote pourrait être assimilé à un accord pour une participation au gouvernement.
Nous refusons donc de cautionner cette parodie de consultation.
POUR LE TEXTE : 1 VOIX
REFUS DE VOTE : 27 VOIX
ABSTENTION : 1 VOIX
NB : Les camarades n’ayant pas pu participer à cette AG, peuvent encore voter jusque demain 19h.
« Consultation » des communistes du 18 juin: « non au Front de gauche qui pulvérise nos forces vives ». Section de Jarny (54)
ASSEMBLEE GENERALE DU 18 juin 2012 à 18 h
avec CONSULTATION DES COMMUNISTES
31 camarades de la section du Parti Communiste du Jarnisy en Meurthe et Moselle se sont réunis en assemblée extraordinaire pour répondre aux questions posées par le Conseil national de notre parti.
Après un large débat sur les orientations du conseil national et du rapport de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF qui suivent immédiatement les élections législatives, il en ressort que la stratégie Front de Gauche, ce cheval de Troie, pulvérise de l’intérieur nos forces vives. Il ne satisfait que les ambitions personnelles malgré les échecs successifs à chaque élection (pertes de représentation aux régionales, cantonales, sénatoriales, législatives). La Direction nationale porte aujourd’hui l’entière responsabilité de ces échecs.
Cette volonté de rassemblement sans ivresse et sans excès, cette volonté de polir nos fondamentaux, est incompatible avec la lutte de classe et étouffe les ambitions de tout un peuple. Une analyse critique des choix et orientations de ces 15 dernières années qui nous ont amenés aux résultats catastrophiques de ces législatives, nous ont éloignés des victimes de la crise et de ces millions de salariés dans la désespérance.
Notre Parti a pour vocation, pour essence, la volonté de diriger à tous les niveaux de l’état, mais aujourd’hui les conditions ne sont pas réunies pour y participer et construire une gauche forte et puissante pour être utile à notre peuple.
La section PCF du Jarnisy considère par conséquent que cette consultation est une mascarade, que les conditions extrêmement contraignantes ne permettent pas de donner à tous les communistes, le recul nécessaire à la réflexion.
Cette consultation précipitée représente un déni de démocratie dans notre Parti. Par leur vote les 31 camarades présents rejettent à l’unanimité ce texte.
Il devient urgent de reconstruire le PCF.
Cela impose un congrès constructif à l’issue du débat lancé dans les semaines et les mois à venir. De là, émergera le projet communiste qui sera porté par ses militants
Pour rassembler le monde du travail et le mouvement social qui émerge dans les entreprises, les services publics, il lui faut un soutien sans faille et sans compromission de classe. Cela nécessite des communistes organisés et rassemblés sur un projet et une identité commune. Nous avons donc, en tant que communistes, un travail politique à mener. Nous devons être prêts à initier des luttes et à nous inscrire dans les mouvements sociaux qui ne manqueront pas à se développer dans l’avenir, et plus que jamais à diffuser les idées communistes dans le monde du travail.
Reste pour les communistes français une question d’actualité : comment poursuivre le combat révolutionnaire ?
Jean Baus
Secrétaire de section