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Syrie : Obama savait, longtemps avant août, que des groupes « rebelles » disposaient de l’arme chimique.
Vivelepcf, 10 décembre 2013
Un journaliste américain, et pas des moindres, établit dans un article qui commence à faire parler qu’Obama savait qu’un groupe rebelle islamiste, « Al-Nousra », maîtrisait la fabrication et l’utilisation d’armes chimiques au gaz sarin. Seymour Hersh, lauréat du prix « Pulitzer » a déjà été à l’origine des révélations sur les exactions américaines à Mi Lay au Vietnam en 1969 ou sur les tortures infligées aux prisonniers iraquiens à Abu Grahib en 2004.
En recoupant les déclarations et les informations officielles, des rapports et des interviews d’éléments des services de renseignements, Seymour Hersh arrive à sa conclusion implacable : Obama et son secrétaire d’Etat Kerry ont menti.
On s’en doutait – la fable des armements de destruction massive de l’Irak est encore récente – mais l’intervention impérialiste avortée en Syrie permet de mieux décortiquer et dénoncer l’appareil de propagande de l’impérialisme américain et de ses alliés.
Fin août, le monde a frôlé une extension internationale de la guerre en Syrie. (Lire la suite…)
Intervention en Centrafrique : l’impérialisme français répare les dégâts qu’il a commis pour en préparer d’autres !
Vivelepcf, 28 novembre 2013
Hollande l’Africain marche sur les pas de celui qu’il a honoré le jour de son investiture, Ferry-Tonkin, à la différence que ce dernier était un précurseur de la colonisation et que l’actuel président français n’en est qu’un héritier.
L’Etat français s’est résolu à engager une nouvelle guerre en Afrique après le Mali, la Libye, la Côte-d’Ivoire. Il envoie maintenant, pour commencer, un millier de soldats supplémentaires, pour une durée présumée de six mois, afin de rétablir l’ordre en Centrafrique.
Il est impossible de dénoncer cette nouvelle guerre impérialiste française sans dénoncer l’ensemble de la politique de la France en Centrafrique depuis … plus d’un siècle et, sous des conditions nouvelles, depuis « l’indépendance » octroyée en 1960.
Depuis, les gouvernements français placent et déplacent des dictateurs.
Un peu d’uranium, les fameux diamants de Bokassa, quelques marchés captifs dans les services : l’exploitation directe du pays est de peu de rapport économique. Mais sa situation géostratégique est centrale pour le maintien des intérêts capitalistes français.
Pour l’instant, aucune autre puissance ne se pose en rival sur ce territoire. 50 ans de politique néocoloniale, pudiquement appelée « coopération », l’ont maintenu dans un état de sous-développement économique et politique qui font de la République centrafricaine un des pays les moins avancés du monde.
L’impérialisme français a cru pouvoir faire encore des économies en laissant les groupes armés de la « Seleka » prendre le pouvoir à Bangui sur le président fantoche Bozizé puis son successeur Djotodia. Quelques mois après, l’anarchie régnante, dans un contexte régional enflammé par les guerres de Libye et du Mali et leurs conséquences, risque de déséquilibrer l’ordre impérialiste dans toute la région. Voilà pourquoi la France intervient avec son armée, aux frais du contribuable, pour rétablir un ordre similaire au préexistant.
Cette guerre est encore moins compréhensible par l’opinion publique, moins avouable que celle du Mali. Fabius et Hollande prennent donc la peine de se parer d’un mandat de l’ONU et d’une mission humanitaire. Le cynisme colonial a toujours cours décidément.
Communistes, nous ne pouvons que condamner cette intervention en même temps que la politique globale de l’impérialisme français en Afrique. Il n’est pas question pour nous de préférer un autre impérialisme, européen, américain ou chinois. Il n’y a plus de camp socialiste pour aider les mouvements émancipateurs des pays du tiers-monde.
Peu à peu, dans la douleur et les drames, émergent de nouvelles conditions économiques, sociales et politiques dans certains pays d’Afrique, même de petits impérialismes régionaux et en même temps des mouvements progressistes plus organisés. Nous constatons ce processus historique.
En Centrafrique, notre solidarité, contre la misère et l’exploitation post-coloniales, contre la guerre et les exactions contre les populations, va vers des progressistes dont nous ignorons l’organisation et la représentativité.
En tout état de cause, nous appelons à peser sur la politique des autorités françaises, sur leurs contradictions, à se jouer de leur hypocrisie pour obtenir le plus de réalité possible à une véritable politique de développement et de coopération.
1914-2014. Cent ans après, Hollande, nouveau sergent recruteur de l’ « Union sacrée » derrière les intérêts du capitalisme.
EDT pour Vivelepcf, 11 novembre 2013
Qu’est-ce qu’il y a de plus atroce et révoltant dans le discours de François Hollande ouvrant le 7 novembre un an de commémoration du centenaire du début de la Grande guerre ?
Peut-être ce passage où Hollande salue « l’engagement » des 430.000 soldats coloniaux et estime leur rendre la pareille, « honorer une dette d’honneur », « en ce moment même au Mali ». La continuité fait froid dans le dos. En 1914, l’impérialisme français était allé chercher de la chair à canon dans les pays qu’il avait envahis et qu’il exploitait. En 2013, il envoie ses troupes chez eux garantir la poursuite du pillage de leurs ressources énergétiques (un moment menacé par les conséquences de sa propre guerre en Libye).
Dans sa conception de « l’Union sacrée » – même s’il prend garde à ne pas utiliser l’expression – Hollande trouve une place pour tout le monde. On ne s’étonne pas que Jean-François Copé se soit enthousiasmé pour son discours.
Dans son amalgame – utilisons ce mot -, Hollande recrute rétrospectivement et très large.
Rassembleur sans limite, il embrigade même Jaurès, affirmant : « En juillet 1914, il y avait ceux « qui, comme Jaurès, dénonçaient la funeste mécanique des alliances et les méfaits de l’impérialisme. « Mais, reconnaissons-le comme un fait, lorsque la mobilisation générale fut proclamée, il n’y plus qu’un seul pays, une seule nation, une seule armée ». Qu’aurait fait Jaurès ? Aurait-il suivi l’immense majorité des dirigeants socio-démocrates comme Guesde ou Blum dans la machine de guerre « républicaine », dans la trahison de la résolution de la conférence de la 2ème Internationale de Bâle en 1912 ? Peut-être, de par le caractère idéaliste de son pacifisme. Mais ceux qui ont commandité son assassinat le 31 juillet 1914, puis qui acquittèrent son assassin, ne le pensaient pas ainsi !
Hollande admire cette 3ème République qui « se révéla plus forte que les Empires centraux » … dans la défense de son impérialisme. Il célèbre Clémenceau qui a continué à faire fonctionner le Parlement. Cet éloge de la démocratie bourgeoise plaira sans aucun doute à Jean-Luc Mélenchon qui fait de Clémenceau pendant l’Union sacrée un modèle de sa conception parlementariste de la 6ème république (en lien: Le modèle de 6ème république? L’Union sacrée de 14-18!). (Lire la suite…)
La réconciliation franco-allemande, mythe fondateur de l’UE
Le projet européen, c’est-à-dire l’Europe supranationale du capital est tellement discrédité aux yeux des peuples que les gouvernements, notamment le gouvernement français, sont tentés d’en raviver un mythe fondateur : la réconciliation franco-allemande.
par Emile Torner, ancien déporté résistant, Buchenwald-Cologne-Langenstein, Mle 80655

