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Grève générale en Grèce : succès des manifestations du PAME

Les manifestations du premier jour de grève mardi matin (6 novembre, NDLR) organisées par le PAME à Athènes et dans une dizaine d’autres villes grecques ont été massives et animées. Une indication de l’ampleur de la manifestation à Athènes, le fait qu’elle ait rempli la totalité du centre-ville. Des milliers d’ouvriers et de salariés, de travailleurs indépendants, de commerçants, de jeunes et de femmes ont manifesté leur opposition aux mesures brutales, anti-ouvrières et anti-populaires, mises en place par le gouvernement, l’UE et la troika. Le mot de l’ordre de la manifestation : « ces mesures doivent être mises en échec, le peuple doit avoir son mot à dire, soit nous gagnons soit ce sont les monopoles qui gagneront ! »

Lorsque les forces du PAME étaient arrivés au Parlement, le flot humain de manifestants avec les drapeaux et les banderoles du PAME avait encerclé la place Syntagma. Une fois de plus, le rassemblement et le défilé du PAME étaient bien plus massif que celui des directions collaboratrices de la GSEE et de l’ADEDY.

La grève a commencé à l’aube mardi. Les travailleurs sur leurs lieux de travail et les syndiqués des organisations de classe étaient devant les usines, super-marchés, commerces, banques, dans toute la Grèce pour défendre la grève et appeler les travailleurs à participer aux manifestations.

Un moment important fut l’initiative du syndicat des travailleurs du secteur financier qui ont déployé une banderole géante couvrant la façade de la « Banque du Pirée », en réaction au rôle capital joué par ce groupe bancaire, parmi d’autres, dans l’offensive anti-ouvrière contre les employés du secteur bancaire.

Un peu plus tard, les contingents commencèrent à arriver au lieu de rassemblement central avec les banderoles de dizaines de syndicats ouvriers, des comités populaires, des comités de chômeurs, d’étudiants, d’enseignants, de travailleurs de la santé et de la sécurité sociale etc

Nikos Papageorgiou, président du Syndicat des travailleurs des restaurants-du tourisme-de l’hôtellerie en Attique, était le principal intervenant au rassemblement du PAME et il a souligné : « Si nous ne nous organisons pas et ne luttons pas pour une rupture profonde au niveau économique et politique, il n’y aura pas moyen de rétablir le niveau des retraites, des droits sociaux, de la sécurité sociale à celui d’il y a 2 ou 3 ans ».

« Pour le mouvement ouvrier sur des positions de classe », a-t-il ajouté, « il n’y a pas d’autre perspective que la lutte pour un autre mode de développement, où le peuple contrôlera l’économie, sans engagements envers l’UE, à partir de la socialisation des grands monopoles. D’ici là nous allons lutter, en exprimant une véritable solidarité de classe, sur chaque lieu de travail, dans chaque quartier, afin que les mesures ne soient pas adoptées, que personne ne se sente seul contre les patrons et leurs organismes de pouvoir. Nous allons intensifier la lutte afin que les gens ne restent pas de simples spectateurs des événements, mais au contraire qu’ils puissent en être les acteurs ».

« Nous allons continuer à mener une action encore plus résolue dans et hors des lieux de travail », a-t-il souligné, appelant à une participation massive à la manifestation du PAME pour le deuxième jour de grève, mercredi à 17h à Omonia.

Une importante délégation du comité central du KKE a participé à la manifestation, menée par Aleka Papariga, secrétaire-générale du KKE, qui a pris la parole au rassemblement du PAME : « Nous lançons un appel au peuple afin qu’il manifeste, de façon systématique et organisée, une désobéissance et une défiance non seulement envers les mesures gouvernementales, mais le système en général. C’est un bon départ pour l’organisation de la riposte, qui doit avoir pour but l’abolition de monopoles, le désengagement de l’UE. Toute autre solution proposée s’inscrirait dans le cadre du système. »

Des messages de solidarité ont été envoyés aux manifestants de la part d’une dizaine d’organisations de classe et de syndicats du monde entier, dont le Bureau régional européen de la Fédération syndicale mondiale.

Une autre manifestation militante et combative se déroule mercredi après-midi, elle est suivie d’un défilé dont le point d’arrivée est le Parlement au moment où est votée une nouvelle vague de mesures anti-ouvrières brutales qui bouleversera la vie de millions de travailleurs.

Communiqué du Parti communiste de Grèce (KKE)

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Le KKE poursuivra la lutte pour le renversement de la barbarie capitaliste, avec encore plus de fermeté

Lien vers l’appel de responsables et militants du PCF à soutenir le KKE

Article de Giorgos Marinos, membre du Bureau politique du Comité central du KKE (site du KKE en français : http://fr.kke.gr/ , 29 juin 2012

Le KKE présente ses plus chaleureux remerciements aux partis communistes, aux hommes et aux femmes communistes, tout comme à un très grand nombre d’autres militants du monde entier qui ont exprimé leur sincère solidarité et leur soutien à notre parti, parce qu’ils ont apprécié les dures batailles de classe qu’il a menées sur une longue période, avant et pendant la crise capitaliste.

Notre parti continuera à se montrer digne de leur confiance et va intensifier la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière, des couches populaires, pour le renversement de la barbarie capitaliste, le socialisme. Parce que le but, l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme, le principe fondateur des partis communistes, le demande.

Les développements en Grèce, et particulièrement les deux dernières élections, ont déclenché beaucoup de discussions à propos du KKE et de « la gauche », du rôle des « gouvernements de gauche », et de la position des communistes.

Certaines forces qui utilisent encore le titre « parti communiste » malgré le fait qu’elles soient en voie de mutation social-démocrate, et d’autres forces qui parlent au nom de la « gauche », ont ouvert un front ㅡ de manière ouverte ou sournoise ㅡ contre le KKE, calomniant son activité, dissimulant ou déformant ses positions, avec des propos sans fondement sur le sectarisme, régurgitant les polémiques de l’ennemi de classe, adoptant et disséminant les positions de SYRIZA.

SYRIZA est un parti qui soutient fanatiquement l’UE et véhicule un point de vue utopique au sujet du « capitalisme à visage humain ». Il comprend des forces opportunistes de droite, des détritus de la lutte des classes, des groupes d’ultra-gauche marginaux (trotskistes et anciens maoïstes) et une part significative de personnel provenant du PASOK, le parti social-démocrate. (Lire la suite…)

Elections en Grèce : le système parvient à canaliser la détresse populaire vers la résignation à la loi du capital et à l’UE. Pour combien de temps ?

Les capitalistes grecs, l’UE, le FMI sont les grands gagnants des élections générales du 17 juin 2012. Ils auront dû s’y prendre à trois fois pour trouver la bonne formule, celle qui fasse passer l’acceptation par le peuple lui-même du règlement de leur propre crise, des sacrifices, d’une casse sociale inédits dans un pays d’Europe « de l’ouest » depuis des décennies.

En novembre 2011, l’ancien premier ministre socialiste Papandréou sentait qu’il ne pouvait plus contenir la colère populaire. Il a tenté d’organiser un référendum sur l’austérité organisée avec l’UE. Le peuple aurait ainsi payé les conséquences de son vote. Mais l’opération n’est pas allée jusqu’au bout. Il était inconcevable pour les dirigeants de l’UE, pour Mme Merkel et M. Sarkozy, de laisser un tel précédent : un peuple qui dit non à l’austérité, à l’UE et à l’euro à la fois.

La convocation d’élections anticipées est devenue incontournable en 2012. Mais le résultat de celles du 6 mai ne permettaient pas de dégager une majorité légitime pour continuer la politique européenne. La droite traditionnelle (Nouvelle démocratie, ND) est arrivée en tête mais avec un faible score, 19%, restant disqualifiée par son exercice du pouvoir jusqu’à 2009. Elle n’avait pas de partenaires pour constituer une majorité. Une coalition de gauche pro-UE ne pouvait pas non plus être constituée, à cause du discrédit du parti socialiste sortant (PASOK – 13%) et malgré la promotion organisée de la coalition « radicale » (pro-européenne) Syriza (17%).

Entre le 6 mai et le 17 juin, le peuple grec a été placé sous des pressions nationales et internationales écrasantes. Les élections grecques sont devenues un enjeu mondial. Sur sa lancée, l’idéologie dominante a mis en scène une nouvelle bipolarisation politique, dans ce contexte dramatisé.

La mise en avant de Syriza, derrière son leader Alexis Tsipras, a été constante nationalement et internationalement. Cette formation politique présente un double avantage.

Son im  age de « gauche radicale » permet de remobiliser l’électorat le plus réactionnaire, les épargnants affolés d’une éventuelle dévaluation derrière ND. Sa réalité de parti pro-UE, d’aménagement de la crise capitaliste, permet de canaliser l’opposition sur une ligne d’acceptation du joug européen capitaliste. Quelques jours avant le scrutin, Tsipras, rejoint par l’ex-ministre de l’économie (de l’austérité) de Papandréou, Mme Katseli, ne demandait plus qu’une « renégociation du mémorandum » et envisageait un « plan B » pour sauver l’euro.

Les dernières semaines ont été aussi caractérisées par un déploiement, largement toléré, de la violence fasciste des partisans du parti « de l’Aube dorée » et par une répression accrue des luttes conduites par le syndicat de classe PAME, d’inspiration communiste. Une incessante campagne anti-communiste, frontale par la violence, ou perfide par la tentative d’intégration à une majorité pro-UE, a été dirigée contre le Parti communiste grec, le KKE (8,5% en mai).

 

Au soir du 17 juin 2012, on peut dire que le système a réussi son opération. La droite, ND, progresse fortement avec 30% et arrive en tête. Elle devrait être en situation de constituer une majorité, aux contours à définir, où le PASOK toujours disqualifié (12%) ne jouerait qu’un rôle d’appoint. Deux partis divers droite et divers gauche obtiennent 7,5% et 6,5%. Syriza, en fort progrès parallèle, avec 27%, devrait prendre la tête d’une opposition constructive dans le cadre d’une recomposition durable de la vie politique et de la constitution d’une social-démocratie de substitution, une roue de secours éventuelle pour le système.

La campagne pour promouvoir le mirage d’une majorité de « gauche » de changement, sans lutte et dans l’acceptation de l’UE du capital, a créé un réflexe de vote « utile ». Le KKE en subit les conséquences en n’obtenant que 4,5% sur sa ligne rigoureuse et courageuse.

Il est probable que les capitalistes, grecs et européens, vont momentanément desserrer un peu l’étau du « mémorandum » pour conforter la nouvelle majorité  (et la nouvelle opposition), calmer le jeu en Grèce. L’essentiel pour eux est de sauver la zone euro. Ils vont pouvoir s’attaquer plus violemment aux autres pays, dont la France.

Mais la situation des travailleurs grecs, dans tous les secteurs, des jeunes ne va pas s’améliorer. La dramatisation des élections passée, la lutte des classes va reprendre sur son terrain fondamental, l’entreprise. Le KKE, le PAME ont tenu bon sur la ligne politique. Leurs organisations se sont renforcées malgré le recul électoral du 17 juin (après un progrès le 6 mai).

Leur action sera décisive demain pour les travailleurs et le peuple grecs.

Leur expérience et leur analyse seront très importantes pour les communistes français.

Solidarité avec le combat du Parti communiste grec KKE

Le Parti communiste grec (KKE) ouvre courageusement la voie. Déclaration, 1er juin 2012

Communistes français, nous tenons à saluer le combat des communistes grecs du KKE.

Nous félicitons les communistes grecs du KKE pour leur progrès aux élections du 6 mai 2012, obtenu dans les conditions les plus adverses, comme nous saluons les progrès de la Jeunesse communiste grecque aux élections étudiantes. Nous les remercions pour le point d’appui et les repères qu’ils apportent à nos propres luttes et au mouvement communiste international.

Nous observons et étudions avec grand intérêt le travail résolu et rigoureux du KKE dans les entreprises et auprès de toutes les couches exploitées, notamment au sein d’un mouvement syndical dominé par les forces réformistes.

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