Articles taggés élections municipales

Le Parti communiste grec (KKE) remporte la municipalité de Kaisariani (26000 habitants) dans la banlieue d’Athènes

Vivelepcf, d’après les pages internationales du site du Parti communiste grec KKE, 2 décembre 2014

Des élections municipales partielles avaient lieu le 30 novembre dans la ville de Kaisariani, 26.000 habitants, dans la proche banlieue est d’Athènes. En mai, la liste du « Rassemblement populaire » impulsé par le Parti communiste grec (KKE) avait été éliminée du second tour pour une seule voix. Son recours pour irrégularités multiples et flagrantes n’a pas pu être rejeté. Un nouveau second tour a donc été organisé.  

En mai, opposée à une liste de l’ancienne social-démocratie PASOK, la liste de la nouvelle social-démocratie Syriza l’avait largement emporté.

Cette fois-ci, Syriza est battue par le « Rassemblement populaire-KKE ». Le communiste Ilias Stamelos a été élu maire avec 51,52% des voix. Syriza a échoué à rassembler sur les thèmes contradictoires du changement et de l’anticommunisme. L’abstention atteint 67%.

La ville ouvrière de Kaisariani, comme le rappelle le KKE, possède une longue tradition progressiste. Elle est peuplée d’une importante composante issue des réfugiés expulsés d’Asie Mineure et notamment de Smyrne après la guerre gréco-turque en 1922. Des liens de sang unissent la ville au KKE, ceux des 200 résistants communistes exécutés par les nazis au stand de tir le 1er mai 1944.

A propos des résultats des élections municipales à Kaisariani, le Bureau de presse du Comité central  du KKE a notamment exprimé dans sa déclaration ce qui suit:

« Nous saluons les électeurs qui ont choisi la liste du « Rassemblement populaire » à Kaisariani comme nouvelle municipalité. Nous les appelons dès demain à continuer à soutenir, par leur action militante et par leur participation, les efforts de la nouvelle municipalité pour soulager les familles pauvres de la ville et pour être un point d’appui à leurs revendications et à leurs luttes.

Kaisariani rejoint Patras, Petroupoli, Haidari et Ikaria où des municipalités de «Rassemblement populaire» ont été élues en mai. Elles ont engagé aussitôt la lutte contre la ligne politique du gouvernement et le cadre institutionnel réactionnaire local suffocant, pour mettre en œuvre des mesures de secours pour les familles populaires, les travailleurs, les chômeurs,  pour mettre en échec les plans du gouvernement contre les travailleurs communaux, pour soutenir, dans la pratique, les luttes au jour le jour.

Le résultat dans Kaisariani envoie un message encourageant de lutte et de résistance contre la logique de la gestion et de la soumission à ligne politique antipopulaire relayée par les autorités municipales et régionales qu’elles appartiennent aux partis de la coalition gouvernementale ou à SYRIZA.

Les habitants de Kaisariani, avec leur expérience et leurs traditions militantes, peuvent contribuer à la lutte globale du peuple contre les politiques et les exactions du gouvernement, ainsi que contre ceux qui conduisent les gens vers de nouvelles illusions et impasses pour continuer à aller dans la même voie, celle de l’UE et du capital, celle de l’acceptation et la reconnaissance de la dette. Ils doivent contribuer à renforcer le mouvement des travailleurs, l’Alliance populaire, à renforcer le KKE, pour une vraie solution conforme à l’intérêt du peuple ».

Article en relation: 2 juin 2014 – Résultats des élections européennes en Grèce : crise politique, banalisation de Syriza, montée de l’extrême-droite et reconsolidation du Parti communiste (KKE)

Elections locales en Grèce : des résultats très inquiétants

Vivelepcf, 20 mai 2014

Il faut être sacrément myope pour se réjouir, comme Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, des résultats du premier tour des élections locales, régionales et municipales, qui avait lieu en Grèce le 18 mai 2014 avant le 2nd tour qui coïncidera avec les élections européennes.

Dans le pays « cobaye » de la super-austérité, dont le peuple a subi les plus lourds sacrifices pour sauvegarder l’euro, instrument de l’intégration dans l’UE du capital et de la désintégration des acquis sociaux et démocratiques nationaux, le système est parvenu à museler électoralement la contestation populaire. Quitte à jouer avec le feu.

Le parti ouvertement néo-nazi, « l’Aube dorée », atteint 16,1% aux municipales à Athènes, 8,1% dans l’ensemble du pays aux régionales malgré son inexistence au plan local. Cette formation, qui appelle à des ratonnades publiques, ne présentait pas de candidats en 2010. La mise en prison de 6 de ses députés n’a pas signifié, bien au contraire, la fin de la complaisance du pouvoir à son égard. L’irruption du fascisme comme roue de secours de l’UE du capital doit être l’enseignement, l’avertissement premier du scrutin de dimanche en Grèce.

Dans les conditions d’une consultation locale, les formations de notables ont à peu près réussi à maintenir leurs positions quitte à changer d’étiquette. Avec 26,3%, le parti à la tête de la coalition au pouvoir, « Nouvelle démocratie », perd 6% sur 2010, mais seulement 3% sur les législatives de juin 2012. Il parvient à atténuer le vote sanction.

Le processus de recyclage électoral de la social-démocratie continue. Le Parti socialiste, PASOK, caché derrières différentes dénominations, dont « l’Alliance pour une Grèce nouvelle », à 16,2% perd la moitié de ses voix de 2010 mais remonte de 4% sur les législatives de 2012, s’appuyant sur son réseau d’élus. Les socialistes dissidents, de la formation nouvelle « Dimar », recueillent 3,8%.

Le parti de gauche, Syriza, obtient 17,7% dans le pays et arrive en tête dans la région la plus peuplée, l’Attique. Cela n’a aucun sens de comparer ce résultat à celui de la coalition de groupes socialistes, gauchistes, et communistes repentis qu’était Syriza en 2010. Depuis, à la faveur de la débâcle du Pasok, fusible sauté, Syriza et son ambitieux dirigeant européen Alexis Tsipras se sont vus octroyé un nouveau rôle : celui de contenir et canaliser à « gauche » la protestation contre l’Union européenne et l’euro, celui de regrouper les caciques socialistes en déshérence.

Tsipras et Syriza jouent bien leur rôle de bons élèves de l’UE. Un côté « contre l’austérité », comme tout bon parti « socialiste » (du moins dans les mots), l’autre, le principal, pour la sauvegarde de l’euro en Grèce et pour la défense de l’UE. Les modèles de M. Tsipras sont les démocrates américains, Roosevelt, le plan Marshall… La droite grecque peine de plus en plus à le dépeindre comme un dangereux révolutionnaire tant Tsipras fait de concessions au système, jusqu’à aller légitimer la dictature de la Commission européenne en se portant candidat à sa présidence.

L’opération fonctionne moins bien que prévu. Syriza reste aux régionales, très en deçà, de 9,2%, de son résultat aux élections législatives. L’objectif d’être présent au second tour dans 10 des 13 régions est loin d’être atteint : dans 3 seulement.

Notons que l’abstention a atteint 38,5% et les votes blancs et nuls 7,9% aux régionales.

La contestation et la mobilisation populaires contre les capitalistes grecs et européens n’a pu trouver qu’une seule traduction électorale : le vote pour le seul Parti qui les organise réellement, le Parti communiste grec KKE. Avec 8,8% des voix, le KKE est en repli de 2,1% sur 2010 mais remonte de 4,6% sur les législatives. Le matraquage autour du vote utile pour les opportunistes de Syriza commence à moins opérer.

Le résultat du KKE est le seul point encourageant dans ces élections, parce qu’il reflète, seul, les luttes réelles des ouvriers, employés, paysans, travailleurs indépendants, étudiants et retraités, pour leurs intérêts de classe immédiats, contre le capitalisme grec, contre l’Union européenne du capital, pour une vraie alternative.

LE PRINTEMPS DES LUTTES… Il ne se décrète pas. Il se construit ! C’est une nécessité pour nous défendre !

Tract mai 2014

Une force considérable existe dans notre pays pour dire NON. La question, c’est de savoir comment.

Nous étions des millions à manifester pour défendre la retraite à 60 ans contre Sarkozy, avec le soutien de 80% de l’opinion. L’élection de Hollande, les illusions semées sur le « changement » avec lui, ont amené l’aggravation de la politique de casse sociale et économique.

Salariés, retraités, jeunes, paysans, notre force de résistance existe toujours pour gagner une rupture avec cette politique commanditée par le patronat et les capitalistes, organisée par l’Union européenne et les gouvernements nationaux.

Les dernières élections municipales ont montré l’absence d’alternative politique institutionnelle aujourd’hui. La sanction du gouvernement de « gauche » s’est exprimée par l’abstention. La droite a été gagnante par défaut. Elle a du mal à cacher son soutien à la politique du pouvoir en place. Le système a réussi à mettre l’extrême droite en avant pour mieux détourner des luttes sociales, la colère des travailleurs, et le rejet de classe, ouvrier, de l’Union européenne.

Dans cette situation, Hollande et le Medef peuvent précipiter leur politique avec Valls. Une course de vitesse est engagée contre le mouvement social. Les coups sont très durs pour nos salaires, le pouvoir d’achat, nos services publics. Valls a précisé le contenu du « pacte de responsabilité ».

Soyons simples : 50 milliards d’euros pris aux travailleurs pour les donner aux capitalistes, sous forme de « crédit d’impôt compétitivité » ou de déduction de charges et d’impôts. 10 milliards sont prélevés sur la santé et l’hôpital public pour livrer au profit privé des pans entiers de l’offre de soins, pour vider les poches des patients qui pourront encore payer. 11 milliards sont enlevés aux collectivités locales, juste après les municipales : Le gouvernement veut accélérer le démantèlement de la démocratie locale, constituer de « grandes régions européennes », soumises aux intérêts financiers. Le reste est pris sur les dépenses publiques et sociales de l’Etat, sur les allocations familiales, sur les retraités.

Avec la « réforme ferroviaire », cachée aux Français, le pouvoir programme la déstructuration d’un service public essentiel (voir ci-contre). Le vote au Parlement doit avoir lieu… en août ! La Poste, l’école, EDF : tous les services publics sont dans le collimateur.

(Lire la suite…)

Conseil national du PCF du 11 avril 2014 (municipales/européennes). Dominique NEGRI.

CN du PCF du 11 avril 2014: Résumé de l’intervention de Dominique Negri, fédération de l’Isère

1-      Municipales. La « ceinture rouge » de Grenoble a tenu bon malgré les attaques sournoises du PS, l’anticommunisme virulent. A Saint-Martin-d’Hères, la section du PCF, renforcée par la JC, a montré sa capacité à rassembler sur une ligne de classe (et sans logo Front de gauche…).  David Queiros est élu 5ème maire communiste. Il succède à René Proby.

Dans le pays, ne minimisons le recul du Parti en influence et en élus. L’effacement dans le Front de gauche et ou dans la « gauche » produit son œuvre.

2-      Une nouvelle fois, à ce CN, rien sur les luttes !

Gagner le retrait du pacte de responsabilité, aggravé par Valls, celui de la réforme ferroviaire : Là se situe pourtant la perspective de rupture politique! Pour la manif du 12 avril, il est aberrant que le Parti s’efface derrière une affiche anonyme. Démasquons aussi cet aspect du rôle du FN : détourner des luttes la colère et le rejet populaire de l’UE.

3-      Menaces sur les collectivités locales. La campagne des municipales, maintenant les annonces de Valls, soulignent la nécessité d’une ligne de rejet claire du démantèlement des collectivités locales – communes, départements – au profit des métropoles, des « grandes régions » voulues par l’Union européenne (« Europe des régions »).

Prenons garde à la constitution de SPL, sociétés « publiques » locales ! De droit privé, elles peuvent contribuer à la casse des statuts publics, des régies publiques, des services publics en général.

4-      Accord du Front de gauche pour les européennes: NON !

3 têtes de liste PG, 2 PCF ! Inacceptable ! C’est le choix de la disparition du point de vue communiste ! C’est aussi le choix d’accroître les tensions dans le Parti ! Il n’y a pas de raison non plus de laisser la place éligible dans la région Sud-est à Mme Vergiat, sinon de fondre le Parti dans une recomposition politique que je refuse. Vergiat est de sensibilité socialiste. Elle a été, entre autres, secrétaire du groupe PS (1991-1997 – pendant Maastricht!) à l’Assemblée nationale.

La priorité de la campagne devrait être de combattre la résignation à l’UE du capital, à ses institutions, à ses traités et directives.