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Corse/SNCM : Résistance sociale aux appétits privés et aux low cost – Michel Stefani (PCF 2B)

Communiqué de Michel Stefani, secrétaire de la fédération de Haute-Corse du PCF

« Lorsqu’un gouvernement fait preuve de désinvolture dans un contexte social difficile où sa politique ne cesse d’enfoncer le pays dans les difficultés c’est grave, lorsqu’il ment à des milliers de travailleurs auxquels, de par son attitude, il ouvre la porte du chômage, il montre un cynisme abjecte. C’est le cas avec la SNCM « .

Le non-respect des engagements pris le 10 janvier traduit ainsi un médiocre calcul politicien tendant à laisser passer l’épisode électoral. Au lendemain d’un Conseil de surveillance révélateur de ce comportement honteux, la dérobade de Cuvillier, repoussant de 3 jours son rendez-vous avec les organisation syndicales, confine au mépris des grévistes et des usagers.

Pire encore le gouvernement par des fuites maitrisées explique que la seule façon d’en sortir c’est la liquidation de la SNCM en s’abritant lamentablement derrière la Commission européenne et ses amendes « anti service public ».

Ce n’est pas un hasard non plus, si la veille du premier jour de grève Paul Giacobbi devant l’Assemblée Nationale défendait une position contraire aux votes de l’Assemblée de Corse mais conforme à la feuille de route masquée du gouvernement, de Transdev et de Veolia tout autant qu’aux attentes des dirigeants de Corsica Ferries.

La larme à l’œil ces messieurs s’apprêtent à liquider plusieurs milliers d’emplois en Corse et sur le continent alors que les chiffres du chômage ont dépassé ce mois encore la côte d’alerte.

En réalité, ils s’obstinent, en bon libéraux qu’ils sont, à faire un pont d’or à la concurrence déloyale au dumping social et fiscal. Si la SNCM est en difficulté c’est pour cette raison non à cause des travailleurs. Antithèse du modèle économique low cost fondé sur la surexploitation, tous les moyens sont bons pour faire disparaître cette compagnie du paysage maritime libéral où elle fait « tache ».

L’ouverture de la desserte publique à Corsica Ferries en 2002, grassement subventionnée ensuite pour enlever des recettes à la CMN et à la SNCM, ne peut être un exemple de bonne gestion de l’argent public de la continuité territoriale et encore moins celui d’un exercice parfait de cette compétence pleinement dévolue à la CTC.

La privatisation scandaleuse de 2005, bénéfique aux seuls amis du gouvernement Villepin Sarkozy, participe de la même approche, du même raisonnement, des mêmes choix politiques qui consistent depuis des années à abandonner aux opérateurs privés des pans entiers du service public, les plus lucratifs, aux opérateurs privés.

Alors que la nouvelle DSP est censée garantir la SNCM d’une compensation financière de 600 M€, le scénario de liquidation judicaire, plus encore dans ces conditions, serait un troisième scandale public le second pour l’Etat en moins de 10 ans. Voila pourquoi le combat des marins, des sédentaires et des officiers de la SNCM, leur résistance sociale aux appétits privés et aux low cost, est d’intérêt général et qu’il faut être à leurs côtés. »

Corse : les contradictions du Front de gauche commencent à éclater.

Vivelepcf, 14 août 2013

Une élue Front de gauche participe aux journées nationalistes de Corte. Des communistes ne laissent pas passer. Lire ci-dessous la tribune de Francis Riolacci (adjoint PCF-Front de gauche à Bastia).  

 

En quelques semaines cet été, plusieurs contradictions fondamentales du Front de gauche en Corse sont apparues au grand jour.

Aux élections régionales de 2010, un accord politique, allant bien au-delà d’un arrangement électoral de 2nd tour, a été signé entre Paul Giacobbi, héritier d’une longue dynastie de notables de Haute-Corse, chef d’une liste radicale-dissidente-PS et Dominique Bucchini, tête de liste du Front de gauche. L’alliance, regroupant deux autres formations, a gagné les élections face à la droite et aux nationalistes (autre droite…).

A Bucchini, le poste de Président de l’Assemblée de Corse, très symbolique mais principalement honorifique. A Giacobbi, la présidence du Conseil exécutif et le pouvoir régional. Le Front de gauche participe avec deux membres au Conseil exécutif.

Nombre d’observateurs avaient jugé ce partenariat « contre-nature ». Giacobbi, homme du patronat local, s’était montré un sympathisant quasiment avoué de Sarkozy. Bucchini est une figure historique du mouvement communiste en Corse-du-Sud (sans que nous oubliions ses prises de position « rénovatrices » anti-Marchais des années 80).

Dans la lignée de ses positions, Giacobbi vient de lancer une nouvelle provocation en juillet. Il se prononce pour un droit de propriété dérogatoire en Corse, opérant une distinction entre « résidents » et « non-résidents ».  Des responsables du PCF ont réagi vivement. Ange Rovere, adjoint au maire de Bastia dénonce une proposition « attentatoire au principe d’égalité devant la Loi, voulant institutionnaliser le communautarisme ». Ils démontent le prétexte de « lutte contre la spéculation » : « Qui vend la terre ? Des Corses ! Qui spécule ? Des Corses ! » ou bien d’autres de toute l’UE et d’ailleurs à travers des prête-nom.

Etape par étape, depuis des décennies, les « radicaux-libéraux », « sociaux-libéraux », « libéraux » et les « nationalistes » travaillent à saper en Corse les acquis sociaux et démocratiques nationaux au profit des milieux patronaux, financiers, sinon mafieux. L’Europe des régions, l’Union européenne sont leurs premiers alliés dans cette besogne, en Corse comme ailleurs. Les gouvernements français accompagnent. La population résiste comme en 2003 quand elle a fait gagner le NON au référendum supprimant les départements.

« L’Europe des régions », les bourgeois « nationalistes » n’ont qu’elle à la bouche aux « journées de Corte » qui réunissent chaque année les mouvements similaires de toute l’Europe. Voilà que cette année, la conseillère exécutive Front-de-gauche (non PCF), également adjointe au maire d’Ajaccio, Mme Maria Guidicelli choisit d’apporter sa caution à ce mouvement en participant à ces journées. Cette décision personnelle, mais prise par l’intéressée au nom du Front de gauche, suscite la profonde colère de nombreux communistes. Mme Giudicelli est-elle naïve ou cynique quand elle prétend « présenter et défendre une approche résolument sociale qui place l’humain au cœur » à des personnalités « nationalistes » comme Jean-Guy Talamoni ?

Francis Rioalacci, adjoint PCF au maire de Bastia, syndicaliste CGT, a vivement réagi. Il n’accepte pas une attitude qui « fait fi des différences fondamentales entre les indépendantistes et les communistes ».

Et quelle rupture avec le libéralisme imaginer en intelligence avec les ultra-libéraux nationalistes et européens ?

Nous reproduisons ci-dessous, de notre propre initiative (passages soulignés par la rédaction), le message de Francis Riolacci. Pour nous, en Corse comme partout ailleurs, des clivages fondamentaux entre l’engagement communiste et la ligne portée par le choix stratégique du Front de gauche ne manqueront pas d’apparaître.

 

MESSAGE DE FRANCIS RIOLACCI (Lire la suite…)