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Plus de 700 communistes pour la sortie immédiate du PCF du processus des primaires. La nocivité de cette stratégie politicienne pour les luttes se révèle face au projet Valls-El-Khomri

Communiqué de presse, 22 mars 2016

Depuis le siège du PCF au Colonel Fabien, hier, Cécile Duflot a plaidé pour « avancer dans la direction » des « primaires à gauche ». Elle était l’invitée à une séance des « lundis de la gauche ». Ce club de discussion pour personnalités de « gauche », dans la logique des « primaires », a été institué unilatéralement par Pierre Laurent, sans aval du Conseil national du PCF.

Hier soir, à nouveau, de même qu’un autre invité, l’ex-secrétaire d’Etat de Jospin, aujourd’hui « frondeur du PS », Christian Paul, Pierre Laurent a dit son engagement en faveur des primaires. Nous rappelons que ni le Conseil national du PCF, ni les adhérents du PCF n’ont validé, en aucune façon, ce choix politicien lourd de conséquences.

Si le fond n’était pas grave, le spectacle serait presque cocasse de l’alternance entre Cécile Duflot et Emmanuelle Cosse. Elles se retrouvent tour à tour secrétaires nationales d’EELV, tour à tour ministres du logement dans le gouvernement antisocial de Hollande, tour à tour avocates des primaires. Et tour à tour partenaires privilégiées de Pierre Laurent !

Pour les élections départementales et les régionales de 2015, la direction du PCF a essayé de forcer des alliances contre-nature, couronnées de plus ou moins de succès, avec EELV, organisation politicienne, dénuée de base sociale, mais propagandiste viscérale de l’intégration dans l’UE du capital. Jusqu’au début de l’année 2016, y compris après le lancement de l’opération « primaires » notamment par Cohn-Bendit, Emmanuelle Cosse était l’interlocutrice. Avec Pierre Laurent, ils se sont notamment retrouvés côte-à-côte dans la campagne pour le 2ème tour des régionales en Ile-de-France derrière le PS Claude Bartolone. Depuis l’entrée au gouvernement de Cosse, Duflot, qui a un peu fait oublier (sans hésiter à le dénigrer) son passage au gouvernement reprend la place de Cosse. Question présidentielle, l’une et l’autre s’étaient retrouvées alternativement derrière Eva Joly (qui avait elle-même lorgné vers Bayrou), Nicolas Hulot ou sur l’hypothèse Cohn-Bendit.

Nous ne pouvons pas concevoir que le Parti communiste français soit intégré dans un tel jeu politicien. Le processus des primaires, aggravant l’institutionnalisation de la stratégie de la direction du PCF, détourne, étouffe la perspective de rupture que portent les luttes et que notre Parti devrait au contraire encourager. Le rassemblement politique que nous devons viser, ce n’est pas celui des politiciens qui choisissent de se positionner, un temps, « plus à gauche », mais celui des travailleurs, des jeunes qui luttent en ce moment contre la loi Khomri.

C’est l’aspect le plus grave de l’adhésion de Pierre Laurent aux primaires. Au Conseil national du PCF des 5 et 6 mars, nous avons dû voter contre le projet de résolution sur la loi El-Khomri parce qu’il aboutit à cette phrase : « Le PCF s’engage ainsi pour construire toutes les convergences qui permettront de bâtir une majorité politique nouvelle à gauche dès les échéances législatives et présidentielles de 2017 pour sortir le pays des impasses dans lesquelles la politique du gouvernement actuel l’enfonce ».

Non ! Les convergences que, communistes, nous devons développer dans la période, ce sont celles entre les salariés du privé qui s’opposent à la casse du code du travail, les cheminots qui s’opposent à la liquidation des acquis du statut SNCF, les fonctionnaires qui s’opposent au dépeçage du statut général de la fonction publique et les jeunes exposés à la remise en cause d’ensemble du statut du travail en France. Nous devons notamment tout faire pour déborder les organisations syndicales de collaboration et les organisations socio-démocrates (roses ou vertes) qui s’efforcent de canaliser le mouvement.

S’il a beau jeu de condamner les primaires, Mélenchon, déjà coupable des illusions semées en 2012, rentre dans la même perspective que leurs partisans. Et lui sur son seul nom « jlm2017 » !  Ni primaires, ni Mélenchon, rassemblement dans les luttes !

Une réunion du Conseil national du PCF est convoquée le 15 avril. Nous demandons qu’elle décide soit de la sortie du PCF du processus des primaires que les communistes n’ont jamais validé, soit d’une consultation immédiate des adhérents sur cette question. « Jeu de dupes », « de poker menteur », il est probable que le processus des primaires n’aboutisse pas, mais, dans un cas comme dans l’autre, et dans l’immédiat, nous demandons de sortir le PCF de toute cette démarche nocive. Nous avons lancé une pétition : « Nous demandons la sortie, sans plus attendre, du PCF du processus des « primaires » pour 2017. Cette démarche politicienne ne doit pas phagocyter le congrès du PCF. »

Passée de la main à la main, envoyée par mail, proposée à quelques réunions, elle a recueilli plus de 700 signatures de camarades de toute la France. Nous savons que la contestation monte dans le Parti, venant de camarades n’ayant d’ailleurs pas forcément les mêmes vues que nous sur d’autres questions. Nous demandons à la direction du PCF de faire connaître notre texte, à l’Humanité de le publier.

Il serait bien contradictoire, pour les hauts dirigeants du PCF, de vanter d’un côté une forme caricaturale de démocratie bourgeoise aussi fumeuses que les primaires à l’américaine, mais, de l’autre,  de refuser l’expression démocratique des communistes au sein de leur propre organisation.

Pour les initiateurs de la pétition,

Corinne Bécourt (secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin), Emmanuel Dang Tran (secrétaire de la section du PCF de Paris 15, membre du CN du PCF), Dominique Negri (secrétaire de la section du PCF de Saint-Martin-d’Hères, membre du CN du PCF)

Contact presse : Jérôme Rubes

Suivez les liens :

PETITION: Sortie, sans plus attendre, du PCF du processus des « primaires » pour 2017! Cette démarche politicienne ne doit pas phagocyter le congrès du PCF.

NOUS DEMANDONS:

- Que les dirigeants du PCF, autrement qu’à titre strictement personnel, suspendent toute participation au processus des primaires et le fassent savoir aux médias

- Que le Conseil national du Parti qui sera convoqué à la mi-avril décide l’organisation d’une consultation nationale des communistes – préalable à la préparation du congrès et indépendamment d’elle – sur la participation ou non à un quelconque processus de primaires pour les présidentielles de 2017.

POUR SIGNER EN LIGNE:    Cliquez sur ce lien

L’analyse et la liste des initiateurs de la pétition:   Suivre ce lien

Une messe bientôt célébrée au Colonel Fabien ? A propos d’une exposition.

Brève, vivelepcf, 26 avril 2014

Célèbrera-t-on bientôt la messe au Colonel Fabien ? Certains militants catholiques en rêvaient. Ils ne sont pas loin d’arriver à leur fin. Ils se félicitent en tout cas d’avoir obtenu la tenue, dans le hall du siège du PCF, de leur exposition consacrée à la « mystique » Madeleine Delbrêl, prosélyte à Ivry, décédée en 1964, en voie en béatification.   

Nous reproduisons ci-dessous l’interview de Jean-Luc Leverrier, vicaire de la paroisse Saint-Georges, à la revue « France catholique » (25 avril 2014). Il est l’un des animateurs du groupe d’activistes «  Aïn Karem », connu pour ses opérations d’évangélisation de rue.

Il se flatte d’avoir convaincu la direction du PCF. On dirait qu’il n’en revient pas. Il savoure le sacrilège…  

Depuis des décennies, les communistes ne font pas de l’athéisme un préalable à l’action commune dans le monde ouvrier, pour la justice sociale. Des croyants qui se battent pour les mêmes objectifs politiques peuvent trouver leur place dans les organisations du Parti. A eux de régler la contradiction entre leur foi et les fondements du marxisme-léninisme qui sont incompatibles avec elle.

Madeleine Delbrêl n’a jamais été communiste. Elle était missionnaire en milieu ouvrier, à Ivry. Elle a compris, avant d’autres, que la reconquête catholique passait par un opportunisme social, allant même jusqu’à dialoguer avec la municipalité communiste, prédominante dans la ville.

Les catholiques nostalgiques de leur emprise réactionnaire sur la société saluent d’aujourd’hui son action missionnaire pragmatique en banlieue « rouge » qui s’inspirait, entre autres, des directives de l’archevêque de Paris pétainiste, le cardinal Suhard.

Que la confrontation entre Mme Delbrêl et les communistes soit un sujet d’étude historique relativement intéressant, nous le comprenons. Que les portes du Colonel Fabien soient ouvertes à la célébration des missionnaires catholiques, nous ne l’acceptons pas !     

Pour reprendre, avec malice, le vocabulaire des catholiques, loin, évidemment,  de considérer le communisme comme une religion, nous ne pouvons que constater que la direction du Parti permet une véritable « profanation » de l’immeuble dont des générations de communistes se sont cotisés pour financer la construction. Avec la direction du PCF et sa volonté d’afficher ses « changements », ses reniements, les communistes boivent décidément le calice jusqu’à la lie !   

 

Madeleine Delbrêl: une missionnaire pragmatique pour ramener à la docilité chrétienne les ouvriers de la banlieue rouge

Madeleine Delbrêl, place du colonel Fabien jusqu’au 3 mai 2014

par le Père Jean-Luc Leverrier, communauté Aïn Karem, pour « France catholique », 25 avril 2014

 

« Vicaire à la paroisse Saint-Georges depuis plusieurs années, je partageais avec Jacques Miège, également de la communauté Aïn-Karem, tout à la fois le goût pour le bâtiment de la place du Colonel Fabien, ouvrage du grand architecte Oscar Niemeyer construit pour être le siège du Parti Communiste Français, et nous avions aussi le même challenge, celui de faire de ce lieu un lieu de prière ou d’apostolat, et pourquoi pas, l’ambition d’y célébrer la messe. Rêve de potache. Il n’empêche. Déjà, depuis plusieurs années, mandatés par le Père Roder, curé de la paroisse, nous faisions de l’apostolat tous les mois sur la place du Colonel Fabien, à l’extérieur du bâtiment, ce qui stimulait notre désir.

L’occasion nous était régulièrement donnée d’entrer dans le bâtiment, lorsque l’administrateur du site, Gérard Fournier, accueillait telle ou telle exposition dans les lieux.Jusqu’à une exposition intitulée les « invisibles », composée de grandes photos de prêtres-ouvriers, installée en 2011 dans l’espace Oscar Niemeyer. C’est à cette occasion que m’était venu le déclic : s’ils acceptent une exposition sur les prêtres-ouvriers, ils en accepteront une sur Madeleine Delbrêl.

De fait, je connaissais une telle exposition, de belle qualité, produite par les « amis de Madeleine Delbrêl » en 2004, à l’occasion du centenaire de sa naissance, exposition que j’avais déjà faite venir dans l’une ou l’autre église depuis quelques années.

Envoi persistant de mails et de courrier, j’obtiens fin 2011, un rendez-vous avec Gérard Fournier, administrateur du lieu. Homme cultivé et très ouvert d’esprit, il ne connaissait pas Madeleine Delbrêl et se laisse séduire par l’idée. Je lui confie un petit livre sur Madeleine

Lors d’un deuxième rendez-vous, j’apprends que le principe est validé, et une date est prévue pour installer l’exposition : février 2012.

Informé de ce projet, l’archevêque m’encourage, mais me suggère de différer la date : nous sommes bien proches des élections nationales, et il ne faudrait pas qu’un journaliste malveillant exploite à mal un tel événement. Il me faut donc indiquer à M. Fournier que nous devons repousser la date. C’était mal connaître les contraintes de M. Fournier, du PCF et du calendrier.

Il a fallu deux années pour renouer sérieusement le contact et parvenir à une nouvelle date : du 22/4 au 3/5, avec vernissage le 22 au soir. »