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« Reconnaissance » de l’Etat palestinien : une revendication fondamentale dévaluée en leurre politique

Vivelepcf, 3 décembre 2014

Nos députés communistes ont voté pour hier. Pour nous tous, c’était une évidence. Pour autant, l’adoption par l’Assemblée nationale d’une résolution « invitant le gouvernement à reconnaître l’Etat de Palestine » n’a rien d’un événement historique. La force du symbole est même étouffée de façon dérangeante par le calcul politicien.

D’abord, la résolution proposée par le PS, en lien étroit avec le gouvernement, ne vaut pas du tout reconnaissance par la France de l’Etat palestinien. Les ministres Fabius et Désir ont été clairs. La résolution va uniquement permettre au gouvernement français de réaffirmer son souhait de la création d’un Etat palestinien, son appel à une « conférence internationale », à des négociations. Même Obama se prononce pour la création d’un Etat palestinien. Parce qu’actuellement, ces mots n’engagent à rien.

Ensuite, sur le plan politique, il est très douteux que le vote de l’Assemblée nationale française, après ceux de ses homologues espagnol, suédois ou britannique – ces coïncidences ne doivent rien au hasard – fasse avancer le rapport de force international en faveur de la cause palestinienne. L’admission de l’Autorité palestinienne à l’ONU comme observateur n’a déjà rien changé à la situation alors qu’il s’agissait d’une décision effective.

Il y a quelques mois à peine, l’Etat colonialiste israélien déversait des tonnes de bombes, répandait la mort et la désolation à Gaza, confirmant son option politique et stratégique fondamentale : maintenir sa domination par la terreur et l’oppression.

Les Hollande, Valls, Fabius et autres députés PS se distinguaient alors par un soutien ouvert, inédit en France, à l’agresseur israélien et allaient même jusqu’à interdire des manifestations de soutien aux populations palestiniennes. Et on les laisserait se faire passer maintenant pour des amis des Palestiniens ? Comment l’orateur du groupe GDR (où se retrouvent les députés PCF) a-t-il pu esquiver ce rapprochement ?

Agiter la perspective lointaine de la constitution de l’Etat palestinien est devenu l’astuce politique pour éviter les prises de positions et les actes nécessaires aujourd’hui pour rendre un jour possible un Etat palestinien viable. On laisse la guerre et la misère s’abattre sur Gaza, la colonisation atomiser la Cisjordanie et Jérusalem, mais, en échange, on promet une solution virtuelle à deux Etats. Le calcul est gros : cette duplicité des autorités françaises doit être dénoncée.

La perspective vague de l’Etat palestinien sert en outre à remettre en selle les dirigeants corrompus, dociles, disqualifiés de l’Autorité palestinienne derrière Mahmoud Abbas, réconciliés pour le moment avec le meilleur ennemi d’Israël, le Hamas.

En France, comme dans les autres pays où les opinions publiques ont vivement exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien, le vote de l’Assemblée permet un apaisement opportuniste et un jeu de postures. Les ultra pro-Israël sont heureux de s’opposer à la résolution. Les autres donnent le change. Mais les vraies questions ne sont pas posées. Les députés, même PS, des circonscriptions où d’influentes communautés israélites (Sarcelles, Créteil, Alfortville…) sont organisées se désolidarisent de leur groupe parlementaire. Les députés des zones où, à tort, la situation palestinienne est transposée et identifiée au malaise des populations issues de l’immigration des pays où la religion islamique est majoritaire, redorent leur blason électoraliste à moindre frais. Ces calculs sont lamentables et dangereux.

Aussi, pour nous communistes, il faut s’en tenir aux revendications essentielles et immédiates, les porter devant les autorités françaises pour qu’elles les défendent, pour les mettre au pied du mur après l’opération politicienne du vote parlementaire :

-          La fin du processus de colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem-est, le démantèlement des colonies existantes dans les frontières palestiniennes de 1967.

-          La destruction du Mur de ségrégation

-          La fin du blocus économique sur la bande de Gaza et la Cisjordanie

-          La libération des prisonniers politiques palestiniens

-          Le retrait des troupes israéliennes des territoires occupés depuis 1967 et du plateau du Golan

-          La reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants

-          Des réparations payées par les Israéliens pour les destructions à Gaza, l’inculpation de l’Etat et de l’armée israéliens devant les tribunaux internationaux pour crimes de guerre

Sans cela, tous les discours ne sont qu’hypocrisie, même quand ils reprennent les revendications finales essentielles :

-          La reconnaissance de l’Etat palestinien comme membre à part entière des Nations-Unies

-          La création d’un Etat indépendant, viable et souverain de Palestine, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-est comme capitale, à côté de l’Etat d’Israël

Si le vote de l’Assemblée hier doit servir à quelque chose, en contradiction avec les intentions de ses initiateurs, c’est à ces revendications, pour la paix, pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Sans surprise, l’Assemblée nationale vote largement contre les cheminots. Les élus Front de gauche émettent finalement un vote négatif.

Vivelepcf, 24 juin 2014

Cet après-midi, les mille manifestants, principalement des gares parisiennes, présents sur esplanade des Invalides étaient partagés entre la rage de voir finalement voter la dissolution de la SNCF et la détermination à poursuivre le combat.

Les députés ont, sans surprise, largement voté pour la « réforme ferroviaire », par 365 voix contre 168.

Les députés socialistes ont voté contre les cheminots comme un seul homme, affligés, indignés et autres « frondeurs » compris. Voilà qui finit de discréditer les amendements de complaisance et d’accompagnement que ces derniers produisent depuis hier sur les budgets rectificatifs et le « pacte de responsabilité ».

Les « verts » ont confirmé leur choix « européen » et régionaliste d’affidés au PS.

A droite, la plupart des députés UDI et 24 députés UMP ont préparé le ralliement d’autant de sénateurs à la « réforme » en soutenant le gouvernement. Cette savante répartition des votes dévoile combien, derrière les postures d’opposition adoptées dans les débats, le processus de privatisation des services publics, coordonnée par les directives européennes, est le parti pris commun du PS et de la droite.

Les 10 députés du « Front de gauche », dont les 7 députés membres du PCF ont finalement voté contre le texte.

Ouf ! Ce vote, annoncé dans l’après-midi seulement, contredit – heureusement – les votes précédents de leur porte-parole André Chassaigne qui s’est abstenu sur l’ensemble du texte en commission en mai puis sur l’article dissolvant la SNCF le 18 juin dernier. Il est très regrettable qu’il arrive en fin de débat, en fin de lutte alors qu’au nom « d’avancées » imaginaires, d’amendements qualifiés de « surface » par la direction de la CGT-cheminots, André Chassaigne appelait à l’arrêt de la grève jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de soutien aux cheminots.

Ces positionnements avaient soulevé dans les syndicats en lutte et parmi les militants et responsables du PCF un vent d’incompréhension et de colère. (Voir en lien la lettre aux députés PCF de membres du CN, de responsables du PCF)

Le vote des députés du « Front de gauche » permet, pour l’avenir, de souligner les collusions entre le PS et la droite, de marquer l’hypocrisie des députés PS frondeurs et l’impasse d’une perspective politicienne avec ces politiciens rivés sur 2017.

 Leur vote ne corrige malheureusement pas les graves ambiguïtés et compromis qui ont rendu illisibles les positions de Chassaigne et du Front gauche, absente des luttes quasiment jusqu’au bout l’expression de la direction du PCF.

Les cheminots grévistes commencent à tirer les enseignements de leur lutte, syndicalement notamment, pour la reprendre et la poursuivre. Les communistes, cheminots ou non, commencent aussi à tirer les enseignements de la défaillance de la direction de leur Parti dans cette lutte essentielle, des complaisances d’André Chassaigne vis-à-vis du PS.

Enrichis de ces expériences, nous serons plus forts ! Les cheminots continuent à ouvrir la voie !

Nous appelons solennellement les députés communistes à voter contre le projet de « réforme ferroviaire ».

Nous appelons solennellement les députés communistes à voter contre le projet de « réforme ferroviaire ».

Les conditions d’un renforcement de la lutte cheminote et de larges convergences existent dans les prochains jours. La place des communistes est d’y contribuer.

Lettre ouverte adressée aux 7 députés membres du PCF.

Le 22 juin 2014,

Mardi 24 juin 2014 se déroulera le vote solennel à l’Assemblée nationale du projet de loi portant « réforme ferroviaire », en fait la dissolution de la Société nationale des chemins de fer français créée par le Front populaire et l’abrogation du statut de cheminots SNCF, fruit de 74 ans de lutte.

L’objectif de la « réforme » est de lever les derniers obstacles au processus de mise en concurrence et de privatisation du rail voulue par l’Union européenne, d’abattre des normes sociales faisant référence pour tous les salariés. Les conséquences désastreuses de cette politique sur le service public, la réponse aux besoins des peuples et les conditions sociales sont observables, sans contestation possible, dans tous les pays.

Depuis 11 jours, les cheminots, à l’appel des syndicats CGT et SUD, poursuivent une grève hautement consciente de ces enjeux. Le pouvoir, le Président et le Premier ministre en tête, surpris par la détermination du mouvement, déploie tout son arsenal de propagande et multiplie les menaces. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas entendu et lu une telle campagne de haine orchestrée contre des travailleurs.

Mais l’opération médiatique « menace sur le baccalauréat » s’est écrasée lamentablement. L’affaire des « TER trop larges pour les quais » se retourne contre ses responsables patronaux et gouvernementaux. La fable de la « réunification de la SNCF et de RFF » est démentie : le gouvernement ne peut plus cacher qu’il éclate la SNCF maintenant en 3.

Dans ce contexte, les prises de position à l’Assemblée et les interventions dans les médias, du porte-parole du groupe de la « Gauche démocrate et républicaine », où siègent les députés communistes, suscitent notre stupéfaction et notre colère.

Il y a un mois déjà, bien avant la grève, dans la confidentialité de la Commission parlementaire[1], André Chassaigne montrait son état d’esprit défaitiste en ne votant pas contre le projet. Il avait déclaré partager les objectifs affichés du texte. Il était, déjà, rentré dans une logique d’amendement validant de fait l’éclatement de la SNCF. Dans l’opposition de postures PS/droite, les surenchères de la droite ne peuvent pas occulter leur identité de vues étroite au niveau européen ou en France quant à la politique de privatisation des services publics.

La force de la grève aurait pu et dû renverser la logique du « moindre pire » et l’état d’esprit de résignation. Mais non ! En séance publique le 18 juin, Chassaigne s’abstient lors du vote de l’article 1, central, puisqu’il porte l’éclatement de la SNCF et sa disparition. Dans les médias, par exemple sur RMC, le jeudi 19 juin, jour de la première manifestation interprofessionnelle de convergence des luttes, Chassaigne appelle explicitement à la fin de la grève au nom « d’avancées » obtenues dans la discussion parlementaire.

Quelles avancées ! Le deuxième verre de rhum au condamné ?

La direction de la CGT-Cheminots a clairement qualifié ces « avancées » de tentative « d’enfumage », de « modifications de surface». Ces « concessions » gouvernementales téléphonées étaient prévues de longue date. Soucieux de désamorcer au plus vite la grève, le secrétaire d’Etat Cuvilier les avait déjà accordées le 14 juin en en attribuant le bénéfice aux syndicats de collaboration, CFDT et UNSA, (qui n’ont pas appelé à la grève…), court-circuitant la mise en scène prévue de l’adoption d’amendements à l’Assemblée.

Ne laissons aucune ambiguïté ! La création de la « holding de tête » est une disposition provisoire, en attendant la mise en concurrence complète. Politiquement « l’EPIC de tête » masque la division étanche entre les nouvelles entités « mobilités » et « réseau ». Techniquement, elle assume certaines fonctions centrales destinées à être réparties ultérieurement entre les autorités régulatrices, dont les euro-régions, où à être filialisées et/ou privatisées. Le modèle retenu par la « réforme » française suit de près l’exemple belge. La « holding de tête » SNCB, créée lors de l’éclatement de l’entreprise historique, vient d’être dissoute au 1er janvier 2014.

Les amendements visant à « renforcer l’EPIC de tête » ne font donc qu’alimenter le leurre. Le gouvernement a laissé aux députés « verts », les plus chauds partisans de l’UE et de la régionalisation, le bénéfice de l’amendement rajoutant l’expression fumeuse, dénuée de toute valeur juridique, sur le « caractère indissociable et solidaire » des entités issues du démantèlement de la SNCF. Il a laissé au groupe GDR le soin d’insérer un amendement attribuant à « l’EPIC de tête » la centralisation des cotisations chômage et logement des salariés des 3 entités. Cela n’a rien à voir avec la constitution d’un « employeur unique » dont se prévaut André Chassaigne. Cela n’aurait rien d’ailleurs d’un gage d’unité. Eloigner des entreprises privatisables la gestion du personnel et la liquidation des dispositions sociales, c’est le modèle choisi par les privatiseurs belges. En l’occurrence, les fiches de paye des cheminots sous statut ne comportent ni cotisation chômage, ni cotisation logement. A ce qu’on sache, la garantie de l’emploi et les facilités de logement font encore partie du statut !

Il ne saurait faire aucun doute que l’abrogation du statut et l’institution d’une convention collective de branche, négociée, suivant les règles Sarkozy/Parisot de la « représentativité », avec poids prépondérant du patronat et des syndicats de collaboration, sous les coups de boutoir de la concurrence, prépare des reculs sociaux sans précédent pour les cheminots SNCF, notamment en ce qui concerne leur régime de travail.

Une ombre a plané sur les débat de l’Assemblée : celle de Jean-Claude Gayssot, le ministre qui a appliqué la première loi de division de la SNCF avec la création de RFF en 1997 puis a fait passer les première directives européennes de mise en concurrence – le « 1er paquet ferroviaire » – en 2001. A tour de rôle, les orateurs de tous les partis se sont répandus en louanges en l’honneur de Gayssot, présenté même comme conseiller des auteurs de la réforme d’aujourd’hui ! Communistes, nous ne pouvons pas nous permettre, pour la suite de la lutte, comme pour notre parti, de cautionner un deuxième cas Gayssot !    

Le Conseil national du PCF s’est réuni les 14 et 15 juin. Nous avons vivement regretté l’absence d’André Chassaigne en ce moment crucial alors qu’il était à Paris et a participé à la réunion du club PS « Un monde d’avance ». Le CN aurait pu prendre le temps d’échanger et d’ajuster les positions tenues par le Parti et ses représentants au Parlement.

En tout cas, le CN du PCF a adopté une résolution claire de soutien aux grévistes et d’opposition à la réforme ferroviaire. Nous nous en félicitons, nous qui, depuis des mois appelons à une grande campagne nationale du Parti sur cette lutte essentielle et fédératrice.

Le Parti dans son ensemble aurait pu la lier à la question européenne pendant la campagne électorale. Rien n’aurait été plus juste. Aujourd’hui, il est frappant qu’aucune voix ne s’élève dans le débat parlementaire pour refuser l’application des directives européennes, la nécessité de se plier à « l’euro-compatibilité ». Alors que les peuples désavouent massivement l’UE du capital, alors que des luttes de cheminots se développent dans tous les pays contre la privatisation et ses conséquences – en Suède, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Allemagne… -, alors que les grévistes français reçoivent des témoignages de soutien de cheminots de tous les pays… La rupture avec l’UE du capital partira des luttes nationales comme celle des cheminots et de leur jonction internationaliste ! Communiste, c’est plus que jamais, ce que nous devons mettre en avant !

Pour l’engagement du PCF, mieux vaut tard. Allons-y à fond, tous ensemble !

Des grévistes ont suspendu le mouvement. Ils ne l’ont pas fait convaincus par la campagne conjointe du gouvernement, de la CFDT et de l’UNSA. La rage au ventre, ils ont jugé préférable de garder des forces. D’autres, dans le même état d’esprit, souvent – et c’était marquant dans les rassemblements des 17 et 19 juin – des jeunes, poursuivent la grève, l’organisent dans la durée.

Communistes, l’heure est toujours, et plus que jamais, à alimenter la lutte et son développement alors que des semaines très intenses d’affrontement politique s’annoncent, porteuses de grandes opportunités de convergences de lutte.

Lorsque les députés voteront sur la « réforme ferroviaire » le 24 juin, la discussion aura déjà commencé sur les budgets rectificatifs (Etat et Sécu) porteurs des pires dispositions antisociales du « Pacte de responsabilité » contre les salariés, les retraités, l’hôpital public etc. Exactement dans le même temps, comptant sur l’été pour charger la barque des mauvais coups, le gouvernement lance sa contre-réforme territoriale, programmée début juillet au Sénat.

Les mobilisations des travailleurs grandissent. Les fonctionnaires territoriaux, menacés au plus haut point, s’engagent dans une grève reconductible. Leur lutte est directement connectée à celle des cheminots alors que les Régions (« de gauche ») poussent à l’éclatement de la SNCF, à la régionalisation et ont obtenu de fixer les tarifs ferroviaires dans la « réforme ».

La journée d’action interprofessionnelle du 26 rassemblera très largement, notamment les autres salariés des transports (dont la RATP). Des luttes se développent partout en France à La Poste contre les « réorganisations ». La casse industrielle – Alstom, PSA, raffineries … – suscite l’intervention des travailleurs.

Dans ce contexte, le vote des députés PCF[i] contre la réforme ferroviaire, contre la dissolution de la SNCF, pour une véritable réintégration de RFF dans une société nationale unique, contre l’abrogation du statut, est une nécessité absolue. Communistes, nous n’aurions même pas pu imaginer une autre position sans les derniers déroulements à l’Assemblée.

Ensemble, interpelons ces députés PS, qui se disent « affligés »,  qui émettent des critiques sur la politique qu’ils ont soutenue jusqu’alors et qui prétendent, à leur tour, amender et aménager le « pacte de responsabilité ». Double jeu, numéro de claquettes ? C’est évident, du moins s’ils ne s’opposent pas à la « réforme ferroviaire » comme les cheminots de leur circonscription le leur demandent avec insistance.

Le développement des luttes, de la lutte des classes, remet à leur place les préoccupations de ceux à « gauche » qui préparent la relève de Valls à Matignon ou les primaires de 2017. Il démonte le consensus PS/droite sur les questions économiques et sociales, guidé par l’UE du capital. Il prend totalement à contre-pied la démagogie « sociale » de l’extrême-droite raciste et bourgeoise.

Camarades, n’ayons pas peur d’être communistes ! La rupture politique ne pourra partir que des luttes ! Notre place est avec cette avant-garde, dont les cheminots sont actuellement la locomotive !  

 

PREMIERS SIGNATAIRES (Chronologie) :

Corinne BECOURT (secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin), Emmanuel DANG TRAN (Membre du CN du PCF, secrétaire de la section de Paris 15ème), Claude FAINZANG (Membre du CN du PCF, Paris 19ème), Michel GAGLIANO (syndicaliste cheminot, ancien membre du Conseil national de la fédération CGT des cheminots, communiste, Saint-Etienne), Armelle HERVE (Secrétaire de la section du PCF de Mantes-la-Jolie), Eric JALADE (Membre du CN du PCF, secrétaire de la Fédération du PCF du Tarn), Marc JAMMET (conseiller municipal PCF de Mantes-la-Jolie), Eric MONINI (secrétaire de la section du PCF du Jarnisy, fédération de la Meurthe-et-Moselle), Cyril MORLOT (secrétaire de la fédération de la Haute-Saône du PCF), Dominique NEGRI (Membre du CN du PCF, secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères), Michel PERRIN (Syndicaliste cheminot, section PCF cheminots de Limoges, ancien secrétaire de la fédération du PCF de la Haute-Vienne), Nino PICCARETTA (section d »Echirolles, fédération de l’Isère), Laurent RICHARD (secrétaire de la section du PCF des Terres Froides, fédération de l’Isère), Pierre VIRGILIO (secrétaire de la section de Thil, fédération de la Meurthe-et-Moselle)

 



[1] Voir le compte-rendu intégral dans le rapport parlementaire N° 1990 et la vidéo sur le site de l’Assemblée.



[i] Les sept députés membres du PCF :

Alain BOCQUET

Marie-George BUFFET

Jean-Jacques CANDELIER

Patrice CARVALHO

Gaby CHARROUX

André CHASSAIGNE

Nicolas SANSU

 

CONTACTS (pour s’associer à la lettre, demander un supplément d’information):

cahierscommunistes@orange.fr

Site:http://vivelepcf.fr/

Réforme ferroviaire. André Chassaigne ne devrait pas écouter le chant des sirènes du PS !

Brève, vivelepcf, 4 juin 2014

« A la suite de ce constat partagé, ça me fait dire que la réforme est bienvenue » : voilà comment André Chassaigne a commencé son intervention lors de l’examen en commission parlementaire du projet de loi de « réforme ferroviaire », le 27 mai 2014. Cette prise à contre-pied des positions des syndicats de lutte, de la part du président FdG-PCF du groupe de la « gauche démocrate et républicaine » à l’Assemblée nationale a de quoi surprendre et inquiéter.

D’autant que Chassaigne enfonce le clou : « la nécessité de la Réforme n’est pas contestable, parce qu’elle s’impose avant l’adoption du 4ème paquet ferroviaire européen ». Plus loin : « Nous partageons les objectifs de la réforme ». Certes, il exprime de « vives réserves » ensuite sur la structuration envisagée en trois entités (trois EPIC) qui, « même si elle renvoie à l’obligation d’un système eurocompatible », ne lui paraît pas être une « intégration suffisante » pour « garantir l’unité du système »

Il renvoie la correction des « insuffisances » du texte à des amendements en Commission, à l’Assemblée puis au Sénat – au cœur de l’été !

Nous renvoyons à la vidéo de l’Assemblée nationale sur le lien suivant (à 30’15) : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.5481.commission-du-developpement-durable–reforme-ferroviaire-article-premier-jusqu-a-l-amendement-369-27-mai-2014 .

Le décalage est total avec l’analyse et les revendications de ceux qui luttent, des syndicats conséquents. La « réforme ferroviaire » est dans les tuyaux depuis 15 mois, même si le gouvernement a jugé prudent d’en reporter l’examen à l’été 2014 pour tenter d’esquiver la mobilisation des cheminots. Son contenu et ses objectifs réels sont décryptés depuis longtemps.

En juin 2013, puis en décembre 2013, de puissantes grèves ont montré le niveau de conscience et d’hostilité des cheminots. Le 22 mai dernier, une manifestation nationale contre la réforme ferroviaire a rassemblé 22.000 cheminots, 15% des effectifs – sans grève ce jour là – à Paris.

Il y a moins lieu que jamais de se laisser endormir par le ministre, les députés PS, le PDG Pépy qui présentent leur projet de loi comme une « formalité technique » ne présageant de rien. Les mêmes qui ignorent la manifestation du 22 mai développent une propagande outrancière, en direction de l’opinion publique, sur les TER trop larges pour les quais, affaire connue et dénoncée par les syndicats cheminots depuis des mois, dont la réforme ne va faire qu’aggraver les causes.

Les positions actuelles d’André Chassaigne sont dommageables au mouvement parce qu’à la SNCF, sans doute plus qu’ailleurs, le PCF reste un repère de lutte et non de résignation (malgré le précédent de Gayssot qui a appliqué la loi créant RFF en 1997). De même, il n’est pas bon que les vice-présidents aux transports FdG-PCF des régions de « gauche » accompagnent le processus d’anticipation de la mise en concurrence via appels d’offres.

Des faits et analyses sont incontestables :

La « réforme ferroviaire » ne revient pas sur la division du système ferroviaire français entre RFF et la SNCF. Au contraire, elle vise à parachever la séparation entre l’exploitation, privatisable, et la gestion et l’entretien du réseau, laissés aux frais de la collectivité. Avec RFF, elle est incomplète puisque RFF, autorité administrative doit avoir recours à la SNCF pour l’infrastructure. Dans le schéma européen de marchandisation, la « réforme » crée – malgré l’astuce grossière du maintien provisoire du sigle SNCF – deux entités étanches.

Non André Chassaigne ! Nous ne pouvons pas « partager » les objectifs de la réforme même si c’est pour jouer les naïfs.

Communistes, nous ne pouvons pas non plus accepter la dictature de « l’eurocompatible ». La défense et la reconquête du monopole public SNCF contrevient aux directives européennes. Et alors ! 55% des Français ont voté NON en 2005 au « traité constitutionnel ». A peine 20% viennent d’apporter leur voix aux partis défendant ouvertement l’UE du capital.

Les socialistes, notamment à l’Assemblée, le ministre Cuvillier sont experts dans l’enrobage. Cette « réforme technique » serait nécessaire mais tout le reste – la dette, les conditions de travail – seront à négocier ultérieurement. Comment se laisser endormir ?

La réforme vise à lever un obstacle essentiel à la poursuite du processus de mise en concurrence et de privatisation aux dépens des agents et du service public.

Le statut, ses acquis, les conditions de travail, sont programmés pour être négociés à la baisse dans le cadre de la future convention collective des travailleurs du rail.

La dette et le financement des investissements sont programmés pour peser sur les salariés, les usagers et les contribuables.  Etc.

Il est extrêmement important, à la veille de la grande grève reconductible qui va démarrer le 10 juin à 19h que les communistes appuient la lutte sur une base claire :

-          Rejet de la « réforme ferroviaire », condition d’une vraie réforme

-          Rejet de l’application des directives passées et futures de l’Union européenne

-          Défense et reconquête du monopole public nationalisé SNCF du transport par rail, du statut SNCF, coopération avec d’autres acteurs publics du transport.

Un seul amendement au Parlement correspond à cette ligne – il peut être décliné - : l’amendement de suppression du projet de loi et de tous ses articles !

Mais, l’alternative n’est pas à attendre des députés, des sénateurs, ou des caciques du Conseil constitutionnel…

Soutien à 100% de la grève reconductible lancée le 10 juin !