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Le PCF placé sous la tutelle du Front de gauche ! Le 36ème congrès : une diversion !

Communiqué de Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Claude Fainzang, Dominique Negri, membres du CN, 26 janvier 2013

La future tutelle du PCF ? Christian Picquet (ex LCR), Lucien Jallamion (ex PS, ex MRC), Martine Billard (ex trotskiste, ex Verts, ex députée PS), Clémentine Autain (ex bras-droit de Delanoë) etc ...

A la réunion du Conseil national du PCF du 16 janvier 2013, nous avons dénoncé le processus de structuration du Front de gauche qui s’effectue, en parallèle du congrès du PCF, à l’insu des communistes.

Nous avions eu connaissance d’une note informelle « aux fédérations du PCF » faisant état de discussions entre les composantes du Front de gauche. En petit comité, les représentants de ces groupes et quelques dirigeants du PCF définissent une stratégie commune, le principe d’initiatives communes, organisent les structures du Front de gauche qui en décideront. Et, elles en décideront à la place de la seule composante de masse de ce regroupement, de sa seule composante historiquement révolutionnaire, notre parti, le PCF !

Au Conseil national, personne ne nous a directement répondu mais personne ne nous a démentis.

Voilà qu’aujourd’hui, sans doute suite à nos interventions, le secret de ces négociations est partiellement levé. Membres du CN, nous avons reçu des documents précis notamment sur le « développement du Front de gauche » et la « stratégie du Front de gauche ». Nous les publions en lien :

Texte de la « note aux fédérations » de décembre 2012

Texte sur « le développement du Front de gauche » de janvier 2013

Texte sur la « stratégie du Front de gauche » de janvier 2013

Les camarades doivent absolument en prendre connaissance !

La structure et les directions parallèles sont confirmées : d’assemblées citoyennes à un secrétariat du Front de gauche en passant par un Comité national du Front de gauche et une coordination nationale. Les décisions seront prises suivant la règle du consensus entre les partenaires du Front de gauche et les personnalités cooptées. Des financements communs sont prévus, au détriment des activités du PCF.

C’est une véritable mise sous tutelle du PCF et des communistes ! Dans la suite de sa stratégie de mutation-transformation-effacement du PCF, après l’échec des collectifs anti-libéraux, la direction sortante du PCF choisit d’enfermer le Parti et les communistes dans un pseudo-rassemblement où ne se retrouvent que des partisans d’une ligne réformiste, politicienne, pro-européenne.

Nous refusons cette perspective. Nous dénonçons catégoriquement le coup d’état contre les communistes.

Normalement, les adhérents du PCF sont en congrès. Pour se prononcer sur les motions, en décembre, ils ont eu à peine une semaine pour « étudier » des centaines de pages de texte. Dans les faits, le débat contradictoire sur la stratégie et les objectifs du Front de gauche leur a été volé.

Maintenant, la plupart des congrès locaux et départementaux sont passés. Ils ont été invités à discuter dans le vide du texte « rallumons les étoiles ». Un projet de modifications des statuts est aussi avancé pour renforcer la mainmise des directions pro-Front de gauche sur le Parti et affaiblir, notamment financièrement, les sections du PCF. C’est seulement maintenant, confidentiellement, que sont dévoilés les textes directeurs du Front de gauche que l’on veut imposer. Ce coup de force, cette défiance vis-à-vis des communistes, sont inacceptables.

Dans le même temps, comme par hasard après le vote de décembre, les camarades reçoivent de nouvelles cartes du Parti, décidées unilatéralement par la direction, d’où disparaissent la faucille et le marteau remplacés par l’étoile du Parti de la gauche européenne et le slogan du Front de gauche, « l’Humain d’abord ».

Nous appelons les camarades à réagir, par tous les moyens, le plus fortement : dans les congrès départementaux qui restent, en interpellant les délégués et dirigeants avant le congrès national, ensuite encore en faisant vivre et en renforçant leurs organisations du PCF.

Le débat oui, le coup de force non ! Il ne passera pas !

Il en va de l’avenir de l’orientation et de l’organisation révolutionnaires qui doivent porter la riposte à la politique au service du capital dans une période si difficile pour les travailleurs et les jeunes mais où se développent des luttes si importantes, en attente de ce que le PCF a été et doit être.

 

À lire également, les interventions sur le sujet au dernier CN du PCF (16 janvier 2013) :

Intervention de Dominique NEGRI

Intervention de Corinne Bécourt sur le FdG

Résumé de l’intervention d’Emmanuel Dang Tran

Intervention de Corinne Bécourt dans la discussion générale

Résumé de l’intervention de Claude Fainzang

 

Nous demandons le report du vote des adhérents sur les motions du 36ème congrès

Démocratie dans les partis : le PCF ne doit pas être un contre-exemple !

Lettre ouverte à Pierre Laurent et Jacques Chabalier, secrétaire national et responsable à « la vie du Parti », 3 décembre 2012

Lire le communiqué au format PDF

Nous demandons le report du vote des adhérents sur les motions du 36ème congrès.

Il a été programmé que les adhérents du PCF soient appelés à voter les 14 et 15 décembre 2012 pour choisir leur texte de « base commune » pour le 36ème congrès de leur Parti, qui doit avoir lieu en février 2013. Dans certaines fédérations, les opérations de vote par correspondance devraient commencer dès ce 5 décembre.

Pourtant à quelques journées de la consultation interne, aucun camarade n’a reçu les textes !

L’ensemble de ce que la direction du PCF doit envoyer s’étend sur 72 pages, au format A4, et représente de l’ordre de 600.000 signes typographiques, soit l’équivalent de la Chartreuse de Parme de Stendhal. Mais ce n’est pas un roman encore moins de la poésie!

Il est désormais matériellement et humainement impossible que les communistes prennent sérieusement connaissance des textes avant le scrutin. Il est maintenant exclu que puissent se dérouler des assemblées de section, même de fédération, pour échanger sur le contenu des textes sur la base d’avis éclairés.

Ces faits nous amènent à vous demander officiellement et publiquement de reporter le vote à après les fêtes de fin d’année. Nous savons que cela n’entraînera pas de frais ni de bouleversement de calendrier du congrès.

C’est la condition de la réflexion collective. Quel que soit leur état d’esprit, les communistes n’admettent pas d’être dépossédés du débat, vous devez le savoir.

Nous attirons donc votre attention sur les conséquences lourdes qu’aurait le maintien du vote dans de telles conditions antidémocratiques.

Nous vous rappelons qu’il s’agit du seul vote où les camarades pourront nationalement, dans une expression commune, se prononcer sur la prolongation de la stratégie du Front de gauche derrière Mélenchon. Le texte « Rallumons les Lumières de la direction sortante » et les textes alternatifs 1 et 2 y appellent. A l’opposé, le texte que nous avons signé, « Un Parti résolument communiste dans l’affrontement de classe ; ni abandon, ni effacement », propose une stratégie de rassemblement partant des luttes et de positions de rupture avec le système, la social-démocratie, l’Union européenne du capital.

Nous vous alertons sur les interprétations qui pourraient être données à l’organisation d’un vote précipité et de fait bouclé d’avance.

D’autres partis offrent aujourd’hui le spectacle lamentable de leur fonctionnement interne, du mépris de leurs adhérents. Certes, notre parti a malheureusement abandonné son principe d’organisation, le centralisme démocratique, qui amenait des dizaines de milliers de camarades pendant plusieurs mois à étudier et définir collectivement la politique de leur Parti depuis leur quartier, leur village, leur entreprise. Nous n’en sommes plus là. Mais maintenant, il serait vraiment très malvenu de prêter le flanc aux mêmes attaques que celles qui atteignent logiquement les partis bourgeois.

Cela ferait également mauvais effet, en interne, comme en externe, que la direction de notre parti passe pour incompétente, incapable d’organiser correctement son propre congrès. Déjà en interne, l’invalidation bureaucratique par le secteur « vie du Parti » dont tu es responsable, Jacques, de 160 signataires de notre texte alternatif, dont de nombreux vétérans, dont des camarades qui te renvoient la photocopie de leurs chèques de cotisation, dont une membre du Conseil national, crée déjà un profond malaise.

Soyons clairs ! Pour créer le Front de gauche en 2008 avec une fraction du PS, votre direction a court-circuité le 34ème congrès. Pour imposer les candidatures Front de gauche à la présidentielle, évidemment Mélenchon, et aux législatives, votre direction a mis en scène un congrès non-statutaire en 2010. 4,5 ans sans congrès statutaire, vous vous êtes mis hors des statuts du Parti. Maintenant, pour éviter tout débat sur le bilan du Front de gauche, sur l’alignement sur un Maastrichien, colporteur d’une illusoire Europe sociale, sur la poursuite de l’étouffement et de la dénaturation réformiste du PCF, vous feriez, vous faites, le choix d’anesthésier le débat du 36ème congrès du PCF. Alors que les luttes attendent des positions de rupture pour résister à la super-austérité de « gauche ».

Chers, camarades, nous attendons votre réponse à notre demande de report du vote des motions de congrès avec l’impatience qui correspond à l’urgence de la situation.

Nous avons en tête ce vers de Bertold Brecht : « Si le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple ».  Avez-vous peur que le peuple communiste vote dans des conditions démocratiques ?

 

Fraternellement,

 

Jean Baus (54), secrétaire de la section de Jarny, fédération de Meurthe-et-Moselle,

Frédéric Bernabé (70), section de Vesoul, secrétaire de la fédération de la Haute-Saône, Conseil national,

Corinne Bécourt (02), section de Saint-Quentin, CD de la fédération de l’Aisne, Conseil national,

Jean Clavel (92), section de Malakoff, fédération des Hauts-de-Seine, soldat du refus en Algérie,

Joël Copin (62), section de Rouvroy, fédération du Pas-de-Calais, responsable pour Rouvroy d’une association nationale d’entraide et d’action sociale,

Emmanuel Dang Tran (75), secrétaire de la section de Paris 15, CD de Paris, Conseil national, responsable de la revue « Cahiers communistes »,

Fabienne Debeauvais (80), section d’Amiens, fédération de la Somme, Conseil national,

Claude Fainzang (75), section de Paris 19, CD de la fédération de Paris, conseil national,

Armelle Hervé (78), secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie, CD de la fédération des Yvelines,

Eric Jalade (81), section de Castres, secrétaire de la fédération du Tarn, Conseil national,

Jean-François Larosière (59), section de Douai, CD de la fédération du Nord, responsable régional d’une association de solidarité avec le peuple palestinien,

Fabien Marion (13), section d’Aix-en-Provence, fédération des Bouches-du-Rhône,

Dominique Negri (38), secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères, CD de la fédération de l’Isère, CN,

Michel Perrin (87), section Limoges-Cheminots, fédération de la Haute-Vienne, ancien secrétaire de la fédération,

Christian Tabaglio (54), section de Jarny, fédération de la Meurthe-et-Moselle, Conseil national,

Russell Yates (77), secrétaire de la section de Meaux,

Noël Zicchina (2A), section d’Ajaccio, CD de la fédération de Corse-du-Sud,

et plus de 450 communistes signataires du texte alternatif, de 57 fédérations différentes.

36ème congrès du PCF: du jour au lendemain, des camarades rayés de la liste des cotisants! Réponse de la section de Mantes-la-Jolie.

Armelle Hervé, secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie et Marc Jammet, conseiller municipal de Mantes et membre du Conseil départemental du PCF 78 s’adressent chacun à Jacques Chabalier, commissaire national à la « vie » du PCF. Plus que jamais, comme adhérents et cotisants du PCF, ils signent le texte alternatif « Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe, ni abandon, ni effacement » et exigent que leur signature soit respectée!

LETTRE DE ARMELLE HERVE A JACQUES CHABALIER

 

Armelle HERVE                                                                   Le 30 novembre 2012

78200 Mantes la Jolie

A Jacques CHABALIER

Je viens de recevoir ta lettre circulaire – non signée – me signifiant que ma signature apposée au texte alternatif « Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe » n’avait pas été validée faute de cotisations à jour.

Je n’ose croire que tu te sois laissé abuser par la Fédé des Yvelines ! Lequel de vous deux est le plus malhonnête (au moins) intellectuellement ?

Aucune précision ne m’a été demandée par courriel, par téléphone …

Je vais donc t’expliquer les choses : suite à un accord entre la section de Mantes-la-Jolie et la Fédération du PCF des Yvelines, depuis l’an passé, il a été convenu de faire le point une fois par an, au nom par nom, pour les adhérents qui règlent leur cotisation en espèce ou en chèque à l’ordre de notre section. Il était entendu que les règlements ADF PCF et les prélèvements automatiques seraient encaissés par la Fédé – qui par ailleurs nous reverse avec un délai plus ou moins long la part qui nous revient … (ce n’est pas exactement cela dans les statuts, je me permets de te le rappeler toi que je sais tatillon …).

Je ne vais pas m’attarder sur les difficultés à faire vivre un parti essentiellement organisé dans la grande cité populaire du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, sur les bonheurs et les espoirs que portent nos luttes. C’est le cas notamment pour l’embauche de salariés à la CAF, pour la réouverture du service de cardiologie interventionnelle dans notre hôpital public depuis …2 ans ½ . Non, je ne m’attarderai pas sur ces sujets, je crois que tu as bien d’autres préoccupations bureaucratiques, loin de ces activités extérieures qui ont pour modeste ambition d’organiser la lutte, de nourrir le débat idéologique sur la nécessité d’un changement de société en rupture avec le capitalisme.

Alors, pour en venir à l’essentiel de ton courrier administratif, je te précise qu’en un peu plus de 30 ans de Parti, j’ai toujours été à jour de mes cotisations (quelle que soit ma situation financière par ailleurs). Lorsque j’étais adjointe au Maire, je « virais » directement l’intégralité de mon indemnité à la Fédé, et il fut une époque où je versais aux différentes souscriptions.

Mais je te sens encore sceptique, alors je t’adresse la photocopie des chèques versés. Pour finir de te rassurer je te joins celle du dernier trimestre 2012 que je remets ce jour à ma trésorière.

Avec cette mise au point je te demande de faire un rectificatif, public, dans Communistes, et à l’attention des adhérents. Je persiste et signe pour le texte alternatif « Ni abandon, ni effacement, un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe » et te demande de l’enregistrer.

Je ne te demande pas d’excuses, je sais qu’elles ne seront pas sincères puisque tu es dans un affrontement idéologique. Tes pratiques sont à l’opposé de tout principe démocratique, dignes de celles que je combats.

Je ne te salue pas.

 

Armelle Hervé

Secrétaire de la section de Mantes la Jolie (78)

LETTRE DE MARC JAMMET A JACQUES CHABALIER

Marc Jammet

Membre du Conseil départemental des Yvelines du PCF

Conseiller municipal de Mantes la Jolie

78200 Mantes la Jolie

A

Jacques Chabalier

Responsable Vie du Parti

2, place du Colonel Fabien

75019 Paris

Copie à Pierre Laurent

Secrétaire national du PCF

Le 1er décembre 2012

 

Cher camarade,

 

Ton courrier est une insulte au militant et à l’élu que je suis, respectivement depuis 35 ans et 10 ans.

J’ai toujours été à jour de mes cotisations et, bien souvent, davantage qu’au taux préconisé.

Je te signale que je finance seul, en sus de mes cotisations, mon bulletin d’informations municipales envoyé à plus de 1.000 Mantais par La Poste, trois fois par an – soit 3.000 euros annuels alors que je sors à peine d’une période de chômage de 3 ans et 6 mois.

Pour ce qui concerne la fédération des Yvelines, je t’invite à te rapprocher d’elle et à lui demander des explications sur ce qui semble être, pour le moins, « une légèreté » de la direction.

Il faut en effet que tu saches qu’après quelques péripéties et parce que notre fédération ne reversait pas la part qui revenait aux sections, nous avons passé un accord nous permettant de garder les cotisations qui nous sont versées directement avant que nous ne régularisions, une fois par an, les comptes.

Cela nous permet tout simplement de pouvoir disposer d’un « fonds de roulement » pour mener notre activité politique. C’est le cas notamment de notre action pour que la CAF de Mantes la Jolie réponde à sa mission de service public ou celle encore contre la privatisation d’une partie des services de notre hôpital (qui a rassemblé 27.000 signatures sur un bassin de vie de 100.000 habitants).

La fédération le sait d’autant plus qu’elle a envoyé un courrier à notre trésorière lui demandant de lui indiquer quels adhérents étaient à jour. Notre  camarade lui a répondu aussitôt (je suis à jour – comme tous les autres camarades signataires du texte).

Je m’étonne donc que, sans attendre notre réponse, la fédération nous ait déclarés « non-cotisants » alors qu’elle vient de reconnaître avoir attribué « 40 adhérents fantômes » à une autre section depuis 2009.

Au-delà de cette « cuisine » à l’odeur peu ragoutante, tu ne m’empêcheras pas de penser que le courrier « très moral » que tu viens de m’adresser ne vise qu’à une chose : casser le thermomètre pour faire réélire la direction nationale actuelle et donner une caution démocratique à une ligne politique qui mène droit à la disparition du PCF et de ses idéaux au profit d’une partie de pouvoir dans une société que la direction nationale a renoncé à changer.

Pour ce qui me concerne – et j’en suis persuadé, l’ensemble de mes camarades que tu veux considérer comme quantité négligeable, je te réaffirme notre volonté de faire vivre et développer un parti communiste utile au changement de notre société et à la construction du socialisme dans notre pays.

Cordialement,

Marc Jammet

Communiqué : bulletin de vote, texte alternatif. la direction du PCF raye a sa guise !

Pas question de laisser la direction sortante du PCF trier parmi les adhérents du PCF ceux qui lui conviennent et éliminer arbitrairement les noms de trois des premiers signataires du texte alternatif!

Communiqué des signataires du texte, 26 novembre 2012. EN PDF.

 

Si la direction sortante du PCF ne veut voir à son congrès qu’une seule tête, une seule politique, celle du Front de gauche et de l’effacement de notre grand Parti historique, éventuellement sous des masques différents.  Nous sommes résolus à ne pas la laisser faire.

Nous avons déjà dénoncé comment elle fuyait l’expression souveraine des communistes, quitte à sortir de sa propre légalité. Le 36ème congrès se déroulera, en février 2013, 4 ans et demi après le précédent congrès statutaire de 2008. Les statuts actuels imposent pourtant la tenue d’un congrès national au moins tous les trois ans.

Entre temps, la constitution du Front de gauche, l’alignement sur Mélenchon, le programme électoral, et toutes les décisions stratégiques principales, ont été décidés en dehors de l’avis des communistes et de leurs organisations locales, laissées en déshérence ou placées en dépendance du Front de gauche.

Obligée quand même de tenir un 36ème congrès du PCF, la direction met tous les moyens dont elle pense disposer pour anesthésier le débat, en faire un temps mort.

Les délais sont le plus resserré possible. Le texte de « base commune » est le plus vague et éloigné des réalités possible, comme son titre le montre ridiculement : « Rallumer les étoiles ». Les vrais débats sont noyés dans une suite de questions, dans des « fenêtres », sur lesquelles les communistes ne sont pas appelés à trancher. Des textes alternatifs, plus ou moins de complaisance, émanant de groupes gauchistes ou de personnalités et d’élus tous inscrits dans la stratégie du Front de gauche, servent de contrefeux officiels.

Dirigeants de fédération, de section, de cellule du PCF, militants, vétérans ou jeunes, dont 8 membres du Conseil national, nous avons décidé d’utiliser ces dispositions pour faire entendre une autre voix (voir le communiqué général), à travers le texte alternatif « Un parti résolument communiste dans l’affrontement de classe. Ni abandon, ni effacement ».

C’est visiblement insupportable à la direction du Parti. Elle multiplie les attaques contre notre expression communiste, ce qui ne peut que renforcer nos convictions sur sa justesse. Les articles de l’Huma ignorent notre démarche, déforment le titre de notre texte. Nous sommes prévenus, quasiment par hasard, in extremis, des conditions de dépôt et de parution du texte. Etc.

Voilà maintenant que la direction, via Jacques Chabalier, commissaire national à la « vie du Parti », entend choisir, à la place des initiateurs de notre texte, les noms à publier des premiers signataires. Un coup, Chabalier nous informe qu’il ne faut pas plus de 10 noms, une autre fois 15 : selon ses décisions arbitraires.

Nous lui en fournissons 16, moins que les autres textes.

Au dernier moment, pour dans le projet de  bulletin de vote (alors que les communistes n’ont pas encore les textes !), voilà que nous découvrons, comme ça, sur internet, que Chabalier a éliminé 3 des 16 noms.

Pas dupes, nous savons bien qu’il s’agit de restreindre l’image de l’extension politique géographique de notre démarche communiste. Chabalier et ses chefs ont décidé de biffé trois noms, à défaut des 16. Pas n’importe lesquels !

Celui de Fabien Marion, un des artisans principaux de la renaissance de la jeunesse communistes dans les Bouches-du-Rhône, aujourd’hui secrétaire d’une cellule du PCF à Aix-en-Provence.

Celui d’Armelle Hervé, membre du Conseil départemental du PCF des Yvelines, secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie, active dans certaines des plus grandes cités populaires de France. Armelle est adhérente depuis 30 ans (et cotisante ininterrompue).

Celui de Corinne Bécourt, membre du Conseil national du PCF, animatrice de la section de Saint-Quentin, adhérente (et cotisante !) depuis 24 ans.

Impensable ! Corinne t’appelle, Jacques. Tu oses lui répondre que tu la rayes, tu lui nies sa qualité de communiste (contre les statuts du Parti), parce que tu estimes qu’elle ne paye pas assez de cotisations ! Quelle conception du Parti as-tu ? Celle du parti d’élus, de politiciens professionnels, de bobos et de clientélistes dans le Front de gauche ?

Camarade Chabalier, tu ne connais peut-être pas – tant mieux pour toi, si ce n’est pas ta situation – les bas salaires, l’inquiétude quotidienne d’avoir des enfants dans la précarité, l’utilisation quasi inévitable des crédits, quand on se retrouve seule d’un coup avec trois enfants à charge, comme cela arrive à beaucoup d’hommes et bien plus souvent à des femmes.

Camarade Chabalier, quand tu viens au CN, tu es rémunéré pour cela. Corine Bécourt perd une journée de congé ou prend un jour sans solde.

Camarade Chabalier, quand tu payes tes cotisations, comme tu es imposable, l’Etat t’en rembourse les deux-tiers. Sache que ce n’est pas le cas pour d’autres.

Militer dans un territoire, être responsable d’une section, tu dois le savoir, c’est aussi raccompagner des camarades le soir dans toute le Saint-Quentinois sans compter l’essence…

Nous n’acceptons pas, ni aujourd’hui, ni à travers l’aggravation des statuts du Parti avancée, que la direction finisse de trahir l’histoire et la raison d’être du Parti de la classe ouvrière et de ses alliés, de le transformer en parti institutionnel centré sur la petite bourgeoisie et les combines politiciennes.

En tout état de cause, tu es tenu, comme la direction dont tu es l’émanation, de respecter les statuts actuels du Parti (voir ci-dessous).

Aussi, à travers ce communiqué public, nous demandons à la direction du PCF, sans délais de rétablir la liste intégrale des premiers signataires de notre texte alternatif « Un Parti résolument communiste dans l’affrontement de classe, ni abandon, ni effacement ! ».

Vive le Parti communiste français !

PS : extrait des statuts.

Art 11.1 « A l’issue de cette période, deux cents adhérent(e)s issu(e)s d’au moins dix fédérations peuvent proposer une base de discussion alternative qui doit traiter de l’ordre du jour du congrès et respecter la cohérence de celui-ci. Sa dimension ne saurait excéder celle du projet adopté par le conseil national. »

 

Jean Baus (54), secrétaire de la section de Jarny, fédération de Meurthe-et-Moselle; Frédéric Bernabé (70), section de Vesoul, secrétaire de la fédération de la Haute-Saône, Conseil national; Corinne Bécourt (02), section de Saint-Quentin, CD de la fédération de l’Aisne, Conseil national; Jean Clavel (92), section de Malakoff, fédération des Hauts-de-Seine, soldat du refus en Algérie; Joël Copin (62), section de Rouvroy, fédération du Pas-de-Calais, responsable pour Rouvroy d’une association nationale d’entraide et d’action sociale; Emmanuel Dang Tran (75), secrétaire de la section de Paris 15, CD de la fédération de Paris, Conseil national, responsable de la revue « Cahiers communistes »; Fabienne Debeauvais (80), section d’Amiens, fédération de la Somme, Conseil national; Claude Fainzang (75), section de Paris 19, CD de la fédération de Paris, conseil national, responsable nationale d’une association de défense du droit au logement; Armelle Hervé (78), secrétaire de la section de Mantes-la-Jolie, CD de la fédération des Yvelines; Eric Jalade (81), section de Castres, secrétaire de la fédération du Tarn, Conseil national; Jean-François Larosière (59), section de Douai, CD de la fédération du Nord, responsable régional d’une association de solidarité avec le peuple palestinien; Fabien Marion (13), section d’Aix-en-Provence, fédération des Bouches-du-Rhône; Dominique Negri (38), secrétaire de la section de Saint-Martin-d’Hères, CD de la fédération de l’Isère, CN; Michel Perrin (87), section Limoges-Cheminots, fédération de la Haute-Vienne, ancien secrétaire de la fédération; Christian Tabaglio (54), section de Jarny, fédération de la Meurthe-et-Moselle, Conseil national, Russell Yates (77), secrétaire de la section de Meaux; Noël Zicchina (2A), section d’Ajaccio, CD de la fédération de Corse-du-Sud

Et des centaines d’autres camarades: 450 signataires du texte de 57 fédérations…