Tracts

Maintenant le projet de loi El Khomri – Déjouons la rafale de mauvais coups contre le monde du travail !

Faciliter les licenciements, permettre de faire travailler les salariés plus loin et plus longtemps, dépénaliser davantage la fraude patronale : cela n’a jamais réduit le chômage. On le voit depuis 4 ans, depuis 30 ans.

La ministre El Khomri avoue elle-même que la légère baisse du chômage en janvier résulte de l’augmentation des radiations. Plus de chômeurs pour moins de moyens à « Pôle emploi » : qu’à cela ne tienne, on raye les noms, on décourage les demandeurs d’emploi, on supprime l’accueil dans les agences l’après-midi.

On connaîtra le contenu exact du projet de loi El Khomri contre le code du travail le 9 mars lors de son adoption au Conseil des ministres. D’ores et déjà, dans la suite de la loi Macron, le gouvernement et ses médias annoncent des mesures répondant directement aux demandes du Medef. Son président, Gattaz, ne masque pas sa satisfaction. Pour les travailleurs, c’est une nouvelle provocation après les sanctions qui pleuvent sur les salariés d’Air France ou de Goodyear, « coupables » de défendre leur emploi.

Mais attention aux calculs politiques des partis du système, PS et satellites, droite, FN compris! Les mauvais coups s’abattent sur le monde du travail en rafales. Les uns ne doivent pas faire oublier les autres. Les jeux politiciens ont commencé d’ici les présidentielles de 2017. Diversions, postures, recomposition politique, « primaires » lamentables : tout est mis en place pour créer de nouvelles illusions électorales, détourner les salariés, les retraités, les jeunes de la seule voie du changement : la montée de la riposte par les luttes, de leur convergence contre cette politique de casse sociale au service des riches.

N’oublions pas que le « Pacte de responsabilités » de Ayrault-Valls-Hollande représente le plus gros prélèvement jamais décidé – 50 milliards d’euros par an – sur les ménages (TVA), les dépenses publiques et sociales vers le profit des grandes entreprises (CICE etc.). Celles-ci mêmes qui continuent d’écraser leurs salariés et sous-traitants, de délocaliser… Quasiment tout le PS, « frondeurs » compris, les soi-disant « écolos », l’ont voté.

El Khomri veut plafonner le montant des indemnités décidées par les prud’hommes, notamment pour licenciement abusif. C’est inacceptable : la justice du travail doit pouvoir continuer à sanctionner suivant la gravité de l’infraction. Sinon, c’est la porte ouverte aux pires abus patronaux, à la possibilité de licencier sans motif.

El Khomri veut étendre les possibilités de licenciements économiques en cas, notamment, de refus du salarié de travailler encore plus loin de son domicile. Elle veut requalifier les licenciements économiques en licenciements pour faute pour les salariés qui n’accepteraient pas des dispositions, par exemple un plan d’augmentation du temps de travail, contraires à leur contrat de travail. Pourtant, chaque salarié signe un contrat de travail personnellement avec son patron mais celui-ci pourrait ensuite y déroger. Inacceptable.

Le projet El Khomri annonce la possibilité de nouvelles dérogations aux 35 heures, jusqu’à, exceptionnellement 60 heures de travail hebdomadaire. C’est le retour au 19ème siècle. Cette annonce ne saurait pour autant faire passer la législation européenne, plus restrictive, comme favorable. Elle ne saurait entretenir le mythe des « lois Aubry » de 1999/2000. Communistes, nous avions dénoncé à l’époque un marché de dupes avec de maigres avancées, précaires, pour une partie des salariés mais des bénéfices pérennes pour les patrons (flexibilité, pression sur les salaires, scandaleuses exonérations de cotisations sociales aux dépens de la Sécu). Aujourd’hui, la durée hebdomadaire réelle du travail est revenue à 39,6 heures, avec des heures supplémentaires à peine revalorisées et une intensification de l’exploitation.

Sur un point, le projet El-Khomri se situe dans la lignée des lois Aubry, puis Sarkozy de 2008 sur la soi-disant « représentativité syndicale », puis de l’ANI de 2013 (portant déjà la facilitation des licenciements et voté par PS-frondeurs-EELV). A chaque fois, des dispositifs sont ajoutés pour associer les salariés aux plans patronaux, à leur propre exploitation. Au niveau de l’entreprise, plutôt que de la branche ou du pays, là où les salariés sont les plus isolés et soumis aux pressions directes de leur employeur.

La mise en place de « référendums » d’entreprise ouvre la porte à tous les chantages patronaux, chantage aux conditions de travail et à l’emploi. Elle va jeter en opposition les salariés les uns contre les autres, par exemple sur le travail du dimanche. Ce sera sans doute l’élément le plus grave du projet de loi. La « démocratie » électorale peut encore moins exister à l’entreprise dans le cadre de la propriété privée !

Communistes, nous appelons à combattre le projet de loi El Khomri et à demander son retrait pur et simple. Nous ne pouvons concevoir cette bataille que dans l’opposition à toute la politique antisociale du gouvernement, dont elle est une nouvelle pièce.

En priorité, nous demandons plus que jamais la suppression des dispositions du « pacte de responsabilité ».

Le 9 mars, jour de la présentation du projet El Khomri, les cheminots et les agents de la RATP seront en grève contre les suppressions d’emploi, les augmentations de temps de travail, la précarisation de leur statut. Dans les hôpitaux, les collectivités, un mouvement monte dans le même sens. Dans le commerce, à la FNAC, au BHV etc., les salariés et leurs organisations syndicales de lutte s’opposent à l’extension du travail du dimanche et de soirée. Les agents du Pôle emploi se mobilisent contre la dégradation de leur service aux chômeurs.

Les militants sanctionnés de Goodyear sont un symbole du refus du chantage patronal que El Khomri veut légaliser.

Les conditions existent de la montée d’un grand mouvement des travailleurs dans le pays contre la politique du gouvernement et de l’UE. Pour nous communistes, là seul commence l’alternative politique loin des combinaisons pour les présidentielles de 2017 !

NON A LA « LIBERTE DE LICENCIER », OUI A LA REPONSE AUX BESOINS POPULAIRES !

Goodyear, Air France etc. : les intimidations et provocations patronales et gouvernementales doivent se retourner contre leurs auteurs !

Tract, PCF Paris 15, 4 février 2016 (manif Goodyear & entreprises 15ème)

Solidarité de classe !

Ces dernières semaines, dans des occasions différentes, le gouvernement a fait le choix de la répression anti-salariés et antisyndicale et de la mettre en avant. En octobre, Valls a tenu des propos ultraviolents, à l’unisson du PDG Juniac, contre les salariés d’Air France dans l’épisode de la « chemise déchirée ». En décembre, 8 militants CGT de Goodyear-Amiens, poursuivis par l’Etat (et non plus l’entreprise), sont condamnés à des peines ahurissantes de prison ferme. Ce sont des provocations calculées à l’encontre du monde du travail, également par le contraste avec la quasi-impunité des possédants et des patrons fraudeurs.

Plus que jamais, notre bataille doit viser à faire prévaloir l’expression de la solidarité de classe entre les travailleurs sur la logique d’intimidation, dans un contexte de précarisation aggravée de l’emploi et de la vie, de matraquage sécuritaire avec « l’état d’urgence ». Pour nous, communistes, la solidarité de classe va bien au-delà de l’affichage d’une compassion, même sincère, au nécessaire soutien humain et matériel. Face à la répression patronale, démasquons, attaquons les intérêts de ceux qui répriment.

A Air France, la charge de Valls a été excessive. L’opinion n’a pas vu des « voyous » dans les salariés risquant d’être licenciés. L’objet du délit, la chemise, est apparu futile à côté de la menace. Rapidement, il n’a pas pu être masqué que la « victime », le DRH Broseta (par ailleurs militant du PS), a délibérément pratiqué une politique de chantage à l’emploi, d’exacerbation des oppositions entre catégories de personnel. Du coup, l’affaire a été reléguée au second plan dans les médias. Mais, des centaines de suppressions d’emploi sont toujours programmées dans un « plan B ». L’Etat, actionnaire décisif, continue de subventionner le « Low-Cost », de privatiser les aéroports, de faire des ponts d’or aux compagnies des dictatures du Golfe. Et les salariés impliqués dans l’incident sont sanctionnés de façon inacceptable, certains licenciés et risquent toujours des condamnations judiciaires.

Goodyear est une entreprise moins connue. Le conflit à Amiens dure depuis 7 ans. Le pouvoir et sa justice de classe attaquent à froid, à la fin de l’affaire avec la volonté manifeste de criminaliser l’action syndicale. Le cas est aussi très politique puisque Hollande dans sa campagne de 2012 avait promis de faire « son possible » pour préserver l’emploi (pas vraiment un mensonge !) puis que le ministre Montebourg s’est compromis avec des patrons américains pour tenter de faire tourner les salariés en bourriques.

Nous saluons le courage des salariés et des militants syndicaux CGT de Goodyear qui ont résisté à tant de harcèlement dans l’entreprise, dans les infinies procédures judiciaires, dans les médias. Ce qu’ils continuent à combattre au bout de 7 ans est essentiel : le chantage à l’emploi et aux conditions de travail, les stratégies de délocalisation. La CGT et les salariés ont refusé le passage au travail en « 4X8 » qui aurait détruit leur vie privée et leur santé mais pas du tout sauvé l’usine d’Amiens-Nord que Goodyear avait de toute façon l’intention de liquider et délocaliser, en faisant payer les salariés et les collectivités. A contrepied de l’attaque judiciaire, il faut faire connaître le fond économique de l’affaire Goodyear !

Air France, Goodyear : le bal des hypocrites a commencé. Valls encore en premier qui trouve « un peu lourdes » les condamnations des Goodyear et laisse entendre un jugement plus clément en appel (bonjour l’indépendance de la justice !). Des patrons comme Mme Parisot et des réformistes qui regrettent les condamnations et prônent le « dialogue social ».

Mais la répression et le « dialogue social » sont les deux formes de la même politique antisociale. Ils fonctionnent à sens unique, contre les acquis des travailleurs. Quand ça ne passe pas par le dialogue, le pouvoir passe en force. Ça été le cas avec la loi Macron ou avec le protocole « PPCR » contre le statut de la fonction publique, récusé par des syndicats majoritaires mais imposé quand même. Hypocrisie encore chez les politiciens qui se ménagent une posture de gauche avant les élections de 2017. Ils veulent être photographiés avec les « Goodyear » alors qu’ils ont soutenu Hollande, voté le budget 2016 (comme la plupart des frondeurs), qu’ils défendent viscéralement l’UE de la concurrence de tous contre tous (Cohn-Bendit/EELV) ou qu’ils ont approuvé l’état d’urgence.

Que l’on ne compte pas sur nous, communistes, pour semer des illusions sur 2017 ! La résistance, c’est maintenant. Les attentats, l’état d’urgence, les « primaires » débiles ne doivent pas faire oublier qu’avec le « pacte de responsabilités », le gouvernement opère le plus grand transfert d’argent issu du travail vers le profit capitaliste (50 milliards d’euros). Hollande, dans ses dernières annonces « sur l’emploi », a encore ajouté 2 milliards aux cadeaux aux entreprises et annoncé la transformation du CICE en exonérations définitives de cotisations sociales patronales. La casse du financement solidaire de la sécurité sociale est une priorité de la fin du quinquennat. De leur côté, Macron et El-Khomri agitent le leurre des 35 heures pour mieux attaquer le code du travail et l’indemnisation du chômage.

Air France, Goodyear doivent porter la résistance à cette politique maintenant !

Communistes, nous appelons:

  • A signer et faire signer la pétition CGT pour la relaxe des Goodyear, à exiger l’annulation des sanctions contre les salariés d’Air France
  • Au maintien de tous les emplois à Air France, à la suppression des dispositifs gouvernementaux favorisant le dumping social dans l’aérien, à l’arrêt des privatisations des aéroports
  • A taxer les réimportations d’usine délocalisées
  • A abroger le CICE

La journée de manifestation des fonctionnaires le 26 janvier a marqué la reprise des luttes en 2016 : intensifions le mouvement !

Nos tracts de 2008 (lien):

Pourquoi il faut faire de Goodyear une lutte nationale.

Manifestation nationale aujourd’hui à Amiens contre le plan « social » chez Goodyear

Ne nous laissons pas enrôler dans leur sale logique de guerre !

Tract PCF Paris 15 à reprendre

Les horribles attentats du 13 novembre ont suscité une immense émotion collective et un élan de fraternité dans le pays. Le pouvoir en France s’empresse de les récupérer pour tenter de justifier sa politique guerrière, répressive et antisociale. Les grandes puissances de l’UE, les Etats-Unis, Israël félicitent Hollande et Valls. La quasi-totalité des dirigeants politiques français se rallient à cette nouvelle « union sacrée ». Ils viennent d’approuver notamment l’établissement et la prolongation de l’ « état d’urgence ». Avec quelques voix, notamment syndicalistes, nous nous élevons devant cette politique dangereuse et nous appelons les travailleurs et la population à ne pas se laisser embrigader aux dépens de leurs propres intérêts.

Les violences aveugles et les provocations des terroristes nous révulsent. Autant que tout le monde, nous voulons que les auteurs de ces crimes – s’il y a des survivants – et leurs commanditaires soient arrêtés et jugés. Les moyens sécuritaires considérables dont dispose l’Etat (sans « état d’urgence ») doivent être dirigés vers cet objectif.

Mais, le terrorisme et la guerre impérialiste sont les deux faces de la même pièce. Certaines réalités sont indiscutables. C’est la politique des Etats-Unis, suivie par la France, qui a dévasté et démantelé l’Irak, la Libye, la Syrie, sans parler de l’Afghanistan et de plusieurs pays l’Afrique. Elle a fait le lit des groupes et armées terroristes. Ce sont les alliés, les si « bons amis » de la France (du PSG!) – Arabie Saoudite et Qatar, l’allié dans l’OTAN – la Turquie – qui ont financé et armé Daesh. Les puissances impérialistes ont cherché à créer le chaos dans cette région sensible et pétrolifère. En 15 ans, elles y sont parvenues, causant des centaines de milliers de morts, une désolation et un exode sans précédent.

Prétendre combattre le terrorisme en continuant cette politique, en ajoutant des bombes est inacceptable ! Valls se dresse aujourd’hui au garde-à-vous parce qu’il a fait larguer quelques bombes sur des bases de Daesh. Mais, malgré les proclamations suivant les attentats de « Charly », Etats-Unis et France se sont bien gardées de bombarder les forces de Daesh devant Palmyre pour « ne pas aider Assad ». Quelle hypocrisie ! Quel cynisme !

En 2004, 192 Espagnols succombaient aux attentats terroristes dans les trains à Madrid. Les mêmes, USA et UE, promettaient alors qu’ils allaient en finir avec Al Qaïda. Maintenant, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, félicite Al Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda, pour son « bon boulot sur le terrain » !

Al Qaïda, Daesh, quoi d’autre demain ? Aujourd’hui, les puissances impérialistes occidentales sont peut-être prêtes à laisser tomber Daesh de peur que la puissance russe leur dame le pion. Mais cela n’apportera aucune solution à l’escalade recherchée de la terreur et de la guerre. Cynisme intégral !

Après les attentats de Paris, nous appelons à une rupture totale de la France avec cette politique de guerre impérialiste. Nous appelons à rompre le soutien politique et les livraisons d’armes aux relais du terrorisme que sont l’Arabie Saoudite et le Qatar, à s’attaquer aux sources de financement de Daesh, à revoir les relations avec le pouvoir turc.

Hollande et Valls, après Sarkozy et Fillon nous expliquent qu’il n’y a pas d’argent pour la santé ou l’éducation. Mais ils trouvent des milliards d’euros pour de nouvelles dépenses militaires. Stop ! Arrêtons de payer pour les marchands de canons ! Les avions Rafale et les bateaux Mistral livrés à l’Egypte sont financés en fin de compte par le contribuable français. En échange des livraisons de Rafales au Qatar, Hollande donne un terminal aéroportuaire à Qatar Airways à Nice (contre Air France !). Assez : plus un sou pour la guerre impérialiste !

Les puissances impérialistes se disputent âprement les richesses. La destruction de la Libye a permis aux groupes pétroliers de s’emparer à vil prix des ressources du pays. Mais les guerres impérialistes actuelles, notamment au Moyen-Orient, ont aussi pour but de contribuer à créer un climat de peur, d’intimider et de diviser les travailleurs dans chaque pays.

Hollande et Valls sautent sur l’occasion des attentats pour surenchérir avec la droite dans le discours sécuritaire tout en faisant le jeu du FN. Pour de minables intérêts électoralistes à court terme mais pas seulement !

Fermer les frontières ? Hollande alimente délibérément le fantasme de l’ennemi de l’extérieur, du « danger des migrants ». C’est indigne ! Les réfugiés fuient les mêmes attentats – quotidiens chez eux – que ceux du 13 novembre. Ils fuient le terrorisme et la guerre ne demandent qu’à pouvoir retourner dans leur pays! Horriblement cynique encore: Les puissances européennes se disputent les plus formés des réfugiés comme main d’œuvre à bon marché !

Déchoir certains de leur nationalité française ? Comme si la France ne pouvait pas enfanter aussi des criminels et des monstres ? Hollande distille la méfiance vis-à-vis de telle ou telle composante de la population.

Plus que jamais, communistes, nous refusons que les travailleurs et habitants de France soient ramenés à une « identité » ethnique, religieuse ou « sociétale » et opposés les uns aux autres en ce nom et en dévoyant le concept de « laïcité ». Le crime, la mort, la guerre et le terrorisme ne font pas de différences !

Communistes, nous refusons que les uns et les autres, nos collègues ou nos voisins, soient amenés à se prononcer suivant telle ou telle « identité » présumée. Nous sommes d’abord tous des travailleurs, des retraités, des jeunes, des habitants, des locataires, des parents d’élèves, unis par nos intérêts communs, en tant que tels. Ces intérêts sont des intérêts de classe, ceux du monde du travail qui constitue l’immense majorité du pays. C’est leur défense qui a construit et construit la cohésion nationale.

Ce n’est pas un hasard si le pouvoir et l’ensemble des grands partis politiques utilisent les attentats pour tenter de museler le mouvement social, la lutte des classes. La prétendue riposte au terrorisme fait diversion et tente d’étouffer les mouvements sociaux sous une chape de peur et de fausse unité. Les attentats servent aussi de prétexte à la banalisation d’un appareil répressif, prêt à être dirigé contre les luttes populaires de France.

Nous affirmons notre rejet total de l’établissement de l’« état d’urgence et de sa prolongation votée par la quasi-totalité des députés et sénateurs. Il ne sert à rien contre les terroristes. Il ne fait que renforcer le climat de peur et l’arsenal répressif attentatoire aux libertés démocratiques.

Ces dernières semaines ont vu l’émergence de luttes sociales importantes, dans de nombreuses entreprises. Malgré le dévouement héroïque des personnels hospitaliers après les attentats, la direction de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris continue de vouloir supprimer leurs jours de repos pour faire le lit du privé. Les mesures antisociales, autoritaires, du gouvernement s’aggravent. La colère de salariés d’Air France devant le chantage exercé contre leur emploi, leur vie de famille, est criminalisée par Valls.

Tout est lié. Communistes, dans cette situation, nous réaffirmons donc plus que jamais :

  • Le refus conjoint du terrorisme et de la guerre impérialiste, des politiques qui les entretiennent
  • L’exigence immédiate de la fin des livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite et au Qatar
  • La nécessité de la sortie de la France de l’OTAN et de la rupture avec la politique extérieure commune de l’Union européenne
  • Le retour en France de tous les soldats français déployés à l’extérieur
  • Le rejet, plus que jamais, des tentatives de divisions « identitaires », la solidarité de classes entre les travailleurs
  • Notre priorité au relais et à l’animation des luttes sociales en France
  • Notre volonté de défendre la paix, les droits sociaux et démocratiques.

NI TERORISME, NI GUERRE IMPERIALISTE : UNE FRANCE DE PAIX ET DE JUSTICE SOCIALE !


Dans le contexte, avant les régionales: Soutien aux revendications des machinistes RATP en grève le 18/11

La section du PCF du 15ème arrdt a apporté son soutien aux machinistes de la RATP, en particulier à ceux du dépôt de Croix-Nivert, en grève le 18 novembre. Leur tract (lien vers le PDF)

Nous estimons très juste la décision des organisations syndicales qui ont maintenu l’appel à la grève pour défendre les conditions de travail, décidée depuis longtemps, dans le contexte suivant les terribles attentats du 13 novembre.Pour nous, l’émotion collective, que nous partageons, ne peut pas et ne doit pas être instrumentalisée pour enrôler le pays tout entier dans la politique de guerre et la politique antisociale du gouvernement, dans sa dérive sécuritaire. Nous considérons que les luttes sociales, notamment pour le service public, font partie de la réponse au besoin de fraternité qui s’exprime largement dans le pays, comme au refus des tentatives politiques de division de la population et des travailleurs sur des bases « identitaires ». Nous savons que ces dernières sont aussi malheureusement à l’œuvre à la RATP.

Les attentats du 13 ont souligné l’importance de nos services publics. Tout le monde rend hommage aujourd’hui aux hôpitaux publics et au dévouement de leurs personnels qui ont donné leur temps sans compter. En récompense, le directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, promet de leur supprimer de 4 à 6 jours de récupération et de tailler dans les effectifs déjà notoirement insuffisants. La bataille contre cette mesure unilatérale, prise contre les syndicats représentant l’immense majorité des agents, avec la complicité des jaunes de la CFDT, va reprendre et, plus que jamais, nous la relaierons sur le plan politique.

Vendredi soir en revanche, les graves répercussions de la politique de la direction de la RATP se sont fait ressentir, heureusement sans drame. La régulation centralisée des lignes d’autobus (le CRIV), mise en place pour supprimer des postes en déshumanisant le fonctionnement du réseau, a abouti à un chaos complet. Les machinistes ont été laissés seuls sans information, sans consigne, y compris ceux des lignes traversant les lieux des attentats. Rétrospectivement, on mesure le danger encouru par les agents et les usagers.

Et le CRIV ne constitue qu’un aspect de la politique suivie depuis des années pour détourner l’argent du service public vers le profit privé dans toutes ces formes.

La grève de ce jour porte sur l’emploi. La situation dans ce domaine devient critique dans les autobus et tramways.Ces trois dernières années, ce sont 1300 agents qui auraient dû être embauchés – et qui ne l’ont pas été – uniquement pour répondre à l’accroissement de l’offre de transport. En 2014, la direction de la RATP n’a même pas tenu son propre objectif affiché ne pourvoyant que 800 postes sur 1000. Cette situation se traduit par des conditions de travail dégradées, une pression permanente sur les agents, des suppressions de services (comme cette année sur le PC1 aux heures de pointe), une généralisation des heures supplémentaires, une baisse de la qualité du service public.

Dans quelques semaines se tiendront les élections régionales dont les enjeux vont être encore plus dilués et coupés des attentes politiques réelles. Les transports figurent pourtant dans les principales prérogatives des régions.

La région Ile-de-France, qui contrôle le STIF, accompagne, en étroite connivence, la politique de la direction de la RATP. Nous nous souviendrons du président sortant de « gauche » Huchon, de son aide à la casse du régime de retraite, de ses professions de foi en faveur de la concurrence. STIF et direction de la RATP cogèrent la casse sociale, la politique « d’austérité » faisant le lit des intérêts privés, comme dans la toute dernière convention signée entre eux. Ils sont roués pour se renvoyer la balle et s’exonérer de leurs responsabilités communes vis-à-vis des salariés et de la population.

Avant les élections, nous invitons à interpeler les candidats sur plusieurs points précis :

A la dernière réunion du STIF, à la veille des élections, les administrateurs de tous les partis (gauche/droite) se sont bruyamment réjouis de l’embauche de 250 machinistes en « renfort » d’ici 4 ans. C’est du cynisme quand le déficit s’est creusé de 1300 postes depuis 3 ans. Les mêmes ont voté le contrat prévoyant l’augmentation de 0,8% de la « productivité » par an…

APPELONS A LA CREATION DE 1300 POSTES DES L’ANNEE 2016 !

Tous les élus reconnaissent la pénibilité des conditions de travail: alors pourquoi ne pas rétablir sa prise en compte dans le système de retraite avec le 1/5ème (une année de bonification pour 5 années travaillées)?

Les candidats de tous les partis, PS, ex-UMP, EELV, FdG revendiquent la paternité du Pass Navigo à tarif unique. Cette mesure répond aux exigences de constitution du Grand Paris et est effectivement avantageuse pour les banlieusards les plus éloignés de Paris. Mais qui a payé, qui va payer ? Les usagers et les salariés! Les entreprises sont totalement épargnées, la baisse des remboursements aux salariés et de nouvelles exonérations fiscales compensant la hausse du versement transport [contribution locale des employeurs aux transports en commun]. Mais depuis 2004 et le lancement de l’idée par l’UMP Copé, l’abonnement zones 1-2 a été augmenté de 65% ! Et ça va continuer car il manque encore 400 millions d’euros par an. En parallèle, la municipalité de Paris a fait exploser les abonnements des personnes âgées. La RATP accroît, de son côté, la pression sur l’emploi et les conditions de travail.

DEMANDONS L’AUGMENTATION DU VERSEMENT TRANSPORT DES ENTREPRISES A CONCURRENCE DU COUT DU PASS NAVIGO A TARIF UNIQUE !

Dans le même temps, pour le budget pour 2016, le gouvernement fait passer l’exonération de versement transport pour les entreprises comptant de 9 à 11 salariés. Le coût de ce nouveau cadeau au patronat s’élèvera, selon les associations de communes, à au moins 300 millions d’euros par an, dont la moitié frappera l’Ile-de-France. Mais Valls ne prévoit de compenser cette mesure qu’à hauteur de 85 millions d’euros.

FAISONS CONNAITRE ET DENONCONS CE MAUVAIS COUP CONTRE LES TRANSPORTS PUBLICS !

A la politique de casse de l’emploi, s’ajoute à la RATP les effets la politique d’intimidation, d’arbitraire, notamment dans le non-commissionnement aléatoire des jeunes agents (non-titularisation) et la révocation à tout-va de personnels. Plusieurs centaines de postes sont concernés. A Croix-Nivert, un machiniste chevronné, père de famille, a été révoqué avec pour motif notamment la constatation par un mouchard qu’il aurait retroussé son pantalon de service lors d’une journée de canicule !!!

CES METHODES DE MANAGEMENT PAR LA TERREUR, COMME A FRANCE-TELECOM, DOIVENT ETRE DENONCEES ET ERADIQUEES !

Communistes, nous appelons à résister à tous ces aspects de la politique de mise en concurrence de tous contre tous, à l’application des directives européennes.

NON AU PROFIT CAPITALISTE, NON A LA GUERRE IMPERIALISTE,

OUI A LA SOLIDARITE ET A LA FRATERNITE OUVRIERES !