Brèves
Grèce : Le PAME appelle à manifester le 13 août contre le nouveau mémorandum.
Le gouvernement SIRIZA-ANEL et la Troïka (BCE, UE, FMI) se sont accordés le 11 août sur le 3ème mémorandum. Tsipras convoque le Parlement en session extraordinaire le 13 août pour valider la nouvelle salve de mesures antisociales. Le PAME (organisation syndicale proche du Parti communiste grec KKE) appelle à manifester à Athènes (place Omonia à 19h30) et dans tout le pays. Communiqué du 12 août 2015, traduction MlN pour Solidarité internationale PCF
« Le « Front militant de tous les travailleurs grecs » (PAME) appelle la classe ouvrière à apporter une riposte massive, combative, décisive au gouvernement grec et aux monopoles qui font pression pour imposer le 3ème mémorandum et les mesures destinées à démolir ce qui reste du droit du travail. Les syndicats doivent renforcer leur présence sur les lieux de travail, y organiser la lutte à un rythme plus élevé ainsi que dans les quartiers. Demain, quand le gouvernement présentera son « mémorandum-guillotine » au Parlement, c’est par milliers que doit se compter la mobilisation militante des travailleurs dans les initiatives du mouvement syndical de classe.
Les mots d’ordre du syndicat d’orientation communiste:
Nous pouvons mettre en échec le mémorandum et les mesures dirigées contre les travailleurs
Nous pouvons abolir les lois patronales
Participez aux manifestations du PAME, jeudi 13 août ! »
Le gouvernement de coalition entre le parti social-démocrate SYRIZA et le parti d’extrême-droite ANEL soumet au vote du Parlement, suivant une procédure d’urgence, juste avant l’Assomption, le 3ème mémorandum qui représente un véritable désastre pour la classe ouvrière et les couches populaires des villes et des campagnes.
Le « mémorandum-Tsipras » est un nouveau paquet de mesures lourdes contre le peuple. Il détruit ce qui reste des droits des travailleurs et de la protection sociale. Il porte directement un nouveau coup dur au revenu des travailleurs. Il accélère le processus de privatisation des infrastructures stratégiques et des ressources naturelles. Il s’en prend à la petite paysannerie. Le nouveau mémorandum engage le pays à appliquer strictement toutes les lois issues des mémorandums précédents, de 2010 et de 2012 tout en ajoutant de nouvelles mesures dirigées contre le monde du travail.
Particulièrement dans les domaines des relations au travail et de la sécurité sociale, il comporte la mise en œuvre de toute la législation anti-ouvrière des deux mémorandums précédents mais encore la remise en cause des conventions collectives, l’élévation de l’âge de départ en retraite, l’allongement de la durée de cotisation, la perte de certaines bonifications, avec pour conséquences des coupes claires dans les pensions et les prestations de santé. Les mesures antisociales seront mises en route d’ici octobre, le nouveau Plan à moyen terme sur 2016-2019.
De l’autre côté, le gouvernement SYRIZA – ANEL accorde un financement généreux de plusieurs milliards d’euros aux banques et aux grands groupes, prouvant que les négociations se sont déroulées dans l’intérêt des monopoles. Ceux-ci se félicitent de la conclusion des négociations et de l’accord.
Plus aucune ruse ne peut cacher maintenant le caractère antipopulaire du gouvernement de coalition SYRIZA-ANEL. Tous les partis bourgeois lui ont offert leur soutien dont les conservateurs de ND et les socio-démocrates du PASOK qui avaient imposé les précédents mémorandums.
La recherche de la compétitivité et de la rentabilité pour les grandes entreprises, la participation à l’Union européenne sont incompatibles avec les intérêts du peuple. La rupture et la confrontation avec la barbarie capitaliste sont nécessaires, sinon les sacrifices exigés à la classe ouvrière et au peuple tout entier seront sans fin.
Il n’y a pas de temps à perdre ! Aucune résignation, frustration et acceptation ! A l’attaque du gouvernement, de l’UE, du patronat, nous répondons par l’organisation et la lutte dans chaque lieu de travail, chaque entreprise, chaque quartier. Nous renforçons le PAME, les syndicats de classe, les comités populaires. La perspective se trouve dans une lutte de classe puissante et une Alliance sociale forte qui permettra au peuple de bénéficier de la richesse qu’il produit, libéré de l’UE et des capitalistes qui l’exploitent.
Nous apporterons une réponse militante au nouveau « mémorandum – guillotine », avec la participation massive aux manifestations du PAM E (Athènes, jeudi 13 août, à 19h30 à Omonia). Nous ne donnons pas le moindre consentement aux nouvelles mesures antisociales brutales. Elles doivent être mises en échec sur les lieux de travail et dans les quartiers.
Nous nous préparons pour de nouvelles luttes difficiles.
Nous imprimons notre marque dans les développements en cours.
Nous pouvons annuler les lois patronales anti-populaires.
Août 2015
Tel Aviv à Paris plage: lettre du secrétaire de la section du PCF de Thil à la Maire de Paris
Sur le dossier, voir nos articles en lien.
Parmi les très nombreuses réactions et interpellations des autorités municipales, nous reprenons la lettre adressée par notre camarade Pierre Virgilio, (à droite sur la photo), secrétaire de la section du PCF de Thil en Meurthe-et-Moselle et militant actif de la cause de la paix et de la justice en Palestine.
Objet : A l’attention de Madame Anne HIDALGO, Maire de PARIS.
Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris,
Le 6 décembre 2013 vous avez déclaré sur les réseaux sociaux « La vie de Nelson Mandela est une leçon pour celles et ceux qui aspirent à la paix et la réconciliation ».
Mais voilà, nous avons appris récemment que le 13 août prochain aura lieu dans votre ville un «événement » qui porte le nom de Tel-Aviv sur Seine, manifestation festive aux couleurs et à l’effigie de la capitale politique et économique de l’état d’Israël.
Madame Hidalgo, permettez-moi de vous faire part de mon indignation quant à votre volonté de vouloir donner une image festive et un son amical aux nuit israéliennes, alors que la réalité et ô combien plus…malsaine!! Apparemment, vous n’avez tiré aucune leçon de la vie de Madiba.
A tout juste un an de la dernière offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, faisant état de 2310 morts, dont 530 enfants et après que le premier ministre Israélien Benyamin Netanyahu ait annoncé la poursuite de la colonisation avec quelques 300 logements de plus dans la colonie de Beit-el située au nord de Ramallah, en votre qualité d’élue de la République Française, pays des libertés et de la démocratie, comment osez-vous vous faire VRP du tourisme israélien et de son gouvernement Fasciste?
Madame la Maire, l’initiative que vous avez prise, sans délibération aucune du conseil de Paris, est une trahison envers le triptyque que sont censés défendre les élus de la République Française, à savoir LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ.
Vous n’êtes pas sans savoir, que la politique coloniale israélienne prive tous les citoyens palestiniens de leur liberté (passage par les check-points, interdiction pour les Palestiniens de Cisjordanie de se rendre à Gaza, blocus illégal de la bande de Gaza, arrestations et enfermements intempestifs et sans aucune motivation, colonisation…).
Vous n’êtes pas sans savoir non plus, que sur les terres de celle qui se revendique faussement comme une démocratie, l’égalité n’existe pas. J’en veux pour preuve les dix-sept lois recensées par les Nations unies comportant des discriminations envers les citoyens arabes (les lois qui interdisent la participation aux élections de tout parti arabe n’ayant pas reconnu le caractère JUIF de l’Etat, les lois de 1945 qui permettent la confiscation de terres appartenant aux Arabes, la loi sur l’éducation qui fixe parmi ses objectifs principaux la promotion de la culture juive et l’idéologie sioniste, les lois discriminatoires envers la population Arabe en matière de services publics, les budgets alloués aux villes arabes étant bien inférieurs à ceux alloués aux villes juives…). Enfin, vous ne pouvez nier l’évidence que la fraternité ne fait pas partie des ambitions gouvernementales israéliennes (opération « Plomb durci » en 2009, vingt-deux jours de conflit, 1330 morts palestiniens ; opération « Pilier de défense » en 2012, sept jours de conflit 150 mort palestiniens, la Guerre de Gaza 2014, un mois et dix-huit jours de conflit 2310 morts, 1743 civils dont 302 femmes et 530 enfants). Construction du mur illégal qui sépare les Palestiniens entre eux et de leurs terres, arrestation et enfermement sans motif de sportifs et des citoyens palestiniens, poursuite de la colonisation reconnue illégale par l’ONU, passage de check-point, militarisation des colons, escapades meurtrières continues dans les villages palestiniens et plus récemment l’assassinat du petit ALI DAWABCHA âgé de 18 mois et brulé vif par un terroriste juif ayant mis le feu au domicile de ses parents …
Aujourd’hui vous êtes face à vos responsabilités, face au regard des Français et des progressistes du monde entier. Prétendument socialiste, vous ne pouvez faire la promotion, non pas d’une simple ville, mais d’une Capitale, quartier général d’un gouvernement qui mène une politique sectaire, anti-laïque et hors les lois internationales. En votre qualité d’élue de la République Française, vous ne pouvez prendre la responsabilité de troubler l’ordre public en donnant tribune à des groupuscules fascisants comme la LDJ qui a d’ores et déjà annoncé son soutien et sa participation à l’événement.
Madame la Maire de Paris, vous n’avez, ni les compétences, ni le devoir de redorer le blason de la politique criminelle israélienne, bien au contraire, de par le mandat qui vous a été confié, vous êtes dans l’obligation de ne pas donner quelconque légitimité à une politique mainte et mainte fois condamnée par la communauté internationale et l’ONU.
Par conséquent, Madame Hidalgo, Maire socialiste de Paris, afin que les eaux de notre capitale ne deviennent pas un bassin où stagne avec complaisance le sang d’innocents, victimes du colonialisme, je vous demande expressément d’annuler la tenue de cette manifestation qui remet en cause les fondements mêmes de notre république.
Avec mes salutations citoyennes,
Pierre – A. VIRGILIO
Conseiller Municipal de THIL
Secrétaire de la Section de THIL du Parti Communiste Français
Grèce/Israël : le gouvernement Tsipras signe un accord de coopération militaire renforcée avec le gouvernement Netanyahou
Vivelepcf, 29 juillet 2015
Le 19 juillet 2015, les ministres grec et israélien de la défense, Panos Kammenos et Moshé Yaalon, se sont rencontrés. Ils ont conclu un nouvel accord de coopération militaire entre leurs deux pays. D’après le communiqué du service de presse du ministère israélien de la défense, repris par plusieurs journaux dont le Jerusalem Post, il s’agit en anglais d’un « Status of forces agreement – SOFA » (« Accord sur le statut des forces »), c’est-à-dire d’une entente juridique mutuelle permettant aux forces armées d’Israël de stationner en Grèce et inversement. La Grèce est le second pays après les Etats-Unis à signer un tel accord avec Israël. Le compte-rendu de la rencontre reprend, entre autres, ces propos de Panos Kammenos : « Le peuple grec est très proche du peuple d’Israël. Concernant notre coopération militaire, nos relations sont excellentes, nous continuerons à les entretenir et poursuivrons les entraînements communs. » – « Le terrorisme et le djihad ne frappent pas que le Proche Orient, mais également les Balkans et l’Europe. C’est la guerre. Nous étions également très proches d’Israël pour tout ce qui est relatif au programme de missiles de l’Iran. Nous nous trouvons à la portée de ces missiles. Si un missile iranien se dirige vers la Mer méditerranée, cela peut signifier la fin de tous les pays de la région. »
Il y a quelques semaines nous rendions compte des manœuvres aéronavales conjointes des forces grecques et israéliennes en mer Egée. Bien des camarades sont restés incrédules quand ils ne nous accusaient pas de tout inventer pour dénigrer le fétiche de la gauche radicale européenne Tsipras. Très peu ont accepté de reconnaître et de mesurer ensuite la décision du gouvernement Syriza-ANEL de signer – en avril, avant le nouveau mémorandum – un contrat de 500 millions d’euros pour la modernisation d’avions de reconnaissance américains.
Depuis, les manœuvres de Tsipras pour faire passer les mesures antisociales voulues par le capital grec, l’UE, la BCE, les capitalistes européens, le FMI et l’OTAN sont apparues au grand jour.
Depuis également, Tsipras et Kamennos se sentent en état de pousser encore plus loin la collaboration avec l’impérialisme israélien, beaucoup plus loin que les gouvernements Papandréou et Samaras n’avaient jamais tenté d’aller. L’an dernier, pendant la guerre contre Gaza, Tsipras avait publiquement condamné Israël et même le sionisme. Aujourd’hui, devant une opinion publique anesthésiée par la somme de ses reniements et des difficultés immédiates, il fait passer l’alignement inconditionnel de son pays sur l’Etat colonialiste.
Au-delà de la nécessaire démystification en France de Tsipras et Syriza, ces positions et actes récents doivent être résolument dénoncés. L’alliance de la Grèce sur Israël, responsable majeur de la déstabilisation du Moyen-Orient et de la Méditerranée orientale est lourde de conséquences pour toutes les nations d’Europe.
Nous condamnons et appelons à la condamnation la plus large de la politique extérieure pro-impérialiste grecque de Syriza et Tsipras.
Les dirigeants de l’UE veulent modérer les dépenses militaires du gouvernement grec ! Le monde à l’envers? Pas si sûr!
Vivelepcf, 23 juin 2015
Les dirigeants de l’UE seraient en passe d’obtenir du gouvernement grec un engagement de baisse de 200 millions d’euros du budget militaire grec en 2016. Les rôles pourraient paraître inversés mais pourtant…
Depuis son élection en janvier, le gouvernement alliant le parti de gauche Syriza du premier ministre Tsipras et le parti d’extrême-droite nationaliste ANEL du ministre de la défense Kamenos a, au contraire, montré son attachement à maintenir un haut niveau de dépenses militaires, l’un des plus élevés d’Europe.
Ainsi, le gouvernement Tsipras a signé en avril un contrat de 500 millions d’euros avec le groupe américain Lockheed, qui devrait en sous-traiter une partie au lobby militaro-industriel grec, pour la modernisation de 5 avions de reconnaissance de la Marine grecque. Le montant a fait hurler certains politiciens: « 200 millions pour la crise humanitaire, 500 millions pour des armes » s’est notamment exclamé le leader du parti de centre-gauche « To Potami », de Stravros Theodorakis qui aurait pu être un allié alternatif à ANEL.
Cette décision illustre encore un peu plus la farce politique que représentent, à usage grec et européen, Syriza et sa soi-disant « radicalité ». Nouveau mémorandum d’austérité avec la Troïka, professions de foi en l’euro, poursuite des privatisations, attentions particulières aux armateurs, au clergé, à l’armée : Syriza c’est la triste continuité présentée comme « rupture » pour mieux éteindre chez les peuples toute véritable perspective de changement.
Le parti ANEL de Kamenos, ancien ministre de la mer sous la droite, en est la caution et le symbole. Le ministre nationaliste annonce l’entrée de la Grèce dans le dispositif anti-Daech de l’OTAN. Il vient de présider, fin avril, aux manœuvres aéronavales conjointes avec les armées américaine et israélienne en mer Egée.
Coopération militaire renforcée avec Israël du gouvernement Tsipras : là encore de quoi étonner et ouvrir les yeux !